LERAL.NET : Selon certains téléspectateurs, Malick Thiandoum n’est pas très généreux avec le micro. Est-ce vrai ?
(Le visage un peu renfrogné) Non, je n’ai jamais entendu parler de ça. Je suis l’un des reporters les plus généreux de l’arène. Il faut faire un sondage pour vous en rendre compte. Tout le monde vous dira que je suis toujours prêt à partager mon plateau avec le premier venu. Et je suis d’avis que ceux qui gardent l’antenne pour eux, n’ont pas confiance en leur performance. J’ai partagé le micro avec beaucoup de reporters. Je peux en citer beaucoup : Bécaye Mbaye, Ngagne Diagne, Lamine Thiam Dogo, Lamine Samba…et sachez que d’autres personnes à ma place n’aurait pas eu la même attitude. Loin de moi toute idée d’accaparer le micro.
LERAL.NET : Quelle analyse faites-vous du combat qui doit opposer Balla Gaye 2 à Tyson ?
C’est un combat qui promet. Car, il ne faut pas perdre de vue que si Balla Gaye 2 a su décrocher ce combat, c’est parce qu’il ne s’est pas endormi sur ses lauriers. D’autant plus que Tyson l’a devancé dans l’arène. D’ailleurs, Balla Gaye 2 m’a dit qu’il était un supporter de Mouhamed Ndao Tyson. S’il a fait tout cet effort pour en arriver à ce niveau pour affronter son idole, c’est un défi et une motivation pour lui. Mais Balla Gaye 2 sait en âme et conscience que ce combat ne sera pas facile comme certains veulent le faire croire. J’ai toujours soutenu que Tyson n’est pas le maillon faible de l’arène. Il n’est dans un stade où il doit être le souffre-douleur de la jeune génération. Donc, ce n’est pas un tremplin. Que les lutteurs de la jeune génération se le tiennent pour dit. Car, il a une force de frappe terrible. Ce, pour vous dire que Balla Gaye 2 a du grain à moudre. Toutefois, il faut noter que Balla Gaye 2 est en train de gagner la bataille psychologique. Et ça, je m’en suis rendu compte lors du combat qui a opposé Eumeu Sène à Gris Bordeaux. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il a été aux Etats-Unis pour préparer ce combat et il est revenu avec une masse musculaire impressionnante. D’ailleurs, à l’occasion de leur face-à-face, il a presque enveloppé Tyson. Donc, il était dans son assiette. Mais attention ! Il doit savoir que ce poids risque de lui être défavorable dans la mesure où il peut perdre sa vitesse d’exécution. Qui, jusque-là, était son fort. D’ailleurs, il laissait apparaître une certaine fatigue après avoir sacrifié au « Bakk ».
LERAL.NET : N’est-ce pas l’effet des anabolisants que certains lutteurs prennent pour gagner du poids ?
En tout cas, il y a un gros point d’interrogation à ce niveau. Parce que, gagner un certain poids en un laps de temps peut faire jaser. Et il faut avouer que beaucoup de lutteurs prennent de la créatine (protéine pour augmenter la masse musculaire). D’autres prennent des anabolisants. Ce qui peut causer dans le long terme beaucoup d’ennuis aux lutteurs. Il y a vraiment des questions à se poser sur le changement radical de certains lutteurs. Mais pour le cas de Balla Gaye 2, il faut dire que ceci n’enlève en rien son courage, sa qualité. Je me fais du souci pour lui quant à sa rapidité d’exécution.
LERAL.NET : Dans un autre registre, vous avez eu à modérer un débat sur les droits de diffusion des télévisions. Un plateau qui s’est transformé en scène de pugilat entre El Hadji Ndiaye, son fils et l’avocat de Luc Nicolaï. Quel était votre sentiment de l’instant ?
