Alioune Petit Mbaye, Babacar Lô, Mathiou Fall, Malick Diop Assurance... Ces personnages ont un point particulier en commun : avoir été portés au pinacle par les artistes et fait la Une des magazines et d’autres organes de presse. Chants d’éloges, invités d’honneur de cérémonie, ils ont, pendant longtemps, fait l’actualité autour de leurs personnes. Cela les a rendu célèbres. Pourtant, auparavant, ils n’étaient pas très connus du grand public. Ces « jet setteurs » ont-ils su bien gérer leur popularité ? Les chansons leur ont-ils porté malheur ? Ont-ils abusé de leur statut « de star » ? Ont-ils maintenant choisi de se montrer discrets ? En tout cas, bon nombre de ces célébrités ont fini par s’installer dans une position très inconfortable. Certains ont disparu de la scène musicale. D’autres ont eu des démêlés avec la justice.
Alioune Mbaye dit « Petit » a marqué ces dernières années l’actualité au Sénégal. Il s’est beaucoup distingué dans le milieu de la lutte en organisant de grandes affiches avec sa structure appelée « Action 2000 ». Son nom est apparu dans les chansons de beaucoup d’artistes dont feu Ndongo Lô, Mbaye Dièye Faye. Certainement galvanisé par cette popularité, « Petit » a présenté sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2007. Il espérait, sans doute, tirer le gain de cette popularité, mais il va vite déchanter. Au terme de 21 jours de campagne électorale avec les autres candidats en lice à l’élection présidentielle du 25 février 2007, « Petit » arrive à la treizième position avec 9016 voix (0,26% des suffrages). N’ayant pas pu transformer l’élan de sympathie à son endroit pour avoir perdu l’élection, « Petit » va devoir faire face à des lendemains difficiles. Il est esté en justice par des structures avec qui il a eu à collaborer pendant le montage des combats de lutte. Il sera emprisonné pendant deux mois avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Il a été appréhendé le 21 avril 2008 à la suite d’une plainte pour faux et usage de faux déposée par des responsables de banques dont la Caisse nationale de crédit agricole (Cnca) sur une somme en litige de 100 millions FCFA environ.
Il a été libéré après avoir accepté de signer un accord devant permettre le remboursement des sommes dues. Mais, il n’est pas encore sorti de l’auberge. Car une autre plainte plane sur lui. Il s’agit de celle d’une autre célébrité, connue dans le monde du show biz : Babacar Lô. Aux dernières nouvelles, M. Mbaye se serait exilé aux Etats-Unis.
Au moment où Petit Mbaye était porté au pinacle, Babacar Lô apparaît dans le milieu de la jet set. Il est également chanté par Mbaye Dièye Faye. La presse magazine lui consacre des colonnes. Les chaînes de télévision ne sont pas en reste. Il est souvent invité à des émissions et est maintenant considéré comme faisant partie des gens qui comptent. A-t-il fait marche arrière ? Depuis un certain temps, son nom est absent de la scène, même s’il a récemment révélé n’avoir rien à se reprocher. C’était au cours de l’émission « Ataya » de nos confrères de Walf Tv. M. Lô a aussi montré au cours de cette émission d’autres facettes de sa vie qui se résument ainsi : « travail, honnêteté, solidarité, etc. »
Trafic d’influence
Mathiou Fall, le chanteur Thione Seck a sans doute fait découvrir aux Sénégalais cet homme à travers un Opus. Lequel a fait danser bon nombre de mélomanes. Pourtant, l’homme avait presque disparu de la scène publique quand la cassette a fini de faire les beaux jours dans les dancings et ondes des radios. Mais, l’invocation du nom de M. Fall dans une affaire de détournement de mineure, l’année dernière, a rafraîchi la mémoire des Sénégalais. Du coup, ce procès prend une grande ampleur. L’affaire a fait la "Une" de certains journaux people. O. K. MB., jeune fille âgée de moins de 17 ans, avait quitté le domicile familial sis à Liberté 6 pour chercher refuge chez une de ses copines. Au cours de cette absence, O. K. MB a soutenu avoir eu des relations sexuelles avec différentes personnes dont Mathiou Fall.
