A son interpellation par les policiers de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Aliou Aïdara Sylla avait été immédiatement passé à la fouille. Il a ainsi été trouvé porteur de divers documents comptables qui renseignent sur l’importance des sommes manipulées. Les policiers ont mis la main sur de nombreux relevés d’identité bancaire à son nom propre. On apprend ainsi que Aïdara Sylla a des comptes au Sénégal, en Mauritanie, aux Emirats arabes unis, en France. Mais, les opérations et autres transactions sur ces divers comptes ont ébahi les enquêteurs. Le suivi des virements entre les comptes donne le tournis.
La police a découvert des copies de deux chèques de la National commercial Bank de Dubaï émis par Abdoulaye Wade. Aïdara Sylla expliquera que le Président Wade lui avait remis ces chèques en novembre 2012 lors d’un de ses séjours en France. Il a affirmé les avoir déposés dans le compte de Al fath trading qu’il venait juste de créer à Dubaï. Mais les enquêteurs, après une fouille plus approfondie, ont découverts les originaux des deux chèques de National commercial bank, d’un montant total de 6 millions de dollars, que le mis en cause avait soigneusement dissimulés. Les enquêteurs ont conclu à une mise en scène préméditée par Sylla et ses complices.
En effet, selon l’analyse du commissaire Idrissa Cissé, dans son rapport d’enquête, «envisageant une éventuelle interpellation, Sylla avait pris le soin de photocopier et de séparer les deux chèques de National commercial bank, avant de dissimuler les originaux. Le cas échéant, il devait servir la version concoctée à cet effet selon laquelle, il avait fini de déposer les chèques en question dans le compte de la société Al fath trading à Dubaï. Une fois à Dakar, il lui était loisible de les escompter auprès de n’importe quelle banque de la place, soit pour encaisser les sommes portées soit les virer dans d’autres comptes à sa guise».
Les enquêteurs feront une autre découverte tout aussi effarante. Il s’agit d’une autre opération de 6 millions de dollars révélée par une lettre du Président Abdoulaye Wade, adressée à Mme Lucie Lika de la Société générale à Paris. Cette dernière devait recevoir une somme de 6 millions de dollars américains (3 milliards de Cfa) en provenance cette fois-ci de l’Arabie Saoudite. Abdoulaye Wade détient-il un autre compte en Arabie saoudite ?
En tout cas, une fois la somme encaissée, elle devait en faire la répartition suivante : 1,5 million de dollars à Sn Commodities Ecobank, 370 000 dollars (175 millions de Cfa) dans le compte Carpa ouvert à la Bicis-Dakar par le cabinet d’avocats Me François Sarr et associés, 500 000 dollars (250 millions de Cfa) à Me Madické Niang, 100 000 dollars (50 millions de Cfa) pour l’Institut libéral dans un compte à Ecobank, 200 000 dollars (100 millions de Cfa) pour la «Fondation action éducation santé» dans un compte intitulé Madame Wade Attijari bank à Dakar. Me Abdoulaye Wade ajoutera sur la liste dactylographiée une mention manuscrite «1 250 000 dollars pour Samuel Sarr». Aïdara Sylla expliquera aux enquêteurs que le Président Wade lui «avait demandé de surseoir à ces dépenses en attendant de nouvelles instructions».
Il reste que Aïdara Sylla devait exécuter d’autres dépenses dont le versement de 75 000 euros (115 millions de Cfa) à Mme Viviane Wade dans un compte de la Société générale à Versailles et 200 000 euros à un psychiatre établi en France du nom de Jean Pierre Lablanchy. Que des consultations psychiatres vraiment chères, payées pour la bagatelle de 130 millions de francs Cfa ! Aïdara Sylla devait aussi verser la somme de 500 000 dollars dans un compte numéroté ouvert à la Banque nationale de Mauritanie dont le titulaire lui est inconnu. Ne s’agit-il pas là d’un autre compte d’un membre de la famille Wade ?
