Décédé ce mardi des suites de brûlures : Assane Diop était le tireur d’élite du commando qui a assassiné Me Babacar Sèye

Ses brûlures contractées alors qu’il tentait de sauver ses enfants d’un incendie ont eu raison de lui. L’ancien garde du corps de Baila Wane, ex Directeur général de la Lonase (Loterie nationale sénégalaise), a été inhumé ce mardi 11 janvier à Rufisque. Il laisse derrière lui une veuve et plusieurs enfants dont un nourrisson de 5 mois.
Le tireur d’élite de la bande à Clédor Sène
Cet ancien militaire, membre de la section spéciale du fait de sa maitrise du tir, a été désigné quand il s’agit de mettre un terme à la vie de Me Babacar Sèye comme le tireur. C’était à lui de faire le sale boulot, comme on dit.
C’est ainsi que le samedi 15 mai 1993, le commando composé essentiellement des calots bleus du Pds (Parti démocratique sénégalais) Assane Diop, Clédor Sène et de Pape Ibrahima Diakhaté, à bord d’un Peugeot 505 se mettent à guetter sur la Corniche tout mouvement du véhicule du juge à abattre. Mais ce dernier ne fera signe de vie que vers 14h 45 min. alors qu’il se dirigeait tout droit vers Sicap Liberté où il avait élu domicile, les trois tueurs le poursuivent avant que Assane Diop ne tire pour l’atteindre à la trempe. C’est ce qu’a révélé, selon le quotidien L’Observateur, Clédor Sène dans sa déposition à la brigade de Thiong juste après son arrestation à Farafégné.
Thèse que va confirmer leur comparse Pape Ibrahima Diakhaté. Ce dernier raconte dans le livre d’Abdou Latif Coulibaly, « L’affaire Me Sèye : Un meurtre sur commande » : « Quand j’ai tiré, l’une des deux armes s’est bloquée. Ce n’est pas pour me défendre, mais je peux aujourd’hui dire que ce sont les balles tirées du pistolet de notre camarade Assane Diop qui ont atteint Me Sèye. Assane Diop a crié à Clédor qui conduisait : « avance je l’ai eu, je l’ai eu, je l’ai atteint, c’est fini… »
Arrêté en juin 1993, il rejoint ses comparses qui l’ont précédé à Reubeuss. Condamné le 7 octobre 1994 par la Cour d’Assises, Assane Diop écopera de 18 ans de prison ferme avant de bénéficier en février 2002 d’une amnistie occasionnée par la loi Izidor Ezzan. Qui lui aussi s’est éteint en 2007. C’est à croire que le destin prend sa revanche sur les assassins et tous ceux qui essaient de noyer l’assassinat de Me Sèye. Après Ezzan et Assane Diop, à qui le tour ?