L’atmosphère tendue, par moments, lors de la 2e session de «L’espace libéral», jeudi dernier, en dit long sur le sentiment qui habite les cadres libéraux à la seule évocation du nom de Karim Wade. Certains d’entre ces cadres nourrissent un désamour, à peine voilé, à l’endroit du fils de leur Secrétaire général national. C’était perceptible, lors des débats qui tournaient autour du thème: «Elections locales de 2009. Quels enseignements pour 2012 ?» Awa Ndiaye qui a reconnu cet état de fait a même mis la perte de Dakar lors des Locales 2009 sur le compte de la «jalousie» à l’endroit de son «modèle» et chef de file de la Génération du concret.
Toutefois, des cadres avec qui nous avons parlé en off se veulent «constants» avec eux-mêmes. Certains d’entre eux persistent et signent : seul un militant libéral convaincu et dévoué à la tâche peut se prévaloir de leur soutien, pour quelque ambition que ce soit, fut-elle présidentielle. Et il se trouve que Karim Wade, à qui on prête des ambitions de succéder à son père, n’a toujours pas signifié son appartenance au Pds. Le ministre d’Etat aux attributions gargantuesques a plutôt pris l’option de mettre sur pied un «mouvement de soutien» dans lequel se bousculent «transhumants» à la recherche de pitances et «ennemis des finances publiques», qui seront certainement rattrapés par l’histoire. Cette étiquette, selon Awa Ndiaye, leur est défavorable et donne une mauvaise image à la Gc qui, assure-t-elle, n’entend nullement se détacher du Pds. Certes, tous les membres de la Gc ne sont pas kleen, semble dire le ministre d’Etat, mais ce mouvement devrait bénéficier d’une marge de manœuvre, en tant que «démembrement» du Pds dans la mesure où ceux qui se réclament «concrétistes» n’ont qu’une seule ambition : pérenniser les œuvres du père par le fils. C’est justement là où le bât blesse. Les cadres libéraux ne semblent pas cracher sur un tel schéma, mais cela suppose que Karim Wade aille au charbon comme eux. La clameur qui a suivi les déclarations de Omar Sarr soutenant que Karim Wade doit intégrer les structures du Pds et siéger au niveau du Comité directeur démontre à suffisance que les cadres ne réclament ni plus ni moins de leur «souteneur» qu’il descende sur le terrain politique. D’ailleurs, le chargé des élection, par ailleurs président de la commission de supervision des investitures du Pds l’y invite formellement : il faut qu’il aille au fond du pays pour se confondre à l’électorat car dans le contexte actuel, marqué par la prise de conscience du citoyen du pouvoir de son suffrage, il est impensable de le survoler à travers un jet ou de se protéger de lui dans le confort de son 8X8 pour espérer, en retour, qu’il t’accorde ses faveurs. C’est juste une question de bon sens pour Omar Sarr.
Toujours, au cours des échanges, certains cadres estiment qu’il est temps que les gens de la Gc arrêtent de «mythifier Karim Wade», car il n’a rien d’un mythe. Et les élections locales de mars 2009 l’ont largement démontré, raison pour laquelle, sa trouvaille devrait mourir de sa belle mort. Awa Ndiaye, elle-même, a affirmé que la Coalition Sopi 2009 a été écrasée à Dakar, parce que Karim Wade avait été présenté comme le successeur de Pape Diop. Elle n’a certainement pas mesuré le sens de ces propos, mais cela voudrait-il dire que les Dakarois n’aiment pas suffisamment le fils du président de la République, pour le porter à la tête de cette importante institution ? Au cas échéant, que risque-t-il d’en être si Wade-fils déciderait de briguer le suffrage des Sénégalais pour présider aux destinées du pays ?
LE TEMPS DES REGRETS POUR MACKY
Lors des débats, le nom de Macky Sall est souvent revenu dans les propos des uns et des autres. Le maire de Ndoffane, par ailleurs Directeur général de Dakar-Nave, Samba Ndiaye, a littéralement tancé les gens de la Génération du concret du fait que ce sont eux qui ont, pendant longtemps, ravivé la tension entre Karim Wade et Macky Sall, alors président de l’Assemblée nationale. Selon lui, des cadres libéraux ont essayé de rapprocher les deux hommes pour fumer le calumet de la paix, à l’approche des élections locales mais, se désole-t-il, on les prenait pour des «moins que rien». Certainement, la Gc pensait, à l’époque, que Karim pesait plus lourd en termes de militants que Macky Sall. La suite, on la connaît…
Ces propos ont véritablement mis mal à l’aise Awa Ndiaye qui courbait l’échine à chaque fois que le nom du Secrétaire général de l’Alliance pour la République (Apr) était prononcé. «L’histoire nous a donné raison sur l’utilité de Macky Sall dans nos rangs, parce qu’aujourd’hui, on est en train de faire appel à lui», ajoute Samba Ndiaye, dans son réquisitoire.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les libéraux s’entêtent à vouloir compter le patron de l’Apr dans leur rang. Même les voix que Macky Sall a récoltées, dans le cadre de la Coalition Dekkal Ngor, lors des élections locales, Omar Sarr et Abdoulaye Faye les ont mises dans le compte des suffrages libéraux. Pour eux, jusqu’à preuve du contraire, Macky Sall et ses militants sont des leurs. En plus du retour de Idrissa Seck dans le Pds, MM. Sarr et Faye déduisent qu’ils restent majoritaires dans le pays.
