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Vendredi 26 Septembre 2014

Document exclusif : Bibo dit tout sur Karim et ses biens à Dakar et Paris


Poursuivant ses investigations, derniereminute.sn revient avec le procès-verbal d'audition de Bibo Bourgi à la CREI. Celui qui reconnait être un ami de Karim Wade est revenu en long et en large sur toutes ses sociétés dont il détient au Sénégal et en France dont la plupart est attribué à Karim Wade. Bibo qui dit ne pas ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés a été très clair devant le juge d'instruction de la CREI.



Document exclusif : Bibo dit tout sur Karim et ses biens à Dakar et Paris
S.I.R : je conteste les faits qui me sont reprochés. Je n’ai, ni d’une façon directe ni indirecte, contribué à l’enrichissement présumé de Monsieur Karim Meïssa Wade.

Q : Quel est votre parcours professionnel et quelles ont été vos différentes fonctions ?

R : Celle-ci a débuté en 1988 quand je suis rentré au Sénégal, après avoir achevé mon parcours universitaire aux USA qui a été sanctionné par un MBA en économie. J’ai intégré à compter du mois d’octobre 1988 le groupe familial où j’ai eu à occuper différentes fonctions en son sein jusqu’en 1994 où j’en ai pris la direction. Pendant ces vingt dernières années, j’ai eu à occuper des fonctions d’administration et/ou de gestion de différentes sociétés de notre groupe évoluant dans le secteur industriel (dans la peinture, les plastiques et dérivés, les matelas mousse etc.), dans le secteur de la construction (la promotion immobilière). Je suis actionnaire dans les sociétés de notre groupe. Je suis également actionnaire de la Société Anonyme Immobilière (SAI) Roume, de la SAI ELECTRA, de la SAI REPUBLIQUE, de la SAI CLARISSE. Je suis aussi actionnaire et fondateur des sociétés HELIOPOLIS, CONSTRUCTOR, HARDSTAND, POWER GYM, CANDELIA, DALIA, CORAL des sociétés de groupe Menzies Middle East and Africa et de ses filailes AHS, de la société ABS CORPORATED. Je suis également co-indivisaire, avec mon frère Karim Aboukhalil, de biens immobiliers qui sont sous le régime de l’indivision. Ces biens sont un terrain bâti sur la rue Victor Hugo, un terrain bâti à la rue Lamy, au centre ville de Dakar, un terrain non bâti dans la région de Thiès, dans la localité de Pout. Je suis propriétaire de trois appartements dont un duplex à la résidence Eden Roc et d’un appartement à Paris, sis au 45, rue Emile Meunier dans le 16e arrondissement. Je vous ferai parvenir les informations relatives à la superficie du terrain de Pout. J’ai un compte bancaire à la SGBS à Dakar. J’ai un compte aussi à la Barclays Bank à Pris et suis titulaire d’un compte à la Julius Baër, à Monaco, ainsi que des comptes de sociétés où je suis bénéficiaire économique et/ou actionnaire, toujours à la Julius Baër. La commission d’instruction dispose de la liste de l’ensemble de ces comptes, dont la liste a été transmise par les autorités monégasques dans le cadre des commissions rogatoires internationales.

S.I.R : je ne peux pas vous dire de mémoire les soldes de mes comptes qui, d’ailleurs, avec les comptes des sociétés où je suis bénéficiaire économique, ont été gelés.

S.I.R : je suis administrateur de certaines de ces sociétés, DG et parfois PCA.

Q : Pouvez-vous nous dire l’étendue de votre patrimoine au Sénégal et à l’étranger ?

R : je m’en réfère à ma réponse à la première question.

Q : Connaissez-vous les nommés Karim Meïssa Wade, Karim Aboukhalil, Pape Mamadou Pouye, Pierre Agbogba, Marwan Zakhem, Me Patricia Lake Diop, Mbaye Ndiaye, Mamadou Seck et Eli Manel Diop ? Si oui, dans quelles circonstances ?

R : de ces 9 personnes, la seule que je ne connais pas, c’est Mamadou Seck.

Je connais Karim Wade depuis de très nombreuses années, depuis plus de 20 ans. Je l’ai connu à Dakar où nous pratiquions les sports nautiques ensemble. En somme, c’est un ami d’enfance.

En ce qui concerne Karim Aboukhalil, je l’ai vu naître puisqu’il s’agit de mon unique frère.

S’agissant de Monsieur Pape Mamadou Pouye, notre première rencontre remonte, si ma mémoire est bonne, à l’année 1994. Il était membre de mon club de sport HELIOPOLIS et nous nous sommes rencontrés dans ce cadre là. Il effectuait, je pense, un stage ou une mission à Dakar. Nous avions en commun une passion qui était le basket puisqu’ayant tous deux pratiqué ce sport à un niveau assez avancé dans notre parcours scolaire et universitaire. Suite à son départ, nous sommes restés en contact et nous nous sommes revus en 1999 lors des fêtes de fin d’année aux USA à Miami. Il me semble, qu’il est rentré au Sénégal au courant de l’année 2000. Nous avons commencé à travailler ensemble vers mi 2001, si mes souvenirs sont exacts, sur le projet AHS. Je précise que lui et moi avons toujours eu l’intention de travailler ensemble mais l’occasion ne s’est présentée qu’après son retour à Dakar.

