Les relations entre le Chef de l’Etat et son fils se sont sérieusement détériorées. Abdoulaye Wade se trouve aujourd’hui dans un état psychologique, très fragile selon des sources qui l’ont approché à Paris. Ce dernier est d’autant plus remonté contre Karim Wade et ses amis qu’il a le sentiment d’avoir été floué et trompé par eux.
Quelques semaines avant le scrutin du 22 mars 2009, les responsables de la Gc et leurs alliés de la présidence de la République lui ont transmis des « rapports » supposés provenir des Renseignements généraux lui indiquant que l’opposition était morte sur l’ensemble du pays et que la Génération du concret était devenue une réalité politique. Concrète et incontournable. Les urnes ont dit autre chose après.
Dimanche 22 mars, quand le président de la République parlait à son fils après la débâcle enregistrée à Dakar, la violence de son propos était telle que Karim Wade a dû le quitter en prenant presque ses jambes à son cou. Abdoulaye Wade a consulté, discuté et pris des avis pour tenter de comprendre ce qui lui est arrivé. Il a repris depuis lors contact avec son ancien Premier ministre. Les deux hommes sont entrés dans un processus de négociations avancé, en vue de trouver ensemble les moyens de gérer l’après élections, au mieux des intérêts du Parti démocratique sénégalais (Pds) et du chef de l’Etat. Alioune Badara Niang, ami et fidèle compagnon du président de la République, cousin de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a été envoyé au lendemain de la défaite auprès d’Abdoulaye Wade pour jouer le rôle d’éclaireur. Après cette audience, Idrissa Seck et Abdoulaye Wade ont pu échanger plusieurs fois sur la situation du Pds et sur celle du chef de l’Etat au téléphone. Il ressort de leurs discussions des éléments qui permettent de dresser les contours d’une nouvelle architecture de reprise en main. Il s’agit pour eux de gérer la suite des élections. A cet effet, Idrissa Seck a demandé à Abdoulaye Wade d’organiser, dans les meilleures conditions possibles, le retour de Macky Sall et le parachèvement de sa réintégration personnelle dans le Pds. Auparavant, précise le patron du Rewmi à l’endroit du chef de l’Etat, les acteurs de la Génération du concret devraient accepter d’intégrer les rangs du parti et de cesser toutes activités politiques parallèles à celles du Pds. A défaut, on devrait les y obliger. Idrissa Seck a également invité le président de la République à lancer un appel sincère et authentique à l’opposition, en particulier, en direction de ces alliés de 2000, pour constituer un gouvernement d’union nationale, bâti sur un large consensus. Ce gouvernement devrait gérer la période transitoire conduisant à l’élection présidentielle de 2012.
Enfin, suite aux conseils de l’ancien Premier ministre, Abdoulaye devrait désormais travailler à rassurer les Sénégalais. Idrissa Seck dit être prêt à l’y aider. Si le retour d’Idrissa Seck dans le Pds apparaît comme acquis, celui de Macky Sall, en revanche, est loin de l’être. Pour ce dernier qui dit avoir « tourné la page Pds », on le voit mal revenir sur sa parole et accepter la main tendue du chef de l’Etat. On comprend le refus opposé à la demande de retour formulée par ses anciens frères de parti. Macky Sall est sorti des dernières élections locales avec la fierté du devoir accompli et un sentiment de vainqueur. Il a soif d’autres conquêtes pour confirmer. Il a pu se fabriquer, dans une certaine mesure, une stature nationale, même si dans les faits, il s’avère nécessaire de relativiser, en tenant compte du fait que Macky et ses amis étaient en coalition. Il n’empêche, les dernières élections leur ont prouvé que leur chemin pour l’avenir se trouve certainement ailleurs que dans un retour au Pds.
Si toutefois un tel retour était envisagé par l’intéressé, qu’il ne perde pas de vue qu’il se ferait nécessairement sous la supervision et sous la direction de l’ancien Premier Ministre Idrissa Seck. Ce denier serait ipso facto son patron. On voit mal Macky Sall se résoudre à une telle éventualité.
