Me Nafissatou Diop Cissé est dans tous états. «Il y a beaucoup d’ostracisme à l’Apr», lâche-t- elle. L’ex-rewmiste dit l’avoir «vécu» avec le ministre de la Femme, qui fait preuve d’un «oubli volontaire» en ne l’invitant pas au lancement des travaux du tronçon Fatick- Kaolack. Selon elle, Mariama Sarr gère «seule» l’Apr de Kaolack. La notaire souhaite, par ailleurs, des retrouvailles entre les Libéraux qui n’ont pas de dossiers judiciaires et l’Apr.
Quelle lecture faites-vous de la polémique autour des dossiers Arcelor Mittal et Petro- Tim soulevés par l’ancien Président, Abdoulaye Wade ?
Ecoutez, le Premier ministre s’est bien expliqué sur cette affaire, à la suite du ministre des Mines Aly Ngouille Ndiaye et son collègue des Finances Amadou Bâ. Je pense qu’ils ont été tous clairs et les Sénégalais ont compris. Mais, à mon avis, c’est plus une question politicienne que de gestion.
Et le Président Wade l’a dit : «Macky Sall veut détruire ma famille, moi aussi je vais détruire la sienne.» Donc, c’est de bonne guerre. Je suis satisfaite en tout cas des arguments fournis par le Premier ministre, contrats et chiffres à l’appui. Maintenant, il n’y a jamais d’unanimité.
Le Pds se bat avec les armes dont il dispose et, sous ce rapport, il faut prendre la question sous l’angle de la politique politicienne. C’est tout !
Est-ce que, pour vous, les accusations de Wade sont une réplique au sort de son fils, Karim, qui est en prison ?
Je le pense très sincèrement. C’est pourquoi je dis que cette affaire relève plus de la politique que d’une question de gouvernance. Si le gouvernement a pris le risque de convoquer la presse et le corps diplomatique, c’est parce qu’il n’y a rien à dire.
Donc, c’est une suite de la bataille entre l’Apr et le Pds ou entre Macky et Wade ?
Je le crois. Chacun est dans son rôle. L’opposition s’oppose avec les moyens à sa disposition et le pouvoir fait de son mieux pour se défendre. C’est la politique qui est ainsi faite.
A un moment donné, il était question de rapprochement entre le Pds et l’Apr. Aujourd’hui la polémique autour de ces deux dossiers n’a- t-elle pas reporté les retrouvailles.
Rien n’est impossible. Je voudrais cependant dire que, sur les grandes questions d’intérêt national, il faudrait un minimum de consensus. Nous avons la chance d’être un pays béni parce que sans problèmes ethnique, religieux ou confrérique.
La cohabitation entre musulmans et chrétiens est parfaite. Mais depuis un certain temps, nous assistons à un réchauffement du climat politique et je pense qu’il faut baisser cette tension entre le pouvoir et l’opposition, qui ne nous mène à rien.
Comment la baisser ?
Mon souhait, et ça n’engage que moi, c’est de voir l’opposition la plus significative, en l’occurrence le Pds- il faut le reconnaître- s’asseoir autour d’une table et discuter des questions de haute importance pour la Nation, et sans préalable. C’est une femme libre qui vous parle.
Vous militez pour des retrouvailles entre Wade et Macky ?
Tout à fait. D’autant plus que le Président Wade était le mentor du Président Macky Sall. Il ne faut pas oublier qu’il a été son maître politique. Donc, tous les deux doivent se parler pour l’intérêt du Sénégal.
Sauf que le Président Wade a rejeté toute idée de retrouvailles avec Macky. Est-ce que cela ne doit pas passer par la libération de Karim Wade ?
On dit qu’il ne faut jamais dire «jamais» en politique. Je pense qu’on peut surmonter cette crise avec l’aide des dignitaires religieux qui restent encore des régulateurs sociaux.