J’étais très déçu. Déçu et affecté. Le principe de l’émission voulait qu’un débat soit posé. C'est-à-dire, deux télévisions, la 2stv et la Tfm ont eu un différend et on a voulu poser le débat sur un terrain neutre. Et ce qui était attendu des personnalités qui étaient invitées à prendre part à cette émission, ce n’est pas ce à quoi vous avez eu droit ce jour-là. C’était vraiment le lieu d’éclairer la lanterne des sénégalais sur le fond du problème qui oppose la 2stv à la Tfm et à Luc Nicolaï. Malheureusement, les choses se sont envenimées. Toutefois, il faut reconnaître qu’en venant à la Rts, El Hadji Ndiaye avait une décision de justice à sa faveur. Il avait décroché l’exclusivité du combat Rock Mbalax –Bathie Seras. Seulement, Luc Nicolaï n’a pas voulu l’entendre de cette oreille car pour lui, El Hadji Ndiaye n’a pas évoqué le préambule en faisant état de la décision du Juge. Son avocat embouchera la même trompette. C’est dans ces entrefaites qu’un échange de propos aigres-doux a été fait. Mais la goûte d’eau qui fera déborder le vase est venu de l’avocat de Luc Nicolaï car il a traité El Hadji Ndiaye de bâtard. Ce que le fils de ce dernier ne pouvait laisser passer. Et il faut le comprendre. C’aurait été mon père, j’aurai agi de la même façon. Mais on pouvait ne pas en arriver là quand même.
LERAL.NET : N’est-il pas temps de mettre un peu d’ordre dans ce milieu d’autant plus que chaque télévision veut s’octroyer les droits exclusifs de diffusion au détriment de l’autre ?
C’est la concurrence qui fait rage. Et il faut savoir que la lutte a atteint un niveau tel qu’il developpe des appétits de toute part. Par contre, le marché publicitaire sénégalais ne suit pas au moment où ceux qui doivent se le partager sont légion. Et chacun veut prendre la part du lion. Ce qui est tout a fait normal vu l’espace de visibilité qu’offre la lutte aux annonceurs. Donc, ce qu’il faut retenir, c’est l’argent que les annonceurs mettent dans l’arène qui est le principal enjeu. Mais cela ne doit être source de discorde entre les différentes télévisions. Heureusement que des efforts sont en train d’être faits pour que les télévisions travaillent ensembles. Pas plus tard que la semaine dernière, la Rts a voulu bien partager l’exclusivité avec la 2STV et la TFM. Tout, dans les règles de l’art. Ce qu’il faut regretter, c’est l’attitude de brebis galeuses qui veulent outrepasser les règles qui régissent la profession. En période de Coupe du monde, c’est un seul diffuseur qui redistribue les images aux acheteurs. Ceux qui n’ont pas acheté ne doivent pas diffuser de matchs. C’est le même cas de figure pour la Coupe d’Afrique des nations. Et ça, personne ne peut le changer.
LERAL.NET : N’êtes-vous pas en train de talonner le groupe Walfadjri ?
Bien sur. Il est le seul à se comporter ainsi. Pourquoi ils ne veulent pas faire comme tout le monde ? C’est-à-dire acheter les images comme le font El Hadji Ndiaye et Youssou Ndour. On ne peut pas dire que ces derniers ne sont en porte-à-faux avec la loi. Donc tout le monde doit se conformer à la loi. Si demain Walf a les droits d’exclusivité, la Rts est obligée de se plier et d’aller acheter si elle veut retransmettre. Mais on ne peut pas venir du jour au lendemain pour tout chambouler. Certes on a eu des problèmes avec la 2STV mais tout est rentré dans l’ordre maintenant. L’interview que vous avez vue sur 2stv, c’est moi qui l’ai faite et l’ai remise à Bécaye Mbaye. D’ailleurs, il m’en a félicité dans son émission Bantamba. C’est ça le Sénégal. Certes nos différentes structures ne se font pas de cadeaux mais nos relations amicales ne doivent pas en pâtir. Mais on n’est pas obligé de se caresser dans le sens du poil.
LERAL.NET : Mais qui est Malick Thiandoum ?
