Depuis quelque temps, vous avez disparu de la scène (Fada) C’est vrai qu’en ce moment, les gens se posent beaucoup de questions à propos de nous. C’est pourquoi je trouve qu’il est grand temps que l’on parle aux Sénégalais et à notre public. Depuis quelque temps, nous sommes en pleine préparation d’un produit qui va sortir en début 2009 et nous donnerons des concerts en décembre. Nous avons faim du public sénégalais, on a réappris et nous allons montrer nos nouvelles aptitudes.
Qu’avez- vous fait tout ce temps?
(Fada) Nous avons été au Bénin, au Togo, en Italie, en Espagne trois fois de suite, en Angleterre dans le cadre d’un projet qui se nomme African Express en compagnie d’artistes comme Baba Maal, Oumou Sangaré, Amadou et Miriam… Nous étions partis en tant que représentants de Daara J Family qui est une nouvelle formule que Ndongo D et moi avons lancée depuis 9 mois environ. Nous avons effectué des tournées en Mauritanie, mais jusqu’à présent les Sénégalais n’ont pas encore découvert Daara J Family et c’est justement pour ça que nous avons décidé de sortir très prochainement un album dans lequel vont participer des membres actifs de Daara J (Ndongo, Aladji Man et Fada), avec d’autres artistes musiciens. Toutefois, ce sera un tout autre style : du Rap sous forme de live. Nous voulons apporter une nouvelle touche, un nouveau visage du Rap qui prouvera qu’il est capable de s’exporter vers d’autres frontières et qu’aussi c’est une musique qui vit. Donc, là nous allons terminer l’album à Paris, à Londres et enfin aux Etats-Unis. Cet album va retracer les bases et les normes de la culture du Rap africain. Et pour le réaliser, nous nous sommes ressourcés chez des musiciens. Nous essayons de montrer au monde entier que l’Afrique est à la base de la civilisation. Et que, malgré sa bonne musique, l’Afrique reste toujours pauvre. Il est temps que les Africains puissent jouir de leurs musiques, que le monde leur paye à leur juste valeur. Les artistes africains n’ont aucun statut social qui leur garantissant une couverture médicale ou une indemnité lorsqu’ils seront retraités. Donc, nous sommes obligés de livrer bataille nous- mêmes.
Pourquoi Daara-J Family?
(Ndongo) Daara-J Family, c’est plus un concept qu’autre chose. À l’origine le Daara, c’est une école et une famille. Personne n’est sans savoir que pour bien apprendre, il faut baigner dans une ambiance de famille. Daara-J Family, c’est Ndongo D et Fada Freddy moi - même, par ailleurs membres fondateurs de Daara-J, et d’autres musiciens.
Et Aladji Man?
(Ndongo) Nous avons fait plus de 10 ans de carrière en groupe et je pense qu’il est l’heure que nous développions des projets différents de Daara-J en tant que tel. Je peux donner l’exemple de plusieurs groupes américains dont certains membres ont évolué en solo ou qui sont allés réaliser certains projets avec d’autres musiciens. Par rapport à cela, nous avons eu à faire un album qui sera bientôt disponible sur le marché. Là, nous sommes sur beaucoup de projets. Nous avons monté un label qui porte le nom de «Bois sacré», une marque musicale qui a eu à faire ses preuves avec les singles de Fata (music), de Gaston et Titi, Maxi Crazy… Nous composons donc la musique, la mélodie et les refrains parfois.
N’empêche qu’il se susurre qu’il y a un clash entre vous
(Ndongo) On le dit et on le redit : il n’y a jamais eu de clash entre les membres de Daara-J. Il y a quelque mois, nous avons eu écho de cela à travers la presse, mais c’est juste un manque d’informations sur le groupe. Nous sommes partis, Fada Freddy et moi, dans un nouveau concept qui est Daara-J Family. N’empêche, il faut que les gens sachent que le Daara-J d’origine reste toujours et cela est très important pour nous. Aujourd’hui, n’importe qui d’entre nous peut se permettre de réaliser un projet qui lui est propre. Je vous donne un exemple : Aladji Man a organisé un concert avec Morgan Héritage, en plus de faire partie de «Black Emotions» ; moi j’ai réalisé beaucoup de projets avec des rappeurs qui n’ont rien avoir avec Daara-J. Tout ceci n’entrave en rien notre travail. Le plus important est que nous nous cultivions de bonnes relations et que rien ni personne ne parviendra à nous désunir. Maintenant, les gens sont libres de raconter tout ce qu’ils veulent, mais cela ne changera rien. Le plus important c’est ce que moi, Fada ou Aladji, nous vous disons. Et l’avenir vous en dira plus, avec le nouveau produit qui va sortir.
