leral.net | S'informer en temps réel

Macky Sall à Vladimir Poutine : « Il faut arrêter ! L'urgence, c'est de stopper le conflit ! »

Dans un entretien accordé à nos confrères du "Journal du Dimanche", le chef de l’État Macky Sall, est largement revenu sur sa rencontre avec le président Russe, Vladimir Poutine et sur les relations entre l’Afrique et l’Occident en général et avec la France, en particulier.


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Juin 2022 à 10:47 | | 0 commentaire(s)|

La crise ukrainienne, l’abstention à l’ONU, la question du blé…

Dès le début de l’intervention Russe en Ukraine, le chef de l’État du Sénégal, affirme avoir lui-même téléphoné au Président Russe, pour lui dire « qu'il fallait respecter la souveraineté de l'Ukraine et travailler à un cessez-le-feu rapide, et je l'ai alerté sur la pénurie de blé qui se profile déjà. Il m'a répondu qu'il était disponible pour me recevoir ».

Le chef de l’État Macky Sall, a donc dit au Président Russe de mettre fin à ce conflit, et vite. « Il m'a répondu qu'il avait été en discussion avec l’Ukraine, lui avait fait des propositions. L'abstention ne signifie pas positions de sortie de crise, mais que les discussions s'étaient arrêtées. J'ai insisté : il faut arrêter. L'urgence, c'est de stopper le conflit », aurait dit le président Macky Sall à son homologue russe. Le 2 mars, un vote à l'ONU déplorait l'agression de la Russie et exigeait le retrait immédiat de ses troupes sur le territoire ukrainien. Vingt-huit pays africains ont voté la résolution, le Sénégal s'est abstenu avec 15 autres.

Un choix que revendique Macky Sall. « Ce n’est pas un soutien à la Russie. Dans cette guerre, il y a bien un agresseur et un agressé. Mais mon devoir, c'est de parler à la Russie. Je dois préserver notre continent des méfaits de la guerre. Mais le marché d'approvisionnement étant bloqué, je dois préserver notre continent des méfaits de la guerre. La malnutrition peut engendrer des bouleversements politiques très graves, qui vont déstabiliser les pays en Afrique et au-delà, avec des vagues migratoires vers l'Europe.

Le 18 mai, Vladimir Poutine m'a demandé de venir le voir. Je lui ai dit avant d'aller à Moscou, je veux le feu vert de la Commission de l'Union africaine. J'ai accepté son invitation le 3 juin. Je crois qu'il a pris conscience de la situation. L'ONU évoque des avalanches de famine mais elle est aggravée par les sanctions européennes sur les modes de paiement. Je lui ai dit que nous ne demandons pas d'aide. Nous voulons payer, mais cela devient impossible. Alors, nous demandons aux Européens le même mécanisme que pour le gaz et le pétrole, un sujet qui sera traité au sommet européen
», déclare M. Sall.

Ainsi, le chef de l’État aurait obtenu de la Russie, de garantir la sécurité des couloirs maritimes et qu'elle n’en profiterait pas pour attaquer le littoral ukrainien. Un engagement pris devant lui et Moussa Faki. Le chef de l’État insistera surtout sur la disponibilité de l’engrais pour les pays Africains en général, le Sénégal en particulier.

En effet, dira-til, « le Sénégal est autosuffisant pour son alimentation à 80% grâce aux productions locales de céréales: le mil ou le riz. Le plus important pour nous, ce sont les engrais, il faut fertiliser les terres. On utilise un peu d'engrais parce qu'on n'est pas riche, mais sans engrais, on ne produira pas assez de céréales locales. Alors que va-t-on faire? ».

Occident-France-Afrique.

Le chef de l’État est également revenu avec nos confrères du "Journal du Dimanche", sur les relations devenues exécrables entre l’Occident en général, la France en particulier avec le continent Africain. Sur la présence de la France au Mali, Macky Sall, après avoir salué son intervention, estime, cependant, « qu’une armée étrangère ne peut pas rester longtemps », a indiqué le Président Sall.

Mais en Afrique, les campagnes de désinformation ont fait monter un sentiment antioccidental et anti français, faisant passer les auteurs du coup d'Etat militaire et les miliciens de Wagner, pour des libérateurs. Selon Macky Sall, « le désamour de l'Occident dans toute l'Afrique, celui de la France dans tous les pays francophones, vient des réseaux sociaux entretenus par des activistes. Au Sénégal, l'âge moyen est de 19 ans. Ils n'ont pas connu la colonisation, ils sont très influençables. C'est vrai qu'il y a urgence à savoir qui actionne ces réseaux. Il va falloir qu'on s'adapte. Vite ».

( Les News )