C’était dans le cadre d’un projet d’écriture d’une brochure sur l’histoire de la CONFEMEN et l’élaboration d’un documentaire sur la première organisation francophone, que je menais à l’époque.
C’est avec une lucidité et une aisance incroyables, qu’il a non seulement répondu aux questions mais aussi à rappelé des souvenirs anecdotiques très instructifs, démontrant le patriote qu’il a toujours été, l’éternel combattant de la cause et de la culture africaine durant toute sa vie de militant engagé. Il a rappelé que c’est avec lui, Directeur général de l’Unesco que la convention de coopération entre les deux structures a été signé, allant jusqu’à se souvenir de l’année 1980 ! Ladite convention a effectivement été signée le 15 févier 1980.
J’ai aussi eu l’occasion de visiter l’appartement dans l’immeuble de l’Unesco, abritant des bureaux aujourd’hui, dans lequel il logeait avec sa famille, pour éviter des dépenses à l’Unesco, pour son logement de Directeur général. Quelle simplicité et quel engagement; voilà une façon extraordinaire de réduire le train de vie l’institution, qui n’était pas aussi nécessaire pourtant.
Mais pour lui, la priorité c’est bien ailleurs, comme par exemple la publication de tous les ouvrages de l’histoire générale de l’Afrique. Comme par hasard, une nos compatriotes a son bureau dans l’appartement où Amadou Makhtar Mbow a habité de 1974 à 1987, en tant que Directeur général de l’Unesco, non loin d’un autre historien sénégalais, actuel directeur des Archives de l’institution.
C’est cet homme de dimension universelle, polyglotte et encyclopédist,e dont la deuxième université de Dakar située à Diamniadio porte le nom, qui vient de nous quitter ce 24 septembre 2024, à l’âge de 103 ans.
Il est né le 20 mars 1921 à Louga, avec des grands-parents originaires de Belinaibe Mbayla au Fouta Tooro. Après l’école coranique, le certificat d’études et l’école commerciale, il est mobilisé pour la Deuxième guerre mondiale en 1939. À la fin de celle-ci, il obtient son bac et s’inscrit à La Sorbonne. Il fut président de l’Association des étudiants Africains de Paris (1948-1951) et aussi président puis secrétaire général de l’a Fédération des étudiants noire en France (1950-1951).
Après son CAPES en histoire et géographie, il rentre au Sénégal et fut affecté au collège de Rosso Mauritanie, en 1951. Affecté au Sénégal, il crée et dirige le service de l’Education de Base au Sénégal, avec des expériences à Badiana en Casamance, à Dembakané sur la vallée du fleuve Sénégal, à Gaya sur le delta du fleuve, à Sénoudebou dans le Boundou, entre autres. Ses articles sur ces expériences, sont publiés dans la revue "Education africaine". Nommé professeur au lycée Faidherbe de Saint-Louis, il est membre fondateur du Syndicat unique de l’enseignement laïc Sénégalo-mauritanien (SUEL), responsable national au niveau de la commission administrative (CA).
Promu ministre de l’Education nationale du premier gouvernement de la loi cadre de juin 1956, il démissionne après avoir voté Non au référendum de 1958, quitte l’union Progressiste sénégalaise (UPS) et crée en compagnie de ses amis, Assane Seck et Abdoulaye Ly, entre autres, le PRA Sénégal. Il reste dans l’opposition jusqu’en 1966, en retournant dans les classes, craie en main au lycée Faidherbe, puis à l’Ecole normale supérieure de Dakar, comme professeur d’histoire et géographie.
Il crée l’Association des professeurs d’Histoire et géographie, dont il devint le premier président. Il contribue ainsi à la réforme des programmes d’histoire et géographie en 1965, pour l’Afrique francophone et Madagascar et publie successivement 3 manuels d’histoire en 6e, 5e et sur l’esclavage au 17e et 19e siècle.
Il est de nouveau nommé ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, ministre de la Culture, de la Jeunesse et du Sport de 1968 à 1970 et en même temps, président de la Commission Unesco et membre du Comité exécutif de l’Unesco pour le Sénégal, puis président de la Sous commission Éducation de l’Unesco, avant d’être élu Directeur général de l’Unesco de 1974 à 1987. Amadou Mokhtar Mbow fut aussi le Président des Assises nationales du Sénégal, ouvertes le 1e juin 2008.
Il est Docteur honoris causa d’une centaine d’universités médaillé d’or, Commandeur et membre d’Académie de plusieurs institutions de renommée internationale.
Mes condoléances à sa famille à sa veuve, mon frère le ministre Amadou Kane et son épouse Mme Kane Awa Mbow
Le patriarche a rempli sa mission, après une vie de dévouement à la République, à l'UNESCO et à l’humanité
Prions pour que cette vie pleine de lumière, éclaire les chemins de notre peuple, pour un commun vouloir vivre ensemble, dans l’unité, la diversité et la paix.
Que DIEU, LE MISERICORDIEUX, l'accueille au paradis.
