Alors pour en parler, le marabout brandit des documents et des images pour retracer son histoire avec ce village. Une histoire qui lui tient tellement à cœur qu’après avoir manqué un rendez-vous fixé chez lui aux Almadies, il se déplace à la Rédaction du journal Le Quotidien pour conter son histoire avec Diannah, celle d’un amour conflictuel, d’une relation à la Marame et Birane, qui ne se quittent jamais, même s’ils ne peuvent vivre en paix.
Le «siège» de la rivalité
«Je suis membre d’une famille qui a participé à l’islamisation de l’Afrique de l’ouest. Je suis un descendant de Bouka Sidy Souané. C’est lui qui a fondé le village de Diannah. Il est originaire du village de Djenné au Mali qu’il avait quitté pour sa mission d’islamisation. D’ailleurs Diannah est en réalité une déformation de l’appellation Djenné. C’était en 1952 m’a-t-on raconté. Et le village a été ensuite, confié à Ismaïl Koma, neveu de Bouka Sidy avec qui il avait quitté Tombouctou.
Djannah était aussi chef lieu de canton du Pakao, et du temps des colons, c’est Fodé Mady Djiné Koma, petit-fils de Bouka Sidy qui a été nommé chef de canton. Pour le succéder, c’est son fils qui devrait hériter du «trône», mais il n’avait pas l’âge pour la gestion des affaires. Ainsi, Mady Djiné Koma a été remplacé par son neveu Malang Binta Koma. Et c’est là qu’est partie l’histoire de la rivalité entre les Souané à Diannah Bâ. Car des années après, Malang Binta Koma n’a pas voulu rendre le siège à l’héritier légitime qui est aussi le garant de la mosquée. Alors les Souané qui sont chargés d’introniser l’imam de la mosquée ont refusé d’installer Malang Binta Koma…
Toutefois, avec la complicité d’un de ses oncles maternels de la famille des Souané Malang Binta Koma s’est vu confié la gestion de la mosquée. Car, l’affaire a été portée devant les colons qui n’avaient pas eu la bonne information. Il se posait un problème d’interprétation et de faux renseignements qui ont été donnés au chef de canton qui avait tranché le différend en l’absence de ceux qui géraient auparavant la mosquée Diannah et qui avaient boudé cette rencontre.»
Des chantiers et des projets
«Après les indépendances, on a confié la gestion de la mosquée à celui qui m’a élevé, c’est-à-dire, le frère de mon père. A ce dernier, le Président Senghor avait promis de faire construire une mosquée, s’il renonce à la première mosquée. Mais à un moment donné, les habitants de Diannah ont souhaité un retour à l’orthodoxie…»
«En 1996, j’ai commencé à équiper les deux mosquées de Diannah. Ensuite, en fonction de leurs besoins et après les avoir consultés, j’ai construit un barrage. Le chantier suivant devait être le lotissement du village qui avait fait l’objet d’une réunion qui avait rassemblé toutes les familles et toutes les personnes majeures du village, avec l’assistance des autorités locales (Il donne un rapport sur le Projet d’aménagement du village de Diannah-Bâ où sont consignés les études et réalisations ainsi que les engagements et signatures de populations par rapport à ce projet).»
«A l’époque je m’étais engagé à indemniser toute famille qui serait affectée par le tracé de la route. Les dommages avaient été évalués à 17 millions de francs Cfa, avec 1,950 million de francs Cfa par kabila (maison).»
«Aussi il y avait un des notables du village du nom de Shérif Bodian et le khalife Demba Souané qui avaient souhaité qu’on retienne une seule mosquée pour les grandes prières. L’option était de raser l’ancienne mosquée pour ériger sur le site une nouvelle mosquée. Alors les habitants m’avaient donné un autre terrain pour y construire une mosquée où prier le temps que devait durer le chantier (pour démolir l’ancienne mosquée et construire une nouvelle). Cette mosquée de transition avait été construite avec un budget de 75 millions de francs Cfa.»
Des emprisonnements et un conflit qui s’éternise
«Ainsi au début des années 2000 et pendant six mois et demi, l’ancienne mosquée de Diannah était abandonnée, avant que Karamba et Bounama Souané qui habitent à 130 kilomètres de Diannah viennent demander que l’ancienne mosquée soit utilisée juste pour les prières de vendredi. Une proposition qui n’agréait pas les habitants du village…»
«Grande a été alors notre surprise, le jour de la pause de la première pierre de voir le préfet Moussa Ngom débarquer pour mettre sous scellé la mosquée, sous prétexte que le site est une parcelle de Shérif qui a été spoliée (…). Et pour les mêmes motifs, une vieille personne de 80 années a été mise en prison.»
