Sidy Lamine Niasse (images d'archives)
En parcourant ces documents déclassifiés de la CIA datés de 1985, a remarqué que les noms de Abdoul Ahad Mbacké, alors Khalif général des Mourides, a été évoqué et surtout les frères Niasse qui incarnaient, selon les renseignements généraux américains, une tendance théologique radicale idéologique et politique de l’Islam avec des influences libyenne, saoudienne et iranienne.
C’est la crise économique après les chocs pétroliers et l’ajustement structurel et aussi le modèle occidental assimilationniste qui catalysait ces électrons de cette révolution islamique en gestation à l'époque au Sénégal, sous le magistère de Abdou Diouf.
« De retour de Libye et d’Iran, des fondamentalistes religieux et des groupes extrémistes se sont installés dans les centres culturels à Dakar et ont commencé à faire paraître des publications. Les principales figures de ce fondamentalisme religieux sont Sidy Lamine Niasse et son frère Ahmad Khalifa, le stylé « Ayatollah de Kaolack » et Abdal Mun in al Zayn, le leader de la communauté chite libanaise à Dakar »
« Le président Abdou Diouf qui est un adhérent de la tarikha tijane a essayé de tuer dans l’œuf cet extrémisme religieux aussi bien dans la Tijanniyah que les Mourides en emprisonnant les frères Niasse selon les rapports de l’ambassade des Etats Unis. Le Président Diouf emprisonnera les deux frères Niasse pour subversion et menaça le leader chite pour sa proximité avec l’Iran et la Libye ».
C’est dans ce contexte de fragile ordre politique que le Président Diouf a essayé de mater cette révolution silencieuse en s’investissant pour la fraternité des tarikha tidiane et mouride. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sur les ponts et en 2017, on peut dire que le fondamentalisme religieux existe toujours au Sénégal, même si présentement, la menace terroriste est plus que jamais crainte de la part des groupuscules ultra-armés et radicaux comme Boko Haram et Daesch.
Massène DIOP