S’agissant de Pierre Agbogba, ma première rencontre avec lui remonte au mois de septembre ou octobre 2012 à Paris où je l’ai contacté dans le cadre de la mise en place du projet AHS. Je l’avais évidemment contacté avant cette rencontre. Lors de cette rencontre, j’ai présenté à Monsieur Agbogba les contours du projet que je mettais en place dans le cadre de l’assistance en escale, tout en formulant le souhait qu’il me rejoigne pour sa concrétisation. Il a émis un avis favorable mais a souhaité attendre que les autorisations soient formalisées, concrétisées avant de donner son accord définitif. Il est venu au Sénégal, sur mon invitation, au mois de novembre ou décembre 2002 et nous avons eu un entretien auquel j’ai convié mon associé Pape Mamadou Pouye. Cet entretien avait pour objectif de formaliser un accord avec Monsieur Agbogba afin qu’il rejoigne AHS. Lors de cette rencontre, j’ai fait également venir Monsieur Elli Manel Diop, DG d’AHS Sénégal SA, nouvellement nommé, que nous avons présenté, mon associé et moi, à Monsieur Agbogba.

Pour ce qui est de Marwane Zakhem, c’est un ami d’enfance de Beyrouth. Nous nous étions perdus de vue pendant nos études universitaires et les quelques années qui ont suivi celles-ci. Nous nous sommes retrouvés lors d’un mariage d’un ami commun. Nous avions repris contact à cette occasion. C’est à ce moment que j’ai appris que son groupe était très présent en Afrique. Lorsque AHS a remporté l’appel d’offres international relatif à la concession des activités d’assistance en escale dans l’ensemble des aéroports internationaux ouverts sur le territoire ghanéen. Je précise que cet appel d’offres international consistait à la reprise de l’opérateur historique qui détenait la deuxième licence d’assistance en escale lancé par le gouvernement du Ghana. Dans cet appel d’offres, il était stipulé, comme c’est d’ailleurs toujours le cas, qu’une société de droit local devait être constituée et que des partenaires locaux devaient être associés au projet. C’est à ce titre que j’ai proposé à Marwane Zakhem qui était déjà établi au Ghana de devenir co-actionnaire dans AHS Ghana.

S’agissant de Me Patricia Lake Diop, je l’ai connue dans un cadre strictement professionnel et j’ai eu à lu confier la constitution d’AHS Sénégal SA en 2002. Je souhaite au sujet de Me Patricia Lake Diop et avec tout le respect que je peux avoir de sa fonction de notaire, vous faire part de mon plus grand dégoût par rapport à cette dame qui n’a fait que mentir depuis le premier jour où elle s’est exprimée sur la constitution de ma société. J’ai relevé dans ses déclarations des mensonges et des contradictions comme la commission d’instruction a dû le constater. Ces déclarations ont été portées à ma connaissance par mes avocats.

J’ai connu Monsieur Mbaye Ndiaye dans les années 1990 et il était un responsable des AANS devenues plus tard les ADS. Il avait en charge la délivrance des badges d’accès à l’aéroport de Dakar Yoff. Etant à l’époque dans l’activité du transit, nous renouvelions tous les ans nos badges auprès de ce service qu’il dirigeait, si mes souvenirs sont bons.
Voilà les circonstances dans lesquelles j’ai connu Monsieur Mbaye Ndiaye et j’ai eu à faire à lui.

Enfin, j’ai connu Elli Manel Diop puisqu’il a été le Directeur Général d’AHS Sénégal SA pendant plusieurs années, je le connais bien pour l’avoir engagé à cette fonction. Il est important pour moi d’attirer l’attention de la commission d’instruction et de ses membres sur la liste interminable des mensonges ahurissants qu’il a, non seulement servis aux enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie lors de son audition et de sa confrontation avec Monsieur Pouye et moi-même, mais qu’il s’est même permis de réitérer en essayant, quand même, de corriger les contradictions évidentes de ses premiers mensonges devant votre honorable commission. Je citerai parmi ceux-là ses affirmations relatives à Monsieur Mamadou Seck mais aussi l’évolution de ses déclarations sur la présence de Karim Wade sur les lieux où s’est passé l’entretien d’embauche de Pierre Agbogba. Sur ce point, il a commencé par affirmer à l’enquête préliminaire que c’est Karim Wade qui a embauché Pierre Agbogba pour finir par dire que Karim Wade est passé dans une salle à côté de celle où se tenait l’entretien d’embauche. Il a également prétendu que des réunions se sont tenues dans notre appartement familial entre lui et Monsieur Patrick William. Or, je ne connais pas Patrick William qui a, lui-même, aux dires de mes avocats conseils, déclaré ne m’avoir jamais connu.

S.I.R : personne ne m’a mis en rapport avec Pierre Agbogba. Quand le projet AHS a pris forme dans ma tête, il était évident que la réussite de ce projet reposait sur trois facteurs principaux. Le premier était le choix d’un partenaire stratégique de premier ordre, le deuxième, l’identification et la nomination d’une personnalité reconnue dans le secteur de l’aviation sur le continent africain, une personne qui devait avoir, non seulement une connaissance administrative et financière mais également opérationnelle. Le troisième était l’identification d’un partenaire financier pouvant accompagner le développement du projet. A ce titre, il était évident que la personne à trouver devait être un ancien de la compagnie Air Afrique, premier opérateur en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Pierre Agbogba était, à mon avis, celui qui répondait le mieux, par son expérience et ses fonctions précédentes dans l’assistance en escale et il avait été N°2 d’Air Afrique. Il avait occupé des fonctions dans le management de RK (conseiller du PCA). Et j’ai décidé de prendre contact avec lui.