alyfall@lequotidien.sn
Toutefois, des cadres avec qui nous avons parlé en off se veulent «constants» avec eux-mêmes. Certains d’entre eux persistent et signent : seul un militant libéral convaincu et dévoué à la tâche peut se prévaloir de leur soutien, pour quelque ambition que ce soit, fut-elle présidentielle. Et il se trouve que Karim Wade, à qui on prête des ambitions de succéder à son père, n’a toujours pas signifié son appartenance au Pds. Le ministre d’Etat aux attributions gargantuesques a plutôt pris l’option de mettre sur pied un «mouvement de soutien» dans lequel se bousculent «transhumants» à la recherche de pitances et «ennemis des finances publiques», qui seront certainement rattrapés par l’histoire. Cette étiquette, selon Awa Ndiaye, leur est défavorable et donne une mauvaise image à la Gc qui, assure-t-elle, n’entend nullement se détacher du Pds. Certes, tous les membres de la Gc ne sont pas kleen, semble dire le ministre d’Etat, mais ce mouvement devrait bénéficier d’une marge de manœuvre, en tant que «démembrement» du Pds dans la mesure où ceux qui se réclament «concrétistes» n’ont qu’une seule ambition : pérenniser les œuvres du père par le fils. C’est justement là où le bât blesse. Les cadres libéraux ne semblent pas cracher sur un tel schéma, mais cela suppose que Karim Wade aille au charbon comme eux. La clameur qui a suivi les déclarations de Omar Sarr soutenant que Karim Wade doit intégrer les structures du Pds et siéger au niveau du Comité directeur démontre à suffisance que les cadres ne réclament ni plus ni moins de leur «souteneur» qu’il descende sur le terrain politique. D’ailleurs, le chargé des élection, par ailleurs président de la commission de supervision des investitures du Pds l’y invite formellement : il faut qu’il aille au fond du pays pour se confondre à l’électorat car dans le contexte actuel, marqué par la prise de conscience du citoyen du pouvoir de son suffrage, il est impensable de le survoler à travers un jet ou de se protéger de lui dans le confort de son 8X8 pour espérer, en retour, qu’il t’accorde ses faveurs. C’est juste une question de bon sens pour Omar Sarr.
Toujours, au cours des échanges, certains cadres estiment qu’il est temps que les gens de la Gc arrêtent de «mythifier Karim Wade», car il n’a rien d’un mythe. Et les élections locales de mars 2009 l’ont largement démontré, raison pour laquelle, sa trouvaille devrait mourir de sa belle mort. Awa Ndiaye, elle-même, a affirmé que la Coalition Sopi 2009 a été écrasée à Dakar, parce que Karim Wade avait été présenté comme le successeur de Pape Diop. Elle n’a certainement pas mesuré le sens de ces propos, mais cela voudrait-il dire que les Dakarois n’aiment pas suffisamment le fils du président de la République, pour le porter à la tête de cette importante institution ? Au cas échéant, que risque-t-il d’en être si Wade-fils déciderait de briguer le suffrage des Sénégalais pour présider aux destinées du pays ?
LE TEMPS DES REGRETS POUR MACKY
Lors des débats, le nom de Macky Sall est souvent revenu dans les propos des uns et des autres. Le maire de Ndoffane, par ailleurs Directeur général de Dakar-Nave, Samba Ndiaye, a littéralement tancé les gens de la Génération du concret du fait que ce sont eux qui ont, pendant longtemps, ravivé la tension entre Karim Wade et Macky Sall, alors président de l’Assemblée nationale. Selon lui, des cadres libéraux ont essayé de rapprocher les deux hommes pour fumer le calumet de la paix, à l’approche des élections locales mais, se désole-t-il, on les prenait pour des «moins que rien». Certainement, la Gc pensait, à l’époque, que Karim pesait plus lourd en termes de militants que Macky Sall. La suite, on la connaît…
Ces propos ont véritablement mis mal à l’aise Awa Ndiaye qui courbait l’échine à chaque fois que le nom du Secrétaire général de l’Alliance pour la République (Apr) était prononcé. «L’histoire nous a donné raison sur l’utilité de Macky Sall dans nos rangs, parce qu’aujourd’hui, on est en train de faire appel à lui», ajoute Samba Ndiaye, dans son réquisitoire.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les libéraux s’entêtent à vouloir compter le patron de l’Apr dans leur rang. Même les voix que Macky Sall a récoltées, dans le cadre de la Coalition Dekkal Ngor, lors des élections locales, Omar Sarr et Abdoulaye Faye les ont mises dans le compte des suffrages libéraux. Pour eux, jusqu’à preuve du contraire, Macky Sall et ses militants sont des leurs. En plus du retour de Idrissa Seck dans le Pds, MM. Sarr et Faye déduisent qu’ils restent majoritaires dans le pays.
alyfall@lequotidien.sn