Vous souhaitez une médiation des marabouts sur l’affaire Karim ou sur les retrouvailles entre Macky et Wade ?
Non, je parle de médiation sur les problèmes du Sénégal de façon générale. Le dossier Karim Wade est entre les mains de la justice à qui on doit faire confiance. Je rappelle que Karim Wade bénéficie encore de la présomption d’innocence. Son procès est en cours et il n’est pas encore condamné.
Retrouvailles avec le Pds, c’est synonyme d’ouverture de l’Apr. Est-ce possible alors que le Ps et l’Afp soient encore des alliés du Président ?
Il faut reconnaître que le Pds est un grand parti. On ne peut pas l’ignorer. Diouf le savait puisqu’il a tout fait pour l’associer au gouvernement de majorité élargie.
Et à la veille des élections, cela n’avait pas empêché Wade et ses ministres d’aller solliciter les suffrages des Sénégalais. Donc, je suis convaincu que rien n’est impossible en poli- tique et ces cloisonnements idéologiques ont disparu. Et la preuve c’est que l’Afp s’est alliée avec Wade, icône du libéralisme en 2000.
Aujourd’hui encore, c’est l’Afp et le Ps avec un Libéral, même s’il se dit social. Je précise que quand je parle de retrouvailles avec les Libéraux, c’est avec ceux qui ne sont pas poursuivis par la justice.
L’autre écueil aux retrouvailles, c’est que d’aucuns disent que l’Apr fait preuve d’ostracisme. Vous y croyez ?
Ça je le confirme parce que je l’ai vécu moi-même.
Ah oui, et comment ?
Les gens de l’Apr font preuve de beaucoup d’ostracisme et cela ne fait pas l’affaire du Président, qui appelle à une massification du parti. Vous savez, j’avais fait du coup de pioche du tronçon Fatick- Kaolack un point central de mon discours de rentrée politique à Kaolack l’année dernière. Parce que la réhabilitation de cette route lancée lundi (l’entretien a lieu hier) par le Premier ministre, m’est très chère.
Donc, je me suis sentie vexée de ne pas avoir été associée à ce lancement des travaux de ce tronçon. Et je ne peux m’empêcher de citer nommément Mariama Sarr, ministre de la Femme, à qui je reproche cet oubli volontaire que je qualifie d’inamical. Pour moi, il s’agit là d’un bel exemple d’ostracisme de certains membres de l’Apr.
Et ce n’est pas une première de la part de Mariama Sarr. Nous sommes, à Kaolack, à peu près neuf sensibilités et Mariama Sarr a été la seule à avoir été informée du lancement des travaux de cette route par le Premier ministre. Figurez-vous qu’elle n’a averti, à son tour, qu’une seule personne, et qui lui est proche.
Elle a zappé tout le reste des responsables du parti. Mieux, elle a préféré inviter des responsables de l’Afp. Je pense que quand on est dans un parti, on doit agir ensemble.
C’est vous dire donc qu’à part le Président Macky Sall et quelques rares personnes, les autres responsables de l’Apr sont très fermés et voient d’un très mauvais œil les nouveaux apéristes.
Aviez-vous un précédent avec Mariama Sarr ?
Je n’aime pas dénigrer les gens, mais je constate qu’elle est coutumière des faits. Aux élections locales, tout le monde s’est battu pour la victoire de notre liste alors qu’elle ne nous a associé à rien du tout. Même si, personnellement, j’ai eu à rencontrer le Président qui m’a beaucoup soutenue. Et d’ailleurs, jusqu’ici je ne peux vous dire quel a été le budget des élections locales à Kaolack.
Pourtant, j’y ai mis mes moyens parce que j’y croyais. Elle doit savoir qu’elle n’a pas gagné seule. Depuis qu’elle est la responsable de l’Apr à Kaolack, elle fait ce qu’elle veut.
Et je précise que lors de ce lancement des travaux de Fatick-Kaolack ni Awa Guèye ni d’autres femmes apéristes de Kaolack n’ont été invitées. 2017 se prépare dès maintenant et elle oublie que la politique, c’est de l’addition et non de la soustraction.