S.I.R : Air Afriqueayant son siège à Abidjan, j’ai appelé un membre de ma famille qui y habite afin d’obtenir le numéro de téléphone de Pierre Agbogba qui était dans l’annuaire. J’ai tenté à plusieurs reprises d’appeler ce numéro, en vain. Air Afrique étant locataire dans l’un des immeubles de mes oncles à Abidjan, je lui ai demandé de se renseigner sur Pierre Agbogba. Il est revenu vers moi en me disant que Pierre Agbogba était en France, à Paris. J’ai procédé de la même manière et, en consultant l’annuaire, un seul abonné répondant au nom d’Agbogba dans la région parisienne, j’ai appelé ce numéro et il s’agissait bien du domicile de Pierre Agbogba.

Q : Est-il vrai que Karim Wade est entré dans la pièce où se tenait l’entretien de Pierre Agbogba ?

R : Karim Wade n’est pas entré dans la salle où se tenait l’entretien, ni dans une salle voisine. D’ailleurs, il n’était pas à mon domicile ce jour là.

S.I.R : Marwane Zakhem travaille pour son groupe familial qui intervient dans les BTP.

S.I.R : Personne ne m’a recommandé à Patricia Lake Diop. On m’a parlé de Patricia Lake Diop comme étant la notaire qui était en vogue à cette période. Je ne me rappelle pas de celui qui me l’a dit.

Q : Pouvez-vous nous dire à quel moment vous est venue l’idée de créer la société AHS ? Qu’est-ce qui vous a conduit à l’activité de handling ?

R : l’idée à commencer à germer en moi en fin 2000 et je suivais de loin l’évolution des problèmes de l’ancienne compagnie Air Afrique. Il convient de préciser que l’ancienne RK avait le monopole de l’assistance en escale dans l’ensemble des aéroports des pays membres de la compagnie. En 2001, l’accélération des problèmes d’Air Afrique, les décisions prises au niveau de l’Union Africaine, notamment la décision prise lors de la réunion des ministres de l’Union Africaine en 1999 et l’approbation de ces décisions par le conseil des présidents de l’Union Africaine au sommet de Yamoussoukro en 2000, ouvraient la voie à la libéralisation de ce secteur. L’autre intérêt pour moi dans ce secteur relève aussi de mon expérience dans la manutention, le transport et la logistique, mon ancienne activité à BOURGI TRANSIT. En 2002, les choses se sont précipitées par la déclaration de cessation des activités d’Air Afrique et les décisions prises par les Etats membres d’Air Afrique consistant à la mise en place, à titre provisoire, de régies devant recueillir le personnel et le matériel réquisitionné par les différents gouvernements de ces Etats membres afin d’assurer la continuité du service. Je me suis, à ce moment là, lancé dans la finalisation de l’étude et des contours de ce projet qui, pour moi, ne pouvait avoir d’intérêt que dans un cadre global qui mènerait vers l’implantation de ce qui allait devenir AHS dans l’ensemble des aéroports où l’activité d’assistance en escale était précédemment gérée par Air Afrique. C’est à ce moment que je me suis lancé dans la formalisation des trois fondamentaux que j’ai cités précédemment.

S.I.R : La régie (ou comité de pilotage) a été mise en place par arrêté ministériel. Elle devait avoir, si mes souvenirs sont bons, une durée de 3 ou 6 mois. Compte tenu de cela et des directives des instances communautaires, il était évident qu’on se dirigeait vers une libéralisation du secteur. Nous avons fait des études de ce secteur et de ses contours en attendant que les précisons soient prises.

S.I.R : Je n’ai pas de notaire attitré, nous travaillons avec plusieurs notaires établis à Dakar. Parmi ceux-ci, je peux citer Me Daniel Senghor, Me Moustapha Ndiaye, Me Pape Sambaré Diop, Me Patricia Lake Diop, Me Moustapha Thiam. Cependant, ma famille a dans le passé beaucoup travaillé avec Me Daniel Senghor.

S.I.R : si j’ai bonne mémoire, j’ai sollicité trois ou quatre fois Me Patricia Lake Diop. S’agissant de AHS, je l’ai sollicitée à deux reprises. Lors de la constitution, je me suis rendu à son étude où je l’ai rencontrée. Je lui ai expliqué l’objet social de la société et lui ai dit avec qui je voulais la constituer, en l’occurrence Jerry Gureghian. Je lui ai fait part aussi de mon souhait de demander, dans un premier temps, à Paul Sarr de constituer la société et de me rétrocéder, par la suite, les actions dès que nous aurions l’agrément, la raison étant de garder la confidentialité du projet sur lequel je travaillais depuis une année. A ce sujet, une des pratiques que la plupart des hommes d’affaires sur la place de Dakar font, c’est de consulter les annonces légales pour voir dans quoi les autres hommes d’affaires s’investissent pour les plagier. La deuxième fois, c’est quand je l’ai rencontrée dans le cadre de la première augmentation de capital d’AHS Sénégal SA. Je l’ai contactée par téléphone et j’ai pris rdv avec elle au téléphone mais lorsque je me suis rendu à son étude, je n’ai pu rencontrer que son assistante à la demande de Me Patricia Lake Diop qui était absente. Je l’ai rencontrée personnellement pour la troisième fois pour qu’elle fasse une attestation appelée en anglais «notarial reference letter».

