Elle chiale comme une madeleine. Les traits tirés, le regard embué de larmes chaudes et le greffage défait, Binta Sy est comme tirée de griffes assassines. La jeune femme, épouse de l’international sénégalais de l’Aj Auxerre (L1 française), s’est réfugiée en cette matinée du vendredi 17 juillet dans la maison qui fait face à la demeure de sa belle famille à Ouest Foire (Dakar). Le souffle coupé et entouré de ses voisines venues à son secours. Effarée, une voisine, témoin des faits, raconte à Weekend qui avait ce jour-là rendez-vous avec Binta pour un entretien, le martyr que la pauvre vient à peine de subir. « Les oncles de son mari l’ont bastonnée, traînée et sortie de la maison ce matin, narre-t-elle. Ils l’ont trouvée devant la télé et lui ont fait savoir qu’elle n’avait plus le droit de l’allumer. » Sans se laisser démonter par de telles menaces, Binta, atteinte dans son orgueil, tente de riposter, mais mal lui en prit. La voisine ulcérée raconte que l’épouse d’Issa n’a plus le droit de réclamer quoi que ce soit dans cette maison puisqu’on l’accuse d’avoir insulté la maman du joueur.
Au moment ou une de ses voisines qui l’a hébergée l’harangue (« calme toi, ce n’est plus le moment de pleurer, mais de contre-attaquer »), Binta Sy, maman de trois petits garçons, se reprend dans un sursaut d’orgueil, histoire de faire face au déshonneur que lui font subir son mari de footballeur et sa belle-famille. En vacances depuis quatre mois au Sénégal, elle vit un enfer continu. Depuis ce jour où Issa Bâ a pris son passeport pour essayer d’emmener en France sa maîtresse, un mannequin du nom de Marie Thérèse A.R dite Fleur, le ménage de Binta Sy bat de l’aile. Vogue de galère en galère. Une voisine de Binta Sy a compté, dépitée, les coups…Bâ : « aujourd’hui (Vendredi, Ndlr), les oncles et la sœur du mari de Binta l’ont presque défigurée et l’ont expulsée de la maison, ils l’ont trouvée devant la télé, et lui ont fait savoir quelle n’avait pas le droit de l’allumer. (…) Mercredi (15 juillet), son mari est venu ici (à leur domicile conjugal à Nord-Foire, Ndlr), il a pris les enfants pour partir avec eux. Elle ne sait pas ou ils (les enfants, Ndlr) se trouvent. Son époux a changé de numéro. » Aux dernières nouvelles, Issa a fini par ramener les enfants à la maison le mardi 21 juillet.
Escapade à Saly
Meurtrie et décontenancée, Binta ressasse encore les conditions dans lesquelles elle a découvert le pot aux roses entre son mari et Fleur. Une de ses amies tente de narrer l’origine de la retentissante brouille du couple : « un beau matin, c’est un ami de son mari qui l’a appelée un jour pour lui dire que ce dernier était au Sénégal depuis trois jours. Binta n’était même pas au courant parce que le numéro de portable de France de son époux répondait toujours. Mais, il était à Mbour avec Fleur. Binta a appelé un des amis de son époux et lui dit qu’on lui a rapporté qu’Issa était au Sénégal. Son ami l’a appelé et l’a eu au téléphone. Issa s’est dépêché ensuite d’appeler Binta au téléphone pour lui faire des remontrances, en lui demandant pourquoi elle appelle les gens…quelques jours après, il débarque à la maison et dit à Binta qu’il doit aller à Mbour récupérer des bagages. En fait, il y séjournait avec la fille (Fleur), et sa femme n’en savait rien. Il lui a fait croire qu’il allait prendre des bagages, mais Binta a insisté pour l’accompagner. Il a refusé, mais elle a insisté. Devant son insistance, il a fini par céder. Quand ils sont arrivés à Saly, Binta a failli tomber des nues : Fleur était là. Plus tard, elle fouillera le sac de la fille et y trouve ses documents de voyage que Issa lui avait réclamés. »
