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Me Abdoulaye Wade : Qui avait conseillé à Obasanjo de savoir partir ?

Plus que 96 heures et les Sénégalais devront se rendre aux urnes pour élire le 4e président de la République. Cette élection semble en pointillée, tant l’escalade violente va crescendo. Ce scrutin devrait pourtant se tenir si l’on en croit certaines chancelleries et certains analystes politiques qui ne donneront leur avis définitif que peut-être la veille du vote.


Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Février 2012 à 02:04 | | 0 commentaire(s)|

Me Abdoulaye Wade : Qui avait conseillé à Obasanjo de savoir partir ?
La réalité actuelle se résume à des courses-poursuites, à des jets de lacry et à des discours incendiaires y compris à l’intérieur du pays. Que peut donc bien faire Olesegun Obasanjo, l’ex-président nigérian mandaté par l’UA, dans cette galère ?

Officiellement, il a été dépêché au Sénégal à la tête de parlementaires panafricains, de responsables de CENI et de défense des droits de l’homme pour superviser l’élection, conformément à la Déclaration de Durban en juillet 2002 par l’UA, relative aux élections démocratiques en Afrique. Mais officieusement, il est parti rappeler à Wade la leçon que ce dernier lui avait administrée il y a quelques années : savoir partir quand le troisième mandat auquel on aspire pose problème ! Sous la douce expression de “reporter les élections afin de réunir toutes les conditions de sa tenue”, affleurait en effet ni plus ni moins qu’une demande à Wade de s’éclipser pour “laisser la place aux générations futures” , pour reprendre les mots de l’Union européenne.

Comparaison n’est pas raison, en son temps au Nigeria, les juges suprêmes avaient recalé le dossier d’Olesegun, et même au sein de son parti, l’unanimité n’était pas parfaite. Au Sénégal, ce n’est pas le cas. Ce qui ne signifie pas que la leçon n’a pas sa raison d’être. Au stade actuel, chacun devrait se rendre à l’évidence : “Gorgui” a dû catégoriquement opposer une fin de non-recevoir à cette mission officieuse de l’UA. La présidentielle se tiendra coûte que coûte.

Or la situation, quasi-insurrectionnelle, qui prévaut au Sénégal constitue une lourde hypothèque sur ce scrutin majeur : d’un côté, un M23, quoique divisé, qui use de tous les moyens pour empêcher le candidat-président de briguer ce 3e mandat ; de l’autre, le mouvement FAL 2012, qui entend “appliquer la loi du Talion” principalement à l’encontre de “3 candidats boute-feu” selon Serigne M’backé Ndiagne, le porte-parole du candidat Wade. Ainsi en est-il d’Idrissa Seck, accusé de s’être attaché les services d’un ex-colonel de l’armée et de 200 anciens militaires.

Sans répondre à cette accusation, Idy accuse à son tour le pouvoir d’avoir recruté des mercenaires venus du Liberia. A Saint-Louis, 3 individus se réclamant du PS de Tanor Dieng ont été arrêtés avec des armes. A Tivouane, on parle de jeunes qu’on aurait convoyés pour entretenir une ambiance de violence.

Les deux blocs (M23 et FAL 2012) se regardant en chiens de faïence. Chacun semble fourbir ses armes au propre comme au figuré. Et dans ce cas, la seule guerre que les Sénégalais devraient mener ne sera plus électorale, mais civile ; un affrontement qu’on peut toujours éviter, si les politiques laissaient de côté leurs ego, hypertrophiés, et leur boulimie du pouvoir pour privilégier l’intérêt du peuple.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga


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