Q : Vous avez tantôt déclaré que lorsque vous avez su que l’activité d’assistance en escale allait certainement être libéralisée, vous vous êtes lancé dans le projet de constituer AHS. Au jour d’aujourd’hui, êtes-vous en mesure de nous produire un document ou autre élément pouvant attester que vous aviez commencé à développer cette idée avant que l’agrément n’ait été accordé à AHS Sénégal SA ?

R : l’agrément d’AHS Sénégal a été délivré le 04/12/2002. Je précise que, contrairement à ce qui a été dit ça et là, les deux agréments des deux sociétés agréés sur la plateforme de l’aéroport LSS ont délivrés le même jour, un à SHS et un autre à AHS. D’ailleurs, ces arrêtés y afférents portaient les numéros 7974 pour SHS et 7975 pour AHS. Avant l’obtention de cet agrément, nous avons, mon frère, Pape Mamadou Pouye et moi, recherché et formalisé l’accord avec le partenaire stratégique. J’ai identifié et rencontré Monsieur Pierre Agbogba. De même, j’ai initié les discussions avec la SGBS dans le cadre du financement et l’acquisition du matériel pour le projet AHS Sénégal SA. Nous avons aussi mis en place la société AHS Sénégal SA et procédé à l’augmentation de son capital au mois de novembre 2002 afin de se conformer au cahier des charges d’activité d’assistance en escale tel que défini par l’arrêté 6239 de septembre 2002.

S.I.R : SHS et AHS ont obtenu leurs agréments et commencé leurs activités le même jour, à la différence que «la régie a été déversée dans SHS, à savoir l’ensemble des locaux de la régie, le matériel réquisitionné ainsi que le personnel, le code IATA etc.» D’ailleurs, le DG de la régie s’est retrouvé DG de SHS. L’avion qui a débarqué le matériel de AHS a été assisté par la régie.

S.I.R : J’ai rencontré pour la première fois Elli Manel Diiop au 9e étage de l’immeuble ABM où il m’a été présenté par Pape Mamadou Pouye. D’ailleurs, à ce sujet, il n’existe pas d’appartement A17 audit immeuble, tout comme il n’existe aucun bureau au 10e et 11e étage.

Q : Pouvez-vous nous dire comment Eli Manel Diop et Pierre Agbogba ont intégré la société AHS Sénégal SA ? Comment et par qui ont-ils été recrutés ?

R : pour ce qui concerne Pierre Agbogba, j’ai dit, plus haut, les circonstances dans lesquelles il a été recruté et par qui.

S’agissant d’Elli Manel Diop, nous étions à la recherche d’un Directeur Général AHS Sénégal SA. Ce DG devait avoir un profil administrateur et financier, étant donné que l’ensemble des aspects opérationnels devaient être gérés par notre partenaire stratégique Menzies. Pape Mamadou Pouye m’a alors parlé d’Elli Manel Diop qui répondait au profil qu’on cherchait. Elli Manel était son ami et travaillait dans une société d’audit de la place (MAZAR). J’ai accepté cette proposition. Elli Manel Diop au bureau du 9é étage de l’immeuble ABM. C’est ainsi que Monsieur Elli Manel Diop a été confirmé à ce poste par la suite.

Q : Quel est le rôle que Karim Aboukalil jouait dans les sociétés AHS ?

R : Mon frère est actionnaire. Il n’a aucun rôle opérationnel dans la gestion de l’entreprise. Son rôle et ses interventions se sont limités à ceux d’un actionnaire de la holding. Cependant, je le tenais informé de l’ensemble des orientations stratégiques.

Q : Quel était le capital social à la constitution de la société AHS Sénégal et qui a libéré le montant y afférent ?

R : le capital social à la constitution d’AHS Sénégal SA était de 10 millions de francs CFA. Il a été libéré par Jerry Gureghian, Paul Sarr et Madeleine Sarr. Mon frère et moi avons personnellement décaissé les 10 millions francs CFA pour la libération du capital.

S.I.R : Monsieur Gurehian est un ami d’enfance avec lequel j’ai fait mes études élémentaires et secondaires au Liban. Il se trouve présentement aux USA. Je vous communiquerai son adresse.

S.I.R : C’est mon ami, je lui ai octroyé 85% des parts de la société. Et il avait une surface financière qui lui permettait de prendre part à ce projet. Ceci étant, la répartition du capital devait être revue après concrétisation du projet.
Q : Pouvez-vous nous dire si Karim Meïssa Wade est intervenu, de quelque manière que ce soit, dans le processus de constitution de la société AHS Sénégal SA ?