Je suis né à Ngaye Mékhé il y a de cela 40 ans. J’y ai effectué mon cycle primaire et secondaire. Après l’obtention du brevet de fin d’études moyennes (BFEM), je suis venu à Dakar pour déposer mes baluchons au lycée Blaise Diagne où j’ai décroché mon Baccalauréat. Mais je n’ai pas voulu m’inscrire à l’Université. Je suis allé dans l’enseignement privé après avoir eu une autorisation d’enseigner. J’étais professeur de Français. Pour faire la genèse de mon histoire avec le reportage, je vous dirai que j’ai été contaminé par le virus quand j’étais au collège. Un jour, on organisait un match d’Interclasse et il y avait une sonorisation puissante. Notre professeur de Français, feu Monsieur Koréa a demandé aux élèves d’assurer le reportage. Plusieurs sont passés mais n’ont pas convaincu. J’ai attendu mon tour et quand j’ai essayé, le professeur n’en revenait pas ses oreilles. Et il a dit que je devais être encouragé sur cette voie. C’est comme ça que c’est parti et je me suis mis à imiter le doyen Abdoulaye Diaw (Reporter sportif à RFM et TFM). C’est ainsi que je me suis fait un nom dans toute cette zone. J’ai assuré le reportage de toutes les finales zonales des Navétanes (Championnat de football populaire). Quand les dirigeants de l’Odcav de Tivaouane ont eu échos de mes prestations, ils ont fait appel à moi. Ceux de Thiès n’étaient pas en reste. C’est après l’étape de Thiès que j’ai atterri en phase nationale. Pour vous dire que je suis un pur produit du mouvement associatif. La phase finale dont j’ai assuré le reportage était présidée par le Ministre de la jeunesse de l’époque, Modou Diagne Fada et le premier ministre de l’époque Idrissa Seck. Sept jours après, Darou Mousty organise sa finale et Modou Diagne Fada fait appel à moi pour que je fasse un reportage public. J’ai trouvé à Darou Mousty la même sono que le Parti démocratique sénégalais avait dans la campagne électorale, on m’a remis un micro ashef et j’ai cassé la baraque ce jour-là. En outre de Modou Diagne Fada et d’Idrissa Seck, le directeur général de la Rts de l’époque, Macktar Sylla était de la partie. A la mi-temps, il m’a fait appeler et m’a dit : « mais d’où as-tu appris ce que tu fais ? » je lui réponds que c’est naturel et que je n’ai fréquenté aucune école. Il a dit que je ne devais pas badiner avec et il m’a suggéré de faire une demande que je lui apporterai à la RTS. (Il pousse un grand souffle) je suis rentré le lundi. Le mardi, je suis venu à la Rts pour déposer la demande. Le lendemain, c’est-à-dire mercredi, je suis convoqué à la Rts pour un entretien avec Macktar Sylla. Ce dernier m’a fait un contrat sur le champ. C’est comme ça que j’ai été recruté à la Rts. C’est pourquoi Lamine Thiam Dogo a l’habitude de dire « Malick Thiandoum n’est pas entré à la Rts grâce à un bras long ». D’habitude, les agents de la Rts ne sont là que parce qu’ils ont un parent bien placé qui leur a tendu la perche. Moi je dois mon intégration dans cette maison à ma performance et à mon savoir faire. Et Mactar Sylla m’a rappelé que je devais trimer dur pour gagner ma place parce que ceux que j’ai trouvés là ne me feront pas de cadeaux. C’est le même discours qu’a tenu Babacar Diagne à mon endroit. Pourtant, je ne suis sorti d’aucune école de journalisme mais l’art de la communication est un don de Dieu. Tu peux sortir de la plus grande école de journalisme, avoir tous les diplômes requis pour être dans ce milieu, mais être un piètre communicateur. Un autre sort du tas et se révèle un excellent journaliste. Abdoulaye Diaw est parti comme ça, c’était un enseignant. Et aujourd’hui, nul ne peut parler de journalisme sportif et ne pas faire référence à lui. Voila mon histoire qui est tout de même fabuleuse et j’ajoute que j’ai réalisé un rêve d’enfant.
LERAL.NET : Etes-vous marié ? Avez-vous des enfants ?
Je suis marié depuis 13 ans. Mashallah, j’ai une femme extraordinaire que j’aime, que j’adore beaucoup. Mon fils aîné a 11 ans et il est en classe de 6e. Ma fille a 7 ans et elle est en CE1. Je mène une vie de famille tranquille et très stable.