Cette affaire est sanctionnée par une rude bataille judiciaire. Mathiou Fall sera finalement blanchi par la cour d’appel de Dakar après avoir été condamné à trois ans ferme pour le délit de viol par le tribunal correctionnel de Dakar.
Pendant la fin des années 80, communicateurs traditionnels et artistes mettaient en scelle un autre personnage : « Assurance » Malick Diop. Le nom de ce dernier est bien présent dans une des chansons du lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour. Le théâtre national Daniel Sorano, temple de la culture sénégalaise, a été témoin des « bienfaits » de cet homme. Récemment, il a été rappelé aux Sénégalais lors de l’émission « Ki Kan la ? » de la 2STv qui avait comme invité le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (Meds), Mbagnick Diop. La présentation des Albums photos de l’invité a permis de découvrir Malick Diop au summum de son art à Sorano.
La liste n’est pas exhaustive. Et les fortunes sont diverses pour ces hommes et femmes. Certains finissent par disparaître du grand public, d’autres s’y maintiennent, mais avec plus de discrétion. Mais le phénomène est loin d’arriver à terme. Et pour cause, le Rédacteur en chef du magazine Thiof, Souleymane Thiam, souligne le développement des médias. « Il y a des niveaux d’appréciation. « L’éclosion médiatique y joue un rôle important. Avec le développement, ces dernières années, de magazines qui attirent de plus en plus des populations, des personnes veulent paraître dans les journaux pour se faire un nom. Dès lors, si quelqu’un parvient à faire sa photo dans un magazine, cela sonne pour elle comme le début de la célébrité », indique-t-il. M. Thiam ajoute : « certains aiment se faire voir. Quand on passe dans les rues et qu’une dizaine de personnes parvient à te reconnaître, c’est le signe d’un début de célébrité pour certains. Il y a des gens que cela intéresse beaucoup. Car ça leur permet de faire un trafic d’influence ».
Mais Souleymane Thiam est d’avis que dans bon nombre de cas, la montagne accouche d’une souris. « Si on tente de présenter un certain niveau de vie pour en attirer les gens, si cela n’est pas vrai, tôt ou tard les gens finiront par comprendre. Si une personne arbore des images qui ne lui vont pas, elle finit par se perdre », déclare-t-il.
Notre confrère confie que son organe reçoit tous les jours des personnes prêtes à tout pour être célèbres. « Certains tentent de jouer sur les relations, d’autres vous vendent des projets et d’autres s’engagent à tout donner pour paraître », explique-t-il.
Éclosion médiatique
Cependant, il y a une bonne partie de la population qui fait de bonnes choses dans tel ou tel domaine, mais qui préfère rester dans l’anonymat. « Pour ces gens, nous essayons souvent de les pousser à se montrer. Nous faisons comprendre que ce sont des modèles qui doivent être connus des populations. Certains acceptent de sortir dans nos colonnes, d’autres refusent. Il y en a qui demandent de sortir ce qu’ils font, soulignant que ce sont leurs activités qui intéressent les gens, leur personne importe peu », révèle-t-il. Humilité !
Forcing ou pas, certains parviennent à être au-devant de la scène. Chantés par les griots, ils font souvent les choux gras de la presse. Les conséquences sont souvent regrettables. Comment faire pour gérer la célébrité et ses travers ? Souleymane Thiam estime qu’il faut avoir la tête sur les épaules. « Si on se fraie une voie, il faut éviter les travers de ce chemin. Les gens ne doivent pas vous pousser à dévier. Il faut faire en sorte que les gens puissent tirer un bon exemple à travers votre personne et ce que vous faites », conseille M. Thiam.
