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Dimanche 13 Août 2017

La capture du prince du Walo Sidya Ndatté Yalla DIOP (Le Figaro du 5 janvier 1876, articles de presse)




 
SAINT-LOUIS (Sénégal), 11 DÉCEMBRE 1875.


Je m'empresse de vous annoncer qu'une colonne expéditionnaire est partie de Saint-Louis le 8 de ce mois, à quatre heures du matin.

Elle se compose de cent vingt hommes d'infanterie de marine, cent vingt tirailleurs indigènes, soixante spahis d'un détachement d'artillerie et du train des équipages. Elle est commandée par le lieutenant-colonel d'infanterie de marine Bégin.
 
Cette colonne a reçu l'ordre de marcher contre un agitateur indigène nommé Sidya, qui, dit-on, a recruté un grand nombre de partisans dans le Oualo, d'où il nous menace et nous brave.
 
Le gouverneur, colonel Valière, partira demain pour Richard-Toll, où il doit rejoindre la colonne expéditionnaire.
 
Il remontera le fleuve sur l'aviso le Phaëton, ayant pour escorte une section d'infanterie de marine.
 
Je vous enverrai des détails sur les opérations de cette petite campagne aussitôt qu'ils me seront parvenus.
Auguste Marcade
 
Quotidien le Figaro du 6 Janvier 1876
Dakar, Sénégal 16 Décembre
La petite expédition que nous avions entreprise dans le Oualo, a été promptement et heureusement terminée.
 
Le chef indigène Sidya, contre qui elle était dirigée, vient d'être pris par notre allié Lat-Dior, sans doute dans une embuscade, car on annonce qu'il n'y a même pas eu d'engagement avec nos troupes.

Sidya va être conduit à Saint-Louis et jugé comme traître notre cause.
 
C'est un noir âgé de trente-cinq ans environ, qui a été élevé au collège indigène d'Alger, et qui avait été même pourvu, il y a quelques années, d'un grade d'officier dans le bataillon de tirailleurs sénégalais.
 
On pense ici qu'il sera condamné soit à la peine de mort, soit au bannissement. Dans ce dernier cas, il serait déporté sur les côtes insalubres du Gabon.
 
Quotidien le XIXème siècle du 14 Janvier 1876
On écrit de Gorée-Dakar, le 22, aux Tablettes des Deux-Charentes :
La colonne expéditionnaire doit rentrer à Saint-Louis, le 27 décembre : elle n'a pas eu l'occasion, jusqu'ici, de tirer un seul coup de fusil. Sidya est pris néanmoins ; il a été écroué à la prison de Saint-Louis.

C'est Lat-Dior, notre récent allié du Cayor, qui l'a livré pieds et poings liés, avec quatre de ses lieutenants.

Ils vont sans doute être envoyés sur Gabon.

Il faudrait prendre maintenant Elie, l'oncle de Sidya. et roi des Maures ; mais celui-là est plus difficile à joindre.
 
En voyant Lat Dior livrer Sidya à l'autorité française, tous ceux qui savent que les noirs ne se mangent pas entre eux, se demandent ce que Lat Dior exigera de la France, en retour de ce service?

Il avait écrit au gouverneur pour lui demander sous quelle forme, il voulait recevoir Sidya et ses quatre grands chefs, dont il était prêt à envoyer les têtes et les jambes.
Le colonel Valière s'est contenté de les réclamer vivants.        
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