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Vendredi 12 Février 2010

[Exclusif Document] Bakar Ndiaye annonce une fraude massive en 2012


Bakar Ndiaye, l’ex-expert informaticien de la Cap21, vient de boucler son livre : «Election : Le choix du peuple. Halte à la fraude» qui va paraître dans les semaines à venir. Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, il met à nu le système mis en place par le régime pour une fraude massive en 2012 et défie les experts de la Daf, de la Cena et de l’Ast de prouver le contraire.



Le président Abdoulaye Wade, plage de Popenguine 2008 par Erick Christian
Le président Abdoulaye Wade, plage de Popenguine 2008 par Erick Christian


Bakar Ndiaye a encore claqué la langue. Ex-expert informaticien de la Cap21, il avait, dans un passé récent, montré avec des chiffres à l’appui que les élections de 2007 ont été entachées de fraude dans certaines localités. Il revient, cette fois-ci, à travers un livre qui va paraître bientôt, sur le système mis en place, qui risque de faire de «la Présidentielle de 2012, un 2007 Bis» avec une fraude à grande échelle. Déjà dans une lettre ouverte qu’il a adressée au chef de l’Etat, il tire la sonnette d’alarme et interpelle tous les acteurs de la scène politique sur cet état de fait.

À l’en croire, «il y a bien eu une fraude massive lors de la Présidentielle de 2007 et qui risque de se renouveler en 2012». Et de s’adresser à Me Abdoulaye Wade en ces termes : «M. le président de la République, il y a bien eu fraude massive lors de la Présidentielle de 2007. Fraude que vos soi-disant fidèles ont, j’en suis certain, défini la stratégie sans votre implication, car je demeure convaincu que si leur ineptie vous avait été présentée, vous allez tous les démettre de leurs fonctions.» Dans cette «fraude historique, ajoute-t-il, en dehors des personnes physiques qui en sont les maîtres d’œuvre, la responsabilité de certaines institutions de la République est pleinement engagée dans ces actes qui ne vous honorent pas et n’honorent pas notre pays». Mieux, explique M. Ndiaye : «Dans cette stratégie de fraude qu’on voudrait renouveler pour la Présidentielle de 2012, le Conseil Constitutionnel, le ministère de l’Intérieur, la Cena et la Commission nationale de recensement des votes sont tous, chacun en ce qui le concerne, responsables de ces manquements dont vous, Monsieur le Président de la République, n’avez pas du tout besoin pour ternir votre image de marque.» Avant de préciser qu’il joint à cette lettre «quelques preuves irréfutables» et s’attend à une éventuelle convocation par la Dic (la Division des investigations criminelles).

Défi aux experts de la Daf, de la Cena et de l’Ast

Il lance un défi aux experts de la Daf, de la Cena et de la mouvance présidentielle. A l’en croire : «Aujourd’hui, un mutisme de plus de la Daf (Direction de l’automatisation des fichiers), victime de son incapacité de déboguer sa procédure qui ne cesse de l’enfoncer dans les abysses d’un échec historique, serait l’aveu de sa carence qui pourrait l’empêcher de répondre techniquement au défi que je lui adresse depuis 2004.» A cette invite pour la vérité, poursuit-il : «Je confonds toutes les sociétés partenaires lors de la refonte totale du fichier électoral, tous les experts de la mouvance présidentielle et de l’opposition. Aux premiers, je qualifierai leur silence comme une manifestation ostentatoire de votre volonté de vouloir confisquer la liberté de choisir de tout un peuple qui, au soir du 19 mars 2000, vous avait confié, en toute responsabilité, son destin.» Avant de marteler : «Je continuerai toujours à dénoncer l’ampleur de la fraude dans notre processus électoral et face à une opposition sous anesthésie, je lance un appel au peuple sénégalais afin qu’il agisse avec maturité pour mettre un terme définitif à cette parodie de transparence sous le couvert d’un «tout numérisé» qui ne fait qu’habiller une stratégie sevrée de toute pertinence et qui n’est approuvée que par les plénipotentiaires d’une certaine classe politique victime d’une cécité intellectuelle.»

«Iba Der savait depuis 2007 que le fichier n’était pas fiable»

Bakar Ndiaye n’a pas manqué, dans cette lettre, d’interpeller le coordonnateur de la Cap21, le professeur Iba Der Thiam. Selon M. Ndiaye : «Iba Der savait, depuis 2007, que le fichier électoral n’était pas fiable et il devait en informer M. le Président de la République.» Et de poursuivre qu’il est, aujourd’hui, dans l’obligation d’exiger que les rapports de l’audit du fichier électoral de 2007, dans lesquels il avait bien mentionné la non-fiabilité du fichier, soient portés à la connaissance de Wade par le professeur Iba Der Thiam, coordonnateur de la Cap21 qui en avait la charge de les lui transmettre. Aussitôt après réception et appréciation de votre part, rappelle M. Ndiaye, il se devait de lui apporter les preuves du «complot ourdi» par certains, dont le seul objectif était de pouvoir lui imposer leur volonté. Et face à son exigence qui, dit-il, «dérange, le professeur Iba Der Thiam, avec les automates de sa basse-cour», l’a exclu de la Cap21 en arguant avoir agi sous les directives du président. «Un audit financier et technique de la procédure de refonte totale du fichier électoral, dont le principal objectif fut l’intégration de la biométrie pour la fiabilisation de notre état civil, doit être commandité», réclame-t-il.

«Oter la tétine des lèvres de Karim»

Pour Bakar Ndiaye : «Le leader de la Génération du concret, comme tout autre Sénégalais, a le droit d’avoir des ambitions pour le Sénégal. Mais Me Abdoulaye Wade doit ôter la tétine des lèvres de Karim Wade, leader de la Génération du concret, pour en faire un vrai homme politique.» Mieux, dit-il, «vous auriez dû laisser votre fils faire de la Génération du concret un parti légalement constitué qui ira à la conquête de l’électorat pour se massifier avant de vous revenir pour une fusion avec le Pds en vue de former un grand parti modèle Ump. Ce qui, face aux autres responsables de votre formation, lui permettra de réclamer une légitimité incontestable. La création du Pdsl mène inéluctablement vers une implosion irréversible. Et, une fois de plus, vos stratèges, inertes comme l’hôte d’une tombe, vous obstruent la vision et vous laissent aller sans détour vers la perte du pouvoir ou vers la déstabilisation de notre pays».

«Une opposition incapable»

Bakar Ndiaye n’épargne personne dans ce livre. L’opposition réunie au sein de Benno Siggil Senegaal a reçu aussi des pierres dans son jardin. A l’en croire : «Une opposition, c’est avant tout une force d’alerte et d’équilibre, dont la pertinence dans l’action est une nécessité démocratique. Mais, hélas, comme l’atteste le déroulement des événements, l’impuissance de notre sentinelle à quatre pattes dans le débat plutôt technique que politique qui l’oppose au régime des transhumants privilégiés a fini de nous prouver son incapacité de se positionner sur la bonne trajectoire. Celle-là qui mène vers l’alternative qui nous avait poussés à lutter pour l’alternance.» L’opposition doit être à la hauteur qui sied à sa suffisance pour nous dispenser d’une période post-électorale trouble, si elle devait aller aux élections avec les fichiers qui ne sont et ne seront jamais fiables sans un audit réalisé par de vrais experts qui seraient capables de prouver techniquement la fraude qui a fini de mettre en évidence la débilité des soi-disant spécialistes qui en sont les auteurs.



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