Cette mesure est 'abord décrite comme liberticide. « Le seul fait de mettre à la disposition d’un tiers des éléments de notre réseau, même si c’est l’ARTP, les numéros de l’appelant, celui de l’appelé, la provenance de l’appel, la durée d’appel, tout cela permet de faire des recoupements des appels. Pour nous, c’est en soi une violation du secret de la correspondance des personnes dont les données transitent dans notre réseau », signale d’emblée Mme Diouf. En réaction aux propos du ministre soutenant que « les sommes collectées issues des taxes seront directement reversées au fisc », elle dénonce un mensonge d'Etat : « C’est en porte à faux avec ce qui est écrit dans le décret. En page 3 article 8, cette disposition prévoit que les sommes collectées par l’ARTP sont prévues pour rémunérer les prestataires du contrôle et le différentiel sera reversé au trésor par le biais de l’ARTP. » Mme Diouf met en exergue la «nébuleuse » qui entoure la taxation des appels entrants, non sans s’interroger sur la destination des sommes collectées et versées l’année dernière par l’ARTP avec Global Voice. « Est-ce que réellement elles ont été versées au trésor ? Pourquoi cet argent n’a pas été affecté à des secteurs prioritaires dont on parle aujourd’hui ?», s'interroge Nafissatou Dia Diouf. Avant d'affirmer, pointant du doigt un sérieux indice de mauvaise gestion, que « le produit d’une taxe est du domaine de l’Assemblée nationale ». Puis de conclure que la taxe doit faire l’objet d’une loi des finances et être perceptible par le trésor public dans l'intérêt de la transparence. Cette vigoureuse riposte de la Sonatel annonce un combat à mort.
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