LERAL.NET : Pensez-vous prendre une seconde épouse ?
Ça ne me traverse pas l’esprit pour le moment. Mais je dois dire que les filles adorent Malick Thiandoum (rires). Toutefois, je suis un homme comblé car ma femme prend bien soin de moi. Elle est jeune mais très pieuse. Et c’est très important. Elle ne rate aucune prière et s’apprête à prendre le Wird Tidiane. Contrairement à beaucoup de parents qui ne s’occupent plus de l’éducation de leurs enfants, ma femme fait des pieds et des mains pour que nos deux bouts de bois de Dieu aient une éducation irréprochable. Elle est toujours à mes cotés. En 12 ans de mariage, on n’a jamais eu un différend majeur. Et cette stabilité me permet de travailler en ayant la conscience tranquille. Tout ce que je peux lui reprocher, c’est sa jalousie.
LERAL.NET : Quel est votre plat préféré ?
Je raffole du poulet au riz. Et mon épouse fait tout pour me le cuisiner quand je déjeune chez moi. Sinon, je jette mon dévolu sur « thiébou diaga » (riz au poisson).
LERAL.NET : Votre couleur ?
Le bleu !
LERAL.NET : A ceux qui rêvent de devenir des Malick Thiandoum Bis, qu’est ce que vous leur dites ?
Je vous remercie d’abord de cet entretien que vous m’avez accordé. A ceux qui veulent faire ce métier, je leur dirai d’avoir confiance en eux-mêmes. Ils doivent aussi être des inconditionnels de la recherche. Ils doivent s’armer de curiosité. De modestie aussi. Je leur suggérerai de ne pas se mettre dans des compris ou compromission. Car pour avoir une très longue carrière, il faut se départir de certains cercles. En d’autres termes, qu’ils sachent mettre en avant leur dignité. En tout cas, c’est mon leitmotiv. Je ne m’abaisserai jamais devant une quelconque autorité pour des pécules.
FIN !!!
Réalisé par Abdou K. Cissé
(Le visage un peu renfrogné) Non, je n’ai jamais entendu parler de ça. Je suis l’un des reporters les plus généreux de l’arène. Il faut faire un sondage pour vous en rendre compte. Tout le monde vous dira que je suis toujours prêt à partager mon plateau avec le premier venu. Et je suis d’avis que ceux qui gardent l’antenne pour eux, n’ont pas confiance en leur performance. J’ai partagé le micro avec beaucoup de reporters. Je peux en citer beaucoup : Bécaye Mbaye, Ngagne Diagne, Lamine Thiam Dogo, Lamine Samba…et sachez que d’autres personnes à ma place n’aurait pas eu la même attitude. Loin de moi toute idée d’accaparer le micro.
LERAL.NET : Quelle analyse faites-vous du combat qui doit opposer Balla Gaye 2 à Tyson ?
C’est un combat qui promet. Car, il ne faut pas perdre de vue que si Balla Gaye 2 a su décrocher ce combat, c’est parce qu’il ne s’est pas endormi sur ses lauriers. D’autant plus que Tyson l’a devancé dans l’arène. D’ailleurs, Balla Gaye 2 m’a dit qu’il était un supporter de Mouhamed Ndao Tyson. S’il a fait tout cet effort pour en arriver à ce niveau pour affronter son idole, c’est un défi et une motivation pour lui. Mais Balla Gaye 2 sait en âme et conscience que ce combat ne sera pas facile comme certains veulent le faire croire. J’ai toujours soutenu que Tyson n’est pas le maillon faible de l’arène. Il n’est dans un stade où il doit être le souffre-douleur de la jeune génération. Donc, ce n’est pas un tremplin. Que les lutteurs de la jeune génération se le tiennent pour dit. Car, il a une force de frappe terrible. Ce, pour vous dire que Balla Gaye 2 a du grain à moudre. Toutefois, il faut noter que Balla Gaye 2 est en train de gagner la bataille psychologique. Et ça, je m’en suis rendu compte lors du combat qui a opposé Eumeu Sène à Gris Bordeaux. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il a été aux Etats-Unis pour préparer ce combat et il est revenu avec une masse musculaire impressionnante. D’ailleurs, à l’occasion de leur face-à-face, il a presque enveloppé Tyson. Donc, il était dans son assiette. Mais attention ! Il doit savoir que ce poids risque de lui être défavorable dans la mesure où il peut perdre sa vitesse d’exécution. Qui, jusque-là, était son fort. D’ailleurs, il laissait apparaître une certaine fatigue après avoir sacrifié au « Bakk ».