R : Non. Karim Meïssa Wade n’est pas intervenu dans la constitution de AHS Sénégal SA et ne fait pas partie de l’actionnariat de AHS Sénégal SA ni de toutes les autres AHS ni directement, ni indirectement. Cependant, j’ai personnellement contacté Karim Wade au courant du mois décembre 2002, pour lui faire part des difficultés ou du blocage que nous (AHS) rencontrions dans l’accès aux locaux, l’accès aux banques d’enregistrement ainsi qu’au matériel qui étaient tous entre les mains de la régie, devenue SHS. J’ai demandé à Karim Wade s’il connaissait le ministre des transports de l’époque, Monsieur Mamadou Seck, afin de m’obtenir un rdv avec lui et pour lui exposer les problèmes auxquels nous étions confrontés et solliciter son arbitrage. Une réunion s’est tenue suite à cela mais, étant absent du Sénégal, je n’y ai pas assisté. Seuls Elli Manel Diop et Pape Mamadou Pouye y ont assisté pour AHS.

S.I.R : Quand j’ai demandé à Karim Wade de m’obtenir un rdv auprès du ministre des transports, c’était après que AHS Sénégal SA a obtenu son agrément puisqu’il s’agissait de résoudre le problème d’accès et de répartition des locaux et du matériel ainsi que les banques d’enregistrement.

Q : Pouvez-vous nous dire si la société AHS Sénégal SA a connu une augmentation de capital et selon quelle répartition ?

R : elle a connu 2 augmentations de capital. La première est intervenue en novembre 2002. Elle a porté le capital à 250 millions de francs CFA, soit 260 millions de francs CFA. L’augmentation s’est faite suivant la répartition initiale. La deuxième est intervenue en 2005. Il s’agissait d’une augmentation par apport en compte courant d’associés de Menzies Afrique à hauteur de 500 millions de francs CFA, ce qui portait le capital à 760 millions de francs CFA. La répartition étant : 99,99% à Menzies Afrique SA, 0,01% à AHS INTERNATIONAL.

S.I.R : C’est Menzies Afrique SA qui est devenue Menzies Middle East and Africa SA.

Menzies Afrique SA est entrée dans le capital d’AHS Sénégal SA en novembre 2003 par la cession par Jerry Gureghian, par Paul et Madeleine Sar de leurs actions. Si je ne me trompe, Paul et Madeline Sarr ont conservé des actions au titre de leur qualité d’administrateur.

S.I.R : AHS International existe bel et bien, contrairement à la rumeur qui a circulé et selon laquelle elle avait été liquidée et que c’est moi qui ai procédé à sa liquidation. La société qui a été liquidée est une société immatriculée au Luxembourg et qui n’a aucun lien ni de près ni de loin avec moi ou avec les actionnaires de AHS Sénégal SA contrairement à ce qui a été dit dans la commission rogatoire internationale. Elle appartiendrait à des irlandais selon les informations que j’ai reçues. La société qui a un lien direct avec les activités que nous menons est basée aux iles vierges britanniques.

S.I.R : les actionnaires de MMEA sont Karim Aboukhalil à hauteur de 40%, Pape Mamadou Pouye à concurrence de 10% et moi-même à hauteur de 50%.

S.I.R : mon frère et moi-même avons libéré les fonds pour la deuxième augmentation de capital, fonds que nous avons remis en liquide à Paul Sarr pour qu’il les verse sur le compte de Me Patricia Lake Diop ouvert à la SGBS.

Q : Avez-vous connaissance de sociétés dans lesquelles il y a prises de participation de AHS Sénégal SA ?

R : AHS Sénégal SA a une participation à hauteur de 17 ou 18% dans la société SENCA dont les autres actionnaires sont SERVAIR à hauteur de 51% et SHS pour 31 ou 32%.

AHS Sénégal SA est également actionnaire unique de AHS Line Maintenance de AHS GSA, qui n’a plus d’activités, de EMAS, société dans laquelle AHS avait une participation de 24% aux cotés de SHS qui détenait 24,5% et de EAS qui détenait 51%. AHS Sénégal SA est indirectement actionnaire de la compagnie SENEGAL AIRLINES à travers la participation de l’Union des Prestataires et Opérateurs Aéroportuaires du Sénégal (UPOAS).

S.I.R : En 2010, le ministre des transports de l’époque, Monsieur Karim Wade, voulait créer un centre de maintenance aéronautique et industriel dans le cadre du projet du nouvel aéroport de Diass. Ceci, afin de renforcer la position de «Hub» du nouvel aéroport. EAS étant l’un des premiers opérateurs dans ce secteur en France, les opérateurs du Handling ont été conviés au niveau du ministère des transports pour discuter de ce projet. Nous avions à maintes reprises exprimé notre réticence vis-à-vis d’un tel projet mais vu l’insistance et les pressions subies surtout par rapport à notre agrément de maintenance en ligne, nous avons finalement été contraints d’accepter de prendre une participation dans le capital initial qui était de 100 millions de francs cfa. D’ailleurs, il a été dit que les actionnaires d’EMAS étaient Rachid Riffi et Evelyne Riout. Ce qui est totalement faux. La participation est détenue par AHS Sénégal SA.

Q : Avez-vous connaissance d’autres sociétés créées à l’aéroport LSS en lien direct avec AHS Sénégal SA ?

R : Pas à ce que je sache. Je suis directement l’actionnaire majoritaire de cette société et ceci contrairement aux affabulations de Monsieur Cheikh Tidiane Ndiaye qui nous aurait attribué la propriété de la lune.

