II est 16 h. Nous sommes dans le paisible quartier d'Ouest Foire. Après quelques minutes de renseignements, le véhicule emprunte un chemin comme nous l'ont indiqué les personnes rencontrées en cours de route. Et en demandant aux enfants qui revenaient juste de l'école, on était loin d'imaginer qu'ils sont les petits du bassiste. «C'est ici», répond le chauffeur de taxi, qui, apparemment, connait bien la maison. Dans la somptueuse villa qui se dresse dans une vaste cour, nous attend le bassiste. Guitare en main, Habib affichant un grand sourire, nous demande de prendre place dans la cour.
Pendant qu’on prenait place dans son studio, Habib nous met de la salsa avant que ne débute la discussion. Un coup d'oeil donné dans la pièce confirme son amour pour la musique et surtout pour la guitare. Et demandez-lui, combien il en possède, «ah, plusieurs ! Regardez, tout ça, ce sont des guitares», répond-il. Et ce n'est pas surprenant quand on sait que le bassiste en chef du Super Etoile a grandi dans une famille où là musique est omniprésente
L'homme grand de taille, teint noir, bedonnant; est un perfectionniste, «je suis très curieux, je touche á tout moi», nous confie-t-il;
Aujourd'hui, Habib Faye est parvenu à sortir de sa réserve naturelle et est devenu le porte-étendard d'un combat qu'il a toujours souhaité. Et cela se confirme quand il vous cite quelques grands noms de la musique avec qui il a joué.
Comme tout père de famille; le bassiste aime bien ses enfants ? à qui il consacre le maximum de son temps quand il est au Sénégal. Á ses heures libres, il assure le rôle de madame; qui est le plus souvent aux Etats-Unis. L'on sait pourquoi, il est si attaché aux bambins qui s'agrippent á lui, alors qu'il jouait à la guitare. Même durant la discussion, Habib montre qu'il est «papa poules ».
Et pourquoi ne pas prendre une niaarel ? «Youuuuu, niaarel jigouma», lance-t-il, dans un grand éclat de rire.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Walf Grand-Place: Habib Faye est connu comme un des piliers du Super Etoile. Pouvez-vous nous parler un peu plus de vous ?
Habib Faye : Moi, c'est Habib Faye. Je suis musicien. Je suis né et j'ai grandi á Dakar. Et j'évolue dans le Super Etoile depuis plus de 20 ans.
Devrait-on comprendre par là que c'est au Super Etoile que vous avez débuté votre carrière ?
Non ! J'ai débuté au Super Diamono, comme apprenti musicien. En fait, comme c'est mon frère feu Adama Faye qui a créé le Super Diamono, j'ai grandi dans l'entourage des grands messieurs de ce groupe. Je dis apprenti dans la mesure où à chaque fois que je voulais assister aux soirées, j'étais obligé de participer á l'installation du matériel la journée, afin d'oser espérer aller à la soirée. Ainsi, après avoir joué quelques morceaux, Bob Sène me donnait l'opportunité d’en jouer un. Et après cela, j’étais content, je pouvais rentrer tranquillement à la maison.
Vous aviez quel âge?
J'avais entre 15 et 16 ans. Et je jouais pendant les vacances. Á ces moments-là, il y avait des matinées du Super Diamono et c'est là-bas que j'allais.
Donc, vous étiez en même temps élève ?
Oui, j'étais élève et c'est seulement pendant les vacances que je pouvais afficher ouvertement mon intérêt pour la musique.
Á quel niveau, avez-vous arrêté les études ?
Je suis allé jusqu'en terminale. Et j'ai arrêté après le bac. C'est là que Youssou Ndour m'a embauché.
Apparemment, vous n'avez pas appris la musique ?
Non, sur le plan de la musique, je suis autodidacte. Mais, tout dépend aussi de ce que vous entendez par apprendre la musique. Je n'ai jamais été dans une école de musique. Mais, j'ai dû apprendre cet art par les personnes qui m'entourent, les cassettes vidéo...
Qu'est-ce qui est á l'origine de votre passion pour la musique ? Est-ce simplement dû à l'influence de vos frères qui évoluaient déjà dans la musique ?
C'est d'abord parce que mes frères évoluaient déjà dans la musique. J'ai grandi dans un environnement où la musique était très présente. Mon père, bien que professeur de Lettres, jouait de la guitare. Moi, je ne l'ai jamais vu jouer, j'étais encore jeune. Mais, mes frères aînés ont été piqués par le virus.
Donc, il n'y a jamais eu d'opposition de votre famille á ce que vous fassiez de la musique ?
Wouuu ! Ce n'était pas facile. Imaginez un peu un père professeur, tout carré, qui voit ses enfants aller á l'école chaque jour et au Daara á la descente, qui tient á ça et qui constate un jour que son fils veut abandonner les études pour se lancer dans la musique. Il ne pouvait pas le comprendre, il pensait que je voulais prendre le mauvais chemin en voulant faire une carrière musicale. Parce qu'en ce moment aussi, il n'y avait pas vraiment de référence musicale dans le pays. C'est après une discussion sérieuse qu'il a compris que c'est vraiment ce que je voulais, et qu'il était possible que je puisse gagner ma vie dans la musique. Ce n'était jamais facile de convaincre les gens á accepter la musique comme métier, surtout s'il fallait abandonner les études. Heureusement, il m'a laissé suivre le chemin que j'avais choisi.
