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MOHAMED H’MIDOUCHE, CEO, Inter Africa Capital Group : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ! »


Rédigé par leral.net le Lundi 3 Février 2025 à 00:03 | | 0 commentaire(s)|

Partenariat et investissements, deux mots forts qui ont résonné pendant les deux jours, 27 et 28 janvier 2025, qu’a duré la 6ème édition des Financial Afrik Awards 2025 à Abidjan la capitale ivoirienne, sur le tempo du « Monde arabe et l’Afrique : investissements et commerce ». Entretien avec l’Economiste et Banquier International, le marocain Mohamed H’midouche, ancien représentant résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) en Égypte et au Sénégal, Vice-président exécutif de l'Académie diplomatique africaine, président de Inter Africa Capital Group (IACG).
MOHAMED H’MIDOUCHE, CEO, Inter Africa Capital Group : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ! »
 
  • On parle beaucoup de partenariat or, un partenariat c’est à double sens, pourquoi n’y a-t-il pas d’investissements africains dans le monde arabe ?
 
C’est une question extrêmement importante et permettez-moi de vous dire que chaque fois que j’ai l’occasion d’intervenir dans un forum aussi bien au Maroc qu’à l’international, je mets l’accent sur cette question pour dire que je ne comprends pas pourquoi dans mon pays le Maroc, il n’y a aucune banque africaine ? Pourquoi UBA, Ecobank, les compagnies aériennes africaines ne viennent pas ? Lorsque j’interroge les autorités marocaines pour savoir s’il y a des blocages à leur niveau ou alors le problème se trouve-t-il de l’autre côté, on me répond : posez-leur la question ! Que je sache, lorsque les banques marocaines se sont installées au Sénégal, par exemple, on ne les a pas forcées. Elles sont venues, elles ont fait leur due diligence et évalué le potentiel de croissance et la possibilité de partager leur expérience notamment avec la banque de proximité. Le résultat est là et elles ont contribué à améliorer le taux de bancarisation dans les régions où elles sont implantées. Une fois que les banques sont venues, les assureurs ont suivi et les opérateurs aussi. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu des effets de marché qu’elles ont saisis. Tout ça pour dire que je suis parfaitement d’accord avec votre préoccupation, mais il faut poser la question aux autorités et responsables africains.
 
  • Il y a peut-être des barrières au niveau de la règlementation chez vous et dans le monde arabe en général ?
 
C’est difficile de répondre à cette question parce que je ne sais pas de quoi il s’agit. Des barrières peuvent toujours exister et il peut y avoir des barrières qui ne sont pas officielles. Si on fait des études sur la ZLECAF ou si vous regardez les activités de l’OMC, en tant que Vice-président de l’Association marocaine des exportations, je peux vous dire les obstacles qu’il y a et qui freinent les exportations. Les barrières peuvent prendre plusieurs formes mais sur le plan institutionnel, si un pays impose des barrières, le pays qui en souffre à la possibilité de porter le dossier auprès des institutions spécialisées. Aussi je ne pense pas que ce soit le cas et je pense qu’il faut faire comme ce que sa Majesté le Roi Mohamed 6 (Que Dieu l'assiste) nous a dit, ici, à Abidjan, lorsqu’il s’est adressé il y a quelques années aux hommes d’affaires : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ! »
 
  • N'est-il pas alors temps d’inscrire les relations entre les pays arabes et les pays africains dans un cadre stratégique susceptible de favoriser non pas seulement une intégration commerciale mais aussi économique ?  
 
Il y a trois ou quatre ans, à Rabat, le Groupe de la Banque islamique de développement (BIS) a lancé une nouvelle initiative qui a été d’ailleurs mentionnée tout à l’heure par Hani Salem Sonbol, PDG de l'International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC) dans sa vidéo, le Arab-Africa Trade bridge (AATB) qui est un programme interrégional soutenu par plusieurs donateurs et plusieurs organisations dont la Banque Africaine d'Exportation et d'Importation (Afreximbank) et dont j’ai été administrateur. Ce programme vise à promouvoir et à accroître les flux commerciaux et d'investissement entre les pays africains et arabes membres de l'OCI. Donc les choses se font mais peut-être un manque ou une absence de communication et c’est là que vous, les médias, vous avez un rôle à jouer. En somme, je dirais que l’Afrique et le monde arabe sont ouverts pour le business et le développement.   
Propos recueillis par Malick NDAW



Source : https://www.lejecos.com/MOHAMED-H-MIDOUCHE-CEO-Int...

La rédaction