«Ensuite, il s’est posé à nouveau un problème d’imamat pour diriger la prière à Diannah. Il y a beaucoup de personnes qui pensent que je veux imposer un imam pour ce village alors que moi mes études ne m’autorisent pas un tel comportement. Je connais les règles et procédures et je sais qu’un imam doit être élu.»
«Le véritable problème, en réalité, c’est que certains membres de la famille refusent de voir en ma personne la prophétie de notre ancêtre qui avait donné le profil de son petit fils qui devrait construire la mosquée de Diannah. Une mosquée qui est destinée à être très populaire et très convoitée. Car les saints se connaissent. Et mon ancêtre Bouka Sidy avait vu que la mosquée dont il rêvait pour le Sénégal serait celle de Cheikh Ahmadou Bamba. Il a alors prié pour une mosquée qui serait assez populaire et aussi bénie que la grande mosquée de Touba. Et je suis le petit-fils qui doit construire cette mosquée. C’est pourquoi, je ne ménage aucun effort à cet effet, car alors que j’étais encore tout petit, le khalife de Diannah m’a vu un jour et a dit que je suis l’enfant décrit par Bouka Sidy pour construire cette mosquée de Diannah qui sera très célèbre... »
Retraite spirituelle en prison
«A plusieurs reprises, nous avons envoyé des courriers aux autorités locales pour disposer du site de l’ancienne mosquée afin de construire la nouvelle demandée par les populations. Pendant trois mois nos courriers sont restés sans réponse. Nous avons considéré alors que ce silence vaut le consentement des autorités locales. D’ailleurs, ce n’est même pas une mosquée qui est détruite, mais un pan de mur, par ces jeunes qui sont aujourd’hui dans les liens de la détention, à cause de faux renseignements.»
«La démolition de ce mur a eu lieu un lundi 1er juin. Le vendredi 5, les gendarmes ont débarqué au village pour interdire la prière de vendredi. En réalité, ils faisaient dans la provocation car, le chef de village et deux autres notables ont été arrêtés (…)»
«J’ai appris par mes propres sources que l’objectif recherché était de faire réagir les jeunes du village pour ensuite les arrêter pour le délit de troubles à l’ordre public. Mais cela n’a pas marché parce que j’avais pu convaincre les jeunes du village de ne pas manifester contre ces arrestations, parce qu’en réalité c’est moi qu’ils voulaient atteindre et me présenter comme le commanditaire d’actes de vandalisme. On a voulu m’emprisonner pour me tuer en prison.»
«Mais voilà que le samedi 6 juin, les gendarmes ont trouvé les jeunes dans leurs champs pour procéder à leur arrestation et ensuite dire qu’ils manifestaient avec des armes blanches. Or, ce sont des jeunes qui s’adonnaient à des travaux champêtres. Ce sont des arrestations arbitraires. Mais les jeunes détenus que je suis allé voir en prison ont le moral et la foi. Ils considèrent qu’ils sont au service de Dieu et vivent leur détention comme une retraite spirituelle.»
«Mais ce que je dénonce surtout avec leur arrestation, c’est l’acharnement contre ma personne, parce qu’ils ont été présentés comme mes talibés (disciples) à Diannah, ce qui n’est pas le cas. En réalité je n’ai pas de talibés à Diannah.»
«Cet acharnement est d’autant plus manifeste que l’enquête de la gendarmerie est biaisée. Par exemple, le jour de ces faits, Demba Souané avait un pistolet et avait tiré sur la foule. Le pistolet a été saisi mais cela ne figure pas sur le procès verbal des gendarmes. Aussi des rapports accablants ont été fabriqués contre moi pour dire que je fournis des armes aux rebelles. C’est du harcèlement !»
Des médiations et une impossible réconciliation
«J’ai eu à saisir le Conseil d’Etat pour cette affaire. J’avais aussi saisi Bécaye Diop, en tant que maire de Kolda. Il m’avait reçu à son bureau alors qu’il était ministre de la Défense, ensuite il m’a invité à Kolda où il devait recevoir le Président Abdoulaye Wade. Plus tard, on m’a fait aussi un mauvais procès au niveau du ministre Bécaye Diop qui m’a convoqué alors chez lui, où nous avons eu de vifs échanges. Le ministre m’a accusé de vouloir le marabouter en recrutant les services d’un marabout de la Guinée. Ce qui est aberrant…»
«Les choses se sont envenimées par la suite. Le Procureur Samba Faye m’avait placé sous mandat de dépôt par défaut. Il n’y a jamais eu d’enquête sérieuse sur ce conflit à Diannah. Je l’ai toujours dénoncé, mais en vain. Il y a eu plusieurs tentatives de médiation mais seuls les gens du Pakao pourraient nous réconcilier (…)»
«Il y a eu aussi la médiation de Serigne Mbacké Sokhna Lô ; Serigne Mansour Sy et feu Serigne Bara Mbacké, m’ont chacun reçu à sa résidence. Je remercie toute les familles religieuses, les layènes, les mourides qui ont tous intervenu dans cette affaire. A l’époque Macky Sall, en tant que Premier ministre, avait demandé qu’on mette la pédale douce sur cette affaire parce que c’est un dossier vide.»