(Fada) Il est également très important de souligner que le monde est en mutation et les artistes, par rapport à leurs expériences et leurs ambitions, mûrissent. Pour notre part, c’est l’heure de la récolte qui a sonné. Donc, nous avons besoin de nouvelles expériences, de fouler de nouveaux horizons qui nous sont encore inconnus, d’où Daara J Family. Je reviens encore pour rassurer tout le monde et dire que nous entretenons de très bonnes relations avec Aladji. On se fréquente toujours, on se parle au téléphone. Que ce soit clair une bonne fois pour toutes, il n’y a jamais eu de clash dans le groupe Daara J. Quoi qu’on dise, nous avons partagé 13 ans de notre vie. Toutefois, le domaine du travail reste autre chose. Et la plupart des gens ne comprennent pas qu’on ne peut mélanger l’amitié et le travail.
Quelle est cette attache qui lie Fada et Ndongo depuis l’enfance?
(Fada) Moi-même je ne saurai l’expliquer. Je sais tout juste que quand j’allais au lycée - à l’époque j’avais 13 ans - je rencontrais sur mon chemin un jeune homme qui avait à, peu près, le même âge que moi. On se saluait tout le temps. Il n’arrivait pas un jour sans que je ne le rencontre sur mon chemin. Même quand j’étais en retard. Un jour, trois ans après, nous avons été présentés par une tierce personne. Nous avions chacun un walkman à l’oreille, en train d’écouter de la musique Rap. Au même instant, nous nous sommes découvert plein de points en commun, dont la spiritualité qui a été pour beaucoup dans notre amitié. C’est quelque chose qui vient de Dieu, donc on ne peut que le laisser entre ses mains. Je suis lui et lui, il est moi. Chaque fois que je suis avec lui, je sens que je me rapproche de Dieu.
Quel est votre sentiment à vous Ndongo?
Il a tout dit. C’est du ressort de Dieu, notre destin est entre ses mains.
Quel regard jetez-vous sur la nouvelle génération de rappeurs ?
(Nongo) Les nouveaux rappeurs ont du pain sur la planche. Sur mille rappeurs au Sénégal, on ne peut compter que sur 25 pour représenter dignement le Sénégal à l’extérieur. Il y a vraiment du boulot à faire au niveau des conceptions musicales et même au niveau du code vestimentaire. Il y a un réel mimétisme des Occidentaux. Ils voient l’Américain porter quelque chose, ils copient sans savoir quel est le message que ce dernier essaye de véhiculer. Il ne faudrait pas copier aveuglément. Par rapport à cet état de fait, nous avons notre part de responsabilité et c’est justement à travers ce nouveau produit que nous comptons y remédier.
(Fada) J’ajouterai que c’est à cause de ce mimétisme que ces rappeurs là ont du mal à percer à l’extérieur. Parce que ce qu’ils ne savent pas, c’est que la mondialisation a créé des plateformes d’échanges. Chacun apporte sa marchandise pour l’échanger, mais si le Sénégalais apporte un produit qui se trouve déjà en Amérique, à coup sûr on lui dira qu’ils n’en ont pas besoin. Les jeunes doivent être conscients que seules leurs empreintes leur permettront de s’en sortir.
Votre situation matrimoniale?
(Fada) Je suis marié à une épouse et j’ai 4 enfants : un garçon et 3 filles.
Une deuxième femme ne vous tente pas?
Je suis un musulman, si Dieu en décide ainsi tant mieux. Mais pour le moment ma femme me satisfait, elle me suffit et me comble de bonheur.
Vie de famille et fans?
Tantôt c’est facile comme cela peut être le contraire. Dans la mesure où il y en a qui peuvent faire la part des choses et respecter notre vie privée, tandis que d’autres en font trop, à tel point que nos femmes et nos enfants sont lésés. Mais aussi contradictoire que cela puisse paraître, je suis prêt à faire d’énormes sacrifices pour continuer à faire plaisir à mes fans.
Et vous Ndongo?
Depuis 8 ans, je suis marié, j’ai 3 enfants : 2 garçons et une fille. C’est vraiment pas évident d’allier une vie de famille et d’artiste. Mais on essaie tant bien que mal. Et ce, grâce à une compréhension mutuelle et de la persévérance. Maintenant pour ce qui est de prendre une autre épouse, je ne sais pas de quoi demain est fait. Dans tous les cas je suis un musulman.