A vous entendre parler vous ne vous sentez pas à l’aise au sein de l’Apr. Est-ce le cas ?
(Rires) Je puis vous dire que le Président Macky Sall m’a très bien accueillie en tout cas avec d’autres responsables du parti. S’il n’avait pas lancé un appel à toutes les forces vives du pays pour venir travailler avec lui, je n’aurais pas rejoint l’Apr. Mais bon, la politique c’est aussi les coups et les combats.
Et moi je suis une combattante. Une Mariama Sarr ne peut pas m’empêcher de travailler. Kaolack est ma ville et celle de mes ancêtres. J’adore relever les défis et je continuerai de me battre sur le terrain en travaillant à la massification du parti. Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule échéance qui vaille la peine de se battre : c’est 2017.
Depuis qu’elle est maire de Kaolack et ministre vous ne l’avez pas rencontrée ?
Je suis allée la voir pour la féliciter et j’ai fait le tour de Kaolack avec elle. Je n’ai pas été candidate à la mairie et je l’avais dit au Président. En fait, nous avions promis aux Kaolackois un maire résident.
Et étant donné que j’ai beaucoup d’activités, je ne pouvais pas faire la navette entre Dakar et Kaolack. Le Président a choisi une candidate qui est Mariama Sarr. Je respecte son choix.
Comment voyez-vous la gestion de la mairie de Kaolack ?
C’est très tôt pour faire un bilan. Mais je ne suis pas très optimiste pour une femme qui pense que tout lui appartient. Elle fait semblant de travailler avec les autres membres du parti alors que c’est loin d’être le cas. Et si le Président ne siffle pas la fin de la récréation, en 2017, on aura des problèmes à Kaolack.
Quels sont vos rapports avec les autres femmes de l’Apr ?
J’ai d’excellentes relations avec la présidente des femmes, Marième Badiane. Et nous nous vouons une admiration et un respect mutuels. Tout comme avec Awa Niang et Awa Guèye qui m’informent de toutes les activités du parti.
Que pensez-vous du Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Dakar les 29 et 30 novembre derniers ?
Il faut dire que le Sénégal a été honoré par le monde francophone en même temps qu’un de ses fils, Abdou Diouf. Il est indéniable que c’est un bilan positif et on le doit au président de la République. Certains n’avaient jamais pensé que Macky Sall pouvait construire ce joyau qui est le Centre international de conférence Abdou Diouf en l’espace d’un an seulement.
Un centre, il faut le dire, qui obéit aux normes internationales. L’autre succès de ce sommet, c’est la présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement et le consensus autour du choix du successeur du secrétaire général sortant.
Et cerise sur le gâteau, la désignation d’une femme à la tête de l’Oif. Maintenant, il ne peut y avoir d’unanimité nulle part.
Justement, parlant d’unanimité, l’opposition et certaines organisations de la société civile jugent inopportun ce centre et relèvent une absence de transparence dans l’attribution de ce marché.
Non, je pense que quand on visite ce centre, on se rend compte que c’est un investissement durable, et une infrastructure de haute qualité et de cette dimension a évidemment un coup. Et dans quelques années, on saura que ce n’est pas du gaspillage. C’est d’ailleurs dans le même esprit que d’autres projets de grande envergure seront lancés.
Par exemple, il y a l’autoroute Thiès-Touba qui doit être lancée le 27 décembre prochain, la finalisation du tronçon Diamniadio-Aibd. Sans compter les deux bateaux qui viennent d’arriver.
Il y a aussi la construction de 40 000 logements sociaux à Diamniadio. D’ailleurs, les notaires, dans le cadre et l’esprit participatif du Plan Sénégal émergent, ont décidé de réduire leurs honoraires.
Un marché pour les notaires alors dont vous, n’est-ce pas ?
