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Litige foncier : Le bras de fer entre le Collectif And defaar Keur Mousseu et la famille Filfili, se durcit

Le Collectif And defaar Keur Mousseu est en lutte contre la famille Filfili, qui revendique la propriété de terres dans leur village, sans aucun titre foncier l’attestant. Après plusieurs marches sans effet, les populations ont battu une nouvelle fois le macadam et annoncé une feuille de route qui va corser la lutte. D’ores et déjà, elles ont demandé le boycott des produits venant des exploitations agricoles de la famille Filfili.


Rédigé par leral.net le Mardi 2 Juillet 2024 à 11:10 | | 0 commentaire(s)|

La goutte de trop, selon Thierno Sène, le président du collectif de défense des terres des populations, a été ‘’le morcellement de la plus grande partie de nos terres, par la famille Filfili, pour la vendre à des étrangers, au nom d’un titre foncier fantôme’’.

Pour le porte-parole du jour, ‘’depuis 20 ans, nous luttons et dénonçons l’escroquerie foncière nous opposant à la famille Filfili. Nous avons sollicité le soutien du président Bassirou Diomaye Faye contre l’occupation illégale de la famille Filfili sur nos terres. Aujourd’hui, nous tenons à les informer que c’est notre dernier appel. Désormais, nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour mettre fin à la présence de Filfili dans cette zone’’.

Pour Mamadou Diop, le secrétaire général du Collectif And defaar Keur Mousseu, c’est ‘’des milliers d’agropasteurs qui semblent brusquement s’effondrer face aux lourdes menaces qui pèsent sur leurs activités agricoles et pastorales, du fait de ce litige foncier’’. Il se désole surtout de ‘’la revendication de la famille Filfili de 900 ha occupés depuis plusieurs générations par les populations du village, pour étendre son agro-industrie’’.

Le collectif, qui revient sur ce conflit foncier qui date de plus d’un demi-siècle, explique que ‘’la famille (Filfili) s’est installée dans la zone en 1956, après avoir racheté des terres à un Français’’.

Monsieur Diop de poursuivre : «Depuis son implantation, Filfili revendique 900 ha. Cette famille affirme avoir possédé un titre foncier. En 1992, la famille Filfili avait porté le combat en justice, mais n’avait pas eu gain de cause. L'ancien régime avait permis aux populations de continuer d’occuper leurs terres’’.

Mais c’est en 2004, indique Mamadou Diop, que ‘’Filfili demandera aux populations de lui vendre leurs parcelles’’. En 2011, Filfili porte plainte une troisième fois pour récupérer des terres qu’il n’a pas achetées, mais les populations refusent de répondre à la convocation.

Pourtant, le 2 novembre 2021, le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, avait demandé la suspension de toute opération foncière. Cette suspension est toujours de vigueur, d’après le secrétaire général du collectif de défense des terres des populations.

Mais en tant que citoyens et républicains, ‘’nous nous tournons vers le nouveau gouvernement pour éviter le pire. Nous avons foi au "Jub, Jubbal, Jubanti" prôné par le nouveau régime. Quand bien même ledit titre existerait, les surfaces revendiquées par Filfili sont illégitimes, car les populations n’ont que ces terres. On ne peut pas les leur retirer à des fins agro-industrielles, alors que c’est leur seul moyen d’existence et leur raison de vivre’’.

Il a lancé un dernier appel aux autorités : ‘’Nous demandons leur soutien, en vue de défendre les intérêts des populations de Keur Mousseu, Mbirdiam, Ndoyene rail, Ndoyène 2, Ndoyène Dior, Soulouf et une partie de Sébikotane. Nous voulons être rétablis dans nos droits et sauvegarder nos terres’’.