LERAL.NET : N’est-ce pas l’effet des anabolisants que certains lutteurs prennent pour gagner du poids ?
En tout cas, il y a un gros point d’interrogation à ce niveau. Parce que, gagner un certain poids en un laps de temps peut faire jaser. Et il faut avouer que beaucoup de lutteurs prennent de la créatine (protéine pour augmenter la masse musculaire). D’autres prennent des anabolisants. Ce qui peut causer dans le long terme beaucoup d’ennuis aux lutteurs. Il y a vraiment des questions à se poser sur le changement radical de certains lutteurs. Mais pour le cas de Balla Gaye 2, il faut dire que ceci n’enlève en rien son courage, sa qualité. Je me fais du souci pour lui quant à sa rapidité d’exécution.
LERAL.NET : Dans un autre registre, vous avez eu à modérer un débat sur les droits de diffusion des télévisions. Un plateau qui s’est transformé en scène de pugilat entre El Hadji Ndiaye, son fils et l’avocat de Luc Nicolaï. Quel était votre sentiment de l’instant ?
J’étais très déçu. Déçu et affecté. Le principe de l’émission voulait qu’un débat soit posé. C'est-à-dire, deux télévisions, la 2stv et la Tfm ont eu un différend et on a voulu poser le débat sur un terrain neutre. Et ce qui était attendu des personnalités qui étaient invitées à prendre part à cette émission, ce n’est pas ce à quoi vous avez eu droit ce jour-là. C’était vraiment le lieu d’éclairer la lanterne des sénégalais sur le fond du problème qui oppose la 2stv à la Tfm et à Luc Nicolaï. Malheureusement, les choses se sont envenimées. Toutefois, il faut reconnaître qu’en venant à la Rts, El Hadji Ndiaye avait une décision de justice à sa faveur. Il avait décroché l’exclusivité du combat Rock Mbalax –Bathie Seras. Seulement, Luc Nicolaï n’a pas voulu l’entendre de cette oreille car pour lui, El Hadji Ndiaye n’a pas évoqué le préambule en faisant état de la décision du Juge. Son avocat embouchera la même trompette. C’est dans ces entrefaites qu’un échange de propos aigres-doux a été fait. Mais la goûte d’eau qui fera déborder le vase est venu de l’avocat de Luc Nicolaï car il a traité El Hadji Ndiaye de bâtard. Ce que le fils de ce dernier ne pouvait laisser passer. Et il faut le comprendre. C’aurait été mon père, j’aurai agi de la même façon. Mais on pouvait ne pas en arriver là quand même.
LERAL.NET : N’est-il pas temps de mettre un peu d’ordre dans ce milieu d’autant plus que chaque télévision veut s’octroyer les droits exclusifs de diffusion au détriment de l’autre ?
C’est la concurrence qui fait rage. Et il faut savoir que la lutte a atteint un niveau tel qu’il developpe des appétits de toute part. Par contre, le marché publicitaire sénégalais ne suit pas au moment où ceux qui doivent se le partager sont légion. Et chacun veut prendre la part du lion. Ce qui est tout a fait normal vu l’espace de visibilité qu’offre la lutte aux annonceurs. Donc, ce qu’il faut retenir, c’est l’argent que les annonceurs mettent dans l’arène qui est le principal enjeu. Mais cela ne doit être source de discorde entre les différentes télévisions. Heureusement que des efforts sont en train d’être faits pour que les télévisions travaillent ensembles. Pas plus tard que la semaine dernière, la Rts a voulu bien partager l’exclusivité avec la 2STV et la TFM. Tout, dans les règles de l’art. Ce qu’il faut regretter, c’est l’attitude de brebis galeuses qui veulent outrepasser les règles qui régissent la profession. En période de Coupe du monde, c’est un seul diffuseur qui redistribue les images aux acheteurs. Ceux qui n’ont pas acheté ne doivent pas diffuser de matchs. C’est le même cas de figure pour la Coupe d’Afrique des nations. Et ça, personne ne peut le changer.