Q : Pouvez-vous nous dire comment la dame Evelyne Riout Delatre a intégré la société AHS Sénégal SA ? Comment et par qui a-t-elle été recrutée ?

R : j’ai personnellement embauché Mme Riout, je la connais depuis les années 1990. Elle était responsable financière à la société SAGA. J’étais en contact permanent et quotidien avec elle à l’époque où j’étais à BOURGI TRANSIT. Nous sommes restés en contact après son départ du Sénégal. Lorsqu’en 2004 commençait à se révéler les lacunes organisationnelles d’Elli Manel Diop, je me suis rendu dans le Sud de la France, plus exactement à Antibes, pour la rencontrer et lui proposer le poste de DAF à AHS Sénégal SA à Dakar. Elle est venue dans un premier temps à l’essai pour 3 mois puis est retournée en France. Par la suite, elle nous donna son accord pour le poste d’analyste financier au niveau du groupe avec des missions ponctuelles à Dakar. Depuis lors, elle fait partie du groupe AHS. Elle n’est pas employée ni salariée de AHS Sénégal SA. Elle effectue des missions au Sénégal.

S.I.R : Mme Riout aurait souhaité, d’après ce que j’ai appris, arrêter de travailler avec AHS mais je n’en ai pas la certitude puisque les obligations de mon placement sous contrôle judiciaire ne me permettaient pas d’entrer en contact avec elle.

Q : Pouvez-vous nous dire comment a été créée la société Menzies Afrique Engineering ou M.A Enginerring Corporate et qui en sont les actionnaires ?

R : la société s’appelle en réalité M.A Engineering, au lieu de Menzies Afrique Engineering. Il faut entendre par MA Management and Assistance. L’actionnariat de cette société se compose comme suit : Karim Aboukhalil détient 40%, Pape Mamadou Pouye, 10% et moi-même, 50%. MA Engineering a été créée dans le but d’apporter une solution au problème récurrent qu’avait Menzies Aviation PLC pour le règlement de ses factures de prestation de service, d’assistance et de mise à disposition du personnel avec certaines AHS. Vu que ces problèmes commençaient à détériorer le climat de confiance qui existait entre le groupe AHS et le groupe Menzies, nous lui avons proposé et avons décidé ensemble de créer une structure intermédiaire. Menzies devait dorénavant adresser ses factures à M.A Enginerring qui garantissait le règlement à bonne date et se chargeait par la suite de refacturer les sociétés AHS et de collecter les montants des factures non payées.

Q : Pouvez-vous nous édifier sur le partenariat entre Menzies Aviation et les sociétés AHS ?

R : il s’agit plutôt d’une alliance stratégique entre elles. Cette alliance permet au groupe AHS de bénéficier d’une assistante opérationnelle, managériale et technique, d’un support en ressources humaines, d’un support et d’une mise à disposition d’outils informatiques, d’un accès au premier assureur mondial à travers le contrat global Menzies. Elle permet aussi au groupe l’accès à la formation permanente pour son personnel, la mise à niveau des standards opérationnels. En retour, cette alliance permet à Menzies évidemment de facturer ses services (pour les royalties 7%) mais également une extension du réseau global de Menzies sur le continent africain et le Moyen Orient puisque AHS est le véhicule de développement du groupe Menzies sur le continent africain et au Moyen Orient.

Q : Pourquoi aviez-vous recours aux noms de code HQ1 ou au pseudonyme Abraham pour vous faire appeler ?

R : en ce qui concerne HQ1, il s’agissait au départ d’une adresse email : ahs-hq1@ahs-group.com qui est d’ailleurs, toujours mon adresse email. Dans l’aéronautique, il est fait usage très souvent de codes pour désigner ceux qui occupent certaines fonctions. C’est dans ce cadre que ce qui était à l’origine une adresse mail a évolué pour devenir un code. Néanmoins, à aucun moment je ne me sui présenté moi-même ou j’ai utilisé ce code pour me faire connaître ou pour me présenter à une personne. D’ailleurs, on ne m’a jamais interpelé personnellement sous ce nom de code. En ce qui concerne Abraham Roshendal, j’en ai entendu parler pour la première fois de ma vie dans la presse après l’ouverture de l’enquête. Ce nom n’a jamais existé en dehors de l’imagination néfaste et malicieuse du «menteur constitutionnel», en l’occurrence Monsieur Cheikh Tidiane Ndiaye et son bras droit Noel Deconinck. En ce qui concerne en revanche le prénom Abraham, à mon avis, il s’agit d’une mauvaise prononciation par certaines personnes de l’anglais puisque Ibrahim veut dire «Abraham» en anglais.

Mention : Me Cissé Baboucar s’est retiré et n’assiste plus à l’interrogatoire à 17 heures et 14 mn.

Q : Connaissez-vous la société ABS SA ? Si oui, pouvez-vous nous dire comment elle a été constituée ?

R : je la connais puisqu’elle est sur la plateforme aéroportuaire de Dakar où elle exploite le service des transports des passagers. Elle est dirigiée par Monsieur Alioune Samba Diassé. Je ne peux rien vous dire de plus quant à sa création ou son actionnariat, n’étant moi-même ni actionnaire ni bénéficiaire économique de cette société. Je précise que je ne l’ai jamais été.