Toutefois, Souleymane Thiam estime que la presse a une part de responsabilité. « Il ne faut pas faciliter la tâche à aux trafiquants d’influence. Dès fois, on regrette d’avoir fait paraître quelqu’un et qu’à l’arraché on se rend compte qu’il n’est pas le vrai modèle qu’on attendait », avoue-t-il, avant d’ajouter : « nous avons aujourd’hui l’expérience qui nous permet de faire la différence entre la bonne graine et l’ivraie.
Par Babacar DIONE Le Soleil
Alioune Mbaye dit « Petit » a marqué ces dernières années l’actualité au Sénégal. Il s’est beaucoup distingué dans le milieu de la lutte en organisant de grandes affiches avec sa structure appelée « Action 2000 ». Son nom est apparu dans les chansons de beaucoup d’artistes dont feu Ndongo Lô, Mbaye Dièye Faye. Certainement galvanisé par cette popularité, « Petit » a présenté sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2007. Il espérait, sans doute, tirer le gain de cette popularité, mais il va vite déchanter. Au terme de 21 jours de campagne électorale avec les autres candidats en lice à l’élection présidentielle du 25 février 2007, « Petit » arrive à la treizième position avec 9016 voix (0,26% des suffrages). N’ayant pas pu transformer l’élan de sympathie à son endroit pour avoir perdu l’élection, « Petit » va devoir faire face à des lendemains difficiles. Il est esté en justice par des structures avec qui il a eu à collaborer pendant le montage des combats de lutte. Il sera emprisonné pendant deux mois avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Il a été appréhendé le 21 avril 2008 à la suite d’une plainte pour faux et usage de faux déposée par des responsables de banques dont la Caisse nationale de crédit agricole (Cnca) sur une somme en litige de 100 millions FCFA environ.
Il a été libéré après avoir accepté de signer un accord devant permettre le remboursement des sommes dues. Mais, il n’est pas encore sorti de l’auberge. Car une autre plainte plane sur lui. Il s’agit de celle d’une autre célébrité, connue dans le monde du show biz : Babacar Lô. Aux dernières nouvelles, M. Mbaye se serait exilé aux Etats-Unis.
Au moment où Petit Mbaye était porté au pinacle, Babacar Lô apparaît dans le milieu de la jet set. Il est également chanté par Mbaye Dièye Faye. La presse magazine lui consacre des colonnes. Les chaînes de télévision ne sont pas en reste. Il est souvent invité à des émissions et est maintenant considéré comme faisant partie des gens qui comptent. A-t-il fait marche arrière ? Depuis un certain temps, son nom est absent de la scène, même s’il a récemment révélé n’avoir rien à se reprocher. C’était au cours de l’émission « Ataya » de nos confrères de Walf Tv. M. Lô a aussi montré au cours de cette émission d’autres facettes de sa vie qui se résument ainsi : « travail, honnêteté, solidarité, etc. »
Trafic d’influence
Mathiou Fall, le chanteur Thione Seck a sans doute fait découvrir aux Sénégalais cet homme à travers un Opus. Lequel a fait danser bon nombre de mélomanes. Pourtant, l’homme avait presque disparu de la scène publique quand la cassette a fini de faire les beaux jours dans les dancings et ondes des radios. Mais, l’invocation du nom de M. Fall dans une affaire de détournement de mineure, l’année dernière, a rafraîchi la mémoire des Sénégalais. Du coup, ce procès prend une grande ampleur. L’affaire a fait la "Une" de certains journaux people. O. K. MB., jeune fille âgée de moins de 17 ans, avait quitté le domicile familial sis à Liberté 6 pour chercher refuge chez une de ses copines. Au cours de cette absence, O. K. MB a soutenu avoir eu des relations sexuelles avec différentes personnes dont Mathiou Fall.
Cette affaire est sanctionnée par une rude bataille judiciaire. Mathiou Fall sera finalement blanchi par la cour d’appel de Dakar après avoir été condamné à trois ans ferme pour le délit de viol par le tribunal correctionnel de Dakar.