«Cela est d’autant plus vrai que beaucoup d’informations relayées dans ce conflit ne sont pas avérées. Par exemple la presse a eu à relayer des informations à propos d’une bagarre instiguée par mes talibés et qui aurait fait 11 morts. Il n’y a jamais eu de morts, ni de corps. C’est de la pure affabulation et de la manipulation, et il n’y a jamais eu d’enquête sérieuse sur cette affaire. On m’avait conseillé de porter plainte pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles, mais, je n’ai pas voulu le faire pour l’honneur de la famille. Car, même si je suis plus jeune que mes parents-là, je suis leur oncle, c’est-à-dire un rang de père.»
«Les auteurs de toutes ces manipulations, orchestrées pour nuire à ma réputation sont de petites gens… Une minorité à Diannah qui fait dans la corruption pour distiller de faux renseignements sur moi. Ils en arrivent même à organiser des cabales contre ma personne sur Internet. Dans un journal de la place, on m’a même accusé de blanchiment d’argent et l’auteur de l’article avait annoncé mon déferement devant le procureur de la République. Jusqu’à présent, je n’ai jamais été convoqué ni inquiété pour des faits de ce genre.»
«Pourtant nous nous étions tous retrouvés à Diannah pour faire la paix, en 2009, devant Saliou Sambou. Ils s’étaient engagés à me laisser continuer les travaux, mais n’ont pas tenu parole. C’est juste de la jalousie. Ils ont voulu me liquider sur le plan mystique et avaient chargé le fils d’un chasseur pour m’éliminer mes enfants et moi. Ce «chargé de mission» s’était déplacé jusque chez moi mais son plan a échoué. Dieu est le plus juste des juges. Alors je reste calme, en attendant d’accomplir ma mission : construire ce lieu de prière, quel qu’en soit le prix. D’autant que les populations ne réclament rien d’autre qu’un lieu de culte.»
Le «siège» de la rivalité
«Je suis membre d’une famille qui a participé à l’islamisation de l’Afrique de l’ouest. Je suis un descendant de Bouka Sidy Souané. C’est lui qui a fondé le village de Diannah. Il est originaire du village de Djenné au Mali qu’il avait quitté pour sa mission d’islamisation. D’ailleurs Diannah est en réalité une déformation de l’appellation Djenné. C’était en 1952 m’a-t-on raconté. Et le village a été ensuite, confié à Ismaïl Koma, neveu de Bouka Sidy avec qui il avait quitté Tombouctou.
Djannah était aussi chef lieu de canton du Pakao, et du temps des colons, c’est Fodé Mady Djiné Koma, petit-fils de Bouka Sidy qui a été nommé chef de canton. Pour le succéder, c’est son fils qui devrait hériter du «trône», mais il n’avait pas l’âge pour la gestion des affaires. Ainsi, Mady Djiné Koma a été remplacé par son neveu Malang Binta Koma. Et c’est là qu’est partie l’histoire de la rivalité entre les Souané à Diannah Bâ. Car des années après, Malang Binta Koma n’a pas voulu rendre le siège à l’héritier légitime qui est aussi le garant de la mosquée. Alors les Souané qui sont chargés d’introniser l’imam de la mosquée ont refusé d’installer Malang Binta Koma…
Toutefois, avec la complicité d’un de ses oncles maternels de la famille des Souané Malang Binta Koma s’est vu confié la gestion de la mosquée. Car, l’affaire a été portée devant les colons qui n’avaient pas eu la bonne information. Il se posait un problème d’interprétation et de faux renseignements qui ont été donnés au chef de canton qui avait tranché le différend en l’absence de ceux qui géraient auparavant la mosquée Diannah et qui avaient boudé cette rencontre.»