Q : Les sociétés AHS entretiennent elles des relations de partenariat avec la société ABS SA ? SI oui, lesquelles ?

R : certaines sociétés AHS, en l’occurrence AHS Bénin, AHS Ghana entretiennent une relation sous forme d’un contrat de maintenance et d’assistance technique avec la société ABS CORPORATE LTD. Ces sociétés n’entretiennent pas de relations avec ABS SA.

Q : Connaissez-vous la société ABS CORPORATE ? Si oui, pouvez-vous nous dire comment elle a été constituée et comment est reparti l’actionnariat ?

R : je connais bien ABS CORPORATE LTD puisque je suis à l’origine de sa constitution. Lorsque Monsieur Diassé, que je connais depuis près de 25 ans et ayant travaillé à BOURGI TRANSIT, est venu me voir en 2003 pour me demander de l’aider dans le cadre de sa nouvelle société, je lui ai confirmé ma volonté de le faire mais je lui ai précisé que son activité à Dakar et dans le cadre général, l’exploitation de transport de passagers ne m’intéressait pas. En revanche, au vu des documents qu’ils m’a montrés, je pouvais avoir un intérêt à m’associer à lui dans le cadre de l’exclusivité qu’il avait avec la société COBUS. Cet intérêt reposait sur deux choses, la première était ma volonté d’aider une personne que j’appréciais beacoup pour sa rigueur et sons sens de l’entreprenariat. La deuxième était de sécuriser, dans le cadre du développement de AHS, un accès privilégié au premier fabricant mondail de bus de piste. Je pense également que Monsieur Diassé y a trouvé un intérêt parce que le contrat d’exclusivité était rattaché à une clause de développement de la marque COBUS dans la sous-région avec les objectifs annuels de vente. C’est dans ce cadre qu’est née ABS CORPORATE LTD qui détenait l’exclusivité de COBUS sur le continent africain et qui avait pour seul objet de commercialiser lesdits bus et d’assurer leur maintenance et l’assistance technique.

Q : Pouvez-vous nous dire comment la société DAHLIA SA a été créée et qui en sont les actionnaires ?

R : la société DHALIA est une société de promotion immobilière qui a été créée, si mes souvenirs sont bons en 2004. Elle a pour actionnaire la société DAHLIA LTD qui dispose de 99,99% et le reste soit 0,01% est détenu par Souleyane Sy qui est mon collaborateur. Il a travaillé à BOURGI TRANSIT et m’a rejoint par la suite comme collaborateur personnel. Cette société devait développer un projet immobilier sur le terrain, objet d’un bail avec l’Etat du Sénégal, lequel a été transformé en cession définitive quelques années plus tard.

Q : Pouvez-vous nous dire dans quelles conditions la société DAHLA a-t-elle obtenu un bail d’une contenance de 33.500 m2 et comment ce bail a-t-il été transformé en cession définitive ?

R : la société DAHLIA a fait une demande auprès des services de l’Etat pour l’octroi de ce terrain dans un premier temps sous forme de bail emphytéotique. Cette demande a été introduite sur la base des avantages mis à la disposition des investisseurs nationaux ou étrangers par la loi pour la promotion de projets immobiliers, hôteliers ou industriels. Le bail a été accordé en juillet 2004. Au courant des mois qui ont suivi, l’Etat avait manifesté la possibilité de transformer les baux en cession définitive pour les attributaires qui en formulaient la demande. Il me semble que cette initiative a été lancée comte tenu de certaines difficultés qu’avait le Trésor public à l’époque. La société DAHLIA a fait une demande desauprèsdes services compétents pour la transformation du contrat de bail en un contrat de cession définitive. En fait, le projet n’a pas connu d’évolution significative depuis cette date. Cela est dû à un problème sur la superficie du terrain qui, en réalité, est moindre que les 33.500 m2 indiqués sur le contrat de bail et surtout à cause de l’érosion significative qui touche cette zone marine et qui rend le terrain difficilement constructible. Je précise que je suis l’actionnaire unique de la société DAHLIA LTD. Je vous ferai parvenir les statuts de cettesociété.

Q : Pouvez-vous nous édifier sur la constitution de la société HARDSTAND SA et sur la structuration de son actionnariat ?

R : HARDSTAND a été constituée en 2003 ou 2004 avec un capital initial de 10 millions de francs CFA porté à 450 millions de francs CFA. Elle a été constituée chez Me Pape Sambaré Diop. Elle avait pour actionnaires Monsieur Philippe Buchbinder pour 33,33%, Karim Aboukhalil pour 33,34% et moi-même 33,33%. Par la suite, Monsieur Buchbinder a cédé ses actions à son épouse Mme Chardit. En 2007 ou 2008, elle a cédé ses actions à parts égales à mon frère et à moi-même. Depuis cette date, la société HARDSTAND est détenue à 50% par Karim Aboukhalil, 0,01% par Monsieur Birane Ndiaye et 49,99% par moi-même. J’étais le Directeur Général de la société jusqu’à la date de nomination de l’administrateur provisoire.

Q : Pouvez-vous nous dire comment la société HARDSTAND SA a obtenu le terrain sur lequel est édifié le projet EDEN ROC ?

