Selbé Ndom par-ci… Selbé Ndom par-là. Il ne se passe un jour dans l’arène, sans qu’on ne parle de la voyante rendue célèbre par ses divinations sur les combats de lutte. Et à force d’en parler, elle est ou se sent être au centre des débats de l’arène. Une bâtisseuse de vainqueurs ou une jeteuse de mauvais sort sur les vaincus. C’est selon. En tout cas, le constat est là : Selbé Ndom fait les choux gras de la presse. Cette presse-là même qui l’a sortie de l’anonymat pour la placer au centre des débats de l’arène. Avant-hier, mardi, dans un hôtel de la place, la voyante a failli être prise à partie par les affidés d’Amanekh, le chef de file de l’écurie de Lébou Gui de Rufisque. Son tort, c’est d’avoir conseillé à ce dernier d’être très vigilant, pour ne pas se faire surprendre par son adversaire (Ama Baldé). A qui elle avait déjà conseillé d’agir très vite, parce que ce combat durera le temps d’une rose. Les partisans du lutteur de Rufisque ont compris alors que la voyante insinue la défaite dans leur camp. C’était alors suffisant pour que l’un des leurs brandisse le «sabre» sur sa tête. Le pire a été évité de justesse. Mais, jusqu’à quand ?
Pourtant, ce que fait Selbé Ndom entre dans l'ordre normal des choses dans le milieu de la lutte. Où la divination est une histoire aussi vieille que la lutte. On ne peut réécrire l'histoire de cette discipline traditionnelle. Elle a, de tout le temps, cohabité avec la divination, sous toutes ses formes. La lutte est concomitamment associée à la divination, et d'autres formes de voyances, que le lutteur et son entourage savent et s’en servent. Ils la font tous avant les combats.
L’histoire du combat Mame Gorgui Ndiaye-Bécaye 3
Une anecdote : Dans les années 60, l'enfant chéri de Dakar, Mame Gorgui Ndiaye, devait affronter Bécaye 3 dit «Seuf». Un combat que redoutait le Cap-Vert. Les affidés du champion Mame Gorgui Ndiaye avaient des inquiétudes, parce que l'adversaire de leur lutteur était teigneux et coriace. En plus, Bécaye 3 disposait d'une bonne technique de lutte. C’était lui le champion aux arènes Gabar Ndoye dont il détenait le drapeau. Fass avait alors la peur au ventre. De marabouts en marabouts, l'issue du combat n'était pas favorable à Mame Gorgui Ndiaye. Partout où Mame Gorgui et ses dirigeants sont allés, les cauris leur étaient défavorables. La nouvelle était sur toutes les lèvres des connaisseurs. Fass perdait ainsi espoir. Le souffle aussi. Avec cette chute programmée de son lutteur, feu Ahmet Diène qui était un supporter invétéré de Mame Gorgui Ndiaye décida de ne pas aller aux arènes le jour du combat. Il ne voulait notamment pas assister à la chute de son idole.
Cependant, le grand frère du champion de Fass avait un ami très dense dans le domaine de la divinité. Ce dernier vivait au Saloum, vers Nganda. Le frère aîné de Mame Gorgui Ndiaye est allé solliciter les prières de son ami devin pour que son frangin ne perde pas devant Bécaye 3. Ironie du sort, ce vieux devin était le marabout de l’adversaire de Mame Gorgui Ndiaye. Et Bécaye 3 était sorti de la case de son marabout une heure avant l’arrivée du frère du champion de Fass. «Bécaye 3 vient juste de partir, à l'instant. Je suis sûr que vous vous êtes croisés au garage», avait-il informé. Le vieux devin sera très sensible à l’exposé de son visiteur avec qui il tissait des relations solides d'amitié.
Le devin s’engagea alors à sauver la face de Fass. «J’ai remis une bouteille à Bécaye. S'il l'utilise le jour du combat, il va battre ton lutteur. Ce que je peux faire, c'est de faire en sorte que la bouteille n'arrive pas à destination». Verdict : c'est à sa descente du train, à Thiès, que par mégarde, la bouteille que le vieux devin avait remise à Bécaye 3 est tombée. L’eau bénite se versa. Le combat Mame Gorgui Ndiaye-Bécaye 3 sera sanctionné par un nul. Dans une partie de plaisir où les deux lutteurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Leçon à retenir : Fass avait été sauvé par la divination. Moralité : il faut savoir prendre ses dispositions dans ce cas d'espèces. La divination a toujours existé dans l'arène.
Ce qu’il faut déplorer
Le cas Selbé Ndom est devenu une nouveauté de la nouvelle génération de supporters et d'amateurs qui sont aujourd’hui dans le milieu de la lutte. C'est de tradition, voire une nécessité pour le lutteur et son entourage de solliciter le regard extérieur de la voyance, pour parer à toutes éventualités. Les anciens lutteurs en savent quelque chose. Puisque certains étaient confrontés à ce genre de situation et ont joué sur un tout autre registre pour échapper à la sentence. L'arène est truffée d'anecdotes succulentes que les initiés peuvent raconter des années durant, pour confirmer les déclarations d'un ou d'une voyante.
