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Mamelles/Cité Touba Renaissance : La lutte des résidents contre le morcellement des espaces publics

Au cœur des Mamelles, la Cité Touba Renaissance est le théâtre d'une bataille complexe entre ses résidents et la Société Civile Immobilière (SCI) Promobilière, dirigée par Mbackiou Faye. Les contestations portent sur le morcellement des espaces publics et les tentatives d'intimidation envers l'Association des Populations de la Cité Touba Renaissance (APRCTR).


Rédigé par leral.net le Dimanche 2 Juin 2024 à 21:39 | | 0 commentaire(s)|

Depuis l'acquisition des anciennes terres de l'aéroport, la SCI Promobilière a entrepris un projet de développement immobilier à la Cité Touba Renaissance. Cependant, les plans de morcellement ont suscité de vives critiques de la part des résidents, qui dénoncent la disparition progressive des espaces publics au profit de la commercialisation de parcelles.

Les infrastructures collectives, initialement prévues dans les plans d'aménagement, comme les écoles, les mosquées et les espaces verts, ont été sacrifiées au nom de la rentabilité immobilière.

"Il nous avait vendu un cadre de vie avec beaucoup de promesses. Ce qui fait que nous tous on a acheté ici un projet de vie (…). Quand on a pris possession de nos terrains qu’on a construit, on a couru derrière lui pour avoir tout ce qui est voirie, l’assainissement nous n’en parlons pas, tant pour les eaux uses que les eaux pluviales, il nous a fait du bricolage, ce qui a fait qu’au fur et à mesure que les gens viennent habiter la cité, on s’est rendu compte des déconvenues qu’on a eu.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, l’hivernage s’approche, on a encore la hantise qui fait que les gens vont vivre encore des situations compliquées par rapport aux eaux de pluies qui vont arriver. Les gens vivent avec les eaux usées de manière quotidienne parce que le réseau qu’il a mis est déficitaire", a dénoncé Cheikh Tidiane Thiam, Membre de l'Association des Populations de la Cité Touba Renaissance (APRCTR), lors d’un point de presse, ce dimanche 2 juin 204.

Face à ces pratiques, l'APRCTR s'est mobilisée pour défendre les droits des résidents. Cependant, leurs efforts ont été confrontés à des tactiques d'intimidation de la part de la SCI Promobilière.
Des membres de l'association ont été visés par des citations à comparaître et des accusations de diffamation, dans le but de les dissuader de poursuivre leur lutte. Malgré ces pressions, l'APRCTR se dit déterminée à faire valoir les droits des résidents et à obtenir justice.

"Par rapport à la citation directe, on va d’action judiciaire en action judiciaire. La dernière pirouette qu’il a trouvée, c’est de nous envoyer une citation directe, notamment au président de l’association et à l’association de manière globale. On est à l’aise parce qu’on a les éléments pour nous défendre. Et on a l’intime conviction qu’on est dans nos droits et qu’on ne réclame que nos droits", ajoute-t-il.

Un point de friction majeur dans ce conflit est le carré central de la cité. Autrefois occupé par des squatteurs, cet espace a été nettoyé par les résidents après d'énormes efforts. Cependant, la réaction du promoteur ne s'est pas fait attendre, avec l'érection d'une clôture autour du carré disputé, accentuant ainsi les tensions entre les parties.

Parallèlement aux actions sur le terrain, l'APRCTR a engagé des démarches légales pour contraindre le promoteur à respecter ses engagements. Un rapport d'expertise cadastrale a mis en lumière de nombreux manquements dans les travaux réalisés par la SCI Promobilière, estimant les mises aux normes nécessaires à plus d'un milliard de FCFA.

"On a eu à l’attaquer en justice. Si on se fie à la procédure, le juge a ordonné une expertise qui a été commise par un expert agréé. Et aujourd’hui, on a eu le rapport de l’expert qui nous est favorable. Dans les conclusions dudit rapport, il demande qu’on reprenne tout ce qui est voirie et assainissement dans la cité", précise M. Thiam.

Malgré les défis rencontrés, l'association persiste dans sa quête pour l'intégrité urbaine et la défense des droits des résidents. "On ne demande ni pitié, ni aumône. On ne demande que le respect du contrat qui nous lie à lui", conclut-il.

Birame Khary Ndaw