Non pourtant, puisque je vous ai dit que les notaires ont décidé de contribuer à la réussite du Pse en réduisant leurs honoraires. Ce sera un partage à parts égales.
ME NAFISSATOU DIOP CISSÉ, RESPONSABLE DE L’APR
Amath Kane le quotidien
Quelle lecture faites-vous de la polémique autour des dossiers Arcelor Mittal et Petro- Tim soulevés par l’ancien Président, Abdoulaye Wade ?
Ecoutez, le Premier ministre s’est bien expliqué sur cette affaire, à la suite du ministre des Mines Aly Ngouille Ndiaye et son collègue des Finances Amadou Bâ. Je pense qu’ils ont été tous clairs et les Sénégalais ont compris. Mais, à mon avis, c’est plus une question politicienne que de gestion.
Et le Président Wade l’a dit : «Macky Sall veut détruire ma famille, moi aussi je vais détruire la sienne.» Donc, c’est de bonne guerre. Je suis satisfaite en tout cas des arguments fournis par le Premier ministre, contrats et chiffres à l’appui. Maintenant, il n’y a jamais d’unanimité.
Le Pds se bat avec les armes dont il dispose et, sous ce rapport, il faut prendre la question sous l’angle de la politique politicienne. C’est tout !
Est-ce que, pour vous, les accusations de Wade sont une réplique au sort de son fils, Karim, qui est en prison ?
Je le pense très sincèrement. C’est pourquoi je dis que cette affaire relève plus de la politique que d’une question de gouvernance. Si le gouvernement a pris le risque de convoquer la presse et le corps diplomatique, c’est parce qu’il n’y a rien à dire.
Donc, c’est une suite de la bataille entre l’Apr et le Pds ou entre Macky et Wade ?
Je le crois. Chacun est dans son rôle. L’opposition s’oppose avec les moyens à sa disposition et le pouvoir fait de son mieux pour se défendre. C’est la politique qui est ainsi faite.
A un moment donné, il était question de rapprochement entre le Pds et l’Apr. Aujourd’hui la polémique autour de ces deux dossiers n’a- t-elle pas reporté les retrouvailles.
Rien n’est impossible. Je voudrais cependant dire que, sur les grandes questions d’intérêt national, il faudrait un minimum de consensus. Nous avons la chance d’être un pays béni parce que sans problèmes ethnique, religieux ou confrérique.
La cohabitation entre musulmans et chrétiens est parfaite. Mais depuis un certain temps, nous assistons à un réchauffement du climat politique et je pense qu’il faut baisser cette tension entre le pouvoir et l’opposition, qui ne nous mène à rien.
Comment la baisser ?
Mon souhait, et ça n’engage que moi, c’est de voir l’opposition la plus significative, en l’occurrence le Pds- il faut le reconnaître- s’asseoir autour d’une table et discuter des questions de haute importance pour la Nation, et sans préalable. C’est une femme libre qui vous parle.
Vous militez pour des retrouvailles entre Wade et Macky ?
Tout à fait. D’autant plus que le Président Wade était le mentor du Président Macky Sall. Il ne faut pas oublier qu’il a été son maître politique. Donc, tous les deux doivent se parler pour l’intérêt du Sénégal.
Sauf que le Président Wade a rejeté toute idée de retrouvailles avec Macky. Est-ce que cela ne doit pas passer par la libération de Karim Wade ?
On dit qu’il ne faut jamais dire «jamais» en politique. Je pense qu’on peut surmonter cette crise avec l’aide des dignitaires religieux qui restent encore des régulateurs sociaux.
Vous souhaitez une médiation des marabouts sur l’affaire Karim ou sur les retrouvailles entre Macky et Wade ?
Non, je parle de médiation sur les problèmes du Sénégal de façon générale. Le dossier Karim Wade est entre les mains de la justice à qui on doit faire confiance. Je rappelle que Karim Wade bénéficie encore de la présomption d’innocence. Son procès est en cours et il n’est pas encore condamné.