R : Ce terrain est constitué en fait de 5 titres fonciers. Au départ HARDSTAND a acquis auprès d’un privé, en l’occurrence Monsieur Mody Ndiaye, avec 2 titres fonciers sur le bd Roosevelt à Dakar. Lorsque les études architecturales du projet ont commencé à prendre forme, il devenait évident qu’une extension de la superficie était nécessaire pour asseoir la structure du projet. A cet effet, la société HARDSTAND a adressé une demande au service des domaines afin d’obtenir l’attribution par voie de bail d’une partie du terrain adjacent à son titre foncier dans le cadre du projet qu’elle comptait réaliser. C’est dans ce cadre que HARDSTAND a été attributaire du contrat de bail qui, par la suite et conformément aux stipulations du bail lui-même, a été transformé en cession définitive quelques années plus tard.

Q : Comment avez-vous obtenu la cession définitive du terrain sur lequel est érigé le projet «EDEN ROC» et qui a libéré les sommes afférentes aux droits de cession ?

R : la cession définitive est intervenue après dépôt d’une demande de transformation du bail en cession définitive. Un acte de vente nous a été présenté après accord de la CCOD. Cet acte de vente comprenait le montant du prix de la cession. La société HARDSTAND a réglé le montant de la cession au trésor public. Je précise à ce sujet que le prix de cession que les services de l’Etat ont fixé pour cette transaction était de 14 mille francs CFA le m2, alors que le barème officiel fixé par arrêté ministériel stipulait la somme de 6 mille francs CFA par m2. Je fais cette précision par rapport aux commentaires qui ont été faits à l’enquête préliminaire.

S.I.R : je ne connais pas le nommé Wolfgang Röhl

S.I.R : je n’ai connu la société Istar Immobilier qu’à travers ce qu’en a dit la presse. Je n’ai jamais été actionnaire de cette société, ne suis en rien concerné par elle.

Q : AHS Sénégal fait-elle des bénéfices ? Si oui, à hauteur de combien et depuis quand ? Perceviez-vous des dividendes ?

Mention : à 17h51 Me Baboucar Cissé est revenu et assiste à la suite de l’interrogatoire.

R : AHS Sénégal SA n’a commencé à faire des bénéfices qu’à compter de l’année 2008. Tous les exercices précédents de 2003 à 2007 étaient déficitaires. De 2008 à 2011, la moyenne est à peu près de 300 millions de francs CFA par année. Il me semble qu’en 2011 ou 2012, le dernier exercice clos, le résultat net tournait autour de 500 millions de francs CFA. Cette progression du bénéfice est due principalement aux amortissements et au remboursement des crédits bancaires. Je n’ai jamais reçu de dividendes de AHS Sénégal SA, n’étant pas directement actionnaire de cette société. MMEA SA et AHS INTERNATIONAL n’ont jamais reçu de dividendes de AHS Sénégal SA depuis la constitution de la société jusqu’à la date de sa mise sous administration provisoire parce que AHS Sénégal SA n’a jamais distribué de dividendes, la raison étant les pertes cumulées lors des 5 premiers exercices mais également la volonté de la société mère de constituer une trésorerie suffisante afin de permettre à AHS Sénégal SA de faire face aux importants investissements à venir dans le cadre du transfert de ses activités vers le nouvel aéroport de Diass.

S.I.R : AHS Sénégal a obtenu auprès de la SGBS au mois de janvier ou février 2003 un prêt de 1,396 ou 1,4 milliards de francs CFA adossé à un financement de la Banque Européenne d’Investissement. Pour AHS Sénégal SA, la présentation et l’octroi du prêt a été personnellement suivi par le DG de la SGBS de l’époque Monsieur Labadens à qui Monsieur Pouye et moi-même avons fait la présentation du projet. Je précise que l’ensemble des sociétés AHS dans les différents pays où nous opérons, ont toutes, sans exception été financées par les emprunts bancaires.



Question de Me Guédel Ndiaye : Que pensez-vous de la valorisation faite de toutes les sociétés AHS à 250 milliards de Francs CFA par le parquet spécial ?

R : je résumerai cela comme suit : c’est ahurissant. Quand on se met à valoriser une société jusqu’à 87 années de son chiffre d’affaires (on ne parle même pas de bénéfice) et quand ces valorisations fluctuent entre un minimum de 15 années et un maximum de 87 années, il est évident que cet expert en valorisation ou expert financier devrait retourner à l’école primaire où on lui réapprendrait l’utilisation d’une calculatrice. Il le devrait d’autant plus que non seulement les états financiers mais également les informations sur les durées restantes de chacune des licences et/ou concessions des sociétés valorisées qui fluctuent entre 1 année et 9 ans, ont été remis aux enquêteurs donc par voie de conséquence au Procureur spécial. En d’autres termes, il est évident que ce travail n’a pas été fait par un homme de l’art car celui-ci aurait su qu’une valorisation, selon les standards internationaux reconnus et les transactions les plus récentes enregistrées au plan international, tourne autour d’une demi-année à un an et demi du chiffre d’affaires annuel selon la dimension de la société à vendre ou à acheter. La raison de cette valorisation est manifeste d’ailleurs quand on prend en compte le déluge de fausses informations sur AHS Sénégal SA dont la plus extraordinaire que cette société rapportait 169 millions de francs CFA par jour à ses actionnaires.






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