LERAL.NET : N’êtes-vous pas en train de talonner le groupe Walfadjri ?
Bien sur. Il est le seul à se comporter ainsi. Pourquoi ils ne veulent pas faire comme tout le monde ? C’est-à-dire acheter les images comme le font El Hadji Ndiaye et Youssou Ndour. On ne peut pas dire que ces derniers ne sont en porte-à-faux avec la loi. Donc tout le monde doit se conformer à la loi. Si demain Walf a les droits d’exclusivité, la Rts est obligée de se plier et d’aller acheter si elle veut retransmettre. Mais on ne peut pas venir du jour au lendemain pour tout chambouler. Certes on a eu des problèmes avec la 2STV mais tout est rentré dans l’ordre maintenant. L’interview que vous avez vue sur 2stv, c’est moi qui l’ai faite et l’ai remise à Bécaye Mbaye. D’ailleurs, il m’en a félicité dans son émission Bantamba. C’est ça le Sénégal. Certes nos différentes structures ne se font pas de cadeaux mais nos relations amicales ne doivent pas en pâtir. Mais on n’est pas obligé de se caresser dans le sens du poil.
LERAL.NET : Mais qui est Malick Thiandoum ?
Je suis né à Ngaye Mékhé il y a de cela 40 ans. J’y ai effectué mon cycle primaire et secondaire. Après l’obtention du brevet de fin d’études moyennes (BFEM), je suis venu à Dakar pour déposer mes baluchons au lycée Blaise Diagne où j’ai décroché mon Baccalauréat. Mais je n’ai pas voulu m’inscrire à l’Université. Je suis allé dans l’enseignement privé après avoir eu une autorisation d’enseigner. J’étais professeur de Français. Pour faire la genèse de mon histoire avec le reportage, je vous dirai que j’ai été contaminé par le virus quand j’étais au collège. Un jour, on organisait un match d’Interclasse et il y avait une sonorisation puissante. Notre professeur de Français, feu Monsieur Koréa a demandé aux élèves d’assurer le reportage. Plusieurs sont passés mais n’ont pas convaincu. J’ai attendu mon tour et quand j’ai essayé, le professeur n’en revenait pas ses oreilles. Et il a dit que je devais être encouragé sur cette voie. C’est comme ça que c’est parti et je me suis mis à imiter le doyen Abdoulaye Diaw (Reporter sportif à RFM et TFM). C’est ainsi que je me suis fait un nom dans toute cette zone. J’ai assuré le reportage de toutes les finales zonales des Navétanes (Championnat de football populaire). Quand les dirigeants de l’Odcav de Tivaouane ont eu échos de mes prestations, ils ont fait appel à moi. Ceux de Thiès n’étaient pas en reste. C’est après l’étape de Thiès que j’ai atterri en phase nationale. Pour vous dire que je suis un pur produit du mouvement associatif. La phase finale dont j’ai assuré le reportage était présidée par le Ministre de la jeunesse de l’époque, Modou Diagne Fada et le premier ministre de l’époque Idrissa Seck. Sept jours après, Darou Mousty organise sa finale et Modou Diagne Fada fait appel à moi pour que je fasse un reportage public. J’ai trouvé à Darou Mousty la même sono que le Parti démocratique sénégalais avait dans la campagne électorale, on m’a remis un micro ashef et j’ai cassé la baraque ce jour-là. En outre de Modou Diagne Fada et d’Idrissa Seck, le directeur général de la Rts de l’époque, Macktar Sylla était de la partie. A la mi-temps, il m’a fait appeler et m’a dit : « mais d’où as-tu appris ce que tu fais ? » je lui réponds que c’est naturel et que je n’ai fréquenté aucune école. Il a dit que je ne devais pas badiner avec et il m’a suggéré de faire une demande que je lui apporterai à la RTS. (Il pousse