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L'Afp charge le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom

Lire le communiqué du bureau politique de l'AFP qui dénonce les mesures de Ousmane Ngom sur le fichier électoral.



Le Bureau politique de l’AFP a examiné avec attention la situation nationale à travers le prisme de la mal gouvernance chronique et ses conséquences sur le quotidien des populations que les Wade tentent de neutraliser avec un processus électoral opaque.


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Novembre 2010 à 00:49 | | 0 commentaire(s)|

L'Afp charge le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom
En ce qui concerne la mal gouvernance, il semble que l’indignation générale, qui a gagné même les chancelleries des puissances étrangères représentées à Dakar, n’ait pas fait fléchir la volonté des Wade de se soustraire des règles élémentaires de la comptabilité publique qui exigent que celui qui dépense l’argent du contribuable en rende compte. Dans le contexte actuel, évoquer les arguties liées à la souveraineté et à la sécurité relève de la volonté d’un clan de perpétuer sa longue, trop longue liste de forfaitures banalisées, au détriment de l’intérêt national et de la volonté générale.

Faisant fi de la clameur nationale et internationale, après le scandale des fonds du FNPJ au service du parti-Etat, voilà qu’à quelques encablures d’une échéance électorale, les Wade instrumentalisent les services publics, pour financer une campagne électorale insidieuse, sous le couvert du Ministère de l’Entreprenariat Féminin. Par ailleurs, les milliards engrangés par Global Voice ne sont pas perdus pour toutes les bourses. En outre, dans quelle République digne de ce nom, aujourd’hui, au vingt et unième siècle, peut-on admettre que près du quart du budget national soit soustrait frauduleusement des contrôles qui s’imposent ? C’est précisément sous cet- angle qu’il faut percevoir l’évaluation, parmi tant d’autres, de l’ONG américaine International Budget Partnership (IBP) qui place le Sénégal des pseudo-libéraux dans le tout dernier peloton des pays de la planète, avec une note de 3 sur 100, qui traduit parfaitement l’opacité qui entoure la conception, l’élaboration et l’exécution du budget de notre pays.

Evidemment, puisque les priorités des tenants du pouvoir sont aux antipodes des vrais impératifs de l’heure, ce sont les populations qui continuent de payer un lourd tribut à ces dérives optionnelles, voire obsessionnelles. Les premières victimes sont les paysans qui financent avec leurs bras, leur sueur, la corruption ambiante. En effet, malgré l’inflation galopante et l’échange inégal, le gouvernement a fixé le prix de l’arachide au producteur à 165 F le kg, dont seulement 15 francs de subvention visant 180.000 tonnes alors que les projections de récoltes dépassent 1 million de tonnes. Cette décision inique annihile les efforts titanesques du monde rural qui, malgré des productions record, a fait les frais de programmes spéciaux, (maïs, manioc, bissap) qui n’ont jamais été évalués. Pourtant les errances ont été flagrantes, comme ces fameux champs de maïs sans épis. Le slogan creux de la GOANA est donc un morceau d’anthologie, en matière de manipulation et d’escroquerie.

Cette avalanche de scandales graves amène le régime en place à s’accrocher désespérément au pouvoir, pour essayer de s’assurer une impunité totale. C’est ainsi que le réflexe totalitaire se développe de plus en plus, comme l’illustre la censure de fait qui n’épargne même plus des œuvres de fiction comme le roman intitulé Thalès le fou dont les exemplaires ont été bloqués à l’Aéroport après les instructions provenant du sommet de l’Etat. C’est dans ce contexte que le Sénégal est en train de démontrer à la face du monde qu’il est à la traîne en Afrique en matière de transparence du processus électoral, en ne se dotant pas d’une CENI, à laquelle on a préféré une CENA neutralisée par le biais d’abus de pouvoir caractérisés. C’est parce que le ridicule ne tue pas, que le ministre de l’Intérieur menace de passer par une Assemblée nationale illégitime et aux ordres, pour faire avaliser des réformes unilatérales du Code Electoral, à la place de décisions concertées avec tous les acteurs concernés, sous la houlette d’un modérateur équidistant. Le forcing annoncé avec la révision des listes électorales entre novembre 2010 et juillet 2011 a fini de convaincre les plus sceptiques qu’il est temps d’appeler les citoyens à s’organiser pour défendre leurs votes et l’Etat républicain.

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