Pastef a décidé de jeter son dévolu sur la candidature de Abass Fall, pour briguer la mairie de la Ville de Dakar et comble de boulimie, Pastef a investi son propre candidat dans chacune des 19 mairies d’arrondissement de Dakar ; parfois, contre des maires sortants de Taxawu Senegaal. C’est ainsi que Pastef a mis dans les pattes de Barthélémy Dias, Thierno Sy, pour être candidat à la mairie de Mermoz-Sacré Coeur.
Pastef s’est montré inflexible jusqu’à décider de bouder avec fracas la commission des investitures mise en place à Dakar par la coalition Yaw. Le parti de Ousmane Sonko est revenu à la table, après moult conciliabules, mais persiste à maintenir ses propres candidatures partout à Dakar. Ainsi, Khalifa Sall et ses partisans seront obligés de négocier, dur et peut-être ferme, pour pouvoir prétendre obtenir quelques bonnes places sur les listes.
Autre signe du gros malaise ou de la cacophonie qui a fini de s’emparer du camp de Khalifa Sall, on apprend que Soham El Wardini a, elle aussi, fini de déposer une candidature à la mairie de Dakar, au titre de la coalition Yaw. En définitive, cette alliance finira par disloquer davantage le camp de Khalifa Sall, qui se trouve incapable d’arbitrer les bagarres qui minent sa famille politique. Assurément, cette situation confirme le postulat que nous avions posé, en affirmant, dans une chronique, en date du 14 décembre 2020, que dans une «alliance avec Sonko, Khalifa Sall : perdant à tous les coups».
C’est dire que le maire de la Médina, Bamba Fall, avait eu le flair de deviner que Pastef ne lui ferait pas de cadeau et avait donc décidé d’anticiper en déposant sa candidature pour briguer la mairie de l’arrondissement de la Médina (Dakar). Bamba Fall ne se faisait pas d’illusion et disait à qui voulait l’entendre qu’il ne croyait pas à une alliance Sonko-Khalifa, et s’en était démarqué avec fracas.
Abdoulaye Baldé continue avec Macky Sall
Malick Gackou, leader du Grand parti, (Macky Sall le tournait en dérision parlant de «petit parti»), se trouve dans la même situation que Barthélémy Dias ou Khalifa Sall. Le parti de Ousmane Sonko lui a désigné des concurrents dans son fief politique de Guédiawaye, avec Alpha Bâ comme tête de liste à la mairie de la Ville ; ce qui va fragiliser encore plus la position de Malick Gackou dans la perspective de chercher à tenir la dragée haute au maire sortant Aliou Sall de Benno Bokk Yakaar (Bby). Aussi, cette embarrassante candidature de Pastef se révélerait être un véritable camouflet pour Malick Gakou, d’autant que son rapprochement avec Macky Sall était dans l’air du temps.
C’est également le sort d’autres leaders embarqués dans la coalition Yaw, comme Cheikh Bamba Dièye (Saint-Louis) ou des dirigeants de mouvements comme Cheikh Tidiane Dièye, Ahmed Aïdara et autres. Bougane Guèye Dany de Gueum sa Bopp a, lui, semblé avoir compris le jeu et avait décidé de se démarquer de Yaw et de chercher sa propre voie. Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et leader de l’Union centriste du Sénégal (Ucs), a interrompu son flirt, par médias interposés, avec Pastef, dès qu’il a compris que Ousmane Sonko ne lui ferait aucune concession à Ziguinchor. D’ailleurs, le leader de Pastef devrait briguer lui-même la mairie de la Ville de Ziguinchor et sa candidature devrait être lancée le 30 octobre 2021, à l’occasion d’un Grand meeting national. Pastef bat le rappel des troupes pour faire du rendez-vous de Ziguinchor, une démonstration de force.
Sonko «voile» ses femmes de ridicule
Les militants du parti de Ousmane Sonko, n’avaient pas habitué leur monde à exprimer des opinions publiques appréciant autrement que de façon positive le fonctionnement de leur parti ou les décisions de leur leader. Il a fallu qu’ils soient en contact, au sein de la coalition Yaw, avec des militants membres d’autres formations, pour qu’ils se découvrent une certaine liberté de ton ou d’expression.
