leral.net | S'informer en temps réel

Il y a 12 ans disparaissait le député Abass Guèye +++Par Amadou Abdoul Cissokho+++

Dakar, 2 août (APS) - Il y a 12 ans, le 2 août 1999 à Dakar, disparaissait à l’âge de 85 ans l’ancien député Abass Guèye, auteur d’une loi retardant l’heure de la reprise du travail les vendredi après-midi, ‘’pour permettre aux travailleurs musulmans de s’acquitter de la prière collective du jour saint’’.


Rédigé par leral.net le Mardi 2 Août 2011 à 13:33 | | 0 commentaire(s)|

Il y a 12 ans disparaissait le député Abass Guèye +++Par Amadou Abdoul Cissokho+++
Né en 1913 à Dakar, ce syndicaliste chevronné et doublé d’homme politique a marqué de son empreinte la représentation sénégalaise au Palais Bourbon. Guèye a mené d’importantes fonctions parlementaires pour le Sénégal, de 1951 à 1955.

A cette période coloniale, il a permis aux travailleurs musulmans de s’acquitter de la prière du vendredi, en reprenant le travail à 15 h 30 au lieu de 14 h 30, les vendredi. Abass Guèye est surtout connu avoir introduit cette loi, qui porte d’ailleurs son nom.

Représentant le territoire du Sénégal à l’Assemblée nationale de la France à partir de 1951, Abass Guèye prend très tôt conscience des méfaits du travail forcé et autres exactions que subissent les populations d’Afrique et d’Outre-mer sous le joug colonial français.

Dés le mois de novembre 1952, il prend part à la discussion du projet de loi instituant un code du travail dans lesdits territoires, intervenant notamment à propos de la définition du travail forcé, de la durée légale du travail, des pouvoirs des inspecteurs du travail.

Lors de la discussion du projet de loi relatif aux dépenses des ministères, pour l’exercice 1954, il se préoccupe de la régression des investissements, de l’insuffisance de la scolarité en Afrique, du sort des étudiants noirs à Paris.

Défenseur de la cause des travailleurs, Abass Guèye a popularisé plusieurs formes de ‘’débrayage’’ : la ‘’grève perlée’’, la ‘’grève illimitée’’, la ‘’grève sur le tas’’ et la ‘’grève tournante’’.

La plus spectaculaire fut incontestablement la grève générale de 1946 qui aura duré pas moins de 55 jours. Ce mouvement a permis aux travailleurs d’arracher d’importants acquis sociaux, comme la ‘’Convention Collective Générale’’ applicable a toute les branches professionnelles. A l’époque, il était secrétaire général de l’Union des syndicats confédérés de l’Afrique occidentale française (USC/ AOF).

Sur plan politique, Abass Guèye était l’ancien colistier de Senghor lors des élections législatives de 1951. En raison de la position centrale qu’il occupait au sein de la Confédération générale des travailleurs (CGT / AOF), Senghor le sollicite pour s’attacher ‘’les suffrages d’importantes franges de l’électorat du monde de travail’’. Leur liste sort vainqueur à l’issu du scrutin.

Le duo Senghor-Guèye, en battant le couple Lamine Guèye – Ousmane Socé, remporte, haut la main, les deux sièges de député qui étaient à pourvoir au Palais Bourbon, pour le compte du Sénégal. Après la validation de son élection, Abass Guèye, inscrit au groupe des indépendants d’outre mer, devient membre de la commission du travail et de la sécurité sociale.

Néanmoins les deux alliés se séparent lors du congrès d’investiture du Bloc démocratique sénégalais (BDS) en décembre 1956, à Saint-Louis.

N’ayant pas été reconduit a l’issue du congrès et s’estimant ‘’trahi’’, il entre en dissidence et le manifeste vigoureusement en publiant une déclaration au vitriol, qui consacre définitivement sa rupture d’avec Senghor. Par la suite il crée le Rassemblement Démocratique Sénégalaise (RDS) en décembre 1956.

AAC/OID/AD

( Les News )