L'envolée des prix du blé importé, qui a augmenté en quelques mois, en raison de la hausse des cours mondiaux, profite au pain traditionnel à base de céréales locales. C'est ainsi qu'à la faveur de la récente hausse du prix du pain, le tapa lapa a fait une percée à Dakar. Constitue-t-il une alternative
Bien connu dans les campagnes du sud et du nord du Sénégal, ce pain en forme de baguette est fabriqué avec des farines de mil, de maïs et de niébé (haricot), beaucoup moins chères que le blé. Selon la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), cette forte hausse conjuguée avec celles des carburants et de l'électricité s'est logiquement répercutée sur le prix de revient du pain fabriqué par les boulangeries modernes. La baguette de 210 g, vendue auparavant 150 Fcfa est à 200 FCFA. Alors, le tapa lapa reste –t-elle une alternative ? Une question à laquelle les populations de la banlieue ont répondu. Pour ce père de famille, sous le sceau de l’anonymat, le tapa lapa certes est bon mais ce qui pose problème, c’est son mode de fabrication. « On ne sait pas si les conditions d’hygiènes sont respectées ? Qui le fabrique etc. ? Mais on ne peut se départir du pain malgré cette hausse de 50 Fcfa » dit-il. Sur
ce, Mame Sow indique pour sa part que « le tapa lapa ne peut pas nourrir toute une famille. Peut-être si on est deux ou trois mais quand on a beaucoup d’enfants, impossible. Vaut mieux acheter du pain. Mais les boulangers devraient au moins se soucier des difficultés que traversent le pays ». Et pourtant, dans chaque coin de rue, un guinéen s’y est installé. La caisse remplie de pain traditionnel. 100 Fcfa pour le petit modèle et 125 ou 150 pour le grand. Du pain que s’arrache souvent des apprentis et autres manœuvres. Mamadou Bâ, habitant Wakhinane se dit "accro" depuis qu'il y a goûté. Cette baguette-là, bien dense, rassasie mieux le citadin goorgoorlu (Ndrl : un débrouillard). Elle se conserve en outre plus longtemps que sa rivale "française" qui, selon Assane Bâ, un patron boulanger, "se durcit à cause de la forte dose de levure et de l'améliorant (substance chimique pour accélérer la levée de la pâte) qu'on y met. En
effet, c’est un autre coup de massue que vienne de recevoir les pauvres goorgoorlu. Déjà uppercutées par la hausse des denrées de première nécessité, les populations sont obligées de faire avec. Le tapa lapa réussira-t-il à transformer cet essai ? Les citadins apprécient, semble-t-il, ce pain rustique. Pour son prix, bien sûr, mais aussi pour son goût et sa consistance.
Retour à l’ancienne méthode
Au-delà du pain traditionnel, il existe une autre alternative : la bouillie. Déjà, dans certains villages, c’est de la bouillie que l’on serve pour le petit déjeuner. Et à Dakar, particulièrement en banlieue, les familles qui ne peuvent se payer le pain quotidien préfèrent acheter de la bouillie de mil, qui selon Adama Fall est très consistante. A l’en croire, c’est plus naturelle. Mais actuellement le mil se fait un peu rare du fait de la moisson qui n’est pas encore à son heure. Ce qui se fait, reste la bouillie à base de riz. Et les enfants en raffole. Pour cela, il suffit de faire un tour dans les gargotes à Bountou Pikine. De même, des familles entières préfèrent consommer de la bouillie, depuis que le pain est passé à 200 Fcfa.
On se le rappelle au Togo, suite à l’augmentation du prix du pain, les populations avaient manifesté leur courroux. Mais au Sénégal on préfère se résigner avec un « Yalla Baxna » : (Dieu est grand).
Assane Thiam Leral.net
Bien connu dans les campagnes du sud et du nord du Sénégal, ce pain en forme de baguette est fabriqué avec des farines de mil, de maïs et de niébé (haricot), beaucoup moins chères que le blé. Selon la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), cette forte hausse conjuguée avec celles des carburants et de l'électricité s'est logiquement répercutée sur le prix de revient du pain fabriqué par les boulangeries modernes. La baguette de 210 g, vendue auparavant 150 Fcfa est à 200 FCFA. Alors, le tapa lapa reste –t-elle une alternative ? Une question à laquelle les populations de la banlieue ont répondu. Pour ce père de famille, sous le sceau de l’anonymat, le tapa lapa certes est bon mais ce qui pose problème, c’est son mode de fabrication. « On ne sait pas si les conditions d’hygiènes sont respectées ? Qui le fabrique etc. ? Mais on ne peut se départir du pain malgré cette hausse de 50 Fcfa » dit-il. Sur
ce, Mame Sow indique pour sa part que « le tapa lapa ne peut pas nourrir toute une famille. Peut-être si on est deux ou trois mais quand on a beaucoup d’enfants, impossible. Vaut mieux acheter du pain. Mais les boulangers devraient au moins se soucier des difficultés que traversent le pays ». Et pourtant, dans chaque coin de rue, un guinéen s’y est installé. La caisse remplie de pain traditionnel. 100 Fcfa pour le petit modèle et 125 ou 150 pour le grand. Du pain que s’arrache souvent des apprentis et autres manœuvres. Mamadou Bâ, habitant Wakhinane se dit "accro" depuis qu'il y a goûté. Cette baguette-là, bien dense, rassasie mieux le citadin goorgoorlu (Ndrl : un débrouillard). Elle se conserve en outre plus longtemps que sa rivale "française" qui, selon Assane Bâ, un patron boulanger, "se durcit à cause de la forte dose de levure et de l'améliorant (substance chimique pour accélérer la levée de la pâte) qu'on y met. En
effet, c’est un autre coup de massue que vienne de recevoir les pauvres goorgoorlu. Déjà uppercutées par la hausse des denrées de première nécessité, les populations sont obligées de faire avec. Le tapa lapa réussira-t-il à transformer cet essai ? Les citadins apprécient, semble-t-il, ce pain rustique. Pour son prix, bien sûr, mais aussi pour son goût et sa consistance.
Retour à l’ancienne méthode
Au-delà du pain traditionnel, il existe une autre alternative : la bouillie. Déjà, dans certains villages, c’est de la bouillie que l’on serve pour le petit déjeuner. Et à Dakar, particulièrement en banlieue, les familles qui ne peuvent se payer le pain quotidien préfèrent acheter de la bouillie de mil, qui selon Adama Fall est très consistante. A l’en croire, c’est plus naturelle. Mais actuellement le mil se fait un peu rare du fait de la moisson qui n’est pas encore à son heure. Ce qui se fait, reste la bouillie à base de riz. Et les enfants en raffole. Pour cela, il suffit de faire un tour dans les gargotes à Bountou Pikine. De même, des familles entières préfèrent consommer de la bouillie, depuis que le pain est passé à 200 Fcfa.
On se le rappelle au Togo, suite à l’augmentation du prix du pain, les populations avaient manifesté leur courroux. Mais au Sénégal on préfère se résigner avec un « Yalla Baxna » : (Dieu est grand).
Assane Thiam Leral.net