Ainsi, des «pastéfiens» ont eu à élever la voix pour fulminer contre les décisions de leur parti en direction des prochaines élections locales du 23 janvier 2022. Pastef Dakar a rué dans les brancards pour se retirer, un temps, de la coalition Yaw. Leurs camarades de Tambacounda en ont fait de même et des déclarations de révolte ont été entendues à Ziguinchor, contestant les choix politiques et stratégiques de Ousmane Sonko. C’en était assez, pour que le «pastéfien en chef» se fâche et intime, avec fermeté, le silence dans les rangs, sous peine de sanctions sévères contre tout récalcitrant.
On peut augurer que désormais le silence sera de rigueur dans les rangs de Pastef. Mais ce sont les femmes qui souffriront le plus en silence. Les investitures au sein de Pastef se déroulant au détriment de la gent féminine. On a vu par exemple à Guédiawaye, Khadija Mahécor Diouf, cheville ouvrière de Pastef, voir sa candidature refusée. Elle a exigé un vote des militants que la direction du parti lui a refusé. Le même sort a été réservé à Awa Sonko, qui se voulait une petite candidate à Djinaki (Bignona) ou Fatoumata Bintou Diédhiou à Sédhiou. Les explications servies à ces bonnes dames pour refuser leurs candidatures tiendraient au fait que sociologiquement, certaines zones seraient réfractaires à des candidatures féminines. D’ailleurs, la présidente du Mouvement national des femmes de Pastef, Maïmouna Dièye, n’a été acceptée pour être candidate à la mairie d’arrondissement de Patte d’Oie (Dakar), qu’après une haute lutte et son statut de présidente nationale a pu peser.
C’est dire que seule Marie Hélène Diouf de Gorée a été investie sans trop de difficultés. Peut-être que Gorée présente une réalité sociologique bien différente aux yeux des responsables de Pastef. Là aussi, les responsables des associations de femmes, qui travaillent pour l’accès des femmes aux positions de responsabilités publiques, devraient être dans leurs petits «hauts talons». En effet, c’est dans la formation politique de Ousmane Sonko que les femmes vivent le plus ce genre d’ostracisme, alors qu’on a vu des associations et leurs principales responsables, faire le dos rond ou même (sacrilège!), s’afficher sur les réseaux sociaux avec ce même Ousmane Sonko, qui fait l’objet d’accusations publiques de viol et autres violences et sévices contre la dame Adji Sarr.
Les associations féminines, souvent très bruyantes sur le thème des violences faites aux femmes, se sont tues sur ce cas d’espèce. Elles sont vraiment très rares à exiger «Justice pour Adji Sarr». On peut considérer que, devant cette situation de déni de leurs droits politiques légitimes, réservée aux femmes militantes de Pastef, les associations féminines semblent s’être faites hara-kiri.
Ego, pour qui te prends-tu?
Au demeurant, la floraison des candidatures déclarées est le signe d’un malaise profond. Tout le monde cherche à exister par tous les moyens sur la scène politico-médiatique. Des acteurs qui, au fond de leur être, se savent dépourvus de toute légitimité ou de soutien, se mettent au jeu de se déclarer candidats. Dans une logique de surenchère et de défiance, ils se mettent à l’opposé de leurs partis et contribuent à fragiliser ces entités. Les partis représentatifs ont commencé à chuter partout dans le monde, quand tous les militants, par la force d’ego surdimensionnés, se sont tous vus en cadres ou ténors de leurs organisations politiques.
La multiplication des mouvements citoyens, de listes dissidentes aux différentes élections, en constitue la bonne preuve. Les mouvements de tout calibre comme force politique, se nourrissent d’une popularité d’un moment d’une tête bien soignée, mais la viabilité sur la durée pose problème. Au Sénégal, les élections locales sont le parfait moment pour tous de mettre en œuvre les leçons de Michel Rocard sur l’existence en politique. C’est assez dommage que ce rendez-vous avec les communautés et à la base d’une bonne respiration des systèmes démocratiques, souffre de la cupidité d’acteurs, dont le seul but est de se faire un nom, gruger des voix et en faire une monnaie d’échange pour un meilleur devenir politico-économique. L’ego est sûrement l’un des pires ennemis de la vie politique sénégalaise, l’absence de démocratie interne et son fonctionnement au style de sociétés unipersonnelles en disent long sur cet esprit.
