leral.net | S'informer en temps réel
Mardi 7 Juin 2011

EXCLUSIF : BLANCHIMENT DE L’ARGENT DU TERRORISME AU SENEGAL: UN SAOUDIEN -YÉMÉNITE AU CŒUR DU RÉSEAU


Oussama Ben Laden est certes mort, mais une question demeure : «Quels sont les réseaux, personnes et organisations qui l’ont soutenu et lui ont permis de se cacher aussi longtemps ?» D’ailleurs, les langues commencent à se délier. Aussi, PiccMi.Com a pu apprendre, avec force révélations, que les ramifications sonnantes et trébuchantes d’Al-Qaïda vont jusqu’au … Sénégal. Avec, dans le rôle du maître d’opéra, un certain M. D. qui est un Saoudien-Yéménite. D’ailleurs, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) connaît de cette affaire qui fait grand bruit au sommet de l’Etat.



EXCLUSIF : BLANCHIMENT DE L’ARGENT DU TERRORISME AU SENEGAL: UN SAOUDIEN -YÉMÉNITE AU CŒUR DU RÉSEAU
Plus de 80 dossiers sont instruits et déjà ficelés par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) qui attend toujours, selon des sources judiciaires, le «feu vert» des pouvoirs publics pour déclencher les poursuites judiciaires qui «s’imposent de droit dans ce genre de situations». Pendant ce temps, comme par une sorte de synchronisation, une levée de boucliers est notée à l’Assemblée nationale où les députés, d’ordinaire enclins à tout avaliser, s’insurgent contre un projet de loi qui devrait dépouiller la fameuse Centif de ses prérogatives et remettre un blanc-seing aux blanchisseurs d’argent qui semblent vouloir de notre pays un terrain de prédilection.

Connexions insoupçonnées

C’est dans ce contexte plus que vicié que l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, craignant sans doute une attaque terroriste au Sénégal, a émis une note d’alerte. Et, les menaces proviendraient d’Aqmi qui est la branche africaine d’Al-Qaïda. Un malheur ne venant jamais seul, nous avons pu glaner, auprès des services chargés de surveiller ces mouvements d’argent, que «des investissements douteux provenant du clan Al-Qaïda et accompagnés d’un blanchiment d’argent sont bien visibles au Sénégal». Se faisant plus précis, nos interlocuteurs y vont de leurs éclairages : «Il ressort de nos investigations qu’un nommé M. D., un Yéménite d’origine mais de nationalité saoudienne, qui séjourne souvent à Dakar dans un grand hôtel situé sur la Corniche Ouest, dirige de main de maître un réseau très dense qui a mis ses billes dans bien des secteurs de l’économie nationale. Au point d’avoir des connexions insoupçonnées au sommet de l’Etat». S’agissant de M. D., nous avons appris qu’il s’occupe à travers le monde des biens des héritiers d’un milliardaire saoudien, Khaled Ben Mahfouz, rappelé à dieu le 15 août 2009 à Jeddah. Coïncidence ou come back ? On ne sait pas trop. Mais, toujours est-il que la famille Ben Mahfouz, considérée comme «persona non grata» en Arabie Saoudite, a réussi, par l’intermédiaire de leur bras droit M. D., à faire des investissements aussi massifs au Sénégal «sans être ni dérangé, ni inquiété».

Business en … or

Au point, croient savoir nos sources, que ce Saoudien-Yéménite crie, urbi et orbi, ce qui suit : «Je viens toujours avec beaucoup d’argent à Dakar où tout s’achète». Et ce n’est pas tout. Car le sieur M. D., «qui a abrégé la carrière d’un haut fonctionnaire qui n’a pas voulu lui obéir au doigt et à l’œil», se trouve à la tête d’une importante joint-venture qui a pignon sur rue au Sénégal et regroupe trois (3) entreprises qui évoluent dans un secteur «sensible par excellence» : l’or et les mines. Au même moment, un document du Trésor américain révèle que «le terrorisme, qui continue d’avoir accès à des ressources financières considérables, a converti nombre de ses savoirs en actifs tangibles (or et pierres précieuses) et en usant massivement de la Hawala qui est un système informel d’échanges permettant de transférer de l’argent via un intermédiaire spécialisé sans laisser de trace». Et nos sources de faire une terrible révélation : «La quasi-totalité des problèmes d’escroquerie à l’or instruits au Sénégal sont liés, d’une manière ou d’une autre, à ce réseau qui ne cesse d’étendre ses tentacules. En atteste cette affaire qui a défrayé récemment la chronique où était mêlée une chargée de mission à la présidence de la République. Sans parler de l’immobilier haut de gamme qui est l’autre filière. Mais, comme on a les mains liées …».