Votre dernier mot.
Nous présentons nos sincères excuses au monde entier qui vient de perdre une icône de la musique : Miriam Makéba. Elle a balisé la route et a laissé un patrimoine culturel assez riche.
Source: L'observateur
Qu’avez- vous fait tout ce temps?
(Fada) Nous avons été au Bénin, au Togo, en Italie, en Espagne trois fois de suite, en Angleterre dans le cadre d’un projet qui se nomme African Express en compagnie d’artistes comme Baba Maal, Oumou Sangaré, Amadou et Miriam… Nous étions partis en tant que représentants de Daara J Family qui est une nouvelle formule que Ndongo D et moi avons lancée depuis 9 mois environ. Nous avons effectué des tournées en Mauritanie, mais jusqu’à présent les Sénégalais n’ont pas encore découvert Daara J Family et c’est justement pour ça que nous avons décidé de sortir très prochainement un album dans lequel vont participer des membres actifs de Daara J (Ndongo, Aladji Man et Fada), avec d’autres artistes musiciens. Toutefois, ce sera un tout autre style : du Rap sous forme de live. Nous voulons apporter une nouvelle touche, un nouveau visage du Rap qui prouvera qu’il est capable de s’exporter vers d’autres frontières et qu’aussi c’est une musique qui vit. Donc, là nous allons terminer l’album à Paris, à Londres et enfin aux Etats-Unis. Cet album va retracer les bases et les normes de la culture du Rap africain. Et pour le réaliser, nous nous sommes ressourcés chez des musiciens. Nous essayons de montrer au monde entier que l’Afrique est à la base de la civilisation. Et que, malgré sa bonne musique, l’Afrique reste toujours pauvre. Il est temps que les Africains puissent jouir de leurs musiques, que le monde leur paye à leur juste valeur. Les artistes africains n’ont aucun statut social qui leur garantissant une couverture médicale ou une indemnité lorsqu’ils seront retraités. Donc, nous sommes obligés de livrer bataille nous- mêmes.
Pourquoi Daara-J Family?
(Ndongo) Daara-J Family, c’est plus un concept qu’autre chose. À l’origine le Daara, c’est une école et une famille. Personne n’est sans savoir que pour bien apprendre, il faut baigner dans une ambiance de famille. Daara-J Family, c’est Ndongo D et Fada Freddy moi - même, par ailleurs membres fondateurs de Daara-J, et d’autres musiciens.
Et Aladji Man?
(Ndongo) Nous avons fait plus de 10 ans de carrière en groupe et je pense qu’il est l’heure que nous développions des projets différents de Daara-J en tant que tel. Je peux donner l’exemple de plusieurs groupes américains dont certains membres ont évolué en solo ou qui sont allés réaliser certains projets avec d’autres musiciens. Par rapport à cela, nous avons eu à faire un album qui sera bientôt disponible sur le marché. Là, nous sommes sur beaucoup de projets. Nous avons monté un label qui porte le nom de «Bois sacré», une marque musicale qui a eu à faire ses preuves avec les singles de Fata (music), de Gaston et Titi, Maxi Crazy… Nous composons donc la musique, la mélodie et les refrains parfois.
N’empêche qu’il se susurre qu’il y a un clash entre vous
(Ndongo) On le dit et on le redit : il n’y a jamais eu de clash entre les membres de Daara-J. Il y a quelque mois, nous avons eu écho de cela à travers la presse, mais c’est juste un manque d’informations sur le groupe. Nous sommes partis, Fada Freddy et moi, dans un nouveau concept qui est Daara-J Family. N’empêche, il faut que les gens sachent que le Daara-J d’origine reste toujours et cela est très important pour nous. Aujourd’hui, n’importe qui d’entre nous peut se permettre de réaliser un projet qui lui est propre. Je vous donne un exemple : Aladji Man a organisé un concert avec Morgan Héritage, en plus de faire partie de «Black Emotions» ; moi j’ai réalisé beaucoup de projets avec des rappeurs qui n’ont rien avoir avec Daara-J. Tout ceci n’entrave en rien notre travail. Le plus important est que nous nous cultivions de bonnes relations et que rien ni personne ne parviendra à nous désunir. Maintenant, les gens sont libres de raconter tout ce qu’ils veulent, mais cela ne changera rien. Le plus important c’est ce que moi, Fada ou Aladji, nous vous disons. Et l’avenir vous en dira plus, avec le nouveau produit qui va sortir.