Madiambal Diagne
Pastef s’est montré inflexible jusqu’à décider de bouder avec fracas la commission des investitures mise en place à Dakar par la coalition Yaw. Le parti de Ousmane Sonko est revenu à la table, après moult conciliabules, mais persiste à maintenir ses propres candidatures partout à Dakar. Ainsi, Khalifa Sall et ses partisans seront obligés de négocier, dur et peut-être ferme, pour pouvoir prétendre obtenir quelques bonnes places sur les listes.
Autre signe du gros malaise ou de la cacophonie qui a fini de s’emparer du camp de Khalifa Sall, on apprend que Soham El Wardini a, elle aussi, fini de déposer une candidature à la mairie de Dakar, au titre de la coalition Yaw. En définitive, cette alliance finira par disloquer davantage le camp de Khalifa Sall, qui se trouve incapable d’arbitrer les bagarres qui minent sa famille politique. Assurément, cette situation confirme le postulat que nous avions posé, en affirmant, dans une chronique, en date du 14 décembre 2020, que dans une «alliance avec Sonko, Khalifa Sall : perdant à tous les coups».
C’est dire que le maire de la Médina, Bamba Fall, avait eu le flair de deviner que Pastef ne lui ferait pas de cadeau et avait donc décidé d’anticiper en déposant sa candidature pour briguer la mairie de l’arrondissement de la Médina (Dakar). Bamba Fall ne se faisait pas d’illusion et disait à qui voulait l’entendre qu’il ne croyait pas à une alliance Sonko-Khalifa, et s’en était démarqué avec fracas.
Abdoulaye Baldé continue avec Macky Sall
Malick Gackou, leader du Grand parti, (Macky Sall le tournait en dérision parlant de «petit parti»), se trouve dans la même situation que Barthélémy Dias ou Khalifa Sall. Le parti de Ousmane Sonko lui a désigné des concurrents dans son fief politique de Guédiawaye, avec Alpha Bâ comme tête de liste à la mairie de la Ville ; ce qui va fragiliser encore plus la position de Malick Gackou dans la perspective de chercher à tenir la dragée haute au maire sortant Aliou Sall de Benno Bokk Yakaar (Bby). Aussi, cette embarrassante candidature de Pastef se révélerait être un véritable camouflet pour Malick Gakou, d’autant que son rapprochement avec Macky Sall était dans l’air du temps.
C’est également le sort d’autres leaders embarqués dans la coalition Yaw, comme Cheikh Bamba Dièye (Saint-Louis) ou des dirigeants de mouvements comme Cheikh Tidiane Dièye, Ahmed Aïdara et autres. Bougane Guèye Dany de Gueum sa Bopp a, lui, semblé avoir compris le jeu et avait décidé de se démarquer de Yaw et de chercher sa propre voie. Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et leader de l’Union centriste du Sénégal (Ucs), a interrompu son flirt, par médias interposés, avec Pastef, dès qu’il a compris que Ousmane Sonko ne lui ferait aucune concession à Ziguinchor. D’ailleurs, le leader de Pastef devrait briguer lui-même la mairie de la Ville de Ziguinchor et sa candidature devrait être lancée le 30 octobre 2021, à l’occasion d’un Grand meeting national. Pastef bat le rappel des troupes pour faire du rendez-vous de Ziguinchor, une démonstration de force.
Sonko «voile» ses femmes de ridicule
Les militants du parti de Ousmane Sonko, n’avaient pas habitué leur monde à exprimer des opinions publiques appréciant autrement que de façon positive le fonctionnement de leur parti ou les décisions de leur leader. Il a fallu qu’ils soient en contact, au sein de la coalition Yaw, avec des militants membres d’autres formations, pour qu’ils se découvrent une certaine liberté de ton ou d’expression.
