L’importateur de riz Bocar Samba Dièye s’est vu délivrer, hier, par le juge du Tribunal régional hors classe de Dakar une ordonnance aux fins de saisie d’une cargaison de 12 000 tonnes de riz, d’une valeur de 2 538 238 731 francs Cfa, acheminée pour son compte à Dakar par la société Hermes Investments. Cette procédure judiciaire fait suite au refus de ladite société, dont le siège social se trouve à Singapour, de livrer la cargaison de riz vietnamien à Bocar Samba Dièye qui lui en a passé la commande.
C’est à la suite de cela que Bocar Samba Dièye a saisi la justice pour dénoncer le refus de Hermes Investments de lui livrer sa commande de riz, conformément au contrat qui les lie. En effet, le navire transportant le riz est arrivé à Dakar le 2 mai dernier. Seulement, Hermes Investments, dont le représentant est Mamadou Ciss, n’a pas voulu livrer la cargaison de riz depuis lors. Même que ladite société a interdit, selon les termes de la requête introduite auprès du juge des référés, à la société Transsene, qui assure habituellement la manutention des chargements de l’importateur de riz, l’accès au navire et à son contenu. «Le navire ‘Livadia’ est arrivé à Dakar le 2 mai 2011 et le débarquement du riz devait être effectué, à la charge de l’acheteur, par son manutentionnaire habituel, la société Transsene. Mais contre toute attente, la société Hermes Investments a refusé l’accès audit manutentionnaire et a décidé de vendre le riz à un importateur malien».
Le vendeur refuse que le manutentionnaire de l’acheteur débarque le riz
C’est ce fait surprenant qui a conduit Bocar Samba Dièye à saisir la justice car craignant de perdre son riz, dans la mesure où il a déjà payé la cargaison par traite avalisée par la Banque sahelo-saharienne pour l’investissement et le commerce (Bsic), payable à 120 jours de la présentation du document. La requête de Bocar Samba Dièye a été suivie d’une ordonnance de saisie conservatoire des 12 000 tonnes de riz du «Livadia» qui étaient sur le point d’être déchargées au port de Dakar pour être acheminées à Bamako, au lieu d’être livrées à celui qui en a passé la commande et qui a même payé.
Puisque dans le contrat enregistré sous le numéro S 129, il est stipulé que «tous les frais de déchargement/manutention free out depuis le bord navire à sous palan sont à la charge de l’acheteur (…) Toutes taxes et/ou droits de douane et/ou licence d’importation/transit sur la marchandise étant à la charge de l’acheteur. L’intégralité de la marchandise du présent contrat reste la propriété du vendeur et sera transférée à l’acheteur dès réception du paiement». Il se trouve justement que le paiement a été opéré par la Bsic auprès de la banque désignée par Hermes Investments, le Crédit agricole Paris. Et cela depuis le 28 avril dernier. De même, M. Dièye a déjà payé tous les frais inhérents au dédouanement. Il a aussi déboursé 10 152 955 francs Cfa pour obtenir de la Douane une demande d’autorisation de débarquement et d’enlèvement de la cargaison dont le connaissement est établi à son nom.
La Bsic paie la cargaison par traite au Crédit agricole Paris
D’après le contrat en date du 28 janvier 2011, signé entre l’acheteur dénommé les Etablissements Bocar Samba Dièye, dont le siège est à Grand-Dakar, et la société Hermes Investments Pte Ltd, basé à Singapour, en tant que vendeur, c’est une quantité de 12 000 tonnes de riz blanchi 100 % brisure, récolte 2010, ayant pour origine le Vietnam qui devait être livrée. Ceci dans 240 000 sacs simples de 50 kg net environ chacun. L’embarquement du riz devant se faire en février 2011, au port de Ho Chi Minh City (Vietnam), pour un déchargement au port de Dakar, par le navire Mv «Livadia», à travers les connaissements N° 1A, 3B, 3C daté du 25 février 2011.