Pendant qu’on prenait place dans son studio, Habib nous met de la salsa avant que ne débute la discussion. Un coup d'oeil donné dans la pièce confirme son amour pour la musique et surtout pour la guitare. Et demandez-lui, combien il en possède, «ah, plusieurs ! Regardez, tout ça, ce sont des guitares», répond-il. Et ce n'est pas surprenant quand on sait que le bassiste en chef du Super Etoile a grandi dans une famille où là musique est omniprésente
L'homme grand de taille, teint noir, bedonnant; est un perfectionniste, «je suis très curieux, je touche á tout moi», nous confie-t-il;
Aujourd'hui, Habib Faye est parvenu à sortir de sa réserve naturelle et est devenu le porte-étendard d'un combat qu'il a toujours souhaité. Et cela se confirme quand il vous cite quelques grands noms de la musique avec qui il a joué.
Comme tout père de famille; le bassiste aime bien ses enfants ? à qui il consacre le maximum de son temps quand il est au Sénégal. Á ses heures libres, il assure le rôle de madame; qui est le plus souvent aux Etats-Unis. L'on sait pourquoi, il est si attaché aux bambins qui s'agrippent á lui, alors qu'il jouait à la guitare. Même durant la discussion, Habib montre qu'il est «papa poules ».
Et pourquoi ne pas prendre une niaarel ? «Youuuuu, niaarel jigouma», lance-t-il, dans un grand éclat de rire.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Walf Grand-Place: Habib Faye est connu comme un des piliers du Super Etoile. Pouvez-vous nous parler un peu plus de vous ?
Habib Faye : Moi, c'est Habib Faye. Je suis musicien. Je suis né et j'ai grandi á Dakar. Et j'évolue dans le Super Etoile depuis plus de 20 ans.
Devrait-on comprendre par là que c'est au Super Etoile que vous avez débuté votre carrière ?
Non ! J'ai débuté au Super Diamono, comme apprenti musicien. En fait, comme c'est mon frère feu Adama Faye qui a créé le Super Diamono, j'ai grandi dans l'entourage des grands messieurs de ce groupe. Je dis apprenti dans la mesure où à chaque fois que je voulais assister aux soirées, j'étais obligé de participer á l'installation du matériel la journée, afin d'oser espérer aller à la soirée. Ainsi, après avoir joué quelques morceaux, Bob Sène me donnait l'opportunité d’en jouer un. Et après cela, j’étais content, je pouvais rentrer tranquillement à la maison.
Vous aviez quel âge?
J'avais entre 15 et 16 ans. Et je jouais pendant les vacances. Á ces moments-là, il y avait des matinées du Super Diamono et c'est là-bas que j'allais.
Donc, vous étiez en même temps élève ?
Oui, j'étais élève et c'est seulement pendant les vacances que je pouvais afficher ouvertement mon intérêt pour la musique.
Á quel niveau, avez-vous arrêté les études ?
Je suis allé jusqu'en terminale. Et j'ai arrêté après le bac. C'est là que Youssou Ndour m'a embauché.
Apparemment, vous n'avez pas appris la musique ?
Non, sur le plan de la musique, je suis autodidacte. Mais, tout dépend aussi de ce que vous entendez par apprendre la musique. Je n'ai jamais été dans une école de musique. Mais, j'ai dû apprendre cet art par les personnes qui m'entourent, les cassettes vidéo...
Qu'est-ce qui est á l'origine de votre passion pour la musique ? Est-ce simplement dû à l'influence de vos frères qui évoluaient déjà dans la musique ?
C'est d'abord parce que mes frères évoluaient déjà dans la musique. J'ai grandi dans un environnement où la musique était très présente. Mon père, bien que professeur de Lettres, jouait de la guitare. Moi, je ne l'ai jamais vu jouer, j'étais encore jeune. Mais, mes frères aînés ont été piqués par le virus.
Donc, il n'y a jamais eu d'opposition de votre famille á ce que vous fassiez de la musique ?
Wouuu ! Ce n'était pas facile. Imaginez un peu un père professeur, tout carré, qui voit ses enfants aller á l'école chaque jour et au Daara á la descente, qui tient á ça et qui constate un jour que son fils veut abandonner les études pour se lancer dans la musique. Il ne pouvait pas le comprendre, il pensait que je voulais prendre le mauvais chemin en voulant faire une carrière musicale. Parce qu'en ce moment aussi, il n'y avait pas vraiment de référence musicale dans le pays. C'est après une discussion sérieuse qu'il a compris que c'est vraiment ce que je voulais, et qu'il était possible que je puisse gagner ma vie dans la musique. Ce n'était jamais facile de convaincre les gens á accepter la musique comme métier, surtout s'il fallait abandonner les études. Heureusement, il m'a laissé suivre le chemin que j'avais choisi.
Est-ce que votre intégration au Super Etoile n’a pas été difficile ? N’était-il pas plus facile pour vous de rester au Super Diamono ?
Non. (Il hésite) C'est vrai que le Super Diamono est une grande école dans la musique sénégalaise. Parce que, non seulement le Super Diamono faisait du mbalax, mais aussi de la variété. Et qui dit variété, dit ouverture. Ce qui fait que c'est un groupe qui était en ce temps beaucoup plus ouvert que les autres. Et l'apprentissage que j'ai eu là-bas a facilité mon intégration dans le Super Etoile. J'avais acquis une certaine ouverture musicale.
