Dans cette opération de séduction et de quête d’un électoral potentiel, la Diaspora semble souvent être oubliée, comme ce fut le cas dans le passé, faute d’offre politique.
Faiblement évoqués dans leurs discours et programmes, d’aucuns avancent même que les thématiques liées à la migration et aux problématiques des Sénégalais de l’extérieur, intéressent peu les différents candidats.
Et pourtant, c’est l'un des poumons économiques du pays, du continent !!!
La Diaspora, cette manne financière, ce poids électoral incontournable, regorge de potentialités et de ressources humaines de qualité, capables de jouer un rôle essentiel dans le processus socio –économique et politique du pays.
Le Sénégal, à l’instar des pays d’émigration comme la Chine, l’Inde et les Philippines, peine à décoller faute de politique migratoire efficace, de vision et d’initiatives stratégiques .
L’activité de la Diaspora comme socle de développement, reste encore à promouvoir.
Offre politique
Vu que la migration est devenue un élément essentiel de la géopolitique mondiale.
Vu qu’elle pose des problématiques de paix, de sécurité, d’intégrité et de dignité humaine, avec cette économie criminelle et souterraine qui génère le trafic d’êtres humains, de drogue et d’organes, les violences faites aux femmes, etc.
Vu que le Sénégal entre dans une nouvelle ère géopolitique, avec la découverte des hydrocarbures, donc dumping migratoire.
Vu que le principal produit d’exportation du pays est sa Diaspora : des données macro économiques le démontrent à suffisance.
Donc, autant de paramètres qui devraient pousser les candidats à faire de la migration, leur offre politique, si l’on sait que l’année 2023 a été émaillée de drames, qui ont endeuillé tout le peuple sénégalais.
Le Sénégal traverse une crise politique qui plombe toutes les activités économiques du pays, depuis plus de deux ans. L’incertitude est totale.
Le désespoir et l’instinct de survie sont les principales causes de départ. L’urgence est absolue et cette thématique devrait au centre de cette campagne pour les présidentielles de ce dimanche, avec comme menu, la sécurité humaine.
Nouvelle administration de la Diaspora
Le nouveau président de la République doit complètement changer de logiciel, avec la mise en place d’un ministère plein ou d’une agence autonome chargée des migrations internationales. Ce qui lui permettra de gérer ce dossier dans toute sa complexité, sa transversalité et sa diversité.
Aussi, une nouvelle cartographie de la diplomatie sénégalaise, avec de nouvelles juridictions pour une meilleure prise en charge et protection des Sénégalais de l’extérieur. Ce faisant, il pourra faire de la Diaspora, un levier économique pour tirer le Sénégal sur les rails de l’émergence.
Le Sénégal ne pourra jamais se développer sans sa Diaspora !!!
Aujourd’hui, force est de constater que pour relancer l’économie d’un pays, il faut nécessairement s’ouvrir vers les marchés extérieurs.
Pour prétendre au développement, il faut :
- être concurrentiel et régulièrement en quête de nouveaux marchés accessibles à tout le monde ,
- créer la demande ,
- accroître l’offre en quantité et en qualité, par la mise en place de nouvelles structures capables de stimuler les exportations, qui vont apporter nécessairement de la valeur ajoutée sur la balance commerciale .
C’est ce que les trois principaux pays de sortie de migrants (Inde, Chine, Philippines) ont compris. L’Inde et la Chine à travers la présence massive de leurs communautés établies partout, sont devenus des pays émergents, avec des taux de croissance à deux chiffres et des évolutions de leur Pib .
Cela se traduit aussi par le fait que 1/3 des fonds migratoires dans le monde, sont dirigés vers ces pays (Inde 80 milliards de dollars, Chine 67 milliards de dollars en 2018), avant la pandémie Covid-19.
Le Sénégal, à l’instar de ces pays, pourrait lui aussi booster son économie par la mise en place d’un système d’incubateurs d’entreprises innovantes dans l’agro-alimentaire et l’artisanat, en s’appuyant sur sa Diaspora.
Un bon processus organisationnel de la Diaspora, peut-être le socle du développement de notre pays, déjà que les Sénégalais de l’extérieur sont le plus gros bailleur de l’Etat, avec des transferts de fonds supérieurs à l’aide au développement.