Dans le contrat, il est dit que c’est Bocar Samba Dièye qui passe commande des 12 000 tonnes de riz vietnamien au coût de 322,46 euros la tonne, soit la contre-valeur de 211 520 francs Cfa. D’où le montant global de la commande qui se chiffre à 3 869 520 euros correspondant à 2 538 238 731 francs Cfa, ainsi qu’il apparaît sur la facture commercial N°201145/1 à travers laquelle la commande du riz a été passée et payée.
Pourquoi le choix d’aller vendre le riz au Mali
Pour ne pas livrer à Bocar Samba Dièye sa cargaison de riz, la société Hermes Investments a joué sur le choix du manutentionnaire. En effet, alors qu’habituellement c’est Transsene qui assure les opérations de manutention de l’importateur, connu pour être l’un des plus grands pourvoyeurs de riz du Sénégal, son fournisseur a voulu lui désigner un autre manutentionnaire. Ce qu’il a refusé, d’autant que ce navire n’est pas le premier que la société Hermes Investments achemine au Sénégal pour le compte du magnat du riz. C’est en effet la quatrième opération du genre et jusqu’ici, c’est toujours Transsene qui a assuré la manutention.
Mais du côté de Bocar Samba Dièye qui importe entre 200 et 300 000 tonnes de riz par an, soit 12 à 15 navires, on souligne que le but de cette manœuvre était tout simplement de créer un blocage pour pouvoir acheminer la cargaison au Mali. En effet, cette même quantité de riz pourrait être livrée au Mali pour près de 5 milliards. Un importateur malien de riz s’étant même manifesté pour acquérir la cargaison avant même qu’elle n’arrive à Dakar, alors que son acheteur l’attendait. D’ailleurs, Bocar Samba Dièye ne manque pas de relever que les connaissements N° 1A, 3B, 3C et 4C, qui étaient à son nom au départ, ont été modifiés avec la mention d’une société malienne Sntt Mali, à l’arrivée. Ceci, alors que lui, l’acheteur qui a payé le riz n’en a pas été informé.
Il faut noter, par ailleurs, que toutes nos tentatives pour entrer en contact avec Mamadou Ciss, représentant de Hermes Investments, qui a signé le contrat, sont restées vaines. Basé à Singapour, M. Ciss qui séjourne présentement en Suisse ne décrochant pas son téléphone.
Harouna DEME
source le Populaire
C’est à la suite de cela que Bocar Samba Dièye a saisi la justice pour dénoncer le refus de Hermes Investments de lui livrer sa commande de riz, conformément au contrat qui les lie. En effet, le navire transportant le riz est arrivé à Dakar le 2 mai dernier. Seulement, Hermes Investments, dont le représentant est Mamadou Ciss, n’a pas voulu livrer la cargaison de riz depuis lors. Même que ladite société a interdit, selon les termes de la requête introduite auprès du juge des référés, à la société Transsene, qui assure habituellement la manutention des chargements de l’importateur de riz, l’accès au navire et à son contenu. «Le navire ‘Livadia’ est arrivé à Dakar le 2 mai 2011 et le débarquement du riz devait être effectué, à la charge de l’acheteur, par son manutentionnaire habituel, la société Transsene. Mais contre toute attente, la société Hermes Investments a refusé l’accès audit manutentionnaire et a décidé de vendre le riz à un importateur malien».
Le vendeur refuse que le manutentionnaire de l’acheteur débarque le riz
C’est ce fait surprenant qui a conduit Bocar Samba Dièye à saisir la justice car craignant de perdre son riz, dans la mesure où il a déjà payé la cargaison par traite avalisée par la Banque sahelo-saharienne pour l’investissement et le commerce (Bsic), payable à 120 jours de la présentation du document. La requête de Bocar Samba Dièye a été suivie d’une ordonnance de saisie conservatoire des 12 000 tonnes de riz du «Livadia» qui étaient sur le point d’être déchargées au port de Dakar pour être acheminées à Bamako, au lieu d’être livrées à celui qui en a passé la commande et qui a même payé.
