La fête de Tabaski, un rituel religieux, oblige certains pères de familles à s’orienter vers les points de vente de la capitale à la recherche de moutons. Tandis que, les mamans et autres femmes de ménages courent les marchés pour trouver les condiments. Mais, constate-t-on, le marché n'est pas suffisamment approvisionné en oignons et en pommes de terre. Aussi, commerçants et clients ont-ils du mal à s’accorder sur les prix qui connaissent une hausse vertigineuse. Une immersion dans le monde du commerce avec Leral. Enquête.
L’Aid El Kébir s’approche à grand pas. Les « goorgorlu » sénégalais, se lancent à une course contre la montre pour réunir le budget nécessaire et répondre aux multiples exigences de cette fête.
Ainsi, les femmes, devant servir le jour de succulents mets, s’orientent vers les marchés. Seulement, il a été constaté sur différents marchés de la capitale, moins de bousculade des femmes de ménages, venues chercher des condiments. Mais, l’oignon et la pomme de terre, nécessaires à la réussite des mets de la fête, connaissent une très forte poussée.
Les commercants à pareil moment, trouvent prétexte d’une rupture de stock, pour écouler de manière corsée l’oignon, la pomme de terre et les autres condiments. Ces derniers, refusent souvent de s’accorder sur les prix afin de bien vider les poches des clients.
« Le sac d’oignons et celui de la pomme de terre sont actuellement à 13 000 F Cfa. Le kg de ces denrées se cède à 600 F Cfa, le kilogramme. Le sac d’oignons coûtait moins cher avant l’approche de la fête. Le prix a certainement connu une hausse», constate un commerçant établi au marché Tilène au micro du reporter de Leral. A pareille heure de la journée, vers les 14h, l’affluence des acheteurs était au ralenti, il n’y avait pas grand monde à l’intérieur du marché.
Ainsi, les commerçants profitent de ce moment pour deviser et établir des bons de commande pour approvisionner leurs boutiques. L’oignon et la pomme de terre, restent aussi, visibles sur tous les étals. Mais les commerçants, retrouvés sur place, considérant les prix accessibles, évoquent, eux, une légère hausse des prix.
A cette heure de la journée, la circulation est fluide sur la route principale, menant vers le centre-ville. Point d’obstacles. Et, se faufiler entre les étals du marché, devient facile. Alpha Diallo, un jeune Guinéen établi dans le marché de la Médina, confirme la hausse du prix de l’oignon et de la pomme de terre.
Le prix du sac de la pomme de terre, relève-t-il, est entre 12 000 et 13 000 FCfa. Devant son magasin, il signale que depuis quelques temps, l’oignon local et la pomme de terre, provenant de la Hollande et du Maroc dominent le marché.
Refus de cadeaux aux clients
Les préparatifs du repas de la Tabaski s'annoncent compliqués à quelques jours de la fête. Les vendeurs refusent de faire des cadeaux aux clients. Les prix des légumes qui accompagnent la viande de mouton, est en hausse. Et selon certains commerçants, les prix vont encore augmenter les jours à venir. Une situation due au contexte actuel.
Et, durant l’hivernage, certains légumes comme les salades, les poivrons se font rares sur le marché.
En plus, certains commerçants, voulant profiter de la situation, liée à l’approche des fêtes, font des spéculations pour gagner plus d’argent. Des arguments que les clients réfutent énergiquement au micro de Leral.
Castors, un des plus grands marchés de légumes de la capitale, est très fréquenté les veilles de fête. On trouve sur place, toutes sortes de légumes, des plus rares à ceux qui inondent le marché.
« On sait que les femmes utilisent des légumes et les salades qui accompagnent les mets préparés, lors de la Tabaski . C’est souvent de la carotte ou des choux râpés, les poivrons rouge, vert et jaune ou des haricots verts pour la décoration culinaire sans oublier la salade », a décrit Ndèye Astou Diop, retrouvée au marché Castors, en train de faire ses emplettes.
Dans ledit marché, les femmes arpentent les allées et ruelles pour choisir les légumes, viande ou poissons. Mais le constat est que remplir son panier, est un véritable casse-tête. Sur les étals ou à même le sol, des légumes sont étalés. Ils sont beaux et frais, mais leur prix fait fuir.
Le kilogramme de poivron rouge et jaune est vendu entre 2000 et 2500 FCfa. Celui de la carotte est fixé actuellement à 800 FCfa, alors qu’il était auparavant, à 400 F Cfa.
