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Gambie / Avec ces deux nominations en travers de la gorge : Les victimes du régime Jammeh, très en colère

Ce sont deux nominations qui ne passent pas. L’association nationale des victimes de violations des droits de l’homme, dénommée Centre des victimes, perçoit très mal la nomination récente à la tête de l’Assemblée nationale, de l’ancien leader du parti de Jammeh, Fabakary Tombong Jatta. Et elles l’ont fait savoir au chef de l’Etat gambien, à travers une lettre ouverte.


Rédigé par leral.net le Samedi 23 Avril 2022 à 17:08 | | 0 commentaire(s)|

Dans une missive aux allures de pamphlet de six pages, l’association nationale des victimes du régime de Jammeh étale tout son courroux contre le chef de l’Etat gambien. Les nominations de Fabakary Tombong Jatta, leader par intérim du parti de Jammeh au perchoir, et de Sidy Njie, ancien ministre conseiller de l’ancien Président, également, sont vues comme très « choquantes ».

A noter qu’en Gambie, l’Assemblée compte 5 postes nominatifs dont celui du président de l’institution. Et Adama Barrow, qui n’a pu obtenir une majorité qualifiée à l’issue des élections législatives du 9 avril dernier, a décidé de collaborer avec les hommes de l’ancien président. Mais ces nominations sont, aux yeux des victimes de Jammeh, une « une grande trahison » à leur endroit.

Elles estiment que ces deux personnalités sont des « bourreaux », « symboles » des années de plomb du règne de la dictature et des « piliers » qui ont permis à la tyrannie de perdurer.

Dans ladite lettre ouverte, l’association rappelle le parcours de celui qui occupe aujourd’hui le perchoir. Pendant 20 ans, il a été député du parti de Jammeh, dont 10 en tant que président du groupe parlementaire de l’Aprc. Dans cette fonction, il a activement participé à « légitimer » et « renforcer la dictature », accuse-t-on.

« Insulte à la mémoire des victimes »

Ces nominations constituent ni plus ni moins une « insulte » à la mémoire des victimes décédées et à leurs proches, qui continuent de souffrir en silence, ajoutent les membres de l’association.

Le massacre d’étudiants en avril 2000, est un autre épisode douloureux pour les victimes qui craignent que tout le processus entamé pour mettre fin à l’impunité, soit maintenant étouffé dans l’œuf par la nouvelle Assemblée nationale.

Alors que les victimes attendent avec impatience la publication du livre blanc du rapport de la Commission de réconciliation, ces nominations risquent de compromettre tout espoir de justice. Les victimes se sentent impuissantes pour annuler ces nominations, mais font savoir qu’elles comptent marcher dans les prochains jours pour faire entendre leur voix.







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