Des chantiers et des projets
«Après les indépendances, on a confié la gestion de la mosquée à celui qui m’a élevé, c’est-à-dire, le frère de mon père. A ce dernier, le Président Senghor avait promis de faire construire une mosquée, s’il renonce à la première mosquée. Mais à un moment donné, les habitants de Diannah ont souhaité un retour à l’orthodoxie…»
«En 1996, j’ai commencé à équiper les deux mosquées de Diannah. Ensuite, en fonction de leurs besoins et après les avoir consultés, j’ai construit un barrage. Le chantier suivant devait être le lotissement du village qui avait fait l’objet d’une réunion qui avait rassemblé toutes les familles et toutes les personnes majeures du village, avec l’assistance des autorités locales (Il donne un rapport sur le Projet d’aménagement du village de Diannah-Bâ où sont consignés les études et réalisations ainsi que les engagements et signatures de populations par rapport à ce projet).»
«A l’époque je m’étais engagé à indemniser toute famille qui serait affectée par le tracé de la route. Les dommages avaient été évalués à 17 millions de francs Cfa, avec 1,950 million de francs Cfa par kabila (maison).»
«Aussi il y avait un des notables du village du nom de Shérif Bodian et le khalife Demba Souané qui avaient souhaité qu’on retienne une seule mosquée pour les grandes prières. L’option était de raser l’ancienne mosquée pour ériger sur le site une nouvelle mosquée. Alors les habitants m’avaient donné un autre terrain pour y construire une mosquée où prier le temps que devait durer le chantier (pour démolir l’ancienne mosquée et construire une nouvelle). Cette mosquée de transition avait été construite avec un budget de 75 millions de francs Cfa.»
Des emprisonnements et un conflit qui s’éternise
«Ainsi au début des années 2000 et pendant six mois et demi, l’ancienne mosquée de Diannah était abandonnée, avant que Karamba et Bounama Souané qui habitent à 130 kilomètres de Diannah viennent demander que l’ancienne mosquée soit utilisée juste pour les prières de vendredi. Une proposition qui n’agréait pas les habitants du village…»
«Grande a été alors notre surprise, le jour de la pause de la première pierre de voir le préfet Moussa Ngom débarquer pour mettre sous scellé la mosquée, sous prétexte que le site est une parcelle de Shérif qui a été spoliée (…). Et pour les mêmes motifs, une vieille personne de 80 années a été mise en prison.»
«Ensuite, il s’est posé à nouveau un problème d’imamat pour diriger la prière à Diannah. Il y a beaucoup de personnes qui pensent que je veux imposer un imam pour ce village alors que moi mes études ne m’autorisent pas un tel comportement. Je connais les règles et procédures et je sais qu’un imam doit être élu.»
«Le véritable problème, en réalité, c’est que certains membres de la famille refusent de voir en ma personne la prophétie de notre ancêtre qui avait donné le profil de son petit fils qui devrait construire la mosquée de Diannah. Une mosquée qui est destinée à être très populaire et très convoitée. Car les saints se connaissent. Et mon ancêtre Bouka Sidy avait vu que la mosquée dont il rêvait pour le Sénégal serait celle de Cheikh Ahmadou Bamba. Il a alors prié pour une mosquée qui serait assez populaire et aussi bénie que la grande mosquée de Touba. Et je suis le petit-fils qui doit construire cette mosquée. C’est pourquoi, je ne ménage aucun effort à cet effet, car alors que j’étais encore tout petit, le khalife de Diannah m’a vu un jour et a dit que je suis l’enfant décrit par Bouka Sidy pour construire cette mosquée de Diannah qui sera très célèbre... »
Retraite spirituelle en prison
«A plusieurs reprises, nous avons envoyé des courriers aux autorités locales pour disposer du site de l’ancienne mosquée afin de construire la nouvelle demandée par les populations. Pendant trois mois nos courriers sont restés sans réponse. Nous avons considéré alors que ce silence vaut le consentement des autorités locales. D’ailleurs, ce n’est même pas une mosquée qui est détruite, mais un pan de mur, par ces jeunes qui sont aujourd’hui dans les liens de la détention, à cause de faux renseignements.»
«La démolition de ce mur a eu lieu un lundi 1er juin. Le vendredi 5, les gendarmes ont débarqué au village pour interdire la prière de vendredi. En réalité, ils faisaient dans la provocation car, le chef de village et deux autres notables ont été arrêtés (…)»
«J’ai appris par mes propres sources que l’objectif recherché était de faire réagir les jeunes du village pour ensuite les arrêter pour le délit de troubles à l’ordre public. Mais cela n’a pas marché parce que j’avais pu convaincre les jeunes du village de ne pas manifester contre ces arrestations, parce qu’en réalité c’est moi qu’ils voulaient atteindre et me présenter comme le commanditaire d’actes de vandalisme. On a voulu m’emprisonner pour me tuer en prison.»
