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Lundi 30 Mai 2016

Pour avoir mal géré le dossier TARRAF, Yann de Nanteuil viré de la tête de la Sgbs... Ce que l'on sait de ce bras de fer qui l'a finalement perdu


Il a fini par perdre son maroquin. Il, c'est le désormais ex DG de la SGBS, Yann De Nantueil. Dakarposte tient de sources concordantes qu'il a été limogé de son juteux poste. Quid du motif ? Ce que d'aucuns appellent prosaïquement "l'affaire TARAF" l'a finalement perdu. Explications!



En attendant d'y revenir amplement, nous avons appris de sources au fait de ce qui se trame dans le secteur ô combien fermé des banques que le DG actuel de la Société Générale des Banques du Sénégal (SGBS), Yann De La Barre De Nanteuil, a fait ses adieux aujourd'hui. "Il a été viré" consent à nous souffler notre source. Et notre interlocuteur d'étayer pour dire: "pour avoir mal géré le fameux dossier TARRAF, il a été finalement remercié par la hiérarchie de la SGBS".
C'est dire que le groupe TARRAF, conglomérat agro-alimentaire SCI & Jumbo (groupe Tarraf), propriété de l'industriel libanais, Said Tarraf, a fini par gagner son bras de fer avec le désormais ex Dg de la SGBS. "Ceux qui dirigent la banque (ndlr: SGBS) , après avoir épluché le dossier, ont préféré se séparer de Nanteuil qui a été la pomme de discorde" fait savoir cette dame cadre de la dite banque avec laquelle nous nous sommes entretenus.
"En tant que banquier de longue date, j’ai appris comment repérer un bon investissement et je peux affirmer que le groupe TARRAF est un bon client. Qui participe à l'investissement dans ce pays qui nous est tous cher" embraye ce fondé de pouvoir de la SGBS.

Quoi qu'il en soit, l'actuel chef de l'Etat ne cesse de rappeler à tous les financiers et entrepreneurs que le Sénégal est un pays propice à l’investissement.

"N'est ce pas que le Président Sall et son gouvernement ont de tout temps carillonné une vision à long terme visant à établir une économie stable et attractive qui stimulera les investissements d’acteurs locaux et étranger ? Alors pourquoi décourager ce gros client ? "(ndlr: groupe Tarraf) s'offusque la dame de la SGBS, qui a naturellement requis l'anonymat.


Quid de ce bras de fer SGBS /TARRAF?

Faisons d'abord un rappel historique! Il revient cependant à dakarposte que l'ex patron de la SGBS n'en demeure pas moins un pur produit de l’administration Française. Passé par la marine nationale française puis directeur de cabinet de François Fillon au ministère de l’éducation nationale avant d’être inspecteur général des finances, Yann De Nanteuil a aussi passé cinq années à s’occuper de restructurations industrielles et de réformes sociales avant d’ intégrer le Groupe Société Générale en 2009 où il a été Directeur adjoint de l’agence Paris Etoile Entreprises jusqu’en 2013, avant d’être propulsé Administrateur Directeur Général de la SGBS.

Au tout début de ce bras de fer avec le groupe Taraf, certains confrères écrivaient: "Au vu de son parcours, il est légitime de se poser la question de savoir si son ascension fulgurante est liée à son passage au cabinet de François Fillon car il est assez incompréhensible pour un Directeur Adjoint d’une agence n’ayant jamais parcouru l’Afrique de se voir intégrer un poste d’Administrateur Directeur Général au sein de la SGBS".

"Nettoyeur, liquidateur, décrié par d’anciens collaborateurs mis à la porte comme étant un colonialiste, la venue de De Nanteuil au sein de ladite banque a été le début de différents problèmes. Son arrivée a coïncidé avec une sérieuse crise sociale au sein de la banque entre 2013 et 2014, suivie d’une vague de licenciements, mais également de résultats financiers catastrophiques. Il convient de parcourir le contentieux qui existe entre la Société Générale et le groupe Tarraf, du libano-sénégalais Said Tarraf" apprend-on.