(Fada) Il est également très important de souligner que le monde est en mutation et les artistes, par rapport à leurs expériences et leurs ambitions, mûrissent. Pour notre part, c’est l’heure de la récolte qui a sonné. Donc, nous avons besoin de nouvelles expériences, de fouler de nouveaux horizons qui nous sont encore inconnus, d’où Daara J Family. Je reviens encore pour rassurer tout le monde et dire que nous entretenons de très bonnes relations avec Aladji. On se fréquente toujours, on se parle au téléphone. Que ce soit clair une bonne fois pour toutes, il n’y a jamais eu de clash dans le groupe Daara J. Quoi qu’on dise, nous avons partagé 13 ans de notre vie. Toutefois, le domaine du travail reste autre chose. Et la plupart des gens ne comprennent pas qu’on ne peut mélanger l’amitié et le travail.
Quelle est cette attache qui lie Fada et Ndongo depuis l’enfance?
(Fada) Moi-même je ne saurai l’expliquer. Je sais tout juste que quand j’allais au lycée - à l’époque j’avais 13 ans - je rencontrais sur mon chemin un jeune homme qui avait à, peu près, le même âge que moi. On se saluait tout le temps. Il n’arrivait pas un jour sans que je ne le rencontre sur mon chemin. Même quand j’étais en retard. Un jour, trois ans après, nous avons été présentés par une tierce personne. Nous avions chacun un walkman à l’oreille, en train d’écouter de la musique Rap. Au même instant, nous nous sommes découvert plein de points en commun, dont la spiritualité qui a été pour beaucoup dans notre amitié. C’est quelque chose qui vient de Dieu, donc on ne peut que le laisser entre ses mains. Je suis lui et lui, il est moi. Chaque fois que je suis avec lui, je sens que je me rapproche de Dieu.
Quel est votre sentiment à vous Ndongo?
Il a tout dit. C’est du ressort de Dieu, notre destin est entre ses mains.
Quel regard jetez-vous sur la nouvelle génération de rappeurs ?
(Nongo) Les nouveaux rappeurs ont du pain sur la planche. Sur mille rappeurs au Sénégal, on ne peut compter que sur 25 pour représenter dignement le Sénégal à l’extérieur. Il y a vraiment du boulot à faire au niveau des conceptions musicales et même au niveau du code vestimentaire. Il y a un réel mimétisme des Occidentaux. Ils voient l’Américain porter quelque chose, ils copient sans savoir quel est le message que ce dernier essaye de véhiculer. Il ne faudrait pas copier aveuglément. Par rapport à cet état de fait, nous avons notre part de responsabilité et c’est justement à travers ce nouveau produit que nous comptons y remédier.
(Fada) J’ajouterai que c’est à cause de ce mimétisme que ces rappeurs là ont du mal à percer à l’extérieur. Parce que ce qu’ils ne savent pas, c’est que la mondialisation a créé des plateformes d’échanges. Chacun apporte sa marchandise pour l’échanger, mais si le Sénégalais apporte un produit qui se trouve déjà en Amérique, à coup sûr on lui dira qu’ils n’en ont pas besoin. Les jeunes doivent être conscients que seules leurs empreintes leur permettront de s’en sortir.
Votre situation matrimoniale?
(Fada) Je suis marié à une épouse et j’ai 4 enfants : un garçon et 3 filles.
Une deuxième femme ne vous tente pas?
Je suis un musulman, si Dieu en décide ainsi tant mieux. Mais pour le moment ma femme me satisfait, elle me suffit et me comble de bonheur.
Vie de famille et fans?
Tantôt c’est facile comme cela peut être le contraire. Dans la mesure où il y en a qui peuvent faire la part des choses et respecter notre vie privée, tandis que d’autres en font trop, à tel point que nos femmes et nos enfants sont lésés. Mais aussi contradictoire que cela puisse paraître, je suis prêt à faire d’énormes sacrifices pour continuer à faire plaisir à mes fans.
Et vous Ndongo?
Depuis 8 ans, je suis marié, j’ai 3 enfants : 2 garçons et une fille. C’est vraiment pas évident d’allier une vie de famille et d’artiste. Mais on essaie tant bien que mal. Et ce, grâce à une compréhension mutuelle et de la persévérance. Maintenant pour ce qui est de prendre une autre épouse, je ne sais pas de quoi demain est fait. Dans tous les cas je suis un musulman.
Votre dernier mot.
Nous présentons nos sincères excuses au monde entier qui vient de perdre une icône de la musique : Miriam Makéba. Elle a balisé la route et a laissé un patrimoine culturel assez riche.
Source: L'observateur