Le premier vrai réaménagement devait intervenir début janvier 2011. Un évènement imprévu est venu tout bouleverser : mutée du poste de secrétaire générale de la présidentielle à celui de ministre d’Etat chargée de la Fonction publique, avec le premier rang protocolaire après le Premier ministre, Aminata Tall s’est rebellée et a démissionné. Abdoulaye Wade a freiné des quatre fers, craignant de nouvelles rébellions de ministres qui seraient limogés ou rétrogradés. D’autant qu’au même moment Baïla Wane, qui venait d’être débarqué de son poste de directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), ajoutait au désordre en contestant son limogeage.
Wade a reculé et non renoncé. Mi-mars 2011, il a annoncé à une quinzaine de membres du gouvernement son intention de les en faire partir. C’était l’erreur à ne pas commettre. Au Sénégal ne sont généralement limogés que ceux qui ont été pris au dépourvu. Abdoulaye Wade lui-même en est conscient, qui a toujours martelé en conseil des ministres : « Je n’avertirai personne de son départ du gouvernement. Si un ministre sait qu’il doit être limogé, c’est un khalife général d’une confrérie ou une autorité coutumière importante du pays qui m’appelle et me ligote les mains. »
C’est exactement ce qui s’est passé après l’annonce de la grande fournée. « Les ministres qui étaient déclarés partants sont aujourd’hui devenus techniquement et politiquement impossibles à limoger », confie un conseiller du président à dakaractu.
Même le grand chamboulement prévu pour ce mois de septembre a fait pschiiiitt. Wade avait en effet confié début juillet à certains de ses proches qu’il ferait à la rentrée un profond remaniement, à l’occasion duquel il allait limoger son fils Karim Wade ou réduire la taille de son département ministériel.
Septembre est là mais les priorités semblent être ailleurs. Wade est animé d’une réelle peur de compromettre ses chances d’être réélu s’il limoge certains piliers de son régime. Le cas de son Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, est symptomatique. Trois de ses prédécesseurs (Moustapha Niasse, Idrissa Seck, Macky Sall…) ont basculé dans l’opposition après avoir été remerciés. Un quatrième (Hadjibou Soumaré) s’est quasiment retiré de la vie publique après s’être éloigné du pays pendant plusieurs mois au lendemain de son limogeage.
Si Souleymane Ndéné n’a pas le temps et peut-être pas les moyens d’entrer en dissidence, Wade craint fortement que, délogé de la primature, il tombe dans les bras de l’Alliance pour la République (APR). Il entretient en effet des rapports notoirement bons avec les numéros un et deux de cette formation, Macky Sall et Alioune Badara Cissé.
L’actuel Premier ministre peut également, une fois écarté, rester au Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) et au sein du directoire de campagne de Wade. Mais en jouant peu ou pas son rôle de directeur de campagne. Est-ce cette crainte qui a poussé le chef de l’Etat à le dépouiller des prérogatives les plus importantes de la direction de campagne pour les confier à son fils ? Le très politique Wade se prémunit-il au cas où ?
Une seule certitude : la chronique d’un remaniement impossible se poursuit. L’idée agitée dernièrement d’envoyer les politiques sur le terrain pour laisser le gouvernement à des technocrates a fait chou blanc. Celle d’un dégraissage de l’équipe pour donner un signal de bonne gouvernance est restée lettre morte. Souleymane Ndéné Ndiaye, à qui beaucoup prédisaient un séjour de moins de six mois à la primature, est fidèle au poste, à la tête d’une équipe restée la même pour l’essentiel. Pour longtemps encore ?
dakaractu.com
Wade a reculé et non renoncé. Mi-mars 2011, il a annoncé à une quinzaine de membres du gouvernement son intention de les en faire partir. C’était l’erreur à ne pas commettre. Au Sénégal ne sont généralement limogés que ceux qui ont été pris au dépourvu. Abdoulaye Wade lui-même en est conscient, qui a toujours martelé en conseil des ministres : « Je n’avertirai personne de son départ du gouvernement. Si un ministre sait qu’il doit être limogé, c’est un khalife général d’une confrérie ou une autorité coutumière importante du pays qui m’appelle et me ligote les mains. »
C’est exactement ce qui s’est passé après l’annonce de la grande fournée. « Les ministres qui étaient déclarés partants sont aujourd’hui devenus techniquement et politiquement impossibles à limoger », confie un conseiller du président à dakaractu.
Même le grand chamboulement prévu pour ce mois de septembre a fait pschiiiitt. Wade avait en effet confié début juillet à certains de ses proches qu’il ferait à la rentrée un profond remaniement, à l’occasion duquel il allait limoger son fils Karim Wade ou réduire la taille de son département ministériel.
Septembre est là mais les priorités semblent être ailleurs. Wade est animé d’une réelle peur de compromettre ses chances d’être réélu s’il limoge certains piliers de son régime. Le cas de son Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, est symptomatique. Trois de ses prédécesseurs (Moustapha Niasse, Idrissa Seck, Macky Sall…) ont basculé dans l’opposition après avoir été remerciés. Un quatrième (Hadjibou Soumaré) s’est quasiment retiré de la vie publique après s’être éloigné du pays pendant plusieurs mois au lendemain de son limogeage.
Si Souleymane Ndéné n’a pas le temps et peut-être pas les moyens d’entrer en dissidence, Wade craint fortement que, délogé de la primature, il tombe dans les bras de l’Alliance pour la République (APR). Il entretient en effet des rapports notoirement bons avec les numéros un et deux de cette formation, Macky Sall et Alioune Badara Cissé.
L’actuel Premier ministre peut également, une fois écarté, rester au Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) et au sein du directoire de campagne de Wade. Mais en jouant peu ou pas son rôle de directeur de campagne. Est-ce cette crainte qui a poussé le chef de l’Etat à le dépouiller des prérogatives les plus importantes de la direction de campagne pour les confier à son fils ? Le très politique Wade se prémunit-il au cas où ?
Une seule certitude : la chronique d’un remaniement impossible se poursuit. L’idée agitée dernièrement d’envoyer les politiques sur le terrain pour laisser le gouvernement à des technocrates a fait chou blanc. Celle d’un dégraissage de l’équipe pour donner un signal de bonne gouvernance est restée lettre morte. Souleymane Ndéné Ndiaye, à qui beaucoup prédisaient un séjour de moins de six mois à la primature, est fidèle au poste, à la tête d’une équipe restée la même pour l’essentiel. Pour longtemps encore ?
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