Pendant la fin des années 80, communicateurs traditionnels et artistes mettaient en scelle un autre personnage : « Assurance » Malick Diop. Le nom de ce dernier est bien présent dans une des chansons du lead vocal du Super Etoile, Youssou Ndour. Le théâtre national Daniel Sorano, temple de la culture sénégalaise, a été témoin des « bienfaits » de cet homme. Récemment, il a été rappelé aux Sénégalais lors de l’émission « Ki Kan la ? » de la 2STv qui avait comme invité le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal (Meds), Mbagnick Diop. La présentation des Albums photos de l’invité a permis de découvrir Malick Diop au summum de son art à Sorano.
La liste n’est pas exhaustive. Et les fortunes sont diverses pour ces hommes et femmes. Certains finissent par disparaître du grand public, d’autres s’y maintiennent, mais avec plus de discrétion. Mais le phénomène est loin d’arriver à terme. Et pour cause, le Rédacteur en chef du magazine Thiof, Souleymane Thiam, souligne le développement des médias. « Il y a des niveaux d’appréciation. « L’éclosion médiatique y joue un rôle important. Avec le développement, ces dernières années, de magazines qui attirent de plus en plus des populations, des personnes veulent paraître dans les journaux pour se faire un nom. Dès lors, si quelqu’un parvient à faire sa photo dans un magazine, cela sonne pour elle comme le début de la célébrité », indique-t-il. M. Thiam ajoute : « certains aiment se faire voir. Quand on passe dans les rues et qu’une dizaine de personnes parvient à te reconnaître, c’est le signe d’un début de célébrité pour certains. Il y a des gens que cela intéresse beaucoup. Car ça leur permet de faire un trafic d’influence ».
Mais Souleymane Thiam est d’avis que dans bon nombre de cas, la montagne accouche d’une souris. « Si on tente de présenter un certain niveau de vie pour en attirer les gens, si cela n’est pas vrai, tôt ou tard les gens finiront par comprendre. Si une personne arbore des images qui ne lui vont pas, elle finit par se perdre », déclare-t-il.
Notre confrère confie que son organe reçoit tous les jours des personnes prêtes à tout pour être célèbres. « Certains tentent de jouer sur les relations, d’autres vous vendent des projets et d’autres s’engagent à tout donner pour paraître », explique-t-il.
Éclosion médiatique
Cependant, il y a une bonne partie de la population qui fait de bonnes choses dans tel ou tel domaine, mais qui préfère rester dans l’anonymat. « Pour ces gens, nous essayons souvent de les pousser à se montrer. Nous faisons comprendre que ce sont des modèles qui doivent être connus des populations. Certains acceptent de sortir dans nos colonnes, d’autres refusent. Il y en a qui demandent de sortir ce qu’ils font, soulignant que ce sont leurs activités qui intéressent les gens, leur personne importe peu », révèle-t-il. Humilité !
Forcing ou pas, certains parviennent à être au-devant de la scène. Chantés par les griots, ils font souvent les choux gras de la presse. Les conséquences sont souvent regrettables. Comment faire pour gérer la célébrité et ses travers ? Souleymane Thiam estime qu’il faut avoir la tête sur les épaules. « Si on se fraie une voie, il faut éviter les travers de ce chemin. Les gens ne doivent pas vous pousser à dévier. Il faut faire en sorte que les gens puissent tirer un bon exemple à travers votre personne et ce que vous faites », conseille M. Thiam.
Toutefois, Souleymane Thiam estime que la presse a une part de responsabilité. « Il ne faut pas faciliter la tâche à aux trafiquants d’influence. Dès fois, on regrette d’avoir fait paraître quelqu’un et qu’à l’arraché on se rend compte qu’il n’est pas le vrai modèle qu’on attendait », avoue-t-il, avant d’ajouter : « nous avons aujourd’hui l’expérience qui nous permet de faire la différence entre la bonne graine et l’ivraie.
Par Babacar DIONE Le Soleil