Qui est vraiment cet homme ?
Le dernier journaliste Sénégalais à l’avoir rencontré l’aura appris à ses dépens. L’interview de Sadio qu’il avait diffusée en octobre 2005 sur les ondes de Sud Fm et dans le Quotidien Sud avait valu au groupe Sud Com les foudres du pouvoir. Salif ne veut qu’aucune caméra ou dictaphone l’approche. On a rarement vu son image. Seules deux photos sont connues de lui. Les rares personnes qui lui ont parlé indiquent que c’est un homme au langage sec et direct. Quand vous êtes en face de lui, il prend note dans un agenda ou un carnet à sa portée. «Il ne supporte pas d’être interrompu ou contredit» indiquait le défunt journaliste Elimane Fall dans un de ses articles. Salif Sadio est né dans les années 50 à Kartiak à quelques encablures de Diouloulou dans le département de Bignona. Il a fréquenté l’école française et a quitté les bancs alors qu’il était en classe de seconde au Lycée Djiniabo de Ziguinchor. Salif Sadio est doté d’une bonne culture générale. Il s’intéresse à tout, écoute beaucoup les radios. Il ne rate pas les journaux qu’on lui apporte dans le maquis. Le Coran fait partie de ses livres de chevet, nous dit-on. Lors de ses conversations, il cite régulièrement des versets du livre saint.
«Dans son quartier général en pleine forêt et à la lisière de Baraka Mandioka, une dizaine de cases éparpillées, il ratait rarement un journal à la radio ou à la télé. Quand, il n’est pas en manœuvre avec ses hommes, il aime flotter dans un boubou, coiffé d’un bonnet de la même couleur», écrivait le journaliste de jeune Afrique. Sur ce même habit figure un petit miroir en forme de triangle. C’est que Salif Sadio est un homme mystérieux. Donné plusieurs fois pour mort, il renaît toujours de ses cendres. «On lui prête une force mystique sans commune mesure «Il serait invisible» dit ce Casamançais. Ses adversaires pensaient que la disparation d’Ansoumana Mané l’ancien tombeur de Nino Vierra en Guinée Bissau allait l’affaiblir. Pas tout à fait, Sadio est resté l’homme fort du maquis même s’il n’a plus la même force de frappe qu’avant. Cependant, il règle toujours ses comptes à la kalachnikov. Léopold Sagna en sait quelques choses. Lui qui appuyait les hommes de Coumba Yalla en début des années 2000 pour venir à bout de Sadio sera capturé et exécuté en compagnie de ses éléments.
Sadio, on le sait, refuse la paix. Son désir le plus ardent, c’est de «chasser le Sénégal de la Casamance» comme il le dit. La seule fois qu’on l’a vu à une table de négociations c’était en 1999 à Banjul. Son défunt parrain Mané Ansoumana Mané et fournisseur d’armes l’y avait contraint. Même son père qui est un militant actif du Pds n’arrive pas à l’obliger à faire la paix. Salif est tout simplement un homme dur.
Le plus radical du maquis casamançais, Salif Sadio serait prêt à rallier le processus de paix enclenché avant la mort du Prélat Diamacoune Senghor. Les semaines dernières, il aurait envoyé un de ses lieutenants à Ziguinchor pour effectivement confirmer cette intention.
Pourtant ce qui n’était pas évident, car abordant la question liée à l’unification du Mfdc, Salif Sadio avait répondu de façon catégorique qu’il était impossible à l’état actuel pour lui de se retrouver avec ses frères, ennemis de la coalition, incarnée par le camp de César Atoute Badiate et celui de Magne Diémé, basés respectivement à Kassolol (frontière bissau-guinéenne) et Mahmouda (frontière gambienne). « Je ne leur fais pas confiance », avait-il répondu, relevant que ce sont ses frères de la coalition qui sont à l’origine de la mort de son papa Insa Sadio, disparu récemment, indiquent nos interlocuteurs.