Ce vendredi de calvaire, jour du rendez-vous avec Weekend « impossible à honorer, vu les circonstances », Binta Sy n’arrête pas de pleurer de tout son être. Les sanglots se succèdent comme autant de coups durs qu’elle a dû encaisser ces dernières heures. Réfugiée dans la maison de ses voisines du quartier, Binta Sy n’a pas voulu conter ses déboires, histoire de ne pas enfoncer le papa de ses enfants. Et pourtant, Issa lui en aurait fait voir de toutes les couleurs ces derniers mois. L’humiliation suprême aura été sans doute, cette tentative de faire voyager sa maîtresse Fleur avec les papiers de sa femme. « Issa est venu un jour réclamer mes documents de voyage ainsi que ceux de mes enfants en m’indiquant que c’était pour les besoins d’un renouvellement de passeports », révélait Binta Sy dans les colonnes du journal Populaire du 6 juillet dernier. Un proche : « Binta est en fait venue en vacances avec ses enfants, bien avant son mari, car cela faisait presque trois ans qu’elle n’était pas revenue au Sénégal. En plus, leur petit dernier n’avait pas encore vu ses grands-parents. Elle voulait aussi que son mari se repose et se concentrer sur le football. Il était d’accord. En ce moment, il avait déjà échafaudé ses plans. Quelques semaines plus tard, il envoie des gens à la maison pour récupérer les documents de voyage de Binta et de ses enfants pour, prétendait-il, leur trouver de nouveau passeports biométriques. Mais c’était plutôt dans le but de convoyer sa maîtresse en France avec les papiers de sa femme. »
Binta apprendra plus tard que sa rivale avait été épinglée par la police française et rapatriée sur Dakar. Mais ce qui devait constituer la fin de l’histoire sonne comme le début des misères de madame Bâ. Dont le point d’orgue a été le passage à tabac que lui a infligé sa belle-famille et son expulsion de la maison conjugale qu’elle occupait à Ouest-Foire. Encore sonnée, Binta Sy sue à grosses gouttes, peine à se calmer et à retenir ses larmes. Elle sanglote, hoquette et essaye de relever la tête, après la terrible gifle qu’elle vient de prendre de la part de la famille de son mari. Mais elle semble déboussolée. Devant l’enregistreur de Weekend, elle bout d’envie de se lâcher et de déverser sa bile sur son mari et sa maîtresse. Mais elle se ressaisit, sans doute guidé par un amour dont les cendres restent encore chaudes.
Deux fois, elle aurait pu l’envoyer en prison
L’histoire d’amour entre Issa Bâ et Binta Sy commence comme une histoire foot. Dans le quartier Yarakh où ils grandissent, Binta et Issa tombent amoureux, frappés par la foudre des Navétanes. De galère en galère, les deux tourtereaux relèvent les défis ensemble, renversent les montagnes et s’ouvrent une les portes qui mènent vers un ménage confortable. Les Navétanes d’abord, l’Asc Police ensuite, avant le bonheur d’un premier contrat professionnel pour Issa à Laval. Le mariage en 2001 renforce l’histoire d’amour, même si ce n’est pas du goût de tout le monde. « Beaucoup de gens dans l’entourage de Issa étaient contre son mariage avec Binta », confie un proche de la femme.
En France, quelques années plus tard, Binta découvre, ébahie, un autre visage de son mari. Issa commence à la priver de sorties et d’activités. Pour tout ami, Binta n’a que la télévision. « Elle est obligée de rester toute la journée cloîtrée chez elle. Vous vous rendez compte ? Elle a fait plus de sept ans en France, mais n’arrive à aligner une phrase correcte en français », révèle un ami de Binta qui a préféré garder l’anonymat. Binta n’e reconnaît plus son amoureux de Yarakh, celui qui lui promettait tout le bonheur du monde. Il commence, selon certains témoignages, à la battre à la moindre occasion. « Deux fois, elle s’est retrouvée à la police en France avec des traces visibles de coups, et c’est parce qu’elle l’aime qu’elle n’a pas voulu porter plainte contre lui, renseigne un proche. Pourtant la police n’attendait qu’un mot de sa part pour arrêter Issa. » Binta souffre, mais ne laisse rien paraître. Une de ses amies estime que son fils aîné M. âgé d’a peine six ans a des résultats scolaires en baisse à cause des bastonnades