Ainsi, des «pastéfiens» ont eu à élever la voix pour fulminer contre les décisions de leur parti en direction des prochaines élections locales du 23 janvier 2022. Pastef Dakar a rué dans les brancards pour se retirer, un temps, de la coalition Yaw. Leurs camarades de Tambacounda en ont fait de même et des déclarations de révolte ont été entendues à Ziguinchor, contestant les choix politiques et stratégiques de Ousmane Sonko. C’en était assez, pour que le «pastéfien en chef» se fâche et intime, avec fermeté, le silence dans les rangs, sous peine de sanctions sévères contre tout récalcitrant.
On peut augurer que désormais le silence sera de rigueur dans les rangs de Pastef. Mais ce sont les femmes qui souffriront le plus en silence. Les investitures au sein de Pastef se déroulant au détriment de la gent féminine. On a vu par exemple à Guédiawaye, Khadija Mahécor Diouf, cheville ouvrière de Pastef, voir sa candidature refusée. Elle a exigé un vote des militants que la direction du parti lui a refusé. Le même sort a été réservé à Awa Sonko, qui se voulait une petite candidate à Djinaki (Bignona) ou Fatoumata Bintou Diédhiou à Sédhiou. Les explications servies à ces bonnes dames pour refuser leurs candidatures tiendraient au fait que sociologiquement, certaines zones seraient réfractaires à des candidatures féminines. D’ailleurs, la présidente du Mouvement national des femmes de Pastef, Maïmouna Dièye, n’a été acceptée pour être candidate à la mairie d’arrondissement de Patte d’Oie (Dakar), qu’après une haute lutte et son statut de présidente nationale a pu peser.
C’est dire que seule Marie Hélène Diouf de Gorée a été investie sans trop de difficultés. Peut-être que Gorée présente une réalité sociologique bien différente aux yeux des responsables de Pastef. Là aussi, les responsables des associations de femmes, qui travaillent pour l’accès des femmes aux positions de responsabilités publiques, devraient être dans leurs petits «hauts talons». En effet, c’est dans la formation politique de Ousmane Sonko que les femmes vivent le plus ce genre d’ostracisme, alors qu’on a vu des associations et leurs principales responsables, faire le dos rond ou même (sacrilège!), s’afficher sur les réseaux sociaux avec ce même Ousmane Sonko, qui fait l’objet d’accusations publiques de viol et autres violences et sévices contre la dame Adji Sarr.
Les associations féminines, souvent très bruyantes sur le thème des violences faites aux femmes, se sont tues sur ce cas d’espèce. Elles sont vraiment très rares à exiger «Justice pour Adji Sarr». On peut considérer que, devant cette situation de déni de leurs droits politiques légitimes, réservée aux femmes militantes de Pastef, les associations féminines semblent s’être faites hara-kiri.
Ego, pour qui te prends-tu?
Au demeurant, la floraison des candidatures déclarées est le signe d’un malaise profond. Tout le monde cherche à exister par tous les moyens sur la scène politico-médiatique. Des acteurs qui, au fond de leur être, se savent dépourvus de toute légitimité ou de soutien, se mettent au jeu de se déclarer candidats. Dans une logique de surenchère et de défiance, ils se mettent à l’opposé de leurs partis et contribuent à fragiliser ces entités. Les partis représentatifs ont commencé à chuter partout dans le monde, quand tous les militants, par la force d’ego surdimensionnés, se sont tous vus en cadres ou ténors de leurs organisations politiques.
La multiplication des mouvements citoyens, de listes dissidentes aux différentes élections, en constitue la bonne preuve. Les mouvements de tout calibre comme force politique, se nourrissent d’une popularité d’un moment d’une tête bien soignée, mais la viabilité sur la durée pose problème. Au Sénégal, les élections locales sont le parfait moment pour tous de mettre en œuvre les leçons de Michel Rocard sur l’existence en politique. C’est assez dommage que ce rendez-vous avec les communautés et à la base d’une bonne respiration des systèmes démocratiques, souffre de la cupidité d’acteurs, dont le seul but est de se faire un nom, gruger des voix et en faire une monnaie d’échange pour un meilleur devenir politico-économique. L’ego est sûrement l’un des pires ennemis de la vie politique sénégalaise, l’absence de démocratie interne et son fonctionnement au style de sociétés unipersonnelles en disent long sur cet esprit.
Madiambal Diagne