un grand souffle) je suis rentré le lundi. Le mardi, je suis venu à la Rts pour déposer la demande. Le lendemain, c’est-à-dire mercredi, je suis convoqué à la Rts pour un entretien avec Macktar Sylla. Ce dernier m’a fait un contrat sur le champ. C’est comme ça que j’ai été recruté à la Rts. C’est pourquoi Lamine Thiam Dogo a l’habitude de dire « Malick Thiandoum n’est pas entré à la Rts grâce à un bras long ». D’habitude, les agents de la Rts ne sont là que parce qu’ils ont un parent bien placé qui leur a tendu la perche. Moi je dois mon intégration dans cette maison à ma performance et à mon savoir faire. Et Mactar Sylla m’a rappelé que je devais trimer dur pour gagner ma place parce que ceux que j’ai trouvés là ne me feront pas de cadeaux. C’est le même discours qu’a tenu Babacar Diagne à mon endroit. Pourtant, je ne suis sorti d’aucune école de journalisme mais l’art de la communication est un don de Dieu. Tu peux sortir de la plus grande école de journalisme, avoir tous les diplômes requis pour être dans ce milieu, mais être un piètre communicateur. Un autre sort du tas et se révèle un excellent journaliste. Abdoulaye Diaw est parti comme ça, c’était un enseignant. Et aujourd’hui, nul ne peut parler de journalisme sportif et ne pas faire référence à lui. Voila mon histoire qui est tout de même fabuleuse et j’ajoute que j’ai réalisé un rêve d’enfant.
LERAL.NET : Etes-vous marié ? Avez-vous des enfants ?
Je suis marié depuis 13 ans. Mashallah, j’ai une femme extraordinaire que j’aime, que j’adore beaucoup. Mon fils aîné a 11 ans et il est en classe de 6e. Ma fille a 7 ans et elle est en CE1. Je mène une vie de famille tranquille et très stable.
LERAL.NET : Pensez-vous prendre une seconde épouse ?
Ça ne me traverse pas l’esprit pour le moment. Mais je dois dire que les filles adorent Malick Thiandoum (rires). Toutefois, je suis un homme comblé car ma femme prend bien soin de moi. Elle est jeune mais très pieuse. Et c’est très important. Elle ne rate aucune prière et s’apprête à prendre le Wird Tidiane. Contrairement à beaucoup de parents qui ne s’occupent plus de l’éducation de leurs enfants, ma femme fait des pieds et des mains pour que nos deux bouts de bois de Dieu aient une éducation irréprochable. Elle est toujours à mes cotés. En 12 ans de mariage, on n’a jamais eu un différend majeur. Et cette stabilité me permet de travailler en ayant la conscience tranquille. Tout ce que je peux lui reprocher, c’est sa jalousie.
LERAL.NET : Quel est votre plat préféré ?
Je raffole du poulet au riz. Et mon épouse fait tout pour me le cuisiner quand je déjeune chez moi. Sinon, je jette mon dévolu sur « thiébou diaga » (riz au poisson).
LERAL.NET : Votre couleur ?
Le bleu !
LERAL.NET : A ceux qui rêvent de devenir des Malick Thiandoum Bis, qu’est ce que vous leur dites ?
Je vous remercie d’abord de cet entretien que vous m’avez accordé. A ceux qui veulent faire ce métier, je leur dirai d’avoir confiance en eux-mêmes. Ils doivent aussi être des inconditionnels de la recherche. Ils doivent s’armer de curiosité. De modestie aussi. Je leur suggérerai de ne pas se mettre dans des compris ou compromission. Car pour avoir une très longue carrière, il faut se départir de certains cercles. En d’autres termes, qu’ils sachent mettre en avant leur dignité. En tout cas, c’est mon leitmotiv. Je ne m’abaisserai jamais devant une quelconque autorité pour des pécules.
FIN !!!
Réalisé par Abdou K. Cissé