et des engueulades infinies de ses parents. Pourtant, Binta pardonne tout à son mari, même quand elle découvre, par hasard dans la malle arrière de son véhicule, des habits qu’il a achetés pour sa maîtresse ou quand elle tombe sur cette dernière en décrochant le téléphone portable de son mari. « La fille appelait souvent son mari au téléphone. C’est Binta qui décrochait son téléphone jusqu’à ce qu’il lui interdise de le faire. Elle lui a dit qu’il devait forcément avoir quelque chose à cacher. Puis un jour, elle a vu le numéro de Fleur et l’a appelée. Elle lui a demandé qui elle était et elle lui a retourné la question. Elle lui a demandé ensuite qu’elle était sa relation avec Issa. Issa avait caché à Fleur qu’il était marié. Elle l’a su à la Can 2006, quand O.D (un journaliste sportif à la Rts1) a dit à la télé qu’Issa avait un garçon… »
Issa change de jour en jour. A Dakar, il préfère désormais prendre un appartement à Yoff au lieu de loger dans sa maison avec sa famille quand il vient en vacances. Il fait la tournée des boites de nuit avec ses nouveaux amis, au volant de Hummer ou de son 4x4 Bmw. Une amie du couple : « Pourtant sa femme l’a beaucoup aidé quand il galérait au Sénégal. Mais beaucoup de gens changent dès qu’ils commencent à avoir de l’argent et Issa fait partie de cette catégorie. Il a aussi de nouvelles fréquentations, de nouveaux amis qui ne cherchent qu’à lui piquer son argent. Vraiment je ne le reconnais plus et je pense qu’il a pris la grosse tête. Finalement, il ne cachait plus à son épouse qu’il avait une copine. » Mais Binta, cœur tenace, a toujours tout encaissé. Sans piper mot.
Mais quand il a osé se servir de ses papiers pour sa maîtresse, elle a décidé de réagir en portant plainte eux fois. Mal lui en prit… son mari l’aurait même répudiée devant témoins (son oncle notamment) avant de la nier, lorsqu’il a été convoqué à la gendarmerie de la Foire.
Aujourd’hui, Bina, 27 ans, a tout perdu. Son mari, ses papiers (sa carte de séjour risque d’expirer) et surtout sa dignité de femme humiliée. « Elle vit mal le comportement de son mari, témoigne une voisine, d’autant plus qu’elle lui a demandé de prendre Fleur comme deuxième épouse s’il voulait. Même le grand frère de Binta s’était porté volontaire pour demander la main de Fleur, mais son mari a refusé. »
Orpheline de père et mère, Binta essaie avec l’aide de ses frères de trouver un moyen d’éviter à l’avenir les assauts de son époux et de sa famille. Pour elle, il n’est plus question de sauver les meubles d’un mariage en ruines…
Auteurs : Mor Talla Gaye, Elimane Kane et Ndiassé Sambe.
Source : Weekend Magazine de la semaine du 24 au 30 juillet 2009
Photos : Weekend Magazine
Au moment ou une de ses voisines qui l’a hébergée l’harangue (« calme toi, ce n’est plus le moment de pleurer, mais de contre-attaquer »), Binta Sy, maman de trois petits garçons, se reprend dans un sursaut d’orgueil, histoire de faire face au déshonneur que lui font subir son mari de footballeur et sa belle-famille. En vacances depuis quatre mois au Sénégal, elle vit un enfer continu. Depuis ce jour où Issa Bâ a pris son passeport pour essayer d’emmener en France sa maîtresse, un mannequin du nom de Marie Thérèse A.R dite Fleur, le ménage de Binta Sy bat de l’aile. Vogue de galère en galère. Une voisine de Binta Sy a compté, dépitée, les coups…Bâ : « aujourd’hui (Vendredi, Ndlr), les oncles et la sœur du mari de Binta l’ont presque défigurée et l’ont expulsée de la maison, ils l’ont trouvée devant la télé, et lui ont fait savoir quelle n’avait pas le droit de l’allumer. (…) Mercredi (15 juillet), son mari est venu ici (à leur domicile conjugal à Nord-Foire, Ndlr), il a pris les enfants pour partir avec eux. Elle ne sait pas ou ils (les enfants, Ndlr) se trouvent. Son époux a changé de numéro. » Aux dernières nouvelles, Issa a fini par ramener les enfants à la maison le mardi 21 juillet.
