La vérité sur les délestages tous azimuts qui ont fini de prendre en otage les ménages est toute autre que ce qu’on tente de faire croire aux Sénégalais. En vérité, depuis le 10 Décembre dernier, le principal fournisseur de Senelec en fuel, Itoc, a tout simplement suspendu ses relations avec la Société nationale d’électrification. A preuve, la société a annulé in extrémis l’arrivée d’un bateau de fuel, qui devait fouler les eaux sénégalaises le 23 Décembre dernier. Et hier, le Rubicon a été franchi, quand Senelec a signifié au fournisseur qu’il ne renouvellerait pas le contrat les liant.
Le Pdg de Itoc reçu en présence de Karim
La tension est telle que le président de la République a pris en main le contentieux, en recevant hier, en début de soirée, Baba Diao, le Pdg de Itoc Sa en présence de Karim Wade. Peu avant, Me Wade avait convoqué une réunion au Palais en présence du Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye. Des sources autorisées affirment que le chef de l’Etat était très « fâché » lors de cette rencontre, qui tournait sur les délestages tous azimuts et leurs conséquences. C’est à la suite de cette réunion que Me Wade a fait venir le patron de Itoc, qui avait coupé tout contact avec le Ministère de l’Energie pour « arrondir les angles » avec le fournisseur.
C’est par lettre incendiaire en date du 10 Décembre, avec ampliation au Ministère de l’Energie, qui a tout déclenché. Avec en toile de fond : non seulement des arriérés dus par Senelec au fournisseur, mais aussi…l’affaire dite du mauvais fuel de Senelec. Dans cette missive numéro 0325/12/pca/asd/10 adressée au directeur général de Senelec, le Pdg de Itoc affirme au point 1 : « Par lettre en date du 25 Novembre 2010 réf Dfc/Df/St/mdg/numéro 482-2010 la Senelec s’engageait à régulariser la traite simple de 10,051 milliards de F Cfa remise en pré paiement de la cargaison M/T King Dorian déchargée à Dakar. Les engagements liés à ce déchargement n’ayant pas été respectés, nos fournisseurs, nos banques et nos assurances ne sont pas en mesure de relâcher les 2500 tonnes demandées ». En effet, Senelec avait posé sur la table 700 millions de Fcfa cash pour l’achat de ces 2500 tonnes mais Itoc a dit niet.
« Nous vous ferons parvenir une lettre de notification de suspension de livraisons… »
Dans le point 2 de sa lettre, le Pdg d’Itoc Sa évoque la procédure judiciaire en cours sur la cargaison M/T Atlas Voyager du mois de Juin 2010. Comme le révélait L’As, un expert français Jacques Poirier a été désigné par le président du Tribunal régional hors classe de Dakar, suite à une requête déposée par Senelec. « (…) Nous ne continuerons plus à participer quotidiennement à la résolution des problèmes de fourniture de combustibles à votre Société, à accorder hebdomadairement des facilités financières hors dispositions contractuelles, et voir notre Société directement impliquée dans le traitement d’une requête, par laquelle vous dénoncez les problèmes liés à l’utilisation d’une cargaison de fuel oil que vous avez réceptionnée, totalement consommée depuis six mois dans vos Centrales et entièrement payée ». Itoc poursuit : « Soit la cargaison était contractuellement conforme, comme vous l’avez attesté par correspondance du 26 Juillet 2010 et confirmé par Mr le ministre de tutelle (Ndlr : Samuel Sarr à l’époque) devant l’Assemblée nationale et alors les dispositions auraient dû être prises pour que notre Société soit exclue de la procédure sur votre demande ». Soit, « elle n’était pas conforme et n’aurait dû être déchargée, a fortiori consommée, auquel cas de différend, Senelec aurait dû s’adresser comme contractuellement prévu à la Chambre de commerce de Paris en application de l’article 11, point 11.2 de la partie B ».
Le Pdg d’Itoc d’enfoncer le clou : « Nos fournisseurs, nos Assurances et nos financiers nous ont rappelé ; depuis, cette affaire a connu un retentissement au Sénégal à travers les médiats, doublement consécutif à une plainte contre X déposée par Senelec dans laquelle nous avons été cités et entendus longuement par des enquêteurs et à la présente procédure d’expertise, qu’une Société de trading ne peut être liée à des procédures judiciaires ou des litiges et continuer à agir dans le marché pétrolier international ». Par conséquent, « Nous vous ferons parvenir une lettre de notification de suspension de livraisons prévue par l’article 15.2 du contrat Itoc Sa-Senelec avec pour conséquence que la cargaison programmée dans la fourchette 15-25 Décembre 2010 ne pourra pas être livrée. La position affirmée de notre Société est que nous ne sommes pas concernés par des problèmes d’entreposage, de transport et d’utilisation de fuel à l’intérieur du territoire sénégalais, comme contractuellement signé », affirme Itoc. Depuis, le pays est plongé dans le noir.