Retrouvailles avec le Pds, c’est synonyme d’ouverture de l’Apr. Est-ce possible alors que le Ps et l’Afp soient encore des alliés du Président ?
Il faut reconnaître que le Pds est un grand parti. On ne peut pas l’ignorer. Diouf le savait puisqu’il a tout fait pour l’associer au gouvernement de majorité élargie.
Et à la veille des élections, cela n’avait pas empêché Wade et ses ministres d’aller solliciter les suffrages des Sénégalais. Donc, je suis convaincu que rien n’est impossible en poli- tique et ces cloisonnements idéologiques ont disparu. Et la preuve c’est que l’Afp s’est alliée avec Wade, icône du libéralisme en 2000.
Aujourd’hui encore, c’est l’Afp et le Ps avec un Libéral, même s’il se dit social. Je précise que quand je parle de retrouvailles avec les Libéraux, c’est avec ceux qui ne sont pas poursuivis par la justice.
L’autre écueil aux retrouvailles, c’est que d’aucuns disent que l’Apr fait preuve d’ostracisme. Vous y croyez ?
Ça je le confirme parce que je l’ai vécu moi-même.
Ah oui, et comment ?
Les gens de l’Apr font preuve de beaucoup d’ostracisme et cela ne fait pas l’affaire du Président, qui appelle à une massification du parti. Vous savez, j’avais fait du coup de pioche du tronçon Fatick- Kaolack un point central de mon discours de rentrée politique à Kaolack l’année dernière. Parce que la réhabilitation de cette route lancée lundi (l’entretien a lieu hier) par le Premier ministre, m’est très chère.
Donc, je me suis sentie vexée de ne pas avoir été associée à ce lancement des travaux de ce tronçon. Et je ne peux m’empêcher de citer nommément Mariama Sarr, ministre de la Femme, à qui je reproche cet oubli volontaire que je qualifie d’inamical. Pour moi, il s’agit là d’un bel exemple d’ostracisme de certains membres de l’Apr.
Et ce n’est pas une première de la part de Mariama Sarr. Nous sommes, à Kaolack, à peu près neuf sensibilités et Mariama Sarr a été la seule à avoir été informée du lancement des travaux de cette route par le Premier ministre. Figurez-vous qu’elle n’a averti, à son tour, qu’une seule personne, et qui lui est proche.
Elle a zappé tout le reste des responsables du parti. Mieux, elle a préféré inviter des responsables de l’Afp. Je pense que quand on est dans un parti, on doit agir ensemble.
C’est vous dire donc qu’à part le Président Macky Sall et quelques rares personnes, les autres responsables de l’Apr sont très fermés et voient d’un très mauvais œil les nouveaux apéristes.
Aviez-vous un précédent avec Mariama Sarr ?
Je n’aime pas dénigrer les gens, mais je constate qu’elle est coutumière des faits. Aux élections locales, tout le monde s’est battu pour la victoire de notre liste alors qu’elle ne nous a associé à rien du tout. Même si, personnellement, j’ai eu à rencontrer le Président qui m’a beaucoup soutenue. Et d’ailleurs, jusqu’ici je ne peux vous dire quel a été le budget des élections locales à Kaolack.
Pourtant, j’y ai mis mes moyens parce que j’y croyais. Elle doit savoir qu’elle n’a pas gagné seule. Depuis qu’elle est la responsable de l’Apr à Kaolack, elle fait ce qu’elle veut.
Et je précise que lors de ce lancement des travaux de Fatick-Kaolack ni Awa Guèye ni d’autres femmes apéristes de Kaolack n’ont été invitées. 2017 se prépare dès maintenant et elle oublie que la politique, c’est de l’addition et non de la soustraction.
A vous entendre parler vous ne vous sentez pas à l’aise au sein de l’Apr. Est-ce le cas ?
