Leur journée d’étude du 12 août dernier, qui s’était tenue à l’Endss, a été l’occasion pour les animateurs du courant Taxawu Sopi de jeter un regard critique sur la situation de leur parti. Sous le thème : Quel parti libéral pour l’horizon 2012, Khalifa Faye et ses «frères» en ont fait la synthèse, assortie de recommandations. Au plan interne, les animateurs de Taxawu Sopi pensent que le Programme fondamental du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui a servi de repère dans l’analyse, bien que très ancien, comporte ces deux aspects. «Il décrit la politique économique, industrielle que le Pds comptait mener pour faire du Sénégal un pays émergent, où toutes les inégalités qui ne seraient pas fondées sur le travail seraient combattues ; mais aussi où le façonnement d’un Sénégalais nouveau serait réalisé, pour mieux incarner le changement dans la conduite des institutions.» Ce qui est loin d’être le cas. M. Faye et ses «frères» en veulent pour preuves le «manque d’emprise du pouvoir libéral, sur le corps social national ; ce qui, de facto, a transformé la démocratie sénégalaise en un espace permanent d’agitations et d’indiscipline (et) l’absence du Pds au débat national et de la bataille d’opinions, du fait de l’inexistence de politique de communication préalablement définie, structurée et bien séquencée».
Pour les animateurs de ce courant, «tout le rayonnement du Pds est bâti sur le charisme de son leader ; ce qui expose de façon inconsidérée le Secrétaire général national». Alors que le Pds parle de «massification», ils estiment qu’il faudrait résoudre certains problèmes : «Manque de discernement dans l’accueil de transhumants» du fait de «l’absence de critères précis d’adhésion applicables aux anciens responsables socialistes et autres adversaires du Pds et de son leader ; effritement de l’encadrement des militants à la base…» Il y a également «la désorganisation du parti à tous les échelons», consécutive à la césure entre le sommet et la base. Pour eux, «le centre de gravité du parti s’est déplacé des sections et des fédérations vers les ministères et les bureaux des collectivités locales qui sont occupés, pour l’essentiel, par des personnes nouvellement arrivées au Pds, qui contrôlent les instances de base, en dehors du parti» censé l’être. Conséquence : «Le pouvoir libéral gouverne sans le Pds véritablement» entraînant «ainsi, la démobilisation généralisée dans les rangs du parti».
M. Faye et ses «frères» constatent qu’«aujourd’hui, le Pds est en train de reproduire certaines des tares ayant conduit le Parti socialiste à la défaite en 2000». Ces tares ont trait, entre autres, à la remise en cause du système de fonctionnement du parti, à l’insatisfaction de figures emblématiques contraintes souvent de quitter les rangs du parti.
En revanche, les «courantistes» décernent un satisfecit au «bilan matériel» du régime de l’Alternance. Ils citent les infrastructures (le nouveau visage de Dakar), la Case des tout-petits, l’attribution systématique de bourses aux étudiants à partir de la 2e année, la promotion de la Femme, les nouvelles universités et les Centres universitaires régionaux (Cur), le plan Sésame, la densification de la carte scolaire et de la carte sanitaire.
RECOMMANDATIONS
Ce «bilan matériel» suffira-t-il pour assurer la victoire du Pds aux joutes électorales de 2012 ? «Non !», semblent dire les «courantistes».
Au plan politique, ayant constaté que le Pds ne dispose au maximum pour se refonder ou se restructurer que de 16 mois, ils pensent que si sa refondation ou la réforme de ses statuts doit s’opérer, que les deux premiers alinéas de l’article 32 soient rigoureusement appliqués. Selon eux, «il serait hasardeux dans ce domaine, de convoquer par exemple un Bureau politique et de vouloir le transformer en congrès», comme c’est habituellement le cas. En effet, «les contraintes de délais vont dans le sens d’une réorganisation de l’administration du parti et l’instauration d’un débat objectif, lucide et responsable, sur les orientations du parti». Cette réflexion doit porter, pour Taxawu Sopi, sur les hommes, les structures, le programme et la doctrine. Ce travail appelle, de la part du Secrétaire général national, la volonté de commettre une équipe pour prendre en charge l’administration du parti dont la mission de coordonner le travail de commissions chargées de réfléchir sur les divers aspects sus évoqués. Bref, «elle sera un relai entre le sommet et la base ; elle rendra hebdomadairement compte au Secrétaire général national du niveau d’avancement des travaux ; elle définira une bonne politique de communication pour le Pds». L’équipe organisera un large débat sur le projet de réforme du Pds, porté par le sommet, mais qui doit être validé par la base.
L’administration du parti, à partir des contributions émanant des fédérations, des jeunes, des femmes, des anciens et des cadres, formulera des solutions susceptibles de prendre en compte les frustrés, les laissés pour compte, sans pour autant liquider systématiquement des responsables actuellement en pôle position… Cela permettra, d’après eux, de procéder aux renouvellements des instances du Pds par consensus.
Au plan économique, les «Courantistes» pensent que «personne ne peut nier les réalisations du pouvoir libéral, qui a fait du Sénégal d’aujourd’hui un leader dans la sous-région ouest africaine». Seulement, expliquent-ils, «il s’agit surtout de recadrer l’action économique afin de mieux répondre à l’aspiration des Sénégalais à une vie moins astreignante». Ils décernent un satisfecit au «bilan matériel» du régime de l’Alternance (lire ci-dessus).
