Le remaniement ministériel opéré hier, place Sidiki Kaba en tête de l’ordre protocolaire gouvernemental. Cette position prestigieuse a dû l’émouvoir. D’autant que l’équipe baptisée « Amadou Bâ II » est, en principe, la dernière avant la fatidique présidentielle de février 2024. C’est, à l’évidence, une belle consécration faite au tout nouvel occupant de la Place Washington. Certes, la nomination de l’homme à l’Intérieur a été accueilli par un concert de désapprobation, aussi bien de la classe politique que de la société civile.
La controverse est portée par Moussa Taye, porte-parole de Taxawu Sénégal. Sur la radio privée RFM, il martèle : « Nous constatons que Sidiki Kaba est pire qu’Antoine Diome. Il est passé de défenseur des droits humains à défenseur d’un homme et d’un clan. Il est un homme de parti politique qui ne protège que les intérêts de sa coalition. Il ne nous inspire pas confiance ». Il poursuit en rappelant que « Sidiki Kaba a été l’artisan de la condamnation de notre leader Khalifa Sall et Karim Wade aussi. C’est lui qui était à la commande des procédures qui ont conduit Karim et Khalifa en prison. Alors, nous exigeons son départ ».
Au Parti démocratique sénégalais, on ne démord toujours pas sur la revendication d’un ministre neutre à la Place Washington. « Le fait d’enlever Antoine Diome pour mettre Me Sidiki Kaba, c’est la même chose, c’est juste un jeu de chaises musicales. Il n’y a pas de personnalité neutre pour gérer les élections. Nous constatons qu’il a mis encore un militant de l’APR à la tête du ministère de l’Intérieur », a fait savoir Abdou Thiam, Vice-président de la Commission communication du Pds, interrogé par le site "Senenews". La société civile campe dans la même dynamique.
Djibril Gningue, président de la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections, interrogé par la RFM, lâche : « Nous nous attendions à ce que le président de la République profite de cette occasion, pour répondre à une demande très forte de l’opinion, de la société civile ainsi que de la classe politique. C’est-à-dire la nomination à la tête du ministre de l’Intérieur, une personne indépendante. Comme c’était le cas en 2000 avec Abdou Diouf, qui avait nommé le général Lamine Cissé. Ou, à défaut, créer un ministère chargé des élections comme l’avait fait Wade. Malheureusement, c’est Sidiki Kaba qui a hérité de ce poste. Ce qui a été une grosse surprise de la part de la société civile. C’est donc un risque électoral majeur ».
Il reste que Sidiki Kaba continue de gravir les échelons depuis son entrée dans le gouvernement. Et c’est dans les rangs de l’Alliance pour la République qu’on s’étonne, en premier, des récompenses faites au tout nouveau ministre de l’Intérieur. Notoirement engagé dans la société civile, Sidiki Kaba, 73 ans, démarre son militantisme à la section sénégalaise d’Amnesty International, puis l’Organisation Nationale de Défense des Droits de l’Homme (ONDH), dont il assurera la présidence en 2000. Il monte en grade en accédant à la présidence de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, à 51 ans, à l’issue du 34e congrès, en janvier 2001.
Avocat, Kaba s’est consacré, très tôt, à la défense et à l’illustration des Droits de l’Homme, aussi bien au Sénégal que sur le continent africain en général. Ses clients sont de grosses pointures de la vie politique africaine comme les anciens Premiers ministres Alassane Ouattara et Idrissa Seck (2005), les victimes tchadiennes de torture contre l’ancien président Hisséne Habré, les défenseurs et opposants burkinabé dans l’affaire Norbert Zongo, le leader de l’opposition guinéenne Alpha Condé, l’ancien opposant ivoirien Laurent Gbagbo, l'actuel président de la Côte d’Ivoire et l’ancien ministre Karim Wade. En 2013, Sidiki Kaba signe son entrée dans le gouvernement dirigé par Aminata Touré, qu’il remplace au ministère de la Justice. Il hérite alors du dossier Karim Wade attrait à la barre de la CREI.
D'après le journal "Point Actu", quatre ans après, le voilà à une nouvelle position régalienne. Me Sidiki Kaba est, en effet, nommé ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, le 7 septembre 2017. En avril, il atterrit aux Forces armées, un ministère de souveraineté. Hier, Sidiki Kaba, arrivé à l’APR bien après l’alternance de 2012, a été encore honoré. Lui qui se retrouve à une nouvelle station régalienne. Ministre de l’Intérieur, il va, en compagnie de Me Aïssata Tall Sall, encadrer le contentieux électoral.
