Abdoul Mbaye lors de sa prise de fonction de premier ministre avec Souleymane Ndéné Ndiaye le 5 avril 2012.
Abdoul Mbaye est un homme seul en politique. Connu pour avoir un carnet d’adresses digne d’un grand banquier, l’ancien Premier ministre n’a pas encore vu un soutien de taille dans son équipe. La rumeur prétend que son frère, Cheikh Tidiane Mbaye, n’a jamais été d’accord pour son lancement en politique.
«Il est devenu bien étrange. Personne au sein de sa famille ne sait pour quelle raison, il a décidé de venir en politique. Ses vrais amis ont essayé de le dissuader, mais il se croit comme investi d’un destin présidentiel, il n’a écouté les conseils de personne », dit ce proche de la famille. Il faut dire que Mbaye a des amis importants. Des gens issus des milieux d’affaires qui ne veulent pas compromettre leur carrière en s’affichant avec lui.
« On est bien loin du temps où il pouvait demander à son groupe d’hommes d’affaires de venir avec lui en Turquie en payant leurs propres billets et frais d’hôtels». En effet, lors de son passage à la Primature, Mbaye ne voulait pas prendre en charge les frais de ses invités. Ses amis n’avaient rien dit, ils l'avaient suivi à leurs dépens et de leurs poches. Selon un proche de la famille Mbaye, le cercle des amis de Abdoul Mbaye ne s’est jamais élargi pourtant. « Même en étant Premier ministre, il ne s’est pas ouvert à beaucoup de monde. Même au club de Golf, il ne parlait qu’à quelques-uns ».
Et son dernier carré a été obligé de réagir pour ne pas être mêlé à sa vie politique. L’homme d’affaires, Mbacké Sèye est convaincu que s’il a eu des déboires, c’est en grande partie à cause de sa proximité avec l’ancien banquier. Dans un entretien avec le magazine "Nouvel Hebdo", le businessman, déclare qu’il connait bien Abdoul Mbaye quand il était banquier, mais dément toute proximité avec lui. Il indique qu’il ne sera jamais vu dans un meeting de ce dernier et qu’il ne fera jamais de politique.
« Ce n’est pas à 65 ans que je vais entrer en politique », dira Mbacké Sèye. C’est la première sortie médiatique du patron de Diprom, qui a été obligé de payer plus de 3 milliards dans une affaire de fraudes. Depuis, il n’a plus rien dit. Un autre membre du cercle, Ameth Amar. Jadis proche du régime de Macky Sall, a vu les tenants actuels du pouvoir prendre leurs distances avec lui. Alors que la présidence de la République a convié tous les grands patrons à l’Elysée lors du voyage du chef de l’Etat en France en décembre, il a été rayé de la liste.
Quelques semaines plus tard, il fera une sortie au niveau de l’Agence de presse sénégalaise pour clamer sa non appartenance à une chapelle politique. Une sorte de démenti à tous ses détracteurs, qui disaient en coulisses que Amar serait le soutien financier de Mbaye. On est donc loin du temps, où le même Amar applaudissait depuis la tribune de l’Assemblée nationale, la déclaration de son ami avec qui il a l’habitude de déjeuner chaque semaine.
La vérité ? C’est que l’histoire raconte que tous ses amis lui ont demandé de ne pas affronter le tenant actuel du pouvoir. « C’est comme s’il était investi d’un pouvoir messianique. D’ailleurs, Abdoul Mbaye soutient en privé qu’il a écarté ses amis de son programme politique ». Mais pour d’autres, il ne s’agit ni plus, ni moins d’une stratégie. « Quand vous avez des amis hommes d’affaires et que vous luttez avec le régime en place, ils ont intérêt à ne pas s’afficher. Cependant personne d’entre eux n’a fait quelque chose pour le dissuader et personne n’a jamais pris une position publique contraire aux déclarations de Abdoul Mbaye, donc qui ne dit rien, consent ».
L’ancien Premier ministre n’est donc pas si seul ? C’est ce que croit un bon nombre des tenants du pouvoir. «Ils sont à l’affût, ils attendent de voir réellement combien pèse leur ami pour surgir ou disparaître dans le bois, c’est une stratégie bien concertée ». Reste maintenant l’étrange Cheikh Tidiane Mbaye. Plusieurs notes des services de renseignements ont établi qu’avant de se lancer en politique, Abdoul Mbaye comptait beaucoup sur le soutien financier de son frère. Mais à l’arrivée, pas grand-chose.
L’implication en politique de Mbaye a bien gâché les affaires de l’ancien patron de Sonatel. Le pouvoir en place a exigé et obtenu sa tête au sein du Conseil d’administration de l’entreprise. Depuis, Tidiane, comme il l’appelle ses proches, désapprouve en famille cette option radicale de son grand frère. L’histoire raconte que lors de la marche avortée de l’opposition où Abdoul Mbaye a été évacué en taxi, ce jour là, le petit frère n’a pas eu de mots tendres envers son frère aîné.
Des propos rapportés par une certaine presse, du reste jamais démentis. En réalité, la plupart des proches de l’ex-Premier ministre, parlent d’un « homme têtu », qui «ne recule devant aucune de ses ambitions ». « Quand il vise un objectif, il ne s’arrête jamais ».
Dans tout cela, il y a comme une part de destin auquel il croît. Féru des cabris et des séances de divination, une histoire circule à son sujet dans les salons feutrés de Dakar. Le même marabout qui lui avait prédit un destin de premier ministre est revenu cette fois pour lui annoncer qu’il «sera président de la République un jour ». C’est la raison pour laquelle, même seul, il avance, quelque que soit l’issue.