Ce qu'il faut plutôt condamner, c'est la publication par les médias de ses déclarations qui font désordre. Ce sont les médias qui en font leurs choux gras. L'arène a connu pire que ces déclarations de Selbé Ndom, qui n'avaient pas, à l'époque, ces échos retentissants. La multiplication des journaux, radios et télévisions a joué sur les mentalités pour condamner la voyante qui n'est pas allée vers eux pour faire ses déclarations. Si Selbé Ndom ne voit personne pour donner ses informations, on n'en saura absolument rien de ses prédications. N’est-ce pas ?
Babacar Noël NDOYE / Wal Fadjri
Pourtant, ce que fait Selbé Ndom entre dans l'ordre normal des choses dans le milieu de la lutte. Où la divination est une histoire aussi vieille que la lutte. On ne peut réécrire l'histoire de cette discipline traditionnelle. Elle a, de tout le temps, cohabité avec la divination, sous toutes ses formes. La lutte est concomitamment associée à la divination, et d'autres formes de voyances, que le lutteur et son entourage savent et s’en servent. Ils la font tous avant les combats.
L’histoire du combat Mame Gorgui Ndiaye-Bécaye 3
Une anecdote : Dans les années 60, l'enfant chéri de Dakar, Mame Gorgui Ndiaye, devait affronter Bécaye 3 dit «Seuf». Un combat que redoutait le Cap-Vert. Les affidés du champion Mame Gorgui Ndiaye avaient des inquiétudes, parce que l'adversaire de leur lutteur était teigneux et coriace. En plus, Bécaye 3 disposait d'une bonne technique de lutte. C’était lui le champion aux arènes Gabar Ndoye dont il détenait le drapeau. Fass avait alors la peur au ventre. De marabouts en marabouts, l'issue du combat n'était pas favorable à Mame Gorgui Ndiaye. Partout où Mame Gorgui et ses dirigeants sont allés, les cauris leur étaient défavorables. La nouvelle était sur toutes les lèvres des connaisseurs. Fass perdait ainsi espoir. Le souffle aussi. Avec cette chute programmée de son lutteur, feu Ahmet Diène qui était un supporter invétéré de Mame Gorgui Ndiaye décida de ne pas aller aux arènes le jour du combat. Il ne voulait notamment pas assister à la chute de son idole.
Cependant, le grand frère du champion de Fass avait un ami très dense dans le domaine de la divinité. Ce dernier vivait au Saloum, vers Nganda. Le frère aîné de Mame Gorgui Ndiaye est allé solliciter les prières de son ami devin pour que son frangin ne perde pas devant Bécaye 3. Ironie du sort, ce vieux devin était le marabout de l’adversaire de Mame Gorgui Ndiaye. Et Bécaye 3 était sorti de la case de son marabout une heure avant l’arrivée du frère du champion de Fass. «Bécaye 3 vient juste de partir, à l'instant. Je suis sûr que vous vous êtes croisés au garage», avait-il informé. Le vieux devin sera très sensible à l’exposé de son visiteur avec qui il tissait des relations solides d'amitié.
Le devin s’engagea alors à sauver la face de Fass. «J’ai remis une bouteille à Bécaye. S'il l'utilise le jour du combat, il va battre ton lutteur. Ce que je peux faire, c'est de faire en sorte que la bouteille n'arrive pas à destination». Verdict : c'est à sa descente du train, à Thiès, que par mégarde, la bouteille que le vieux devin avait remise à Bécaye 3 est tombée. L’eau bénite se versa. Le combat Mame Gorgui Ndiaye-Bécaye 3 sera sanctionné par un nul. Dans une partie de plaisir où les deux lutteurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Leçon à retenir : Fass avait été sauvé par la divination. Moralité : il faut savoir prendre ses dispositions dans ce cas d'espèces. La divination a toujours existé dans l'arène.
Ce qu’il faut déplorer
Le cas Selbé Ndom est devenu une nouveauté de la nouvelle génération de supporters et d'amateurs qui sont aujourd’hui dans le milieu de la lutte. C'est de tradition, voire une nécessité pour le lutteur et son entourage de solliciter le regard extérieur de la voyance, pour parer à toutes éventualités. Les anciens lutteurs en savent quelque chose. Puisque certains étaient confrontés à ce genre de situation et ont joué sur un tout autre registre pour échapper à la sentence. L'arène est truffée d'anecdotes succulentes que les initiés peuvent raconter des années durant, pour confirmer les déclarations d'un ou d'une voyante.
Ce qu'il faut plutôt condamner, c'est la publication par les médias de ses déclarations qui font désordre. Ce sont les médias qui en font leurs choux gras. L'arène a connu pire que ces déclarations de Selbé Ndom, qui n'avaient pas, à l'époque, ces échos retentissants. La multiplication des journaux, radios et télévisions a joué sur les mentalités pour condamner la voyante qui n'est pas allée vers eux pour faire ses déclarations. Si Selbé Ndom ne voit personne pour donner ses informations, on n'en saura absolument rien de ses prédications. N’est-ce pas ?
Babacar Noël NDOYE / Wal Fadjri