Acquis à la cause de Benno Bokk Yakaar et de Macky Sall, ces deux ministres, célèbres pour leur talent d’orateurs, habitués à la controverse, vont servir de rempart au camp présidentiel. Leader d’une forte base politique à Tambacounda où il est né, Sidiki Kaba est accusé, à tort ou à raison, d'être un « taliban » de Macky Sall, pour son allégeance jugée par certains, « obséquieuse », au chef de l’Etat.
La controverse est portée par Moussa Taye, porte-parole de Taxawu Sénégal. Sur la radio privée RFM, il martèle : « Nous constatons que Sidiki Kaba est pire qu’Antoine Diome. Il est passé de défenseur des droits humains à défenseur d’un homme et d’un clan. Il est un homme de parti politique qui ne protège que les intérêts de sa coalition. Il ne nous inspire pas confiance ». Il poursuit en rappelant que « Sidiki Kaba a été l’artisan de la condamnation de notre leader Khalifa Sall et Karim Wade aussi. C’est lui qui était à la commande des procédures qui ont conduit Karim et Khalifa en prison. Alors, nous exigeons son départ ».
Au Parti démocratique sénégalais, on ne démord toujours pas sur la revendication d’un ministre neutre à la Place Washington. « Le fait d’enlever Antoine Diome pour mettre Me Sidiki Kaba, c’est la même chose, c’est juste un jeu de chaises musicales. Il n’y a pas de personnalité neutre pour gérer les élections. Nous constatons qu’il a mis encore un militant de l’APR à la tête du ministère de l’Intérieur », a fait savoir Abdou Thiam, Vice-président de la Commission communication du Pds, interrogé par le site "Senenews". La société civile campe dans la même dynamique.
Djibril Gningue, président de la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections, interrogé par la RFM, lâche : « Nous nous attendions à ce que le président de la République profite de cette occasion, pour répondre à une demande très forte de l’opinion, de la société civile ainsi que de la classe politique. C’est-à-dire la nomination à la tête du ministre de l’Intérieur, une personne indépendante. Comme c’était le cas en 2000 avec Abdou Diouf, qui avait nommé le général Lamine Cissé. Ou, à défaut, créer un ministère chargé des élections comme l’avait fait Wade. Malheureusement, c’est Sidiki Kaba qui a hérité de ce poste. Ce qui a été une grosse surprise de la part de la société civile. C’est donc un risque électoral majeur ».
Il reste que Sidiki Kaba continue de gravir les échelons depuis son entrée dans le gouvernement. Et c’est dans les rangs de l’Alliance pour la République qu’on s’étonne, en premier, des récompenses faites au tout nouveau ministre de l’Intérieur. Notoirement engagé dans la société civile, Sidiki Kaba, 73 ans, démarre son militantisme à la section sénégalaise d’Amnesty International, puis l’Organisation Nationale de Défense des Droits de l’Homme (ONDH), dont il assurera la présidence en 2000. Il monte en grade en accédant à la présidence de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, à 51 ans, à l’issue du 34e congrès, en janvier 2001.
Avocat, Kaba s’est consacré, très tôt, à la défense et à l’illustration des Droits de l’Homme, aussi bien au Sénégal que sur le continent africain en général. Ses clients sont de grosses pointures de la vie politique africaine comme les anciens Premiers ministres Alassane Ouattara et Idrissa Seck (2005), les victimes tchadiennes de torture contre l’ancien président Hisséne Habré, les défenseurs et opposants burkinabé dans l’affaire Norbert Zongo, le leader de l’opposition guinéenne Alpha Condé, l’ancien opposant ivoirien Laurent Gbagbo, l'actuel président de la Côte d’Ivoire et l’ancien ministre Karim Wade. En 2013, Sidiki Kaba signe son entrée dans le gouvernement dirigé par Aminata Touré, qu’il remplace au ministère de la Justice. Il hérite alors du dossier Karim Wade attrait à la barre de la CREI.
D'après le journal "Point Actu", quatre ans après, le voilà à une nouvelle position régalienne. Me Sidiki Kaba est, en effet, nommé ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, le 7 septembre 2017. En avril, il atterrit aux Forces armées, un ministère de souveraineté. Hier, Sidiki Kaba, arrivé à l’APR bien après l’alternance de 2012, a été encore honoré. Lui qui se retrouve à une nouvelle station régalienne. Ministre de l’Intérieur, il va, en compagnie de Me Aïssata Tall Sall, encadrer le contentieux électoral.
Acquis à la cause de Benno Bokk Yakaar et de Macky Sall, ces deux ministres, célèbres pour leur talent d’orateurs, habitués à la controverse, vont servir de rempart au camp présidentiel. Leader d’une forte base politique à Tambacounda où il est né, Sidiki Kaba est accusé, à tort ou à raison, d'être un « taliban » de Macky Sall, pour son allégeance jugée par certains, « obséquieuse », au chef de l’Etat.