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Crise dans le mareyage : Les mareyeurs sénégalais réclament des réformes urgentes

L'Union nationale des mareyeurs du Sénégal (Unams) a tenu une rencontre ce samedi 17 août à Kaolack, au cours de laquelle elle a vivement interpellé l'État sénégalais sur la nécessité d'accorder une plus grande attention au secteur de la commercialisation des produits halieutiques. Les mareyeurs appellent à la suppression des nombreux obstacles qui freinent l'approvisionnement régulier des marchés en produits de la mer.


Rédigé par leral.net le Lundi 19 Août 2024 à 17:29 | | 0 commentaire(s)|

Ils proposent de suivre l'exemple du Maroc, l'un des principaux fournisseurs de poisson au Sénégal, où l'État soutient activement le secteur en implantant massivement des chambres froides. Grâce à ces infrastructures, les produits halieutiques sont conservés et peuvent être vendus en cas de pénurie, évitant ainsi toute perte.

En revanche, au Sénégal, ce secteur demeure largement ignoré par les initiatives de soutien comme celles de la Direction de l'entrepreneuriat rapide (Der), qui finance notamment les camions frigorifiques et d'autres fonds d'emprunt. Les acteurs du mareyage sont livrés à eux-mêmes et peinent à écouler leurs marchandises aussi bien sur le marché local qu'international.

Les difficultés sont également matérielles : les caisses de 40 kg, appelées « bagues à poisson », utilisées pour le pesage, varient d'une région à l'autre, créant des disparités et des pertes financières pour les mareyeurs en déplacement. À Touba ou Dakar, par exemple, les caisses proposées pèsent trois fois plus que celles utilisées à Kafountine, ce qui entraîne des pertes considérables.

Le problème récurrent pour les mareyeurs reste le manque de glace dans les lieux de chargement ou de débarquement. Lorsqu'un mareyeur doit transporter des tonnes de produits du Sud vers Dakar ou d'autres localités au Nord, l'insuffisance de glace ou d'autres moyens de conservation représente un véritable défi. Ce problème est particulièrement aigu au niveau des usines contractantes, où les produits sont souvent rejetés pour défaut de fraîcheur ou de qualité.

Enfin, la présence d'intermédiaires, qui s'interposent entre les mareyeurs et les entreprises industrielles, complique davantage la situation. Ces intermédiaires exigent systématiquement des sommes d'argent, quelles que soient les circonstances, pour permettre l'accès au marché, une pratique contraire à l'éthique du « Jub, Jubal, Jubanti » mais qui persiste au détriment des fournisseurs de produits de mer.

Avec sudquotidien.sn