Est-ce qu'à un moment de votre carrière, vous n'avez pas regretté d'avoir abandonné les études au profit de la musique ?
Non, je n'ai jamais regretté parce que je pense que chacun a son rôle à jouer dans la société. Certains sont médecins, d'autres agriculteurs, enseignants ou journalistes. C'était ça mon destin. Et par la volonté divine, j'y accomplis mon devoir, je fais de mon mieux. I1 faut assumer son choix et son destin, c'est l'essentiel.
Est-ce que vous aimeriez voir votre fils embrasser une carrière de musicien ?
Par contre non, parce que je sais que les générations á venir n'auront pas la même chance que nous.
Pourquoi?
Parce que la musique, je peux le dire ainsi, a un peu régressé. C'est-á-dire, c'est ce qui permettait aux musiciens de bien évoluer qui ne marche plus. Notamment, la vente des disques, la piraterie est un véritable facteur de blocage. Avant on parlait de disque d'or, et un disque d'or, c'était aussi une réussite financière. Parce que quand on parle de disque d'or, c'est sur la base des ventes d'un album. Et qui dit vente, suppose que les droits sur les ventes augmentent et qu'il y ait des rentrées d'argent. Maintenant, on n'arrive plus ou alors difficilement á avoir des disques d'or á cause de la piraterie. Donc, je ne vais pas pousser mon enfant á faire de la musique.
Ne croyez-vous pas qu'il y a simplement une saturation du marché de la musique?
Justement, la piraterie fait partie de ce qui sature le marché. Il y a aussi que la technologie est tellement avancée qu'à partir d'un rien, chacun peut composer une musique. Ça c'est, aussi un problème.
Malgré tout, la musique attire de plus en plus les jeunes. Comment expliquez-vous cela?
Ce que je vois, c’est qu’il y’a une nouvelle période que traverse la musique. Tout le monde va vers la musique. On arrivera un moment vers un point culminant. Et là, on sera obligé de revoir les choses, d'y remettre un peu d'ordre. C'est ce qui permettra aux artistes de prendre du recul, d'être plus pertinents, mais aussi au public d'être exigent. C'est bien pour la musique, parce que c'est comme une révolution dans l'histoire. La musique en est justement là.
En tant qu'aîné de ces jeunes et nouveaux musiciens, vous arrive-t-il parfois de les interpeller pour des critiques ou suggestions ?
Á ceux qui me demandent conseil, oui. Nous sommes au Sénégal et les critiques ne sont pas toujours bien accueillies. Et puis, on ne peut pas tout dire. On nous a éduqués dans le sutura, et il faut qu'on veille á ça. En revanche, si j'ai avec un jeune musicien des rapports qui le permettent, on peut en parler. D'autant plus que les critiques objectives permettent aux gens de réussir.
Venons-en á Habib et le Super Etoile. Vous y avez fait combien d'années ?
J'y évolue depuis bientôt 23ans.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Mais dernièrement, il a été dit que vous aviez des problèmes avec le groupe. Votre départ a même été évoqué. Qu'en est-il exactement?
II n'y a jamais eu de problèmes entre le Super Etoile et moi, encore une fois, il n'y a aucun problème. Ce sont les gens qui interprètent comme ils veulent, juste parce que j'ai une carrière personnelle qui n'a rien á voir avec le groupe. Pourtant, c'est une carrière qui s'est toujours démarquée de ma vie dans le groupe. Mais il n'y a aucun problème. Depuis 20 ans ça existe. Peut-être que ça a pris un peu plus d'importance. Avant, je m'absentais pour une semaine, voire deux. Mais maintenant, c'est pour des mois et c'est ce qui pousse, à mon avis, les gens á penser que j'ai quitté le groupe. Ça c'est un fait qui a toujours existé et c'est dans la bonne marche des choses. Le Super Etoile, c'est nous, mais á côté, chacun peut avoir ses affaires personnelles. Que ce soit Mbaye Diéye, Jimmy ou un autre, chacun de nous mène son petit bonhomme de chemin á côté. Aprés 25ans de métier, je pense que c'est important que l'on laisse exploser les choses afin de permettre à certains de se faire une place. Nous devons aussi développer nos expériences. C'est comme un pneu qu'on gonfle. Arrivé au poids nécessaire, il faut s'arrêter, le laisser dégonfler, décompresser pour pouvoir reprendre de l'air. C'est bon pour la musique et pour les mélomanes. Ça permet non seulement de se découvrir, mais aussi de faire découvrir d'autres aspects de nous sur le plan professionnel. Pour vraiment se sentir dans ce qu'on fait, il faut tâter parfois d'autres choses. Et là, ce sont les mélomanes qui diront toujours ou même les musiciens : «Voilà, c'est ça qui nous manquait». En fait, c’est en quelque sorte une bouffée d'oxygène et je pense que c'est quand même important. En tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois.
Mais est-ce que ce recul pour vous consacrer davantage á votre carrière ne crée pas de problèmes entre vous et le groupe ? Et pourquoi avoir choisi ce moment précis pour vous consacrer davantage á votre carrière ?