Concernant la Constitution d’un gouvernement de consensus, l’opposition sortie victorieuse des dernières élections semble occupée à autre chose, plutôt qu’à une réflexion sur des retrouvailles hypothèques et politiquement risquées avec Wade. Elle n’a aucun intérêt à aller se fondre dans un gouvernement de coalition. Pour faire quoi d’ailleurs ? Personne ne sait. Sauf Abdoulaye Wade lui-même qui tiendrait là un atout majeur pour discréditer auprès de l’opinion, l’opposition et stopper la dynamique de victoire qui semble se dessiner pour elle en 2012. Pour toutes ces raisons, il ne serait pas faux de dire que les conseils prodigués par Idrissa Seck à Abdoulaye Wade sont peu avisés, car n’étant pas en définitive réalistes. Sauf sur deux points : la dissolution de la Génération du concret dans le Pds, la réorganisation du Pds et la désignation à sa tête du patron du Rewmi, comme ce dernier le réclame.
Les conditions d’Idrissa Seck
Il demande en outre une fonction politique au sein de l’Etat – genre « Affaires présidentielles » - qu’il exercera directement à la présidence de la république. Il refuse tout poste au sein du gouvernement, à quel que niveau que cela puisse être envisagé. Le retour de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck au Pds serait alors total et aurait un sens aux yeux de plusieurs militants. Même certains qui se sont montrés par le passé très radicaux contre lui pensent que ce serait une bonne chose. Ce retour permettrait à Abdoulaye Wade de prendre du recul et de préparer, avec plus de chance une sortie honorable, son départ du pouvoir. Durant les trois années à venir, le chef de l’Etat se consacrerait alors à consolider la démocratie et à concrétiser certains projets qui lui tiennent à cœur et qui sont entrés dans une phase opérationnelle encourageante. Idrissa Seck occupant auprès de lui une position politique importante devrait l’y aider, en travaillant à rassurer les Sénégalais sur leur devenir et sur celui de la conduite du projet démocratique national. Les prochains jours, peut-être même, les prochaines heures, nous édifieront sur les différentes hypothèses envisagées par le président de la République pour tirer des leçons positives de sa dernière défaite. En tout état de cause, tout porte à croire que son ancien Premier ministre sera une pièce maîtresse dans le nouveau dispositif qui sera mis en place à cet effet. Ce qui veut dire que le glas sonne pour la Génération du concret. Tant mieux pour le pays ! Le retour d’Idrissa Seck au Pds aura au moins aidé à hâter le compte à rebours final, de l’agonie de la Génération du concret engagée depuis le 22 mars 2009.
Pape A Fall lagazette.sn
Quelques semaines avant le scrutin du 22 mars 2009, les responsables de la Gc et leurs alliés de la présidence de la République lui ont transmis des « rapports » supposés provenir des Renseignements généraux lui indiquant que l’opposition était morte sur l’ensemble du pays et que la Génération du concret était devenue une réalité politique. Concrète et incontournable. Les urnes ont dit autre chose après.
Dimanche 22 mars, quand le président de la République parlait à son fils après la débâcle enregistrée à Dakar, la violence de son propos était telle que Karim Wade a dû le quitter en prenant presque ses jambes à son cou. Abdoulaye Wade a consulté, discuté et pris des avis pour tenter de comprendre ce qui lui est arrivé. Il a repris depuis lors contact avec son ancien Premier ministre. Les deux hommes sont entrés dans un processus de négociations avancé, en vue de trouver ensemble les moyens de gérer l’après élections, au mieux des intérêts du Parti démocratique sénégalais (Pds) et du chef de l’Etat. Alioune Badara Niang, ami et fidèle compagnon du président de la République, cousin de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a été envoyé au lendemain de la défaite auprès d’Abdoulaye Wade pour jouer le rôle d’éclaireur. Après cette audience, Idrissa Seck et Abdoulaye Wade ont pu échanger plusieurs fois sur la situation du Pds et sur celle du chef de l’Etat au téléphone. Il ressort de leurs discussions des éléments qui permettent de dresser les contours d’une nouvelle architecture de reprise en main. Il s’agit pour eux de gérer la suite des élections. A cet effet, Idrissa Seck a demandé à Abdoulaye Wade d’organiser, dans les meilleures conditions possibles, le retour de Macky Sall et le parachèvement de sa réintégration personnelle dans le Pds. Auparavant, précise le patron du Rewmi à l’endroit du chef de l’Etat, les acteurs de la Génération du concret devraient accepter d’intégrer les rangs du parti et de cesser toutes activités politiques parallèles à celles du Pds. A défaut, on devrait les y obliger. Idrissa Seck a également invité le président de la République à lancer un appel sincère et authentique à l’opposition, en particulier, en direction de ces alliés de 2000, pour constituer un gouvernement d’union nationale, bâti sur un large consensus. Ce gouvernement devrait gérer la période transitoire conduisant à l’élection présidentielle de 2012.
