Insuffisant, indigent très innocent et baucoup trop frustrant, le Real Madrid de Julen Lopetegui a montré ce dimanche au Nou Camp face au Barça pourquoi le coach basque a totalement échoué et doit quitter le navire merengue.
Malgré un sursaut d'orgueil sous forme de cache-misère comme un déguisement de carnaval bon marché en début de seconde période et qui a surtout démontré ses potentialités (potentialités qu'un autre entraîneur pourra certainement développer), le Real version Julen a condensé ses vices et ses vertus en 90 minutes après avoir débuté sa rencontre à la 50e pour baisser les bras dix minutes plus tard. Voici les 7 péchés capitaux de l'ancien sélectionneur national espagnol et futur demandeur d'emploi.
I - Une défense ni solide, ni solidaire
On l'a vu ce soir face aux offensives millimétrées du Barça. Un script minuté, au déroulement minutieux, où chacun a donné sa réplique et au sein duquel le Real a dû se contenter d'un rôle de figurant de cinéma muet avec beaucoup plus de noir que de blanc. C'est une constante depuis le début de saison dans le Real version Lopetegui. Les défenseurs sont très exposés par un pressing déficient et la moindre erreur individuelle se paie cash. On l'a vu avec le contrôle raté de Ramos qui a amené le troisième but de Suarez ce soir. Ce qui nous amène à...
2 - Capitaine abandonné
"Ramos n'est plus lui même. Et quand le capitaine va bien, tout va bien", disait Christian Karembeu cette semaine dans la presse espagnole. Et là, en l'occurence, Ramos va mal. Les erreurs individuelles se succèdent aux approximations de placement que l'on ne lui connaissait pas. La seule constante, c'est la violence de ses interventions qui ne sont pas très souvent judicieuses d'ailleurs. Son entraîneur n'a jamais su le motiver suffisamment pour lui permettre de mener l'équipe sur et en dehors du pré. Et oui, Lopetegui n'a pas le charisme de Zidane.
3 - Une équipe sans personnalité
Le Real de Zidane n'a jamais brillé par la fluidité de son jeu et jouait avec un pragmatisme avéré, voir acéré sans aucun souci de dogme ou de doctrine footballistique. Mais ce Real avait du coeur et n'aimait pas perdre, compensant largement et avec les tripes ses carences notamment offensives sans parler d'une soldiarité défensive à toute épreuve. Ce Real s'est morcelé avec le départ du Français et Lopetegui n'a jamais pu capitaliser sur le vécu du groupe pour forger un nouvel état d'esprit conquérant.
4 - Une tactique changeante sans aucun repère
On l'a vu lors du premier quart d'heure de la seconde période. Ce Real là a des potentialités. Mais Lopetegui n'a jamais pu les réaliser ou alors, épisodiquement. La faute à une tactique changeant d'un match à l'autre. Football de possession en début de saison avec beaucoup de joueurs espagnols sur le terrain, pragmatisme total par la suite, jeu en contre avec Benzema seul en pointe en première période face au Nou Camp... Le coach basque réagissait plus qu'il n'agissait et cela s'est ressenti, forcément, sur le jeu de son équipe.
5 - Un pressing totalement désordonné
On a déjà évoqué les difficutés de Ramos, mais Varane (notamment face à Levante) a souvent été en difficulté. La qualité des défenseurs centraux n'est pas à blâmer en elle-même (même si le non remplacement de Pepe a desservi l'arrière-garde en termes de qualité comme de quantité), mais ces derniers sont très exposés par un pressing totalement désordonné avec des milieux de terrain qui se font aspirer lors des épisodes de possession adverse et qui laissent des boulevards derrière eux. L'équilibre -ainsi que le replacement - laissent vraiment à désirer une fois le ballon perdu.
6 - Une relance catastrophique
Les Real de Mourinho, Ancelotti et Zidane avaient leurs défauts, mais partageaient une qualité essentielle : une excellente relance, sans qui jouer en contre et profiter des espaces adverses est impossible. Avec Xabi Alonso puis Modric et Kroos (sans oublier un Di Maria milieu relayeur sous Carletto à l'apogée de la BBC), ces équipes avaient la capacité de sortir les ballons proprement et de les amener très rapidement dans les jambes des attaquants madrilènes, souvent sur les ailes, parfois même axialement. Cette saison et notamment ce soir, le Real a eu un mal fou à se défaire des premiers points de pressing des attaquants adverses et a (trop) souvent recouru aux longs ballons pour trouver un Benzema esseulé ou un Bale nonchalant. La ligne de trois milieux de terrain, garante de l'équilibre global, est en manque prégnant de repères, un manque d'autant plus repréhensible sachant que ce trio possède un grand vécu acquis lors des dernières années.