Khaled Ben Mahfouz, décédé en 2009 d'une crise cardiaque
Khaled Ben Mahfouz, décédé en 2009 d'une crise cardiaque
Qui est Khaled Ben Mahfouz ?

Khaled Ben Mahfouz, décédé en 2009 d'une crise cardiaque
Une des premières fortunes du monde arabe avec des actifs estimés en 1999 à 2,5 milliards de dollars, la famille Ben Mahfouz est originaire, à l’instar des Ben Laden, de la vallée de l’Hadramaout au Yémen. Khaled Ben Mahfouz est décédé d’une crise cardiaque en 2009 avec une réputation plus que douteuse. Il était propriétaire de la National commercial bank (Ncb), qu’il avait hérité de son père Salem Ben Mahfouz, qui devient celle de la famille royale au moment ou les revenus pétroliers s’envolaient. Mieux, la Ncb établie les bases financières de l’Arabie Saoudite et lui permet de rejoindre la communauté internationale.

Cependant, Khaled Ben Mahfouz est arrêté en 1999. Mis en résidence surveillée à Taïf sur ordre du prince héritier d’alors, l’actuel roi d’Arabie Saoudite Abdallah Ben Abdoul Aziz Al Saoud, au lendemain de la découverte par les services secrets américains d’un transfert d’argent émanant de la Nbc au profit d’Oussama Ben Laden au Soudan, la gestion de la Nbc lui a aussi été retirée. Accusé d’avoir détourné 400 millions de rials saoudiens à des fins personnels, suite à une enquête de la Banque centrale saoudienne, sur la situation très défavorable de la Nbc, Khaled Ben Mahfouz a aussi été inculpé de fraude fiscale aux Etats Unis où le directeur de la Cia (James Woolsey) le désigne à maintes reprises comme un des nombreux bailleurs d’Al Qaida. En effet, après les attaques terroristes du 11 septembre 2002 à New York et Washington, dans lesquelles 15 des 19 terroristes présumés étaient des Saoudiens, une suspicion considérable a fini de peser sur les milieux financiers et caritatifs saoudiens comme source de financement du terrorisme. D’autant que des enquêtes et beaucoup de cet argent passait par la banque de Khaled Ben Mahfouz (Nbc).

Toutefois, ce dernier a toujours clamé son innocence avec ferveur. D’autre part, il était aussi l’actionnaire principal de la Banque de crédit et de commerce international (Bcci) qui avait, pour rappel, une succursale à Dakar, plus précisément à la Place de l’Indépendance, jusqu’à sa faillite. Réunissant des capitaux arabes et pakistanais, la Bcci fut, après avoir été accusée de corruption et blanchiment d’argent par la Cia, «liquidée» par les autorités royales saoudiennes. Mais, malgré sa mise en résidence surveillée assortie d’une interdiction de quitter le territoire du Royaume d’Arabie Saoudite, Khaled Ben Mahfouz continuait à faire des affaires en Asie, au Liban, au Pakistan, au Yémen et au Sénégal à travers M.D. Surtout que cette puissante famille était également actionnaire d’une banque bien vue dans un pays arabe qui compte de nombreux ressortissants dans notre pays. En tout cas, la banque en question a fini d’installer, il y a peu, ses quartiers au Sénégal, sous l'egide de cet homme d'affaire M.D qui en est l'actionnaire.


PiccMi.Com - La Rédaction
( Les News )






Publicité