Sambou BIAGUI 24H Chrono
Le dernier journaliste Sénégalais à l’avoir rencontré l’aura appris à ses dépens. L’interview de Sadio qu’il avait diffusée en octobre 2005 sur les ondes de Sud Fm et dans le Quotidien Sud avait valu au groupe Sud Com les foudres du pouvoir. Salif ne veut qu’aucune caméra ou dictaphone l’approche. On a rarement vu son image. Seules deux photos sont connues de lui. Les rares personnes qui lui ont parlé indiquent que c’est un homme au langage sec et direct. Quand vous êtes en face de lui, il prend note dans un agenda ou un carnet à sa portée. «Il ne supporte pas d’être interrompu ou contredit» indiquait le défunt journaliste Elimane Fall dans un de ses articles. Salif Sadio est né dans les années 50 à Kartiak à quelques encablures de Diouloulou dans le département de Bignona. Il a fréquenté l’école française et a quitté les bancs alors qu’il était en classe de seconde au Lycée Djiniabo de Ziguinchor. Salif Sadio est doté d’une bonne culture générale. Il s’intéresse à tout, écoute beaucoup les radios. Il ne rate pas les journaux qu’on lui apporte dans le maquis. Le Coran fait partie de ses livres de chevet, nous dit-on. Lors de ses conversations, il cite régulièrement des versets du livre saint.
«Dans son quartier général en pleine forêt et à la lisière de Baraka Mandioka, une dizaine de cases éparpillées, il ratait rarement un journal à la radio ou à la télé. Quand, il n’est pas en manœuvre avec ses hommes, il aime flotter dans un boubou, coiffé d’un bonnet de la même couleur», écrivait le journaliste de jeune Afrique. Sur ce même habit figure un petit miroir en forme de triangle. C’est que Salif Sadio est un homme mystérieux. Donné plusieurs fois pour mort, il renaît toujours de ses cendres. «On lui prête une force mystique sans commune mesure «Il serait invisible» dit ce Casamançais. Ses adversaires pensaient que la disparation d’Ansoumana Mané l’ancien tombeur de Nino Vierra en Guinée Bissau allait l’affaiblir. Pas tout à fait, Sadio est resté l’homme fort du maquis même s’il n’a plus la même force de frappe qu’avant. Cependant, il règle toujours ses comptes à la kalachnikov. Léopold Sagna en sait quelques choses. Lui qui appuyait les hommes de Coumba Yalla en début des années 2000 pour venir à bout de Sadio sera capturé et exécuté en compagnie de ses éléments.
Sadio, on le sait, refuse la paix. Son désir le plus ardent, c’est de «chasser le Sénégal de la Casamance» comme il le dit. La seule fois qu’on l’a vu à une table de négociations c’était en 1999 à Banjul. Son défunt parrain Mané Ansoumana Mané et fournisseur d’armes l’y avait contraint. Même son père qui est un militant actif du Pds n’arrive pas à l’obliger à faire la paix. Salif est tout simplement un homme dur.
Le plus radical du maquis casamançais, Salif Sadio serait prêt à rallier le processus de paix enclenché avant la mort du Prélat Diamacoune Senghor. Les semaines dernières, il aurait envoyé un de ses lieutenants à Ziguinchor pour effectivement confirmer cette intention.
Pourtant ce qui n’était pas évident, car abordant la question liée à l’unification du Mfdc, Salif Sadio avait répondu de façon catégorique qu’il était impossible à l’état actuel pour lui de se retrouver avec ses frères, ennemis de la coalition, incarnée par le camp de César Atoute Badiate et celui de Magne Diémé, basés respectivement à Kassolol (frontière bissau-guinéenne) et Mahmouda (frontière gambienne). « Je ne leur fais pas confiance », avait-il répondu, relevant que ce sont ses frères de la coalition qui sont à l’origine de la mort de son papa Insa Sadio, disparu récemment, indiquent nos interlocuteurs.
Sambou BIAGUI 24H Chrono