Les enquêteurs ont découvert que Aliou Aïdara Sylla a ouvert à la Banque nationale de Mauritanie un compte au nom de sa société Al fath trading créée à Dubaï. Ainsi, dans l’attente de l’encaissement des chèques de la National commercial bank, il avait demandé à la Banque nationale de Mauritanie de payer à l’avance une facture pour une autre de ses sociétés dénommée Société accompagnement services (Sas). La facture était de 358 000 euros qui représenteraient ses prestations de services faites au profit du couple Wade à Versailles pour la période allant du 1er avril au 31 octobre 2012.
En plus de ces dépenses, le Président Wade lui avait demandé de régler sur les 6 millions de dollars à tirer de la Société générale de Paris et qui rappelle-t-on devaient provenir d’Arabie Saoudite, les factures de 130 millions de francs Cfa pour terminer les gros œuvres du chantier de la villa du quartier Point E à Dakar, la somme de 239 millions pour les travaux de la finition de la résidence du khalife général de Ndiassane, 50 millions pour terminer les travaux de la résidence de Ahmed Bachir Kounta à Ndiassane, 40 millions pour les travaux de la finition de la maison familiale à Kébémer et un décompte de 250 millions pour les travaux de sa résidence à Touba.
Les enquêteurs se sont beaucoup intéressés à l’exactitude des deux montants de 6 millions de dollars. Un spécialiste de la traque financière explique que c’est une technique des blanchisseurs d’argent sale de faire diverses opérations pour un même montant afin de brouiller les pistes car, à première vue, on pourrait croire que c’est la même opération. Notre interlocuteur d’expliquer que même pour les marchés fictifs, il est courant de voir que les marchés d’une commande à une autre portent les mêmes montants de facturation. L’enquête a également permis d’identifier un autre compte numéroté dans une banque dont le pays d’implantation n’est pas encore connu. Il s’agit de Montana Developments Ltd Bic.
La conclusion des enquêteurs est sans équivoque : «Il apparaît sans conteste que Aliou Aïdara Sylla peut être poursuivi pour blanchiment de capitaux. En effet, il n’a pas été en mesure d’expliquer le circuit emprunté par l’argent pour les deux chèques de la National commercial bank. Ils ont été émis en Arabie saoudite pour le compte du Président Wade établi en France, envoyés pour encaissement dans le compte de la société Al fath trading à Dubaï pour être dépensés au Sénégal, en France et en Mauritanie. Cet itinéraire vise à brouiller toute possibilité de les retracer.»
Lequotidien
La police a découvert des copies de deux chèques de la National commercial Bank de Dubaï émis par Abdoulaye Wade. Aïdara Sylla expliquera que le Président Wade lui avait remis ces chèques en novembre 2012 lors d’un de ses séjours en France. Il a affirmé les avoir déposés dans le compte de Al fath trading qu’il venait juste de créer à Dubaï. Mais les enquêteurs, après une fouille plus approfondie, ont découverts les originaux des deux chèques de National commercial bank, d’un montant total de 6 millions de dollars, que le mis en cause avait soigneusement dissimulés. Les enquêteurs ont conclu à une mise en scène préméditée par Sylla et ses complices.
En effet, selon l’analyse du commissaire Idrissa Cissé, dans son rapport d’enquête, «envisageant une éventuelle interpellation, Sylla avait pris le soin de photocopier et de séparer les deux chèques de National commercial bank, avant de dissimuler les originaux. Le cas échéant, il devait servir la version concoctée à cet effet selon laquelle, il avait fini de déposer les chèques en question dans le compte de la société Al fath trading à Dubaï. Une fois à Dakar, il lui était loisible de les escompter auprès de n’importe quelle banque de la place, soit pour encaisser les sommes portées soit les virer dans d’autres comptes à sa guise».
Les enquêteurs feront une autre découverte tout aussi effarante. Il s’agit d’une autre opération de 6 millions de dollars révélée par une lettre du Président Abdoulaye Wade, adressée à Mme Lucie Lika de la Société générale à Paris. Cette dernière devait recevoir une somme de 6 millions de dollars américains (3 milliards de Cfa) en provenance cette fois-ci de l’Arabie Saoudite. Abdoulaye Wade détient-il un autre compte en Arabie saoudite ?