Moi, je dis qu'il n'y a pas de moment choisi. II ne s'agit pas de dire que c'est aujourd'hui qu'on doit le faire ou demain. Et encore une fois, il n'y a jamais eu de problèmes. Ça ne me crée aucun problème avec le Super Etoile et je pense qu'il n'y en aura jamais. Malheureusement, les Sénégalais n'ont pas une culture par rapport á un certain niveau de professionnalisme. Quand on vous voit évoluer dans un truc, dans une entité, on vous voit mal ailleurs. La musique, ce n'est pas un duel, chacun y met sa touche personnelle et c'est tant mieux pour tout le monde. Si je vais par exemple avec un Peter Gabriel en tournée aux Usa, le plus que j'aurais acquis, professionnellement parlant, sera profitable au Super Etoile et à la musique africaine en général. Même quelqu'un comme Youssou a besoin de faire de nouvelles expériences. Il peut faire demain un album avec des Egyptiens et ce ne sera que bénéfique pour la musique. C'est aussi normal pour lui que pour nous autres musiciens du Super Etoile. Mbaye Diéye peut se retrouver demain avec Salif Keita, mais tout cela n'a rien à voir avec le groupe.
Est-ce á dire qu'Habib Faye est toujours dans le Super Etoile et que celui d'il y a 20 ans est toujours le même ?
Non. (Il hésite) C'est vrai que le Super Diamono est une grande école dans la musique sénégalaise. Parce que, non seulement le Super Diamono faisait du mbalax, mais aussi de la variété. Et qui dit variété, dit ouverture. Ce qui fait que c'est un groupe qui était en ce temps beaucoup plus ouvert que les autres. Et l'apprentissage que j'ai eu là-bas a facilité mon intégration dans le Super Etoile. J'avais acquis une certaine ouverture musicale.
Est-ce qu'à un moment de votre carrière, vous n'avez pas regretté d'avoir abandonné les études au profit de la musique ?
Non, je n'ai jamais regretté parce que je pense que chacun a son rôle à jouer dans la société. Certains sont médecins, d'autres agriculteurs, enseignants ou journalistes. C'était ça mon destin. Et par la volonté divine, j'y accomplis mon devoir, je fais de mon mieux. I1 faut assumer son choix et son destin, c'est l'essentiel.
Est-ce que vous aimeriez voir votre fils embrasser une carrière de musicien ?
Par contre non, parce que je sais que les générations á venir n'auront pas la même chance que nous.
Pourquoi?
Parce que la musique, je peux le dire ainsi, a un peu régressé. C'est-á-dire, c'est ce qui permettait aux musiciens de bien évoluer qui ne marche plus. Notamment, la vente des disques, la piraterie est un véritable facteur de blocage. Avant on parlait de disque d'or, et un disque d'or, c'était aussi une réussite financière. Parce que quand on parle de disque d'or, c'est sur la base des ventes d'un album. Et qui dit vente, suppose que les droits sur les ventes augmentent et qu'il y ait des rentrées d'argent. Maintenant, on n'arrive plus ou alors difficilement á avoir des disques d'or á cause de la piraterie. Donc, je ne vais pas pousser mon enfant á faire de la musique.
Ne croyez-vous pas qu'il y a simplement une saturation du marché de la musique?
Justement, la piraterie fait partie de ce qui sature le marché. Il y a aussi que la technologie est tellement avancée qu'à partir d'un rien, chacun peut composer une musique. Ça c'est, aussi un problème.
Malgré tout, la musique attire de plus en plus les jeunes. Comment expliquez-vous cela?
Ce que je vois, c’est qu’il y’a une nouvelle période que traverse la musique. Tout le monde va vers la musique. On arrivera un moment vers un point culminant. Et là, on sera obligé de revoir les choses, d'y remettre un peu d'ordre. C'est ce qui permettra aux artistes de prendre du recul, d'être plus pertinents, mais aussi au public d'être exigent. C'est bien pour la musique, parce que c'est comme une révolution dans l'histoire. La musique en est justement là.
En tant qu'aîné de ces jeunes et nouveaux musiciens, vous arrive-t-il parfois de les interpeller pour des critiques ou suggestions ?
Á ceux qui me demandent conseil, oui. Nous sommes au Sénégal et les critiques ne sont pas toujours bien accueillies. Et puis, on ne peut pas tout dire. On nous a éduqués dans le sutura, et il faut qu'on veille á ça. En revanche, si j'ai avec un jeune musicien des rapports qui le permettent, on peut en parler. D'autant plus que les critiques objectives permettent aux gens de réussir.
Venons-en á Habib et le Super Etoile. Vous y avez fait combien d'années ?
J'y évolue depuis bientôt 23ans.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Mais dernièrement, il a été dit que vous aviez des problèmes avec le groupe. Votre départ a même été évoqué. Qu'en est-il exactement?
