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DIAGNOSTIC - Développement de la criminalité : Le manque d’éducation, terreau de la violence

Le président de la Cour d’Assises plaide pour une prise en charge des jeunes en matière d’éducation par les pouvoirs publics. Car, estime le juge Adiouma Sèye, le manque d’éducation favorise la violence.


Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Juillet 2008 à 16:39 | | 0 commentaire(s)|

L’attente a été longue, très longue, à la différence des sessions précédentes. La cérémonie d’ouverture de la deuxième session de la Cour d’Assises de Dakar s’est ouverte, hier, avec beaucoup de retard. Dès 10 heures, la salle était déjà pleine. Parents, amis, ils étaient tous là pour assister au jugement des leurs. Les accusés, près d’une trentaine, sont présentés à la Cour avant de retourner en prison -à l’exception de ceux qui sont convoqués- à la fin de l’ouverture officielle des Assises.
Visage et tête rasés de près, les accusés sont apparus très endimanchés. Le moment semble être au recueillement. Certains égrènent leurs chapelets, tandis que d’autres psalmodient des khassaïdes. Parmi cette faune, il y a deux jeunes filles au regard innocent. Elles sont, en effet, impliquées dans l’assassinat d’un bijoutier à Rufisque, il y a 4 ans. La sécurité était renforcée dans la salle et au niveau de l’enceinte même du Bloc des Madeleines. Normal au regard des personnes qui sont attraites à la barre.
Occasion, pour le juge Adiouma Sèye, successeur du Président Demba Kandji, d’expliquer à la cérémonie d’ouverture, les raisons du taux élevé de criminalité constaté, surtout, dans la banlieue de Dakar. En effet, constate M. Sèye, tous les faits reprochés aux 47 accusés sont relatifs soit au «vol avec violence, soit à une association de malfaiteurs ou bande organisée». «Et, la plupart d’entre eux, constate-t-il pour s’en désoler, sont âgés de 19 à 25 ans, ils sont essentiellement domiciliés dans les lieux suivants : Parcelles assainies, Thiaroye, Pikine, Guédiawaye, Grand-Yoff, Yeumbeul». Ils exercent, indique-t-il, «le métier de fabricant de djembé (percussions), d’apprenti-chauffeur, de coxeur (rabatteur) (…) Et, rares sont les accusés qui ont poursuivi les études primaires.»
Des statistiques qui démontrent, selon le juge Sèye, «l’urgence des mesures à prendre» dans le domaine de l’éducation par les autorités du pays. Mais aussi, et surtout, de la part des parents qui, selon le successeur du juge Demba Kandji, «ont démissionné».

Niang Pape Alé