Itoc s’est d’autant plus radicalisée que, presque dans la même période, elle a été saisie par écrit par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) sur ses relations commerciales avec Trafigura, qui, il convient de le préciser, est « chatouillée » par les conclusions de l’enquête pénale dans l’affaire du mauvais fuel, comme l’a appris L’As.
C.M.G
Un faux procès contre les cabinets Sow, Seck/Diagne et Tounkara
Un fait n’est pas passé inaperçu, hier lors d’une réunion hier au Ministère de l’Energie, entre Karim Wade et les responsables de Senelec. Peu avant la rencontre, il a été tenu à les « féliciter », compte tenu de leur maîtrise du dossier. Enfin, l’expertise nationale reconnue au moment ou des cabinets étrangers, et récemment Edf, avaient fini par déposer leur baluchon à Senelec ? Un pas que certains peuvent franchir. Les Cabinets d’avocats Sow/Seck/ Diagne et Tounkara ont même fait les frais de cette « reprise en main ». A preuve, à la suite de l’arrivée d’un certain Razeck Bourgi, les deux Cabinets avaient été priés de lui communiquer les dossiers de Gti, par exemple. Les deux Cabinets, coachant Samuel Sarr, avaient négocié le rachat des actions de Gti à 9 milliards de F Cfa. Un contrat remis en cause, comme nous le révélions. Il aura suffi que les deux Cabinets menacent de dénoncer cette démarche devant le bâtonnier de Paris, non sans arguments, pour que le Ministère de l’Energie revienne sur le terrain du droit.
Il faut dire qu’un mauvais procès est fait à ces deux Cabinets à qui Senelec doit aujourd’hui beaucoup d’argent qu’ils ont néanmoins réclamé, quand ils ont senti leur mise à l’écart. L’on a voulu faire croire que leurs honoraires seraient « trop élevés » pour les prestances qu’ils fournissent. Que non, puisque les Cabinets Sow/Seck/Diagne et Toukounra ont rendu un énorme service aux Sénégalais, et pour cause. Alors qu’elle était à l’arrêt de Janvier 2008 au 24/7/2009, Gti continuait dans le compte délégataire. Pourtant, absent du réseau, Gti a perçu dans cette période la rondelette somme de 17 milliards de F Cfa, à raison de près de 800 millions de francs. En collaboration avec les autorités de l’Energie de l’époque, ces deux Cabinets avaient fait bloquer, le 17 Novembre 2009, le compte en question logé à la Citybank. Depuis cette date, le compte, chose impensable à un moment, est géré conjointement par Gti et Senelec sur la base d’un accord intervenu le 7 Avril 2010. Ayant conseillé Senelec lors de la signature de cet accord, les deux cabinets n’avaient pas demandé d’honoraires. D’Avril à Novembre 2010, les décaissements dans ce compte s’élèvent à 14 milliards de F Cfa. Qui peut faire mieux ?
C.M.G
l'asquotidien
Le Pdg de Itoc reçu en présence de Karim
La tension est telle que le président de la République a pris en main le contentieux, en recevant hier, en début de soirée, Baba Diao, le Pdg de Itoc Sa en présence de Karim Wade. Peu avant, Me Wade avait convoqué une réunion au Palais en présence du Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye. Des sources autorisées affirment que le chef de l’Etat était très « fâché » lors de cette rencontre, qui tournait sur les délestages tous azimuts et leurs conséquences. C’est à la suite de cette réunion que Me Wade a fait venir le patron de Itoc, qui avait coupé tout contact avec le Ministère de l’Energie pour « arrondir les angles » avec le fournisseur.
C’est par lettre incendiaire en date du 10 Décembre, avec ampliation au Ministère de l’Energie, qui a tout déclenché. Avec en toile de fond : non seulement des arriérés dus par Senelec au fournisseur, mais aussi…l’affaire dite du mauvais fuel de Senelec. Dans cette missive numéro 0325/12/pca/asd/10 adressée au directeur général de Senelec, le Pdg de Itoc affirme au point 1 : « Par lettre en date du 25 Novembre 2010 réf Dfc/Df/St/mdg/numéro 482-2010 la Senelec s’engageait à régulariser la traite simple de 10,051 milliards de F Cfa remise en pré paiement de la cargaison M/T King Dorian déchargée à Dakar. Les engagements liés à ce déchargement n’ayant pas été respectés, nos fournisseurs, nos banques et nos assurances ne sont pas en mesure de relâcher les 2500 tonnes demandées ». En effet, Senelec avait posé sur la table 700 millions de Fcfa cash pour l’achat de ces 2500 tonnes mais Itoc a dit niet.