II n'y a jamais eu de problèmes entre le Super Etoile et moi, encore une fois, il n'y a aucun problème. Ce sont les gens qui interprètent comme ils veulent, juste parce que j'ai une carrière personnelle qui n'a rien á voir avec le groupe. Pourtant, c'est une carrière qui s'est toujours démarquée de ma vie dans le groupe. Mais il n'y a aucun problème. Depuis 20 ans ça existe. Peut-être que ça a pris un peu plus d'importance. Avant, je m'absentais pour une semaine, voire deux. Mais maintenant, c'est pour des mois et c'est ce qui pousse, à mon avis, les gens á penser que j'ai quitté le groupe. Ça c'est un fait qui a toujours existé et c'est dans la bonne marche des choses. Le Super Etoile, c'est nous, mais á côté, chacun peut avoir ses affaires personnelles. Que ce soit Mbaye Diéye, Jimmy ou un autre, chacun de nous mène son petit bonhomme de chemin á côté. Aprés 25ans de métier, je pense que c'est important que l'on laisse exploser les choses afin de permettre à certains de se faire une place. Nous devons aussi développer nos expériences. C'est comme un pneu qu'on gonfle. Arrivé au poids nécessaire, il faut s'arrêter, le laisser dégonfler, décompresser pour pouvoir reprendre de l'air. C'est bon pour la musique et pour les mélomanes. Ça permet non seulement de se découvrir, mais aussi de faire découvrir d'autres aspects de nous sur le plan professionnel. Pour vraiment se sentir dans ce qu'on fait, il faut tâter parfois d'autres choses. Et là, ce sont les mélomanes qui diront toujours ou même les musiciens : «Voilà, c'est ça qui nous manquait». En fait, c’est en quelque sorte une bouffée d'oxygène et je pense que c'est quand même important. En tout cas, moi, c'est comme ça que je le vois.
Mais est-ce que ce recul pour vous consacrer davantage á votre carrière ne crée pas de problèmes entre vous et le groupe ? Et pourquoi avoir choisi ce moment précis pour vous consacrer davantage á votre carrière ?
Moi, je dis qu'il n'y a pas de moment choisi. II ne s'agit pas de dire que c'est aujourd'hui qu'on doit le faire ou demain. Et encore une fois, il n'y a jamais eu de problèmes. Ça ne me crée aucun problème avec le Super Etoile et je pense qu'il n'y en aura jamais. Malheureusement, les Sénégalais n'ont pas une culture par rapport á un certain niveau de professionnalisme. Quand on vous voit évoluer dans un truc, dans une entité, on vous voit mal ailleurs. La musique, ce n'est pas un duel, chacun y met sa touche personnelle et c'est tant mieux pour tout le monde. Si je vais par exemple avec un Peter Gabriel en tournée aux Usa, le plus que j'aurais acquis, professionnellement parlant, sera profitable au Super Etoile et à la musique africaine en général. Même quelqu'un comme Youssou a besoin de faire de nouvelles expériences. Il peut faire demain un album avec des Egyptiens et ce ne sera que bénéfique pour la musique. C'est aussi normal pour lui que pour nous autres musiciens du Super Etoile. Mbaye Diéye peut se retrouver demain avec Salif Keita, mais tout cela n'a rien à voir avec le groupe.
Est-ce á dire qu'Habib Faye est toujours dans le Super Etoile et que celui d'il y a 20 ans est toujours le même ?
Je suis toujours au Super Etoile. Et je reste le même, bien sûr. J'ai le même statut et tout. Honnêtement, rien a changé. Cependant, j'aurais moins de temps á m'occuper de certaines choses. Et puis, c'est normal puisque ce n'est pas parce que je ne suis pas là que les gens vont arrêter de vivre.
Et qui va s'occuper maintenant de ces choses-là ?
Peut-être tout le monde, Youssou, Ibou Cissé, mon frére Moustaf... Le Super Etoile est une équipe. C'est comme si on disait que puisque celle qui cuisine n'est pas là, on ne mange pas aujourd'hui. Non, même si elle n'est pas là, quelqu'un d'autre va cuisiner. C'est juste ça. Donc, ce n'est pas un problème.
Mais le goût du repas présenté risque de ne pas être le même ?
Oui, mais c'est très normal. Parce que comme j'ai l'habitude de le dire, le Super Etoile est un esprit, et un esprit, on ne peut pas le remplacer. On peut faire des choses approximativement, mais ce n'est jamais pareil. Par exemple, le groupe sans Jimmy Mbaye, ça ne va pas être la même chose. Mais, ça n'empêchera pas au Super Etoile de jouer et d'évoluer. Que l'on y soit tous, c'est tant mieux. Mais, si quelqu'un n'est pas là aussi, ça ne gâche rien.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Vous en êtes donc à un moment où il est important pour vous de vous concentrer davantage sur votre carrière ?
Oui et c'est normal. je pense que le Super Etoile n'a plus rien à prouver dans la musique. Ça, c'est mon avis. C'est pourquoi, on constate quelques petits relâchements. Samedi seulement, aprés avoir joué avec le groupe, Mbaye Diéye a pris l'avion le dimanche matin pour aller jouer á Paris. Ce n'est pas parce que l'un est absent quelque temps que les choses vont stagner. Á mon avis, chacun a la possibilité d'aller faire d'autres expériences, à commencer par Youssou Ndour ou un autre sans qu'il y ait des problèmes avec le groupe.
Quel bilan tirez-vous de vos 22 ans de carrière ?
Un bilan hyper positif, machalah. Je sais que tout ce que j'ai aujourd'hui, à part le Bon Dieu, c'est grâce au Super Etoile. Même dans les coins les plus reculés du monde, vous rencontrez des gens qui, quand vous leur dites que c'est Habib Faye, ils n'en croient pas leurs yeux. Ils ont tellement entendu parler de moi, ou d'un autre membre du Super Etoile qu'ils n’arrivent pas á le croire.
Le Super Etoile est donc à la base de votre réussite financière ?
