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La Banque mondiale met 7 milliards sur la table

POUR UN RETOUR DE L’ORTHODOXIE DANS LES FINANCES PUBLIQUES

Le gouvernement du Sénégal vient de bénéficier de 7 milliards de FCfa pour améliorer la tenue de ses finances publiques. Avec le projet d’Appui aux Réformes des Finances Publiques, d’une durée de quatre ans, la Banque mondiale entend familiariser l’Etat avec la rigueur budgétaire.


Rédigé par leral.net le Vendredi 13 Mai 2011 à 19:21 | | 0 commentaire(s)|

La Banque mondiale met 7 milliards sur la table
Confronté à de sérieuses difficultés dans la tenue de ses finances publiques, le Sénégal vient de recevoir l’appui de la Banque mondiale pour se familiariser avec la bonne gestion de ses ressources. Il faut dire que cet appui est intervenu après que le Sénégal eut connu des dérapages budgétaires sans précédent en 2008. Ce qui avait ému les institutions de Bretton Woods.

Même si le lien n’est pas aussi évident avec ces dérapages dénoncés en leur temps, Fily Sissoko de la Banque mondiale estime que le nouveau programme entend régler « le problème de façon beaucoup plus systémique ».
Financé à hauteur de 15 millions de dollars, soit 7 milliards de FCfa, le projet d’Appui aux Réformes des Finances Publiques s’appuie sur le triptyque : Transparence, responsabilité et crédibilité. Il compte quatre grandes composantes. La première, c’est l’amélioration de la politique fiscale et des perspectives pluriannuelles dans la planification budgétaire. Elle vise à s’assurer que les ministères clés ont des Lettres de politiques sectorielles (Lps), dans lequel ils définissent les priorités de leurs départements. Autre volet du projet, le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de la dette. Il s’agit de soutenir l’Etat à asseoir une stratégie cohérente de sa dette.

La seconde composante du programme consiste à améliorer les mécanismes budgétaires de l’Etat. Ceci en améliorant le processus d’exécution du budget. En mettant en place les différentes Directives de l’Uemoa à travers son aspect de reddition des comptes. « C’est une nouvelle mentalité qu’il faudra introduire dans la gestion des finances publiques », observe l’ivoirien Fily Sissoko. Ainsi, la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor va être renforcée. Il en est de même des structures chargées d’audit. L’Inspection générale d’Etat (Ige) et l’Inspection générale des finances (Igf) sont dans la ligne de mire du projet.

La troisième composante vise à renforcer contrôle externe des parlementaires. Il s’agira des les outiller à avoir un regard sourcilleux sur les finances publiques. En un mot, les amener à ne pas voter les budgets aveuglément. S’agissant du contrôle parlementaire toujours, Fily Sissoko a suggéré l’adoption d’une pratique courante dans le système anglophone. Celle-ci consiste à confier la Commission des finances du parlement à l’opposition.

Le dernier volet du programme et non moins important, consiste à appuyer la société civile pour une meilleure compréhension du budget, et de la manière dont les ressources publiques sont gérées. En effet, en impliquant des éléments de la société civile tels que le Forum Civil dans ce projet, la Banque cherche à avoir des sentinelles de la bonne gouvernance.

D’une durée de quatre ans, le projet a été adopté par le Conseil d’administration de la Banque mondiale au courant de l’année. Il s’agit d’un projet du gouvernement du Sénégal dont l’historique remonte à 2003, à partir de la volonté des pouvoirs publics d’améliorer la gestion budgétaire par la mise en place d’un plan d’action adopté en Conseil des ministres. Il sera logé au ministère de l’Economie et des Finances.

Papa Ismaila KEITA l'asquotidien

( Les News )