Puisque dans le contrat enregistré sous le numéro S 129, il est stipulé que «tous les frais de déchargement/manutention free out depuis le bord navire à sous palan sont à la charge de l’acheteur (…) Toutes taxes et/ou droits de douane et/ou licence d’importation/transit sur la marchandise étant à la charge de l’acheteur. L’intégralité de la marchandise du présent contrat reste la propriété du vendeur et sera transférée à l’acheteur dès réception du paiement». Il se trouve justement que le paiement a été opéré par la Bsic auprès de la banque désignée par Hermes Investments, le Crédit agricole Paris. Et cela depuis le 28 avril dernier. De même, M. Dièye a déjà payé tous les frais inhérents au dédouanement. Il a aussi déboursé 10 152 955 francs Cfa pour obtenir de la Douane une demande d’autorisation de débarquement et d’enlèvement de la cargaison dont le connaissement est établi à son nom.
La Bsic paie la cargaison par traite au Crédit agricole Paris
D’après le contrat en date du 28 janvier 2011, signé entre l’acheteur dénommé les Etablissements Bocar Samba Dièye, dont le siège est à Grand-Dakar, et la société Hermes Investments Pte Ltd, basé à Singapour, en tant que vendeur, c’est une quantité de 12 000 tonnes de riz blanchi 100 % brisure, récolte 2010, ayant pour origine le Vietnam qui devait être livrée. Ceci dans 240 000 sacs simples de 50 kg net environ chacun. L’embarquement du riz devant se faire en février 2011, au port de Ho Chi Minh City (Vietnam), pour un déchargement au port de Dakar, par le navire Mv «Livadia», à travers les connaissements N° 1A, 3B, 3C daté du 25 février 2011.
Dans le contrat, il est dit que c’est Bocar Samba Dièye qui passe commande des 12 000 tonnes de riz vietnamien au coût de 322,46 euros la tonne, soit la contre-valeur de 211 520 francs Cfa. D’où le montant global de la commande qui se chiffre à 3 869 520 euros correspondant à 2 538 238 731 francs Cfa, ainsi qu’il apparaît sur la facture commercial N°201145/1 à travers laquelle la commande du riz a été passée et payée.
Pourquoi le choix d’aller vendre le riz au Mali
Pour ne pas livrer à Bocar Samba Dièye sa cargaison de riz, la société Hermes Investments a joué sur le choix du manutentionnaire. En effet, alors qu’habituellement c’est Transsene qui assure les opérations de manutention de l’importateur, connu pour être l’un des plus grands pourvoyeurs de riz du Sénégal, son fournisseur a voulu lui désigner un autre manutentionnaire. Ce qu’il a refusé, d’autant que ce navire n’est pas le premier que la société Hermes Investments achemine au Sénégal pour le compte du magnat du riz. C’est en effet la quatrième opération du genre et jusqu’ici, c’est toujours Transsene qui a assuré la manutention.
Mais du côté de Bocar Samba Dièye qui importe entre 200 et 300 000 tonnes de riz par an, soit 12 à 15 navires, on souligne que le but de cette manœuvre était tout simplement de créer un blocage pour pouvoir acheminer la cargaison au Mali. En effet, cette même quantité de riz pourrait être livrée au Mali pour près de 5 milliards. Un importateur malien de riz s’étant même manifesté pour acquérir la cargaison avant même qu’elle n’arrive à Dakar, alors que son acheteur l’attendait. D’ailleurs, Bocar Samba Dièye ne manque pas de relever que les connaissements N° 1A, 3B, 3C et 4C, qui étaient à son nom au départ, ont été modifiés avec la mention d’une société malienne Sntt Mali, à l’arrivée. Ceci, alors que lui, l’acheteur qui a payé le riz n’en a pas été informé.
Il faut noter, par ailleurs, que toutes nos tentatives pour entrer en contact avec Mamadou Ciss, représentant de Hermes Investments, qui a signé le contrat, sont restées vaines. Basé à Singapour, M. Ciss qui séjourne présentement en Suisse ne décrochant pas son téléphone.
Harouna DEME
source le Populaire