« Nous vous ferons parvenir une lettre de notification de suspension de livraisons… »
Dans le point 2 de sa lettre, le Pdg d’Itoc Sa évoque la procédure judiciaire en cours sur la cargaison M/T Atlas Voyager du mois de Juin 2010. Comme le révélait L’As, un expert français Jacques Poirier a été désigné par le président du Tribunal régional hors classe de Dakar, suite à une requête déposée par Senelec. « (…) Nous ne continuerons plus à participer quotidiennement à la résolution des problèmes de fourniture de combustibles à votre Société, à accorder hebdomadairement des facilités financières hors dispositions contractuelles, et voir notre Société directement impliquée dans le traitement d’une requête, par laquelle vous dénoncez les problèmes liés à l’utilisation d’une cargaison de fuel oil que vous avez réceptionnée, totalement consommée depuis six mois dans vos Centrales et entièrement payée ». Itoc poursuit : « Soit la cargaison était contractuellement conforme, comme vous l’avez attesté par correspondance du 26 Juillet 2010 et confirmé par Mr le ministre de tutelle (Ndlr : Samuel Sarr à l’époque) devant l’Assemblée nationale et alors les dispositions auraient dû être prises pour que notre Société soit exclue de la procédure sur votre demande ». Soit, « elle n’était pas conforme et n’aurait dû être déchargée, a fortiori consommée, auquel cas de différend, Senelec aurait dû s’adresser comme contractuellement prévu à la Chambre de commerce de Paris en application de l’article 11, point 11.2 de la partie B ».
Le Pdg d’Itoc d’enfoncer le clou : « Nos fournisseurs, nos Assurances et nos financiers nous ont rappelé ; depuis, cette affaire a connu un retentissement au Sénégal à travers les médiats, doublement consécutif à une plainte contre X déposée par Senelec dans laquelle nous avons été cités et entendus longuement par des enquêteurs et à la présente procédure d’expertise, qu’une Société de trading ne peut être liée à des procédures judiciaires ou des litiges et continuer à agir dans le marché pétrolier international ». Par conséquent, « Nous vous ferons parvenir une lettre de notification de suspension de livraisons prévue par l’article 15.2 du contrat Itoc Sa-Senelec avec pour conséquence que la cargaison programmée dans la fourchette 15-25 Décembre 2010 ne pourra pas être livrée. La position affirmée de notre Société est que nous ne sommes pas concernés par des problèmes d’entreposage, de transport et d’utilisation de fuel à l’intérieur du territoire sénégalais, comme contractuellement signé », affirme Itoc. Depuis, le pays est plongé dans le noir.
Itoc s’est d’autant plus radicalisée que, presque dans la même période, elle a été saisie par écrit par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) sur ses relations commerciales avec Trafigura, qui, il convient de le préciser, est « chatouillée » par les conclusions de l’enquête pénale dans l’affaire du mauvais fuel, comme l’a appris L’As.
C.M.G
Un faux procès contre les cabinets Sow, Seck/Diagne et Tounkara
Un fait n’est pas passé inaperçu, hier lors d’une réunion hier au Ministère de l’Energie, entre Karim Wade et les responsables de Senelec. Peu avant la rencontre, il a été tenu à les « féliciter », compte tenu de leur maîtrise du dossier. Enfin, l’expertise nationale reconnue au moment ou des cabinets étrangers, et récemment Edf, avaient fini par déposer leur baluchon à Senelec ? Un pas que certains peuvent franchir. Les Cabinets d’avocats Sow/Seck/ Diagne et Tounkara ont même fait les frais de cette « reprise en main ». A preuve, à la suite de l’arrivée d’un certain Razeck Bourgi, les deux Cabinets avaient été priés de lui communiquer les dossiers de Gti, par exemple. Les deux Cabinets, coachant Samuel Sarr, avaient négocié le rachat des actions de Gti à 9 milliards de F Cfa. Un contrat remis en cause, comme nous le révélions. Il aura suffi que les deux Cabinets menacent de dénoncer cette démarche devant le bâtonnier de Paris, non sans arguments, pour que le Ministère de l’Energie revienne sur le terrain du droit.
Il faut dire qu’un mauvais procès est fait à ces deux Cabinets à qui Senelec doit aujourd’hui beaucoup d’argent qu’ils ont néanmoins réclamé, quand ils ont senti leur mise à l’écart. L’on a voulu faire croire que leurs honoraires seraient « trop élevés » pour les prestances qu’ils fournissent. Que non, puisque les Cabinets Sow/Seck/Diagne et Toukounra ont rendu un énorme service aux Sénégalais, et pour cause. Alors qu’elle était à l’arrêt de Janvier 2008 au 24/7/2009, Gti continuait dans le compte délégataire. Pourtant, absent du réseau, Gti a perçu dans cette période la rondelette somme de 17 milliards de F Cfa, à raison de près de 800 millions de francs. En collaboration avec les autorités de l’Energie de l’époque, ces deux Cabinets avaient fait bloquer, le 17 Novembre 2009, le compte en question logé à la Citybank. Depuis cette date, le compte, chose impensable à un moment, est géré conjointement par Gti et Senelec sur la base d’un accord intervenu le 7 Avril 2010. Ayant conseillé Senelec lors de la signature de cet accord, les deux cabinets n’avaient pas demandé d’honoraires. D’Avril à Novembre 2010, les décaissements dans ce compte s’élèvent à 14 milliards de F Cfa. Qui peut faire mieux ?
C.M.G
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