Le prix du chou est à 350 FCfa, tandis que le poivron vert est à 1000 FCfa. Le kilo de l’oignon qui reste en hausse, est à 600 FCfa. Celui de la pomme de terre, vendu à 600 FCfa, est également en hausse.
Et, pour le moment, le prix du poivre et de l’ail restent inchangés.
«Durant l’hivernage, certains légumes se font rares sur le marché et les femmes s’en plaignent souvent. Nous n'augmentons pas gratuitement les prix. C’est la loi de l’offre et de la demande. Actuellement, les légumes sont chers. Quand on les revend, ça ne peut pas être moins cher», dit le commerçant, Pape Seck, assis derrière sa table remplie de légumes, jambes croisées, livre coranique entre les mains.
Le jeune commerçant, qui ne veut pas donner de faux espoirs aux clients, avertit que la situation risque d’empirer dans les jours à venir. Réfutant faire partie des commerçants spéculateurs, il signale que les prix vont encore augmenter.
Cette cherté des produits sur le marché, prévient-il, est à l’image du contexte économique actuel du pays. «C’est la vie qui est devenue chère. De jour en jour, les prix augmentent. Et tout le monde sait que durant l’hivernage, il n’y a rien sur la marché», confie le commerçant, tout en indiquant que les autres condiments comme la moutarde, le poivre, l’ail et les épices n’ont pas encore connu de hausse.
«On essaye de survivre, parce que vraiment, les revenus restent les mêmes, alors que les besoins augmentent. Et, la fête de Tabaski entraîne beaucoup de frais. Tout est devenu cher dans le marché», se lamente une dame de teint clair, venue faire son marché.
Cette dernière, compte s’abstenir des crudités. Elle tient à limiter ses achats aux seuls oignons, pommes de terre et ingrédients.
Si celle-ci refuse de suivre la hausse des prix, sa voisine, elle, est prête à débourser plus pour son repas de fête. «C’est vrai que le marché est actuellement difficile, mais on est obligé de faire avec. Moi, je vais ajouter mes économies à la dépense, pour bien réussir mon repas de fête», a-t-elle confié.
Les prix du marché contestés
Les clients contestent même les prix avancés par les commerçants. « Les prix n’ont pas baissé. On peut même dire qu’ils sont à la hausse. Le kilo d’oignon est vendu à 600 F Cfa et même, celui de la pomme de terre se cède aussi, à 600 F Cfa. C’est sûr que la situation va empirer, d’ici la Tabaski », se désole Maty, venue faire ses emplettes, sachets plastiques à la main.
Sokhna, une dame trouvée à ses côtés, par contre, préfère les surgelés. Elle estime que la pomme de terre, vendue sur le marché n’est pas de qualité. « Je n’achète que l’oignon, mais il y a hausse, surtout avec l’avènement de la fête. La vie devient de plus en plus chère », fustige-t-elle.
Au marché de la Gueule Tapée, les commerçants étaient en pause. Ils ont déserté leurs places pour prier ou se restaurer. Dans ce marché aussi, on chante la hausse des prix. « L’oignon local était vendu jusqu’à 700 FCfa le kg, soit 13 000 FCfa le sac. Mais aujourd’hui, l’importé est vendu 8 500 FCfa le sac et 600 FCfa le kg. La pomme de terre s’acquiert aussi, à 400 FCfa le kg et, est revendue à 600 FCfa aux clients », soutient Mbaye, un jeune commerçant, se confiant au reporter de Leral.
Non loin de l’étal de Mbaye, Maty et Fama font leurs courses. Ces restauratrices estiment que les prix sont insoutenables. « On peine à s’en sortir. Avec notre commerce, ce n’est pas facile d’acheter tous les jours, six à sept kg d’oignon à 500 FCfa. Les prix doivent être revus à la baisse, à défaut on risque de se retrouver au chômage », explique Fama, qui prend son amie à témoin.
Leur réquisitoire finit par faire sortir le boutiquier de sa réserve. « L’augmentation n’est pas de notre ressort, elle dépend surtout de nos fournisseurs », défend-il.
Homologation des prix
Le président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs), Ibrahima Dramé a invité, jeudi dernier, l’Etat à élaborer une stratégie d’homologation des prix à la veille de la Tabaski, pour s’opposer à toute velléité de hausse indue.