«Mais voilà que le samedi 6 juin, les gendarmes ont trouvé les jeunes dans leurs champs pour procéder à leur arrestation et ensuite dire qu’ils manifestaient avec des armes blanches. Or, ce sont des jeunes qui s’adonnaient à des travaux champêtres. Ce sont des arrestations arbitraires. Mais les jeunes détenus que je suis allé voir en prison ont le moral et la foi. Ils considèrent qu’ils sont au service de Dieu et vivent leur détention comme une retraite spirituelle.»
«Mais ce que je dénonce surtout avec leur arrestation, c’est l’acharnement contre ma personne, parce qu’ils ont été présentés comme mes talibés (disciples) à Diannah, ce qui n’est pas le cas. En réalité je n’ai pas de talibés à Diannah.»
«Cet acharnement est d’autant plus manifeste que l’enquête de la gendarmerie est biaisée. Par exemple, le jour de ces faits, Demba Souané avait un pistolet et avait tiré sur la foule. Le pistolet a été saisi mais cela ne figure pas sur le procès verbal des gendarmes. Aussi des rapports accablants ont été fabriqués contre moi pour dire que je fournis des armes aux rebelles. C’est du harcèlement !»
Des médiations et une impossible réconciliation
«J’ai eu à saisir le Conseil d’Etat pour cette affaire. J’avais aussi saisi Bécaye Diop, en tant que maire de Kolda. Il m’avait reçu à son bureau alors qu’il était ministre de la Défense, ensuite il m’a invité à Kolda où il devait recevoir le Président Abdoulaye Wade. Plus tard, on m’a fait aussi un mauvais procès au niveau du ministre Bécaye Diop qui m’a convoqué alors chez lui, où nous avons eu de vifs échanges. Le ministre m’a accusé de vouloir le marabouter en recrutant les services d’un marabout de la Guinée. Ce qui est aberrant…»
«Les choses se sont envenimées par la suite. Le Procureur Samba Faye m’avait placé sous mandat de dépôt par défaut. Il n’y a jamais eu d’enquête sérieuse sur ce conflit à Diannah. Je l’ai toujours dénoncé, mais en vain. Il y a eu plusieurs tentatives de médiation mais seuls les gens du Pakao pourraient nous réconcilier (…)»
«Il y a eu aussi la médiation de Serigne Mbacké Sokhna Lô ; Serigne Mansour Sy et feu Serigne Bara Mbacké, m’ont chacun reçu à sa résidence. Je remercie toute les familles religieuses, les layènes, les mourides qui ont tous intervenu dans cette affaire. A l’époque Macky Sall, en tant que Premier ministre, avait demandé qu’on mette la pédale douce sur cette affaire parce que c’est un dossier vide.»
«Cela est d’autant plus vrai que beaucoup d’informations relayées dans ce conflit ne sont pas avérées. Par exemple la presse a eu à relayer des informations à propos d’une bagarre instiguée par mes talibés et qui aurait fait 11 morts. Il n’y a jamais eu de morts, ni de corps. C’est de la pure affabulation et de la manipulation, et il n’y a jamais eu d’enquête sérieuse sur cette affaire. On m’avait conseillé de porter plainte pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles, mais, je n’ai pas voulu le faire pour l’honneur de la famille. Car, même si je suis plus jeune que mes parents-là, je suis leur oncle, c’est-à-dire un rang de père.»
«Les auteurs de toutes ces manipulations, orchestrées pour nuire à ma réputation sont de petites gens… Une minorité à Diannah qui fait dans la corruption pour distiller de faux renseignements sur moi. Ils en arrivent même à organiser des cabales contre ma personne sur Internet. Dans un journal de la place, on m’a même accusé de blanchiment d’argent et l’auteur de l’article avait annoncé mon déferement devant le procureur de la République. Jusqu’à présent, je n’ai jamais été convoqué ni inquiété pour des faits de ce genre.»
«Pourtant nous nous étions tous retrouvés à Diannah pour faire la paix, en 2009, devant Saliou Sambou. Ils s’étaient engagés à me laisser continuer les travaux, mais n’ont pas tenu parole. C’est juste de la jalousie. Ils ont voulu me liquider sur le plan mystique et avaient chargé le fils d’un chasseur pour m’éliminer mes enfants et moi. Ce «chargé de mission» s’était déplacé jusque chez moi mais son plan a échoué. Dieu est le plus juste des juges. Alors je reste calme, en attendant d’accomplir ma mission : construire ce lieu de prière, quel qu’en soit le prix. D’autant que les populations ne réclament rien d’autre qu’un lieu de culte.»