(Rires) Je puis vous dire que le Président Macky Sall m’a très bien accueillie en tout cas avec d’autres responsables du parti. S’il n’avait pas lancé un appel à toutes les forces vives du pays pour venir travailler avec lui, je n’aurais pas rejoint l’Apr. Mais bon, la politique c’est aussi les coups et les combats.
Et moi je suis une combattante. Une Mariama Sarr ne peut pas m’empêcher de travailler. Kaolack est ma ville et celle de mes ancêtres. J’adore relever les défis et je continuerai de me battre sur le terrain en travaillant à la massification du parti. Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule échéance qui vaille la peine de se battre : c’est 2017.
Depuis qu’elle est maire de Kaolack et ministre vous ne l’avez pas rencontrée ?
Je suis allée la voir pour la féliciter et j’ai fait le tour de Kaolack avec elle. Je n’ai pas été candidate à la mairie et je l’avais dit au Président. En fait, nous avions promis aux Kaolackois un maire résident.
Et étant donné que j’ai beaucoup d’activités, je ne pouvais pas faire la navette entre Dakar et Kaolack. Le Président a choisi une candidate qui est Mariama Sarr. Je respecte son choix.
Comment voyez-vous la gestion de la mairie de Kaolack ?
C’est très tôt pour faire un bilan. Mais je ne suis pas très optimiste pour une femme qui pense que tout lui appartient. Elle fait semblant de travailler avec les autres membres du parti alors que c’est loin d’être le cas. Et si le Président ne siffle pas la fin de la récréation, en 2017, on aura des problèmes à Kaolack.
Quels sont vos rapports avec les autres femmes de l’Apr ?
J’ai d’excellentes relations avec la présidente des femmes, Marième Badiane. Et nous nous vouons une admiration et un respect mutuels. Tout comme avec Awa Niang et Awa Guèye qui m’informent de toutes les activités du parti.
Que pensez-vous du Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Dakar les 29 et 30 novembre derniers ?
Il faut dire que le Sénégal a été honoré par le monde francophone en même temps qu’un de ses fils, Abdou Diouf. Il est indéniable que c’est un bilan positif et on le doit au président de la République. Certains n’avaient jamais pensé que Macky Sall pouvait construire ce joyau qui est le Centre international de conférence Abdou Diouf en l’espace d’un an seulement.
Un centre, il faut le dire, qui obéit aux normes internationales. L’autre succès de ce sommet, c’est la présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement et le consensus autour du choix du successeur du secrétaire général sortant.
Et cerise sur le gâteau, la désignation d’une femme à la tête de l’Oif. Maintenant, il ne peut y avoir d’unanimité nulle part.
Justement, parlant d’unanimité, l’opposition et certaines organisations de la société civile jugent inopportun ce centre et relèvent une absence de transparence dans l’attribution de ce marché.
Non, je pense que quand on visite ce centre, on se rend compte que c’est un investissement durable, et une infrastructure de haute qualité et de cette dimension a évidemment un coup. Et dans quelques années, on saura que ce n’est pas du gaspillage. C’est d’ailleurs dans le même esprit que d’autres projets de grande envergure seront lancés.
Par exemple, il y a l’autoroute Thiès-Touba qui doit être lancée le 27 décembre prochain, la finalisation du tronçon Diamniadio-Aibd. Sans compter les deux bateaux qui viennent d’arriver.
Il y a aussi la construction de 40 000 logements sociaux à Diamniadio. D’ailleurs, les notaires, dans le cadre et l’esprit participatif du Plan Sénégal émergent, ont décidé de réduire leurs honoraires.
Un marché pour les notaires alors dont vous, n’est-ce pas ?
Non pourtant, puisque je vous ai dit que les notaires ont décidé de contribuer à la réussite du Pse en réduisant leurs honoraires. Ce sera un partage à parts égales.
ME NAFISSATOU DIOP CISSÉ, RESPONSABLE DE L’APR
Amath Kane le quotidien