Oui, c'est la réalité et c'est valable pour nous tous, autant que nous sommes. C'est l'esprit Super Etoile qui nous a beaucoup aidés, nous tous je vous dis. On s'est fait des contacts, on a beaucoup appris. Youssou et moi, on a habité ensemble. Et là où il est aujourd'hui n'est pas pareil il y a quelques plusieurs années en arrière. C'est normal, le Super Etoile est tout pour nous. Quelles que soient les ramifications, il n'y a pas mille voies, la base de ce que nous avons, c'est le Super Etoile.
Mais on a vu les problèmes qu'il y a eu quand Mbaye Diéye Faye a sorti sa cassette blokass...
Non, non ! Je pense qu'il n'y a jamais eu de problèmes entre Youssou Ndour et Mbaye Diéye Faye. C'est mon opinion. Youssou sait très bien que Mbaye Diéye a sa carrière, Jimmy a sa carrière, que moi j'ai ma carrière. Il le sait très bien. Il connaît nos potentiels et il sait que chacun de nous, membres du Super Étoile est capable de faire son truc. Chacun de nous peut jouer sous son nom. Donc, je ne pense pas que cela puisse créer des problèmes entre You et Mbaye. D'ailleurs, moi je suis en train de le faire, mais il n'y a aucun problème entre Youssou et moi. Je peux aller jouer á chaque fois que c'est nécessaire et revenir dans le Super Etoile sans problème. Je pense que s'il y avait un problème, je ne serais pas présentement en train de jouer avec le Super Etoile.
Quid alors des problèmes qu'il y aurait entre vous et Ibou Ndour (ndlr : frére de Youssou Ndour) ?
Non, non, non.
Et qui va s'occuper maintenant de ces choses-là ?
Peut-être tout le monde, Youssou, Ibou Cissé, mon frére Moustaf... Le Super Etoile est une équipe. C'est comme si on disait que puisque celle qui cuisine n'est pas là, on ne mange pas aujourd'hui. Non, même si elle n'est pas là, quelqu'un d'autre va cuisiner. C'est juste ça. Donc, ce n'est pas un problème.
Mais le goût du repas présenté risque de ne pas être le même ?
Oui, mais c'est très normal. Parce que comme j'ai l'habitude de le dire, le Super Etoile est un esprit, et un esprit, on ne peut pas le remplacer. On peut faire des choses approximativement, mais ce n'est jamais pareil. Par exemple, le groupe sans Jimmy Mbaye, ça ne va pas être la même chose. Mais, ça n'empêchera pas au Super Etoile de jouer et d'évoluer. Que l'on y soit tous, c'est tant mieux. Mais, si quelqu'un n'est pas là aussi, ça ne gâche rien.
[ INTERVIEW EXCLUSIVE ] HABIB FAYE, MUSICIEN COMPOSITEUR « Entre le Super Etoile et moi» (Photos)
Vous en êtes donc à un moment où il est important pour vous de vous concentrer davantage sur votre carrière ?
Oui et c'est normal. je pense que le Super Etoile n'a plus rien à prouver dans la musique. Ça, c'est mon avis. C'est pourquoi, on constate quelques petits relâchements. Samedi seulement, aprés avoir joué avec le groupe, Mbaye Diéye a pris l'avion le dimanche matin pour aller jouer á Paris. Ce n'est pas parce que l'un est absent quelque temps que les choses vont stagner. Á mon avis, chacun a la possibilité d'aller faire d'autres expériences, à commencer par Youssou Ndour ou un autre sans qu'il y ait des problèmes avec le groupe.
Quel bilan tirez-vous de vos 22 ans de carrière ?
Un bilan hyper positif, machalah. Je sais que tout ce que j'ai aujourd'hui, à part le Bon Dieu, c'est grâce au Super Etoile. Même dans les coins les plus reculés du monde, vous rencontrez des gens qui, quand vous leur dites que c'est Habib Faye, ils n'en croient pas leurs yeux. Ils ont tellement entendu parler de moi, ou d'un autre membre du Super Etoile qu'ils n’arrivent pas á le croire.
Le Super Etoile est donc à la base de votre réussite financière ?
Oui, c'est la réalité et c'est valable pour nous tous, autant que nous sommes. C'est l'esprit Super Etoile qui nous a beaucoup aidés, nous tous je vous dis. On s'est fait des contacts, on a beaucoup appris. Youssou et moi, on a habité ensemble. Et là où il est aujourd'hui n'est pas pareil il y a quelques plusieurs années en arrière. C'est normal, le Super Etoile est tout pour nous. Quelles que soient les ramifications, il n'y a pas mille voies, la base de ce que nous avons, c'est le Super Etoile.
Mais on a vu les problèmes qu'il y a eu quand Mbaye Diéye Faye a sorti sa cassette blokass...
Non, non ! Je pense qu'il n'y a jamais eu de problèmes entre Youssou Ndour et Mbaye Diéye Faye. C'est mon opinion. Youssou sait très bien que Mbaye Diéye a sa carrière, Jimmy a sa carrière, que moi j'ai ma carrière. Il le sait très bien. Il connaît nos potentiels et il sait que chacun de nous, membres du Super Étoile est capable de faire son truc. Chacun de nous peut jouer sous son nom. Donc, je ne pense pas que cela puisse créer des problèmes entre You et Mbaye. D'ailleurs, moi je suis en train de le faire, mais il n'y a aucun problème entre Youssou et moi. Je peux aller jouer á chaque fois que c'est nécessaire et revenir dans le Super Etoile sans problème. Je pense que s'il y avait un problème, je ne serais pas présentement en train de jouer avec le Super Etoile.
