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Faux et usage de faux, abus de confiance portant sur un milliard de francs Cfa, au préjudice de son ex époux : A. Diop condamnée à 6 mois de prison

L’enseignante A. Diop a été condamnée à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dakar, suite à une plainte déposée par son ex-époux, Makhtar Sakho. Ce dernier l’accusait de faux et usage de faux dans un document administratif, ainsi que d’abus de confiance, dans une affaire qui a défrayé la chronique. Le procureur avait pourtant requis une peine plus sévère de deux ans de prison ferme. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Mercredi 9 Avril 2025 à 10:37 | | 0 commentaire(s)|

Les faits, remontant à 15 ans, sont liés à une indemnisation de 500.000 dollars accordée par la justice américaine à Makhtar Sakho, après un accident médical survenu en 2010, accident qui l’avait plongé dans un coma profond. À l’époque, le couple vivait aux États-Unis, et Awa Diop, agissant en qualité d’épouse, avait pris l’initiative d’entamer une procédure judiciaire devant la Cour suprême de l’État de New York, pour demander réparation en faveur de son mari.

Cependant, l’affaire a pris une tournure inattendue sept ans après le rapatriement de Makhtar Sakho au Sénégal, en 2015. L’ex-mari a découvert qu’il avait en réalité été indemnisé à hauteur d’un milliard FCfa, un montant qu’il n’avait jamais vu.

Il a alors porté plainte contre Awa Diop, l’accusant de s’être approprié cette somme, en produisant un faux certificat de mariage, délivré par le centre d’état-civil de Léona Thiaroye, au lieu de celui de Thiès où leur mariage religieux avait eu lieu.

Awa Diop a toujours nié les accusations, soutenant qu’elle avait été indemnisée en tant qu’épouse et qu’elle avait contribué à la prise en charge de son mari pendant sa maladie.

« J’ai été indemnisée au même titre que lui, car je suis sa femme, et je me suis occupée de ses enfants. C’est moi qui ai porté le combat contre l’État américain pour obtenir réparation », a-telle affirmé à la barre.

Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la défense a soulevé un point crucial : la prescription des faits. Selon lui, les événements remontaient à trop longtemps pour être jugés, la plainte ayant été déposée bien après le délai légal de prescription. Il a demandé l’extinction de l’action publique, arguant que les faits étaient prescrits au moment où la plainte avait été enregistrée.

Cependant, malgré la défense sur la prescription et les explications de l’accusée, le tribunal a retenu les charges de faux et usage de faux, ainsi que d’abus de confiance. Awa Diop a ainsi été condamnée à six mois de prison ferme, une peine moins sévère que celle requise par le procureur, mais qui demeure significative.

Le tribunal a également ordonné un dédommagement de 350 millions FCfa en faveur de Makhtar Sakho, alors que ce dernier réclamait initialement un milliard FCfa pour les préjudices subis. De plus, une contrainte par corps a été fixée à l’encontre d’Awa Diop.