Escapade à Saly
Meurtrie et décontenancée, Binta ressasse encore les conditions dans lesquelles elle a découvert le pot aux roses entre son mari et Fleur. Une de ses amies tente de narrer l’origine de la retentissante brouille du couple : « un beau matin, c’est un ami de son mari qui l’a appelée un jour pour lui dire que ce dernier était au Sénégal depuis trois jours. Binta n’était même pas au courant parce que le numéro de portable de France de son époux répondait toujours. Mais, il était à Mbour avec Fleur. Binta a appelé un des amis de son époux et lui dit qu’on lui a rapporté qu’Issa était au Sénégal. Son ami l’a appelé et l’a eu au téléphone. Issa s’est dépêché ensuite d’appeler Binta au téléphone pour lui faire des remontrances, en lui demandant pourquoi elle appelle les gens…quelques jours après, il débarque à la maison et dit à Binta qu’il doit aller à Mbour récupérer des bagages. En fait, il y séjournait avec la fille (Fleur), et sa femme n’en savait rien. Il lui a fait croire qu’il allait prendre des bagages, mais Binta a insisté pour l’accompagner. Il a refusé, mais elle a insisté. Devant son insistance, il a fini par céder. Quand ils sont arrivés à Saly, Binta a failli tomber des nues : Fleur était là. Plus tard, elle fouillera le sac de la fille et y trouve ses documents de voyage que Issa lui avait réclamés. »
Ce vendredi de calvaire, jour du rendez-vous avec Weekend « impossible à honorer, vu les circonstances », Binta Sy n’arrête pas de pleurer de tout son être. Les sanglots se succèdent comme autant de coups durs qu’elle a dû encaisser ces dernières heures. Réfugiée dans la maison de ses voisines du quartier, Binta Sy n’a pas voulu conter ses déboires, histoire de ne pas enfoncer le papa de ses enfants. Et pourtant, Issa lui en aurait fait voir de toutes les couleurs ces derniers mois. L’humiliation suprême aura été sans doute, cette tentative de faire voyager sa maîtresse Fleur avec les papiers de sa femme. « Issa est venu un jour réclamer mes documents de voyage ainsi que ceux de mes enfants en m’indiquant que c’était pour les besoins d’un renouvellement de passeports », révélait Binta Sy dans les colonnes du journal Populaire du 6 juillet dernier. Un proche : « Binta est en fait venue en vacances avec ses enfants, bien avant son mari, car cela faisait presque trois ans qu’elle n’était pas revenue au Sénégal. En plus, leur petit dernier n’avait pas encore vu ses grands-parents. Elle voulait aussi que son mari se repose et se concentrer sur le football. Il était d’accord. En ce moment, il avait déjà échafaudé ses plans. Quelques semaines plus tard, il envoie des gens à la maison pour récupérer les documents de voyage de Binta et de ses enfants pour, prétendait-il, leur trouver de nouveau passeports biométriques. Mais c’était plutôt dans le but de convoyer sa maîtresse en France avec les papiers de sa femme. »
Binta apprendra plus tard que sa rivale avait été épinglée par la police française et rapatriée sur Dakar. Mais ce qui devait constituer la fin de l’histoire sonne comme le début des misères de madame Bâ. Dont le point d’orgue a été le passage à tabac que lui a infligé sa belle-famille et son expulsion de la maison conjugale qu’elle occupait à Ouest-Foire. Encore sonnée, Binta Sy sue à grosses gouttes, peine à se calmer et à retenir ses larmes. Elle sanglote, hoquette et essaye de relever la tête, après la terrible gifle qu’elle vient de prendre de la part de la famille de son mari. Mais elle semble déboussolée. Devant l’enregistreur de Weekend, elle bout d’envie de se lâcher et de déverser sa bile sur son mari et sa maîtresse. Mais elle se ressaisit, sans doute guidé par un amour dont les cendres restent encore chaudes.
Deux fois, elle aurait pu l’envoyer en prison
L’histoire d’amour entre Issa Bâ et Binta Sy commence comme une histoire foot. Dans le quartier Yarakh où ils grandissent, Binta et Issa tombent amoureux, frappés par la foudre des Navétanes. De galère en galère, les deux tourtereaux relèvent les défis ensemble, renversent les montagnes et s’ouvrent une les portes qui mènent vers un ménage confortable. Les Navétanes d’abord, l’Asc Police ensuite, avant le bonheur d’un premier contrat professionnel pour Issa à Laval. Le mariage en 2001 renforce l’histoire d’amour, même si ce n’est pas du goût de tout le monde. « Beaucoup de gens dans l’entourage de Issa étaient contre son mariage avec Binta », confie un proche de la femme.