Quid alors des problèmes qu'il y aurait entre vous et Ibou Ndour (ndlr : frére de Youssou Ndour) ?
Non, non, non.
Qu'en est-il exactement?
Ibou, c'est mon frère et on s'adore. Il ne peut pas y avoir de problèmes entre nous. Et aujourd'hui, s'il fait de la musique, c'est en partie grâce á moi parce qu'il aime ce que je fais. Avec une telle personne, c'est impossible qu'il y ait des problèmes. Ibou, c'est notre frère à tous et je le dis sincèrement. En plus, l'idée de me faire de la concurrence ne l'effleure pas la tête. Il adore ce que je fais et ça peut même arriver que je lui délègue certaines choses. Je crois que toute personne doit être reconnaissante envers ceux qui ont fait un tant soit peu dans sa vie. Ce sont les Sénégalais qui interprètent les choses comme ils veulent, mais nous de notre côté, on a dépassé ces détails. Nous faisons ce que nous avons á faire et parallèlement nous cherchons aussi á progresser. Après vingt ans de carrière, ce que nous cherchons dorénavant, c'est de faire profiter notre expérience aux jeunes. Malheureusement, certains vont chercher des choses et font des rapprochements incroyables. II faut qu'on soit humble et qu'on sache déléguer les choses. C'est pourquoi, le savoir des Africains ne s'épanouit pas, parce que chacun veut garder jalousement ce qu'il a ou ce qu'il sait. Moi je suis très fier de Ibou... c'est que le Sénégal est grave (Rires).
Pouvez-vous nous citer des gens avec qui vous avez travaillé ? On cite souvent Angélique Kidjo...
(Rires)... Je travaille avec tellement de gens qu'il m'est impossible de les citer. Je ne veux même pas en parler, ce-sont des détails. Et en parler ressemblerait á vouloir faire le malin. J'oublie même que j'ai eu á coopérer avec tel ou tel artiste, comme eux aussi ils oublient qu'ils ont déjà eu á bosser avec moi. Parfois, il m'arrive d'entendre parler d'un artiste et de me dire : «Tiens, j'ai déjà joué avec ce gars-lá.» Ça me rend fier.
Où en êtes-vous avec votre carrière ?
Là, je suis en train de terminer mon album, d'ici la fin ou le début de l'année prochaine, ce sera prêt incha’Allah
Y a-t-il des artistes invités dans l'album ?
(Il hésite) Oui, il y en a quelques-uns, mais je ne veux pas communiquer là-dessus.
De quel style musical sera cet album ?
Lá aussi, ce sera une surprise. Déjà, tout ce qui n'est pas mbalax au Sénégal, on cherche á lui donner un nom de style qui n'est pas le sien. Souvent, les gens parlent de Jazz, alors qu'ils ne savent pas que le Jazz est une forme d'expression. Je peux même ne pas citer le jazz comme style musical.
Ce que vous faites et que les Sénégalais appellent Jazz, c'est quoi alors ?
Justement, je vous dis que ce n'est pas du Jazz.
C'est quoi alors ?
C'est de la fusion, c'est ce que les gens appellent aujourd'hui de la World Music.
Où enregistrez-vous votre album?
Je l'enregistre en France.
Ibou, c'est mon frère et on s'adore. Il ne peut pas y avoir de problèmes entre nous. Et aujourd'hui, s'il fait de la musique, c'est en partie grâce á moi parce qu'il aime ce que je fais. Avec une telle personne, c'est impossible qu'il y ait des problèmes. Ibou, c'est notre frère à tous et je le dis sincèrement. En plus, l'idée de me faire de la concurrence ne l'effleure pas la tête. Il adore ce que je fais et ça peut même arriver que je lui délègue certaines choses. Je crois que toute personne doit être reconnaissante envers ceux qui ont fait un tant soit peu dans sa vie. Ce sont les Sénégalais qui interprètent les choses comme ils veulent, mais nous de notre côté, on a dépassé ces détails. Nous faisons ce que nous avons á faire et parallèlement nous cherchons aussi á progresser. Après vingt ans de carrière, ce que nous cherchons dorénavant, c'est de faire profiter notre expérience aux jeunes. Malheureusement, certains vont chercher des choses et font des rapprochements incroyables. II faut qu'on soit humble et qu'on sache déléguer les choses. C'est pourquoi, le savoir des Africains ne s'épanouit pas, parce que chacun veut garder jalousement ce qu'il a ou ce qu'il sait. Moi je suis très fier de Ibou... c'est que le Sénégal est grave (Rires).
Pouvez-vous nous citer des gens avec qui vous avez travaillé ? On cite souvent Angélique Kidjo...
(Rires)... Je travaille avec tellement de gens qu'il m'est impossible de les citer. Je ne veux même pas en parler, ce-sont des détails. Et en parler ressemblerait á vouloir faire le malin. J'oublie même que j'ai eu á coopérer avec tel ou tel artiste, comme eux aussi ils oublient qu'ils ont déjà eu á bosser avec moi. Parfois, il m'arrive d'entendre parler d'un artiste et de me dire : «Tiens, j'ai déjà joué avec ce gars-lá.» Ça me rend fier.
Où en êtes-vous avec votre carrière ?
Là, je suis en train de terminer mon album, d'ici la fin ou le début de l'année prochaine, ce sera prêt incha’Allah
Y a-t-il des artistes invités dans l'album ?