« En cette veille de l’Aïd el Kébir ou Tabaski, il est plus que nécessaire que l’Etat mette en place une stratégie d’homologation des prix sur laquelle les consommateurs pourraient s’appuyer, pour s’opposer à toute velléité de hausse indue », a-t-il exhorté.
Le président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal a lui-même, noté une fréquente hausse du prix des denrées de première nécessité à l’approche des fêtes religieuses.
Soutenant que l’Uncs est en train de travailler pour savoir si cette pénurie résulterait d’une rétention de stocks visant à faire flamber les prix, il a indiqué qu’une rétrospective de l’Aïd el Fitr (Korité) permet de constater une rareté soudaine de l’oignon et de la pomme de terre.
« La solution pour éviter la hausse des prix et les pénuries serait une levée du gel des importations pour l’oignon et la pomme de terre. La seule production locale ne peut pas supporter le besoin national pour la fête de Tabaski », a estimé le consultant en matière de systèmes d’information sur les prix, Emile Sène, soumis à la question par le reporter de Leral.
Actuellement, sur le marché, le prix du kilogramme de pomme de terre est de 600 Fcfa tout comme l’oignon.
Les producteurs d’oignon de la zone des Niayes se disent être en mesure d’alimenter correctement le marché national jusqu’au-delà du 30 août, date fixée pour la fin du gel des importations.
Le kilogramme de poivron rouge et jaune est vendu entre 2000 et 2500 FCfa. Celui de la carotte est fixé actuellement à 800 FCfa, alors qu’il était auparavant, à 400 F Cfa.
Le prix du chou est à 350 FCfa, tandis que le poivron vert est à 1000 FCfa. Le kilo de l’oignon qui reste en hausse, est à 600 FCfa. Celui de la pomme de terre, vendu à 600 FCfa, est également en hausse.
Et, pour le moment, le prix du poivre et de l’ail restent inchangés.
«Durant l’hivernage, certains légumes se font rares sur le marché et les femmes s’en plaignent souvent. Nous n'augmentons pas gratuitement les prix. C’est la loi de l’offre et de la demande. Actuellement, les légumes sont chers. Quand on les revend, ça ne peut pas être moins cher», dit le commerçant, Pape Seck, assis derrière sa table remplie de légumes, jambes croisées, livre coranique entre les mains.
Le jeune commerçant, qui ne veut pas donner de faux espoirs aux clients, avertit que la situation risque d’empirer dans les jours à venir. Réfutant faire partie des commerçants spéculateurs, il signale que les prix vont encore augmenter.
Cette cherté des produits sur le marché, prévient-il, est à l’image du contexte économique actuel du pays. «C’est la vie qui est devenue chère. De jour en jour, les prix augmentent. Et tout le monde sait que durant l’hivernage, il n’y a rien sur la marché», confie le commerçant, tout en indiquant que les autres condiments comme la moutarde, le poivre, l’ail et les épices n’ont pas encore connu de hausse.
«On essaye de survivre, parce que vraiment, les revenus restent les mêmes, alors que les besoins augmentent. Et, la fête de Tabaski entraîne beaucoup de frais. Tout est devenu cher dans le marché», se lamente une dame de teint clair, venue faire son marché.
Cette dernière, compte s’abstenir des crudités. Elle tient à limiter ses achats aux seuls oignons, pommes de terre et ingrédients.
Si celle-ci refuse de suivre la hausse des prix, sa voisine, elle, est prête à débourser plus pour son repas de fête. «C’est vrai que le marché est actuellement difficile, mais on est obligé de faire avec. Moi, je vais ajouter mes économies à la dépense, pour bien réussir mon repas de fête», a-t-elle confié.
Les prix du marché contestés
Les clients contestent même les prix avancés par les commerçants. « Les prix n’ont pas baissé. On peut même dire qu’ils sont à la hausse. Le kilo d’oignon est vendu à 600 F Cfa et même, celui de la pomme de terre se cède aussi, à 600 F Cfa. C’est sûr que la situation va empirer, d’ici la Tabaski », se désole Maty, venue faire ses emplettes, sachets plastiques à la main.
Sokhna, une dame trouvée à ses côtés, par contre, préfère les surgelés. Elle estime que la pomme de terre, vendue sur le marché n’est pas de qualité. « Je n’achète que l’oignon, mais il y a hausse, surtout avec l’avènement de la fête. La vie devient de plus en plus chère », fustige-t-elle.