En France, quelques années plus tard, Binta découvre, ébahie, un autre visage de son mari. Issa commence à la priver de sorties et d’activités. Pour tout ami, Binta n’a que la télévision. « Elle est obligée de rester toute la journée cloîtrée chez elle. Vous vous rendez compte ? Elle a fait plus de sept ans en France, mais n’arrive à aligner une phrase correcte en français », révèle un ami de Binta qui a préféré garder l’anonymat. Binta n’e reconnaît plus son amoureux de Yarakh, celui qui lui promettait tout le bonheur du monde. Il commence, selon certains témoignages, à la battre à la moindre occasion. « Deux fois, elle s’est retrouvée à la police en France avec des traces visibles de coups, et c’est parce qu’elle l’aime qu’elle n’a pas voulu porter plainte contre lui, renseigne un proche. Pourtant la police n’attendait qu’un mot de sa part pour arrêter Issa. » Binta souffre, mais ne laisse rien paraître. Une de ses amies estime que son fils aîné M. âgé d’a peine six ans a des résultats scolaires en baisse à cause des bastonnades et des engueulades infinies de ses parents. Pourtant, Binta pardonne tout à son mari, même quand elle découvre, par hasard dans la malle arrière de son véhicule, des habits qu’il a achetés pour sa maîtresse ou quand elle tombe sur cette dernière en décrochant le téléphone portable de son mari. « La fille appelait souvent son mari au téléphone. C’est Binta qui décrochait son téléphone jusqu’à ce qu’il lui interdise de le faire. Elle lui a dit qu’il devait forcément avoir quelque chose à cacher. Puis un jour, elle a vu le numéro de Fleur et l’a appelée. Elle lui a demandé qui elle était et elle lui a retourné la question. Elle lui a demandé ensuite qu’elle était sa relation avec Issa. Issa avait caché à Fleur qu’il était marié. Elle l’a su à la Can 2006, quand O.D (un journaliste sportif à la Rts1) a dit à la télé qu’Issa avait un garçon… »
Issa change de jour en jour. A Dakar, il préfère désormais prendre un appartement à Yoff au lieu de loger dans sa maison avec sa famille quand il vient en vacances. Il fait la tournée des boites de nuit avec ses nouveaux amis, au volant de Hummer ou de son 4x4 Bmw. Une amie du couple : « Pourtant sa femme l’a beaucoup aidé quand il galérait au Sénégal. Mais beaucoup de gens changent dès qu’ils commencent à avoir de l’argent et Issa fait partie de cette catégorie. Il a aussi de nouvelles fréquentations, de nouveaux amis qui ne cherchent qu’à lui piquer son argent. Vraiment je ne le reconnais plus et je pense qu’il a pris la grosse tête. Finalement, il ne cachait plus à son épouse qu’il avait une copine. » Mais Binta, cœur tenace, a toujours tout encaissé. Sans piper mot.
Mais quand il a osé se servir de ses papiers pour sa maîtresse, elle a décidé de réagir en portant plainte eux fois. Mal lui en prit… son mari l’aurait même répudiée devant témoins (son oncle notamment) avant de la nier, lorsqu’il a été convoqué à la gendarmerie de la Foire.
Aujourd’hui, Bina, 27 ans, a tout perdu. Son mari, ses papiers (sa carte de séjour risque d’expirer) et surtout sa dignité de femme humiliée. « Elle vit mal le comportement de son mari, témoigne une voisine, d’autant plus qu’elle lui a demandé de prendre Fleur comme deuxième épouse s’il voulait. Même le grand frère de Binta s’était porté volontaire pour demander la main de Fleur, mais son mari a refusé. »
Orpheline de père et mère, Binta essaie avec l’aide de ses frères de trouver un moyen d’éviter à l’avenir les assauts de son époux et de sa famille. Pour elle, il n’est plus question de sauver les meubles d’un mariage en ruines…
Auteurs : Mor Talla Gaye, Elimane Kane et Ndiassé Sambe.
Source : Weekend Magazine de la semaine du 24 au 30 juillet 2009
Photos : Weekend Magazine