Au plan social, Taxawu Sopi invite «tous les responsables du parti à adopter un comportement plus discret et moins arrogant, vis-à-vis des militants et des Sénégalais tout court». Il appelle à «sanctionner dé-sormais tout responsable qui pose des actes susceptibles de donner une image négative du parti et de ses dirigeants…». Il faudrait «éviter autant que possible, d’envoyer certaines personnes dont l’image ne passe plus auprès de l’opinion pour défendre ou expliquer les positions du parti». Autant d’«actes forts» qui peuvent aller «dans le sens de faire comprendre aux Sénégalais que leurs préoccupations sont comprises».
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Pour les animateurs de ce courant, «tout le rayonnement du Pds est bâti sur le charisme de son leader ; ce qui expose de façon inconsidérée le Secrétaire général national». Alors que le Pds parle de «massification», ils estiment qu’il faudrait résoudre certains problèmes : «Manque de discernement dans l’accueil de transhumants» du fait de «l’absence de critères précis d’adhésion applicables aux anciens responsables socialistes et autres adversaires du Pds et de son leader ; effritement de l’encadrement des militants à la base…» Il y a également «la désorganisation du parti à tous les échelons», consécutive à la césure entre le sommet et la base. Pour eux, «le centre de gravité du parti s’est déplacé des sections et des fédérations vers les ministères et les bureaux des collectivités locales qui sont occupés, pour l’essentiel, par des personnes nouvellement arrivées au Pds, qui contrôlent les instances de base, en dehors du parti» censé l’être. Conséquence : «Le pouvoir libéral gouverne sans le Pds véritablement» entraînant «ainsi, la démobilisation généralisée dans les rangs du parti».
M. Faye et ses «frères» constatent qu’«aujourd’hui, le Pds est en train de reproduire certaines des tares ayant conduit le Parti socialiste à la défaite en 2000». Ces tares ont trait, entre autres, à la remise en cause du système de fonctionnement du parti, à l’insatisfaction de figures emblématiques contraintes souvent de quitter les rangs du parti.
En revanche, les «courantistes» décernent un satisfecit au «bilan matériel» du régime de l’Alternance. Ils citent les infrastructures (le nouveau visage de Dakar), la Case des tout-petits, l’attribution systématique de bourses aux étudiants à partir de la 2e année, la promotion de la Femme, les nouvelles universités et les Centres universitaires régionaux (Cur), le plan Sésame, la densification de la carte scolaire et de la carte sanitaire.
RECOMMANDATIONS
Ce «bilan matériel» suffira-t-il pour assurer la victoire du Pds aux joutes électorales de 2012 ? «Non !», semblent dire les «courantistes».
Au plan politique, ayant constaté que le Pds ne dispose au maximum pour se refonder ou se restructurer que de 16 mois, ils pensent que si sa refondation ou la réforme de ses statuts doit s’opérer, que les deux premiers alinéas de l’article 32 soient rigoureusement appliqués. Selon eux, «il serait hasardeux dans ce domaine, de convoquer par exemple un Bureau politique et de vouloir le transformer en congrès», comme c’est habituellement le cas. En effet, «les contraintes de délais vont dans le sens d’une réorganisation de l’administration du parti et l’instauration d’un débat objectif, lucide et responsable, sur les orientations du parti». Cette réflexion doit porter, pour Taxawu Sopi, sur les hommes, les structures, le programme et la doctrine. Ce travail appelle, de la part du Secrétaire général national, la volonté de commettre une équipe pour prendre en charge l’administration du parti dont la mission de coordonner le travail de commissions chargées de réfléchir sur les divers aspects sus évoqués. Bref, «elle sera un relai entre le sommet et la base ; elle rendra hebdomadairement compte au Secrétaire général national du niveau d’avancement des travaux ; elle définira une bonne politique de communication pour le Pds». L’équipe organisera un large débat sur le projet de réforme du Pds, porté par le sommet, mais qui doit être validé par la base.
L’administration du parti, à partir des contributions émanant des fédérations, des jeunes, des femmes, des anciens et des cadres, formulera des solutions susceptibles de prendre en compte les frustrés, les laissés pour compte, sans pour autant liquider systématiquement des responsables actuellement en pôle position… Cela permettra, d’après eux, de procéder aux renouvellements des instances du Pds par consensus.
Au plan économique, les «Courantistes» pensent que «personne ne peut nier les réalisations du pouvoir libéral, qui a fait du Sénégal d’aujourd’hui un leader dans la sous-région ouest africaine». Seulement, expliquent-ils, «il s’agit surtout de recadrer l’action économique afin de mieux répondre à l’aspiration des Sénégalais à une vie moins astreignante». Ils décernent un satisfecit au «bilan matériel» du régime de l’Alternance (lire ci-dessus).
Au plan social, Taxawu Sopi invite «tous les responsables du parti à adopter un comportement plus discret et moins arrogant, vis-à-vis des militants et des Sénégalais tout court». Il appelle à «sanctionner dé-sormais tout responsable qui pose des actes susceptibles de donner une image négative du parti et de ses dirigeants…». Il faudrait «éviter autant que possible, d’envoyer certaines personnes dont l’image ne passe plus auprès de l’opinion pour défendre ou expliquer les positions du parti». Autant d’«actes forts» qui peuvent aller «dans le sens de faire comprendre aux Sénégalais que leurs préoccupations sont comprises».
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