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DPG: C'est le Pm qui a peur sinon y'a rien... Mme Mariétou Dieng, Député non inscrite

Le débat sur la DPG du Premier Ministre fait la Une des quotidiens et reste le thème central des discussions dans la rue et dans les bureaux. La sortie du président du groupe parlementaire Yewwi, vient rajouter de l’huile sur le feu, quant à la nature caduque du règlement intérieur de l’Assemblée nationale édition Juillet 2021, donnant ainsi au PM, la latitude de choisir quand il voudra venir décliner la vision et les orientations de son gouvernement.


Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Juin 2024 à 11:33 | | 0 commentaire(s)|

Toutefois, face à un vide juridique, argument défendu et démonté, un Premier ministre démocrate, soucieux d'une alchimie entre l'exécutif et le législatif, devrait favoriser toutes les synergies possibles pour rendre transparente l'action du gouvernement et permettre au peuple souverain, d'interagir par le biais de ses élu(e)s au niveau de l’Assemblée nationale, car ce qui se fait pour nous sans nous, se fait de facto, contre nous.

Ci-dessous sont quelques points qui peuvent nous permettre de mieux apprécier le fait qu'un Premier ministre, sous l'effet de l'éthique, de son intégrité morale et de son patriotisme, devrait avoir hâte de venir faire sa Déclaration de Politique Générale à l'Assemblée Nationale:

1- Pour le respect du délai raisonnable
D’après la réalité sacro-sainte de notre République, la Déclaration de politique générale ne devrait pas dépasser le délai raisonnable suivant la pratique parlementaire. Et pour la bonne marche de la démocratie, le Premier ministre peut souligner l'importance de respecter les valeurs symboliques de nos Institutions et de renforcer la séparation des pouvoirs. En faisant sa Déclaration de politique générale devant l'assemblée nationale, il démontre son engagement pour une gouvernance transparente et responsable.

2- Pour la vitalité de sa responsabilité politique
En mettant en exergue son devoir de rendre compte des actions gouvernementales et sa vision politique à travers le PROJET, aux représentants du peuple sénégalais, par une présentation de son programme, il prouve sa volonté d'assumer la lourde tâche de gouverner envers le pays et ses citoyens.

3- Pour le dialogue et la consultation
La tradition républicaine exige pour la concrétisation de la collaboration entre l'exécutif et le législatif, le dialogue et la consultation pour une meilleure prise en compte des aspirations du peuple sénégalais.
En présentant sa politique générale à l'Assemblée nationale, il offre aux représentants du peuple, l'opportunité de débattre librement des enjeux nationaux et de contribuer à la prise de décision.

4- Pour la revalorisation de l'Assemblée nationale
Le premier ministre peut exprimer son souhait de renforcer l'image de l’Assemblée nationale, en tant qu'institution sentinelle et vitale de la démocratie.
En y faisant sa Déclaration de politique générale, il démontre sa reconnaissance envers le pouvoir législatif donc, le peuple, qui a fait qu'il soit et sa volonté de lui reconnaître son pouvoir.

5- Pour l'intérêt national
Le Premier ministre peut souligner que sa Déclaration de politique générale vise avant tout à présenter ses engagements en faveur du développement et de l'intérêt national.
En exposant ses priorités et objectifs devant l'Assemblée nationale, il montre sa détermination à œuvrer pour le bien-être du pays.

6. Pour la confiance des PTF
Au-delà de la population locale soucieuse de comprendre la direction du nouveau gouvernement, la DPG s'adresse également aux PTF qui, s'attendent à être clarifiés sur la mise en œuvre du "PROJET". Depuis l'installation du Président Diomaye Faye, la feuille de route du PROJET reste aérienne. Ainsi, le Premier ministre Ousmane Sonko doit saisir l'opportunité, pour apporter des reponses rassurantes afin que les PTF s'engagent à accompagner le PROJET.

En effet, le rapport entre la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre et le Débat d'orientation budgétaire (DOB), est étroit. En général, le Premier ministre devrait d'abord présenter sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, en exposant ainsi la vision et les grandes lignes de la politique gouvernementale. Il en sera suivi par le débat d'orientation budgétaire, au cours duquel, le ministre des Finances présente les grandes lignes de la politique budgétaire et financière du gouvernement pour l'année à venir. Cela permet de donner une vision plus globale de la politique gouvernementale, avant d'entrer dans les détails financiers. Ce débat d'orientation budgétaire permet aux députés de se familiariser avec les projets de dépenses et de recettes du gouvernement, de poser des questions et de formuler des recommandations.

Il est donc peu probable et inapproprié pour nous, les députés de cette 14e Législature, qu'un ministre des Finances puisse être invité à présenter un Débat d'orientation budgétaire, sans avoir préalablement reçu la Déclaration de politique générale du nouveau premier ministre.

Il est connu que la Déclaration de politique générale est souvent considérée comme un préalable indispensable pour comprendre les objectifs et les priorités du gouvernement, elle sert de cadre pour les discussions budgétaire subséquentes.

Mais toutefois, d'après la déclaration du groupe parlementaire Yewwi, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale edition Juillet 2021, distribué à tous les députés de cette 14e Législature, est caduc, raison pour laquelle, le Premier ministre n'a pas l'obligation de venir faire sa déclaration dans les 90 jours impartis et a le choix sur la date qui lui conviendra.

Pourtant, c'est ce même règlement intérieur que nous évoquions pour faire venir le PM Monsieur Amadou Bâ, à 5 jours de la date limite des 90 jours. C’est ce même règlement intérieur reconnu subitement faux, à la date du mercredi 26 juin 2024, qui est servi comme prétexte pour un Premier ministre apparemment pas prêt à venir affronter ses anciens collègues de la deuxième institution du pays.

Pour l’intérêt de nos populations et le sens de notre rôle de suivi et de contrôle de l’action gouvernementale, nous serons patients à vous accueillir à la date que vous aurez choisie, car cette DPG ne peut être qu'une information sur votre vision politique, si elle existe, les enjeux politiques d'opposition responsable et constructive sont ailleurs.







Mme Mariétou Dieng
Député non inscrite 14e Législature