Avec LE SOIR, le quotidien numérique
«Il est devenu bien étrange. Personne au sein de sa famille ne sait pour quelle raison, il a décidé de venir en politique. Ses vrais amis ont essayé de le dissuader, mais il se croit comme investi d’un destin présidentiel, il n’a écouté les conseils de personne », dit ce proche de la famille. Il faut dire que Mbaye a des amis importants. Des gens issus des milieux d’affaires qui ne veulent pas compromettre leur carrière en s’affichant avec lui.
« On est bien loin du temps où il pouvait demander à son groupe d’hommes d’affaires de venir avec lui en Turquie en payant leurs propres billets et frais d’hôtels». En effet, lors de son passage à la Primature, Mbaye ne voulait pas prendre en charge les frais de ses invités. Ses amis n’avaient rien dit, ils l'avaient suivi à leurs dépens et de leurs poches. Selon un proche de la famille Mbaye, le cercle des amis de Abdoul Mbaye ne s’est jamais élargi pourtant. « Même en étant Premier ministre, il ne s’est pas ouvert à beaucoup de monde. Même au club de Golf, il ne parlait qu’à quelques-uns ».
Et son dernier carré a été obligé de réagir pour ne pas être mêlé à sa vie politique. L’homme d’affaires, Mbacké Sèye est convaincu que s’il a eu des déboires, c’est en grande partie à cause de sa proximité avec l’ancien banquier. Dans un entretien avec le magazine "Nouvel Hebdo", le businessman, déclare qu’il connait bien Abdoul Mbaye quand il était banquier, mais dément toute proximité avec lui. Il indique qu’il ne sera jamais vu dans un meeting de ce dernier et qu’il ne fera jamais de politique.
« Ce n’est pas à 65 ans que je vais entrer en politique », dira Mbacké Sèye. C’est la première sortie médiatique du patron de Diprom, qui a été obligé de payer plus de 3 milliards dans une affaire de fraudes. Depuis, il n’a plus rien dit. Un autre membre du cercle, Ameth Amar. Jadis proche du régime de Macky Sall, a vu les tenants actuels du pouvoir prendre leurs distances avec lui. Alors que la présidence de la République a convié tous les grands patrons à l’Elysée lors du voyage du chef de l’Etat en France en décembre, il a été rayé de la liste.
Quelques semaines plus tard, il fera une sortie au niveau de l’Agence de presse sénégalaise pour clamer sa non appartenance à une chapelle politique. Une sorte de démenti à tous ses détracteurs, qui disaient en coulisses que Amar serait le soutien financier de Mbaye. On est donc loin du temps, où le même Amar applaudissait depuis la tribune de l’Assemblée nationale, la déclaration de son ami avec qui il a l’habitude de déjeuner chaque semaine.
La vérité ? C’est que l’histoire raconte que tous ses amis lui ont demandé de ne pas affronter le tenant actuel du pouvoir. « C’est comme s’il était investi d’un pouvoir messianique. D’ailleurs, Abdoul Mbaye soutient en privé qu’il a écarté ses amis de son programme politique ». Mais pour d’autres, il ne s’agit ni plus, ni moins d’une stratégie. « Quand vous avez des amis hommes d’affaires et que vous luttez avec le régime en place, ils ont intérêt à ne pas s’afficher. Cependant personne d’entre eux n’a fait quelque chose pour le dissuader et personne n’a jamais pris une position publique contraire aux déclarations de Abdoul Mbaye, donc qui ne dit rien, consent ».
L’ancien Premier ministre n’est donc pas si seul ? C’est ce que croit un bon nombre des tenants du pouvoir. «Ils sont à l’affût, ils attendent de voir réellement combien pèse leur ami pour surgir ou disparaître dans le bois, c’est une stratégie bien concertée ». Reste maintenant l’étrange Cheikh Tidiane Mbaye. Plusieurs notes des services de renseignements ont établi qu’avant de se lancer en politique, Abdoul Mbaye comptait beaucoup sur le soutien financier de son frère. Mais à l’arrivée, pas grand-chose.
L’implication en politique de Mbaye a bien gâché les affaires de l’ancien patron de Sonatel. Le pouvoir en place a exigé et obtenu sa tête au sein du Conseil d’administration de l’entreprise. Depuis, Tidiane, comme il l’appelle ses proches, désapprouve en famille cette option radicale de son grand frère. L’histoire raconte que lors de la marche avortée de l’opposition où Abdoul Mbaye a été évacué en taxi, ce jour là, le petit frère n’a pas eu de mots tendres envers son frère aîné.
Des propos rapportés par une certaine presse, du reste jamais démentis. En réalité, la plupart des proches de l’ex-Premier ministre, parlent d’un « homme têtu », qui «ne recule devant aucune de ses ambitions ». « Quand il vise un objectif, il ne s’arrête jamais ».
Dans tout cela, il y a comme une part de destin auquel il croît. Féru des cabris et des séances de divination, une histoire circule à son sujet dans les salons feutrés de Dakar. Le même marabout qui lui avait prédit un destin de premier ministre est revenu cette fois pour lui annoncer qu’il «sera président de la République un jour ». C’est la raison pour laquelle, même seul, il avance, quelque que soit l’issue.
Avec LE SOIR, le quotidien numérique