Pour ceux qui n'ont pas suivi les péripéties de cette affaire, dakarposte a pu glaner que le contentieux, porté devant la juridiction sénégalaise, courant octobre 2015, laisse apparaître que des hauts dirigeants du major français s’activent en haut lieu pour blinder le dispositif de la riposte pour faire payer l’ex-client de leur filiale, sise à Dakar.

En effet, la Sgbs a pris une certaine longueur d’avance. "Car, la dite banque (ndlr: la SGBS) détient, par dévers elle, des documents en béton qui prouveraient que le groupe Taraf représenté par Said Tarraf leur doit plus de 23 milliards de f CFA. La ligne de défense des avocats de la Sgbs va s’articuler autour "d'abus de confiance et d'extorsion de fonds pour ferrer leur client".

De nos recoupements, dakarposte tient que si la Sgbs est déterminée à aller jusqu’au bout de cette affaire, "c’est parce que Yann De Nanteuil compte ne pas perdre la face dans ce procès". D’ailleurs, on apprend que la multinationale a mis en branle la machine et suit l’affaire comme du lait sur le feu.
Dans cette affaire, il y 'a à se demander qui protège le groupe Tarraf. Des sources bien introduites affirment qu'une personne influente de l’espace Présidentiel tirerait les ficelles dans l'ombre pour faire capoter le procès qui en toute vraisemblance est favorable à la multinationale française.

Avec le différend Sgbs et Taraf, la passivité de la BCEAO est plus que décriée. Car de plus en plus des banques courent derrières des hommes d’affaires véreux avec à la clé des procès qui tirent en longueur. D’ailleurs, récemment un rapport d'un cabinet financier a fait état de rapports de plus en plus conflictuels entre certaines banques et leurs gros clients.
"Mais, renchérit cette source, Yann de Nanteuil a d’autres cordes à son arc, et des casseroles bruyantes accrochées à ses souliers vernis. Après sa prise de fonction au poste de DG de la SGBS, ce sont plus de 200 postes qui ont été supprimés, et des hauts responsables licenciés ou poussés vers la sortie, et dans certains cas en toute violation de la législation du travail".


D’ailleurs, les licenciements, Yann de Nanteuil en sait quelque chose, rappelons la « Crise Moulinex » à la fin des années 90, où il joua un rôle important pendant cette période durant laquelle 3000 salariés avaient été licenciés pour permettre le rachat de cette société par SEB. Notre homme a en la matière un indiscutable palmarès.
Mais, ce n’est un secret pour personne, les résultats de la SGBS battent de l’aile depuis quelques années. En fin d’exercice de l’année 2014, la banque enregistrait des pertes record annoncées en 2015 à la presse et estimées à 36 Milliards de francs CFA. Alors que Yann De Nanteuil, prévoyait une accélération de croissance et de meilleurs résultats pour l’année en cours.
La réponse la plus simple apportée par ce dernier est celle des créances non recouvrées. Argument un peu court. La mauvaise gestion de certains dossiers mène beaucoup de groupes de la place à changer de banque ou à aller au contentieux…
"Les tactiques de pression de Yann De Nanteuil dans la gestion de ces dossiers sont multiples : pression d’un certain lobby, violation du secret bancaire dans la presse, diffamation des clients… La véritable mission de Yann De Nanteuil est donc lisible. Il est au Sénégal pour casser le tissu industriel sénégalais… enfin libano sénégalais, pour permettre aux Français de revenir en Afrique de manière plus prégnante. Comme au bon vieux temps" fulmine t'on.
La question que nous nous posons légitimement en voyant un inspecteur des finances et non un banquier à la tête de la SGBS est la suivante : le Groupe SG souhaite t il se séparer de sa filiale Afrique ? Dans ce cas bien précis, la mise en place de ce dernier est justifiée car il faut « nettoyer la banque » afin de la vendre dans le meilleur état possible
"Le cas échéant, force est de constater que la stratégie du Groupe Société Générale visant à envoyer Yann De Nanteuil à la SGBS afin de dynamiser la banque a été un échec total" conclut notre source avant d'embrayer : "Quelque soit la stratégie élaborée depuis BERCY, les autorités locales ont l’impérieux devoir de faire respecter l’ordre public économique".

Dakarposte.com
( Les News )






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