Au marché de la Gueule Tapée, les commerçants étaient en pause. Ils ont déserté leurs places pour prier ou se restaurer. Dans ce marché aussi, on chante la hausse des prix. « L’oignon local était vendu jusqu’à 700 FCfa le kg, soit 13 000 FCfa le sac. Mais aujourd’hui, l’importé est vendu 8 500 FCfa le sac et 600 FCfa le kg. La pomme de terre s’acquiert aussi, à 400 FCfa le kg et, est revendue à 600 FCfa aux clients », soutient Mbaye, un jeune commerçant, se confiant au reporter de Leral.
Non loin de l’étal de Mbaye, Maty et Fama font leurs courses. Ces restauratrices estiment que les prix sont insoutenables. « On peine à s’en sortir. Avec notre commerce, ce n’est pas facile d’acheter tous les jours, six à sept kg d’oignon à 500 FCfa. Les prix doivent être revus à la baisse, à défaut on risque de se retrouver au chômage », explique Fama, qui prend son amie à témoin.
Leur réquisitoire finit par faire sortir le boutiquier de sa réserve. « L’augmentation n’est pas de notre ressort, elle dépend surtout de nos fournisseurs », défend-il.
Homologation des prix
Le président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs), Ibrahima Dramé a invité, jeudi dernier, l’Etat à élaborer une stratégie d’homologation des prix à la veille de la Tabaski, pour s’opposer à toute velléité de hausse indue.
« En cette veille de l’Aïd el Kébir ou Tabaski, il est plus que nécessaire que l’Etat mette en place une stratégie d’homologation des prix sur laquelle les consommateurs pourraient s’appuyer, pour s’opposer à toute velléité de hausse indue », a-t-il exhorté.
Le président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal a lui-même, noté une fréquente hausse du prix des denrées de première nécessité à l’approche des fêtes religieuses.
Soutenant que l’Uncs est en train de travailler pour savoir si cette pénurie résulterait d’une rétention de stocks visant à faire flamber les prix, il a indiqué qu’une rétrospective de l’Aïd el Fitr (Korité) permet de constater une rareté soudaine de l’oignon et de la pomme de terre.
« La solution pour éviter la hausse des prix et les pénuries serait une levée du gel des importations pour l’oignon et la pomme de terre. La seule production locale ne peut pas supporter le besoin national pour la fête de Tabaski », a estimé le consultant en matière de systèmes d’information sur les prix, Emile Sène, soumis à la question par le reporter de Leral.
Actuellement, sur le marché, le prix du kilogramme de pomme de terre est de 600 Fcfa tout comme l’oignon.
L’engagement des producteurs d’oignon des Niayes
« La production actuelle peut couvrir tout le marché local et ce, au-delà de la date du 30 août. Chaque jour, des quantités importantes d’oignon à destination des marchés du pays, sont déversées à Potou », informe le président des producteurs d’oignon de la zone des Niayes, Mamadou Ba, dit Diam Yodi.
Ces producteurs constatent qu'environ une quinzaine de gros porteurs quittent quotidiennement, la zone pour alimenter les marchés des régions de Kaolack, Dakar, Ziguinchor, Kolda, etc., Ainsi, du fait de la forte production, ils signalent une baisse du prix au kilogramme, qui est passé de 325 à 300 Fcfa.
Certes au début les producteurs avaient souffert avec l’ouverture du marché à l’importation alors que la production nationale venait juste de mûrir. Ils veulent actuellement éviter un scénario similaire pour cette fin de campagne.
« Nous n’aurions jamais pris cet engagement d’alimenter le marché à suffisance si nous n’étions pas en mesure de le faire jusqu’au-delà du mois d’août », a assuré le producteur, El Hadji Maguette Boye au reporter de Leral.
Ces producteurs de la zone des Niayes invitent ainsi, les autorités étatiques à éviter toute erreur préjudiciable à leur filière, en ouvrant le marché prématurément à l’importation. Ce qui risquerait ainsi, d’après eux, de saturer le marché à leur détriment.
Malgré toutes ces propositions, la réalité du marché à quelques encablures de la fête de Tabaski, installe une inquiétude dans la tête des clients, devant s’engager à présenter des mets très copieux. L’Etat, incriminé, doit prendre les devants pour éviter de faire supporter les difficultés aux « goorgorlu ».
O WADE Leral