En tout cas, une fois la somme encaissée, elle devait en faire la répartition suivante : 1,5 million de dollars à Sn Commodities Ecobank, 370 000 dollars (175 millions de Cfa) dans le compte Carpa ouvert à la Bicis-Dakar par le cabinet d’avocats Me François Sarr et associés, 500 000 dollars (250 millions de Cfa) à Me Madické Niang, 100 000 dollars (50 millions de Cfa) pour l’Institut libéral dans un compte à Ecobank, 200 000 dollars (100 millions de Cfa) pour la «Fondation action éducation santé» dans un compte intitulé Madame Wade Attijari bank à Dakar. Me Abdoulaye Wade ajoutera sur la liste dactylographiée une mention manuscrite «1 250 000 dollars pour Samuel Sarr». Aïdara Sylla expliquera aux enquêteurs que le Président Wade lui «avait demandé de surseoir à ces dépenses en attendant de nouvelles instructions».
Il reste que Aïdara Sylla devait exécuter d’autres dépenses dont le versement de 75 000 euros (115 millions de Cfa) à Mme Viviane Wade dans un compte de la Société générale à Versailles et 200 000 euros à un psychiatre établi en France du nom de Jean Pierre Lablanchy. Que des consultations psychiatres vraiment chères, payées pour la bagatelle de 130 millions de francs Cfa ! Aïdara Sylla devait aussi verser la somme de 500 000 dollars dans un compte numéroté ouvert à la Banque nationale de Mauritanie dont le titulaire lui est inconnu. Ne s’agit-il pas là d’un autre compte d’un membre de la famille Wade ?
Les enquêteurs ont découvert que Aliou Aïdara Sylla a ouvert à la Banque nationale de Mauritanie un compte au nom de sa société Al fath trading créée à Dubaï. Ainsi, dans l’attente de l’encaissement des chèques de la National commercial bank, il avait demandé à la Banque nationale de Mauritanie de payer à l’avance une facture pour une autre de ses sociétés dénommée Société accompagnement services (Sas). La facture était de 358 000 euros qui représenteraient ses prestations de services faites au profit du couple Wade à Versailles pour la période allant du 1er avril au 31 octobre 2012.
En plus de ces dépenses, le Président Wade lui avait demandé de régler sur les 6 millions de dollars à tirer de la Société générale de Paris et qui rappelle-t-on devaient provenir d’Arabie Saoudite, les factures de 130 millions de francs Cfa pour terminer les gros œuvres du chantier de la villa du quartier Point E à Dakar, la somme de 239 millions pour les travaux de la finition de la résidence du khalife général de Ndiassane, 50 millions pour terminer les travaux de la résidence de Ahmed Bachir Kounta à Ndiassane, 40 millions pour les travaux de la finition de la maison familiale à Kébémer et un décompte de 250 millions pour les travaux de sa résidence à Touba.
Les enquêteurs se sont beaucoup intéressés à l’exactitude des deux montants de 6 millions de dollars. Un spécialiste de la traque financière explique que c’est une technique des blanchisseurs d’argent sale de faire diverses opérations pour un même montant afin de brouiller les pistes car, à première vue, on pourrait croire que c’est la même opération. Notre interlocuteur d’expliquer que même pour les marchés fictifs, il est courant de voir que les marchés d’une commande à une autre portent les mêmes montants de facturation. L’enquête a également permis d’identifier un autre compte numéroté dans une banque dont le pays d’implantation n’est pas encore connu. Il s’agit de Montana Developments Ltd Bic.
La conclusion des enquêteurs est sans équivoque : «Il apparaît sans conteste que Aliou Aïdara Sylla peut être poursuivi pour blanchiment de capitaux. En effet, il n’a pas été en mesure d’expliquer le circuit emprunté par l’argent pour les deux chèques de la National commercial bank. Ils ont été émis en Arabie saoudite pour le compte du Président Wade établi en France, envoyés pour encaissement dans le compte de la société Al fath trading à Dubaï pour être dépensés au Sénégal, en France et en Mauritanie. Cet itinéraire vise à brouiller toute possibilité de les retracer.»
Lequotidien