Il n’est point question d’ébrécher les prérogatives constitutionnellement limpides du chef de l’Etat. Lequel peut nommer toute personne dépositaire de sa confiance, à l’emploi civil ou militaire le plus élevé ; et singulièrement à la fonction éminemment politique de membre du gouvernement de la République. Ce qui est vecteur de réserves, ici, ce sont les conditions du départ et les circonstances du retour qui blessent l’orthodoxie républicaine – confiance perdue et retrouvée du Président, en cinq jours de coffrage (tels des ouvriers du bâtiment) réalisé par des médiateurs – puis apportent de l’eau au moulin des soupçons fâcheusement confortés par les idées et les arguments prêtés par les médias, aux stratèges du Parti libéral.
Une décision mieux inspirée aurait catapulté Maître Ousmane Ngom au département de la Justice, et ramené Cheikh Tidiane Sy au ministère de l’Intérieur. Puisqu’en politique, le bon choix rime avec le moins mauvais, l’homme « neuf » Ousmane Ngom aurait forcément bénéficié d’un état de grâce, avant de s’attaquer aux problèmes qu’il découvre et scrute sans œillères. Et si l’on y ajoute le côté rond, rondouillard et ondoyant de Me Ngom, on aura le cocktail de qualités dignes du meilleur démineur du 7e étage du building administratif.
Dans une pareille permutation, Cheikh Tidiane Sy aurait retrouvé une place qui lui est familière (la Place Washington) et l’avocat Ousmane Ngom aurait retrouvé une réalité qui lui est familière : l’univers des lois. Enfin, ma conviction est que Cheikh Tidiane Sy haut-fonctionnaire de l’ONU dans les Balkans, Représentant-résident des Nations Unies (mêmes fonctions que le Sud-Coréen patron de l’ONU CI à Abidjan) successivement au Burundi et en Centrafrique, n’a certainement pas – d’un point de vue strictement financier – la rage de rester ministre. A l’image de Moustapha Niasse, Ibrahima Fall et de Jacques Diouf, le ministre (repêché) de la Justice peut bien servir la nation, sans salaire.
Malheureusement, Les conseils tactiques ayant pris le dessus sur les considérations judicieuses, on plante, par le biais de ce réaménagement, le décor d’une crise en relation avec la présidentielle à venir. En laissant de marbre, une opinion publique totalement lasse d’attendre Godot, en l’occurrence, un chambardement ministériel plus en phase avec la demande sociale, que dis-je, l’urgence sociale. Plus grave, en taillant à Cheikh Tidiane Sy, les habits d’un « homme-clé » du dispositif de Wade, on fait le lit des périls post électoraux, pour deux raisons ou deux déraisons. Une : si la candidature de Wade est reçue au Conseil Constitutionnel, on y verra la main de Cheikh Tidiane Sy. Deux : si les juridictions appropriées (Cour d’Appel et Conseil Constitutionnel) officialisent successivement la victoire du candidat du Pds, on y décèlera les interférences du Garde des Sceaux démissionnaire puis repêché, cinq jours après.
Faut-il rappeler et répéter aux stratèges du Palais et du Pds, qu’en démocratie, un homme-clé est un homme pourvu de base électorale. A l’instar des ministres Oumar Sarr, Aida Mbodj, Bécaye Diop, Abdoulaye Baldé, Habib Sy etc. Aux antipodes de Cheikh Tidiane Sy, Awa Ndiaye et Innocence Ntap. Sauf, si l’on suggère que CTS détient les clés de la victoire aux forceps.
On est en face d’un granit d’hérésie et de danger qui dérive du déficit de lumière et de tact politiques. Et meuble le crépuscule normal du leadership de Wade. Que Dieu garde le Sénégal !
Babacar Justin NDIAYE
Une décision mieux inspirée aurait catapulté Maître Ousmane Ngom au département de la Justice, et ramené Cheikh Tidiane Sy au ministère de l’Intérieur. Puisqu’en politique, le bon choix rime avec le moins mauvais, l’homme « neuf » Ousmane Ngom aurait forcément bénéficié d’un état de grâce, avant de s’attaquer aux problèmes qu’il découvre et scrute sans œillères. Et si l’on y ajoute le côté rond, rondouillard et ondoyant de Me Ngom, on aura le cocktail de qualités dignes du meilleur démineur du 7e étage du building administratif.
Dans une pareille permutation, Cheikh Tidiane Sy aurait retrouvé une place qui lui est familière (la Place Washington) et l’avocat Ousmane Ngom aurait retrouvé une réalité qui lui est familière : l’univers des lois. Enfin, ma conviction est que Cheikh Tidiane Sy haut-fonctionnaire de l’ONU dans les Balkans, Représentant-résident des Nations Unies (mêmes fonctions que le Sud-Coréen patron de l’ONU CI à Abidjan) successivement au Burundi et en Centrafrique, n’a certainement pas – d’un point de vue strictement financier – la rage de rester ministre. A l’image de Moustapha Niasse, Ibrahima Fall et de Jacques Diouf, le ministre (repêché) de la Justice peut bien servir la nation, sans salaire.
Malheureusement, Les conseils tactiques ayant pris le dessus sur les considérations judicieuses, on plante, par le biais de ce réaménagement, le décor d’une crise en relation avec la présidentielle à venir. En laissant de marbre, une opinion publique totalement lasse d’attendre Godot, en l’occurrence, un chambardement ministériel plus en phase avec la demande sociale, que dis-je, l’urgence sociale. Plus grave, en taillant à Cheikh Tidiane Sy, les habits d’un « homme-clé » du dispositif de Wade, on fait le lit des périls post électoraux, pour deux raisons ou deux déraisons. Une : si la candidature de Wade est reçue au Conseil Constitutionnel, on y verra la main de Cheikh Tidiane Sy. Deux : si les juridictions appropriées (Cour d’Appel et Conseil Constitutionnel) officialisent successivement la victoire du candidat du Pds, on y décèlera les interférences du Garde des Sceaux démissionnaire puis repêché, cinq jours après.
Faut-il rappeler et répéter aux stratèges du Palais et du Pds, qu’en démocratie, un homme-clé est un homme pourvu de base électorale. A l’instar des ministres Oumar Sarr, Aida Mbodj, Bécaye Diop, Abdoulaye Baldé, Habib Sy etc. Aux antipodes de Cheikh Tidiane Sy, Awa Ndiaye et Innocence Ntap. Sauf, si l’on suggère que CTS détient les clés de la victoire aux forceps.
On est en face d’un granit d’hérésie et de danger qui dérive du déficit de lumière et de tact politiques. Et meuble le crépuscule normal du leadership de Wade. Que Dieu garde le Sénégal !
Babacar Justin NDIAYE