Kalidou Diallo
Ancien ministre de l’éducation nationale du Sénégal et ancien président de la commission Unesco pour le Sénégal
Ancien Président de la Conférence des ministres de l’Éducation nationale des pays et gouvernements de la francophonie (CONFEMEN)
Nancy CHRU Barois le 24-9-2024
C’est avec une lucidité et une aisance incroyables, qu’il a non seulement répondu aux questions mais aussi à rappelé des souvenirs anecdotiques très instructifs, démontrant le patriote qu’il a toujours été, l’éternel combattant de la cause et de la culture africaine durant toute sa vie de militant engagé. Il a rappelé que c’est avec lui, Directeur général de l’Unesco que la convention de coopération entre les deux structures a été signé, allant jusqu’à se souvenir de l’année 1980 ! Ladite convention a effectivement été signée le 15 févier 1980.
J’ai aussi eu l’occasion de visiter l’appartement dans l’immeuble de l’Unesco, abritant des bureaux aujourd’hui, dans lequel il logeait avec sa famille, pour éviter des dépenses à l’Unesco, pour son logement de Directeur général. Quelle simplicité et quel engagement; voilà une façon extraordinaire de réduire le train de vie l’institution, qui n’était pas aussi nécessaire pourtant.
Mais pour lui, la priorité c’est bien ailleurs, comme par exemple la publication de tous les ouvrages de l’histoire générale de l’Afrique. Comme par hasard, une nos compatriotes a son bureau dans l’appartement où Amadou Makhtar Mbow a habité de 1974 à 1987, en tant que Directeur général de l’Unesco, non loin d’un autre historien sénégalais, actuel directeur des Archives de l’institution.
C’est cet homme de dimension universelle, polyglotte et encyclopédist,e dont la deuxième université de Dakar située à Diamniadio porte le nom, qui vient de nous quitter ce 24 septembre 2024, à l’âge de 103 ans.
Il est né le 20 mars 1921 à Louga, avec des grands-parents originaires de Belinaibe Mbayla au Fouta Tooro. Après l’école coranique, le certificat d’études et l’école commerciale, il est mobilisé pour la Deuxième guerre mondiale en 1939. À la fin de celle-ci, il obtient son bac et s’inscrit à La Sorbonne. Il fut président de l’Association des étudiants Africains de Paris (1948-1951) et aussi président puis secrétaire général de l’a Fédération des étudiants noire en France (1950-1951).
Après son CAPES en histoire et géographie, il rentre au Sénégal et fut affecté au collège de Rosso Mauritanie, en 1951. Affecté au Sénégal, il crée et dirige le service de l’Education de Base au Sénégal, avec des expériences à Badiana en Casamance, à Dembakané sur la vallée du fleuve Sénégal, à Gaya sur le delta du fleuve, à Sénoudebou dans le Boundou, entre autres. Ses articles sur ces expériences, sont publiés dans la revue "Education africaine". Nommé professeur au lycée Faidherbe de Saint-Louis, il est membre fondateur du Syndicat unique de l’enseignement laïc Sénégalo-mauritanien (SUEL), responsable national au niveau de la commission administrative (CA).
Promu ministre de l’Education nationale du premier gouvernement de la loi cadre de juin 1956, il démissionne après avoir voté Non au référendum de 1958, quitte l’union Progressiste sénégalaise (UPS) et crée en compagnie de ses amis, Assane Seck et Abdoulaye Ly, entre autres, le PRA Sénégal. Il reste dans l’opposition jusqu’en 1966, en retournant dans les classes, craie en main au lycée Faidherbe, puis à l’Ecole normale supérieure de Dakar, comme professeur d’histoire et géographie.
Il crée l’Association des professeurs d’Histoire et géographie, dont il devint le premier président. Il contribue ainsi à la réforme des programmes d’histoire et géographie en 1965, pour l’Afrique francophone et Madagascar et publie successivement 3 manuels d’histoire en 6e, 5e et sur l’esclavage au 17e et 19e siècle.
Il est de nouveau nommé ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, ministre de la Culture, de la Jeunesse et du Sport de 1968 à 1970 et en même temps, président de la Commission Unesco et membre du Comité exécutif de l’Unesco pour le Sénégal, puis président de la Sous commission Éducation de l’Unesco, avant d’être élu Directeur général de l’Unesco de 1974 à 1987. Amadou Mokhtar Mbow fut aussi le Président des Assises nationales du Sénégal, ouvertes le 1e juin 2008.
Il est Docteur honoris causa d’une centaine d’universités médaillé d’or, Commandeur et membre d’Académie de plusieurs institutions de renommée internationale.
Mes condoléances à sa famille à sa veuve, mon frère le ministre Amadou Kane et son épouse Mme Kane Awa Mbow
Le patriarche a rempli sa mission, après une vie de dévouement à la République, à l'UNESCO et à l’humanité
Prions pour que cette vie pleine de lumière, éclaire les chemins de notre peuple, pour un commun vouloir vivre ensemble, dans l’unité, la diversité et la paix.
Que DIEU, LE MISERICORDIEUX, l'accueille au paradis.
Kalidou Diallo
Ancien ministre de l’éducation nationale du Sénégal et ancien président de la commission Unesco pour le Sénégal
Ancien Président de la Conférence des ministres de l’Éducation nationale des pays et gouvernements de la francophonie (CONFEMEN)
Nancy CHRU Barois le 24-9-2024