Le ‘’métier de la main tendue’’ est un problème endémique de la société sénégalaise. En effet, difficile de passer aux carrefours et grands artères de Dakar sans repérer un groupe de gens qui sont à la merci des aumônes.
"C'est la souffrance et la misère qui m'ont fait quitter mon pays"
Il est 11 heures au carrefour de la Cité des eaux ce mercredi 5 décembre 2018. Ici un groupe de personnes, la plupart des étrangers bravent les rayons du soleil. Des femmes assises sous leur parasol lorgnent les passants d’un regard morne. Assitan Traoré, assise au milieu de deux autres femmes toutes maliennes, raconte sa situation : « je suis au Sénégal depuis deux ans, je ne viens pas m’asseoir ici par plaisir. C’est la souffrance et la misère qui m’ont fait quitter mon pays ». Elle poursuit : « on est souvent victime de critiques pour ce que l’on fait, mais bon il nous faut tout de même vivre » se défend-elle.
Sa compatriote Tenin Coulibaly, tête couverte d’un foulard renchérit d’une voix triste: "c’est de plus en plus difficile de vivre dans cette situation, je vis avec mon mari qui souffre de cécité (maladie de vue) et quatre enfants et il arrive que je rentre à la maison bredouille".
A la grande mosquée de Dieuppeul, ils (les adeptes de la main tendue:ndlr) occupent les quatre côtés du bâtiment. Cheikh Tidiane Ly, un non-voyant, âgé d’une soixantaine d'années affirme qu’il fait le voyage depuis 1982, entre le Sénégal et la Guinée Conakry d’où il est originaire. Il mendie pour faire vivre sa famille d’une femme et trois enfants. « Chaque six mois, je repars en Guinée avec ce je gagne ». Je préfère, poursuit-il « venir au Sénégal, car ici les gens sont plus serviables. »
Sur ces entrefaites, un véhicule 4x4 se gare et un nuée de mendiants se rue vers la voiture. Et Cheikh Tidiane de s’apitoyer sur son sort, « tu vois quand une voiture se gare tout le monde se déplace sauf moi, je ne gagne rien ».
‘’ Je suis obligé de ramener 500 FCfa à mon maître comme recette journalière’’
Sidi Bamba, un jeune talibé qui se faufile entre les véhicules, raconte son deal avec son maître. « Je suis obligé de ramener chaque jour 500 FCfa pour mon maître sinon je subirai son courroux. C’est le prix à payer de notre apprentissage », poursuit-il
Un autre jeune homme qui a préféré garder l’anonymat, dit, lui, accompagner son père qui est dans fauteuil roulant.
Les "pour" et les "contre" la mendicité
A Dakar, les avis sont partagés sur la question. Omar Diop d’un ton sec estime : « il ne faut pas encourager cette pratique. Les gens aiment trop la facilité, ce qui doit s’arrêter »
Et pour Ibrahima Seck, « personne ne mendie par plaisir, depuis que le monde est monde, cette pratique existe. Nous devons venir au secours de ceux dans le besoin » plaide-t-il.
Quelle est la politique de l’Etat sénégélais sur la question ?
Les autorités sénégalaises ne sont pas levées contre la mendicité en général, mais plutôt contre celle des enfants qui parcourent les rues de Dakar. Le président de la République avait donné des instructions en 2016, pour que les talibés (enfants de la rue) soient retirés des rues. Mais jusqu'à présent, rien n'a été fait dans ce sens. Le ministre de la Protection de l'Enfance, Madame Ndaye Ramatoulaye Guèye Diop, a encore annoncé en 2018, une deuxième phase de l'opération "Retrait des enfants de la rue", mais aucun acte concret n'a encore suivi sa déclaration.
*
Pressafrik
"C'est la souffrance et la misère qui m'ont fait quitter mon pays"
Il est 11 heures au carrefour de la Cité des eaux ce mercredi 5 décembre 2018. Ici un groupe de personnes, la plupart des étrangers bravent les rayons du soleil. Des femmes assises sous leur parasol lorgnent les passants d’un regard morne. Assitan Traoré, assise au milieu de deux autres femmes toutes maliennes, raconte sa situation : « je suis au Sénégal depuis deux ans, je ne viens pas m’asseoir ici par plaisir. C’est la souffrance et la misère qui m’ont fait quitter mon pays ». Elle poursuit : « on est souvent victime de critiques pour ce que l’on fait, mais bon il nous faut tout de même vivre » se défend-elle.
Sa compatriote Tenin Coulibaly, tête couverte d’un foulard renchérit d’une voix triste: "c’est de plus en plus difficile de vivre dans cette situation, je vis avec mon mari qui souffre de cécité (maladie de vue) et quatre enfants et il arrive que je rentre à la maison bredouille".
A la grande mosquée de Dieuppeul, ils (les adeptes de la main tendue:ndlr) occupent les quatre côtés du bâtiment. Cheikh Tidiane Ly, un non-voyant, âgé d’une soixantaine d'années affirme qu’il fait le voyage depuis 1982, entre le Sénégal et la Guinée Conakry d’où il est originaire. Il mendie pour faire vivre sa famille d’une femme et trois enfants. « Chaque six mois, je repars en Guinée avec ce je gagne ». Je préfère, poursuit-il « venir au Sénégal, car ici les gens sont plus serviables. »
Sur ces entrefaites, un véhicule 4x4 se gare et un nuée de mendiants se rue vers la voiture. Et Cheikh Tidiane de s’apitoyer sur son sort, « tu vois quand une voiture se gare tout le monde se déplace sauf moi, je ne gagne rien ».
‘’ Je suis obligé de ramener 500 FCfa à mon maître comme recette journalière’’
Sidi Bamba, un jeune talibé qui se faufile entre les véhicules, raconte son deal avec son maître. « Je suis obligé de ramener chaque jour 500 FCfa pour mon maître sinon je subirai son courroux. C’est le prix à payer de notre apprentissage », poursuit-il
Un autre jeune homme qui a préféré garder l’anonymat, dit, lui, accompagner son père qui est dans fauteuil roulant.
Les "pour" et les "contre" la mendicité
A Dakar, les avis sont partagés sur la question. Omar Diop d’un ton sec estime : « il ne faut pas encourager cette pratique. Les gens aiment trop la facilité, ce qui doit s’arrêter »
Et pour Ibrahima Seck, « personne ne mendie par plaisir, depuis que le monde est monde, cette pratique existe. Nous devons venir au secours de ceux dans le besoin » plaide-t-il.
Quelle est la politique de l’Etat sénégélais sur la question ?
Les autorités sénégalaises ne sont pas levées contre la mendicité en général, mais plutôt contre celle des enfants qui parcourent les rues de Dakar. Le président de la République avait donné des instructions en 2016, pour que les talibés (enfants de la rue) soient retirés des rues. Mais jusqu'à présent, rien n'a été fait dans ce sens. Le ministre de la Protection de l'Enfance, Madame Ndaye Ramatoulaye Guèye Diop, a encore annoncé en 2018, une deuxième phase de l'opération "Retrait des enfants de la rue", mais aucun acte concret n'a encore suivi sa déclaration.
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Pressafrik