(Il hésite) Oui, il y en a quelques-uns, mais je ne veux pas communiquer là-dessus.
De quel style musical sera cet album ?
Lá aussi, ce sera une surprise. Déjà, tout ce qui n'est pas mbalax au Sénégal, on cherche á lui donner un nom de style qui n'est pas le sien. Souvent, les gens parlent de Jazz, alors qu'ils ne savent pas que le Jazz est une forme d'expression. Je peux même ne pas citer le jazz comme style musical.
Ce que vous faites et que les Sénégalais appellent Jazz, c'est quoi alors ?
Justement, je vous dis que ce n'est pas du Jazz.
C'est quoi alors ?
C'est de la fusion, c'est ce que les gens appellent aujourd'hui de la World Music.
Où enregistrez-vous votre album?
Je l'enregistre en France.
Pourquoi pas au Sénégal ?
Parce que ceux avec qui je bosse sur ce projet sont en France. Donc, c'est moins coûteux que je les retrouve en France plutôt que de les faire venir au Sénégal, c'est juste ça. Il y a au moins dix musiciens là-dessus.
Habib Faye est-il un homme riche ?
(Rires) Je préfère me taire.
En tout cas, vous ne vous plaignez pas...
En tout cas, je profite bien de ce que le bon Dieu m'a donné.
Combien d'épouses avez-vous ?
J'en ai une.
Une seulement?
Oui, je n'en ai qu'une. J'en avais deux, mais ça ne m'a pas réussi.
Est-ce á dire que vous ne comptez pas reprendre une deuxième épouse?
Ce n'est pas ce que j'ai dit. Peut-être que j'en prendrai une autre parce qu'avoir deux épouses me plait bien. C'est mieux qu'une seule (éclats de rire).
D'autant plus qu'il ne manque pas de filles pour vous courir après...
(Sur un ton taquin) Non, elles ne me courent pas après. Je ne fais pas partie de ceux-là. D'ailleurs, pourquoi devraient-elles me courir après ?
C'est vous qui courez derrière elles alors ?
Non, je ne cours derrière aucune fille. En fait, ce sont des trucs de jeune homme. Ça ne fait pas partie de mon programme. D'ailleurs, le temps ne me permet même pas de le faire.
Quel âge avez-vous ?
Quel âge me donnez-vous ?
Quarante deux ans ?
C'est exactement ce que j'ai.
Comment voyez-vous la situation actuelle du pays ?
Je dis que la crise est mondiale et la situation est difficile partout. Malheureusement, dans les pays en voie de développement comme le Sénégal, la crise se fait davantage ressentir. Le reste, c'est une question de volonté. On a la chance d'être des Sénégalais; d'être dans un pays musulman pour vraiment être á l'abri de certaines choses. Socialement parlant, il y a plein de choses qui ne marchent pas, mais Dieu merci. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs. Que chacun essaye d'y mettre du sien et j'espère que ça ira. On met tout sur le dos du gouvernement, ok. Mais, il faut aussi que les Sénégalais se serrent la ceinture et essaient de ne pas toujours compter sur le gouvernement.
Source: Walf Gran Place
Parce que ceux avec qui je bosse sur ce projet sont en France. Donc, c'est moins coûteux que je les retrouve en France plutôt que de les faire venir au Sénégal, c'est juste ça. Il y a au moins dix musiciens là-dessus.
Habib Faye est-il un homme riche ?
(Rires) Je préfère me taire.
En tout cas, vous ne vous plaignez pas...
En tout cas, je profite bien de ce que le bon Dieu m'a donné.
Combien d'épouses avez-vous ?
J'en ai une.
Une seulement?
Oui, je n'en ai qu'une. J'en avais deux, mais ça ne m'a pas réussi.
Est-ce á dire que vous ne comptez pas reprendre une deuxième épouse?
Ce n'est pas ce que j'ai dit. Peut-être que j'en prendrai une autre parce qu'avoir deux épouses me plait bien. C'est mieux qu'une seule (éclats de rire).
D'autant plus qu'il ne manque pas de filles pour vous courir après...
(Sur un ton taquin) Non, elles ne me courent pas après. Je ne fais pas partie de ceux-là. D'ailleurs, pourquoi devraient-elles me courir après ?
C'est vous qui courez derrière elles alors ?
Non, je ne cours derrière aucune fille. En fait, ce sont des trucs de jeune homme. Ça ne fait pas partie de mon programme. D'ailleurs, le temps ne me permet même pas de le faire.
Quel âge avez-vous ?
Quel âge me donnez-vous ?
Quarante deux ans ?
C'est exactement ce que j'ai.
Comment voyez-vous la situation actuelle du pays ?
Je dis que la crise est mondiale et la situation est difficile partout. Malheureusement, dans les pays en voie de développement comme le Sénégal, la crise se fait davantage ressentir. Le reste, c'est une question de volonté. On a la chance d'être des Sénégalais; d'être dans un pays musulman pour vraiment être á l'abri de certaines choses. Socialement parlant, il y a plein de choses qui ne marchent pas, mais Dieu merci. On ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs. Que chacun essaye d'y mettre du sien et j'espère que ça ira. On met tout sur le dos du gouvernement, ok. Mais, il faut aussi que les Sénégalais se serrent la ceinture et essaient de ne pas toujours compter sur le gouvernement.
Source: Walf Gran Place