Enfin, suite aux conseils de l’ancien Premier ministre, Abdoulaye devrait désormais travailler à rassurer les Sénégalais. Idrissa Seck dit être prêt à l’y aider. Si le retour d’Idrissa Seck dans le Pds apparaît comme acquis, celui de Macky Sall, en revanche, est loin de l’être. Pour ce dernier qui dit avoir « tourné la page Pds », on le voit mal revenir sur sa parole et accepter la main tendue du chef de l’Etat. On comprend le refus opposé à la demande de retour formulée par ses anciens frères de parti. Macky Sall est sorti des dernières élections locales avec la fierté du devoir accompli et un sentiment de vainqueur. Il a soif d’autres conquêtes pour confirmer. Il a pu se fabriquer, dans une certaine mesure, une stature nationale, même si dans les faits, il s’avère nécessaire de relativiser, en tenant compte du fait que Macky et ses amis étaient en coalition. Il n’empêche, les dernières élections leur ont prouvé que leur chemin pour l’avenir se trouve certainement ailleurs que dans un retour au Pds.
Si toutefois un tel retour était envisagé par l’intéressé, qu’il ne perde pas de vue qu’il se ferait nécessairement sous la supervision et sous la direction de l’ancien Premier Ministre Idrissa Seck. Ce denier serait ipso facto son patron. On voit mal Macky Sall se résoudre à une telle éventualité.
Concernant la Constitution d’un gouvernement de consensus, l’opposition sortie victorieuse des dernières élections semble occupée à autre chose, plutôt qu’à une réflexion sur des retrouvailles hypothèques et politiquement risquées avec Wade. Elle n’a aucun intérêt à aller se fondre dans un gouvernement de coalition. Pour faire quoi d’ailleurs ? Personne ne sait. Sauf Abdoulaye Wade lui-même qui tiendrait là un atout majeur pour discréditer auprès de l’opinion, l’opposition et stopper la dynamique de victoire qui semble se dessiner pour elle en 2012. Pour toutes ces raisons, il ne serait pas faux de dire que les conseils prodigués par Idrissa Seck à Abdoulaye Wade sont peu avisés, car n’étant pas en définitive réalistes. Sauf sur deux points : la dissolution de la Génération du concret dans le Pds, la réorganisation du Pds et la désignation à sa tête du patron du Rewmi, comme ce dernier le réclame.
Les conditions d’Idrissa Seck
Il demande en outre une fonction politique au sein de l’Etat – genre « Affaires présidentielles » - qu’il exercera directement à la présidence de la république. Il refuse tout poste au sein du gouvernement, à quel que niveau que cela puisse être envisagé. Le retour de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck au Pds serait alors total et aurait un sens aux yeux de plusieurs militants. Même certains qui se sont montrés par le passé très radicaux contre lui pensent que ce serait une bonne chose. Ce retour permettrait à Abdoulaye Wade de prendre du recul et de préparer, avec plus de chance une sortie honorable, son départ du pouvoir. Durant les trois années à venir, le chef de l’Etat se consacrerait alors à consolider la démocratie et à concrétiser certains projets qui lui tiennent à cœur et qui sont entrés dans une phase opérationnelle encourageante. Idrissa Seck occupant auprès de lui une position politique importante devrait l’y aider, en travaillant à rassurer les Sénégalais sur leur devenir et sur celui de la conduite du projet démocratique national. Les prochains jours, peut-être même, les prochaines heures, nous édifieront sur les différentes hypothèses envisagées par le président de la République pour tirer des leçons positives de sa dernière défaite. En tout état de cause, tout porte à croire que son ancien Premier ministre sera une pièce maîtresse dans le nouveau dispositif qui sera mis en place à cet effet. Ce qui veut dire que le glas sonne pour la Génération du concret. Tant mieux pour le pays ! Le retour d’Idrissa Seck au Pds aura au moins aidé à hâter le compte à rebours final, de l’agonie de la Génération du concret engagée depuis le 22 mars 2009.
Pape A Fall lagazette.sn