Pour cela, il faudra mettre sur pied une politique migratoire capable de prendre en charge la gestion efficace du potentiel des Sénégalais de l’extérieur, qui seront des acteurs sur lesquels s’adosser pour relancer notre économie, surtout dans la revalorisation et la redynamisation de nos produits.
La Diaspora, dans son écrasante majorité, excelle dans le commerce, leur inculquer le culte du « patrimoine économique » serait bénéfique pour l’économie du pays.
Il faudra faire du Sénégal, une plateforme commerciale, développer l’industrie agro-alimentaire pour la transformation et la valorisation de nos produits locaux (Bouye, Dakhaar, Bissap, Mangues, Ditakh, Guédj, Yetth, etc.)
Et les Sénégalais de l’extérieur à travers la création de « pôles de développement commerciaux », de centres commerciaux, se chargeront de promouvoir ces produits made in Sénégal dans le monde.
La conceptualisation d’un programme innovant, avec une bonne jurisprudence sur la question, permettra non seulement l’émergence du Sénégal, mais aussi va améliorer qualitativement les conditions de vie des Sénégalais de la Diaspora, qui souffrent énormément de l’échec des politiques d’intégration structurelle.
Déjà pour ne citer que la France et les flux estudiantins, beaucoup de Sénégalais auront des difficultés pour assurer leurs frais d’inscription, avec la nouvelle réforme universitaire.
Et pourtant, ces faiblesses que nous évoquons, ce potentiel économique que partageons avec vous, ne sont qu’un coin du voile de la diaspora, qui vraiment, exige et surtout, mérite mieux que ce qu’elle vit.
Boubacar Sèye
Président d’Horizon Sans Frontières
Consultant et chercheur en migrations internationales
Faiblement évoqués dans leurs discours et programmes, d’aucuns avancent même que les thématiques liées à la migration et aux problématiques des Sénégalais de l’extérieur, intéressent peu les différents candidats.
Et pourtant, c’est l'un des poumons économiques du pays, du continent !!!
La Diaspora, cette manne financière, ce poids électoral incontournable, regorge de potentialités et de ressources humaines de qualité, capables de jouer un rôle essentiel dans le processus socio –économique et politique du pays.
Le Sénégal, à l’instar des pays d’émigration comme la Chine, l’Inde et les Philippines, peine à décoller faute de politique migratoire efficace, de vision et d’initiatives stratégiques .
L’activité de la Diaspora comme socle de développement, reste encore à promouvoir.
Offre politique
Vu que la migration est devenue un élément essentiel de la géopolitique mondiale.
Vu qu’elle pose des problématiques de paix, de sécurité, d’intégrité et de dignité humaine, avec cette économie criminelle et souterraine qui génère le trafic d’êtres humains, de drogue et d’organes, les violences faites aux femmes, etc.
Vu que le Sénégal entre dans une nouvelle ère géopolitique, avec la découverte des hydrocarbures, donc dumping migratoire.
Vu que le principal produit d’exportation du pays est sa Diaspora : des données macro économiques le démontrent à suffisance.
Donc, autant de paramètres qui devraient pousser les candidats à faire de la migration, leur offre politique, si l’on sait que l’année 2023 a été émaillée de drames, qui ont endeuillé tout le peuple sénégalais.
Le Sénégal traverse une crise politique qui plombe toutes les activités économiques du pays, depuis plus de deux ans. L’incertitude est totale.
Le désespoir et l’instinct de survie sont les principales causes de départ. L’urgence est absolue et cette thématique devrait au centre de cette campagne pour les présidentielles de ce dimanche, avec comme menu, la sécurité humaine.
Nouvelle administration de la Diaspora
Le nouveau président de la République doit complètement changer de logiciel, avec la mise en place d’un ministère plein ou d’une agence autonome chargée des migrations internationales. Ce qui lui permettra de gérer ce dossier dans toute sa complexité, sa transversalité et sa diversité.
Aussi, une nouvelle cartographie de la diplomatie sénégalaise, avec de nouvelles juridictions pour une meilleure prise en charge et protection des Sénégalais de l’extérieur. Ce faisant, il pourra faire de la Diaspora, un levier économique pour tirer le Sénégal sur les rails de l’émergence.
Le Sénégal ne pourra jamais se développer sans sa Diaspora !!!
Aujourd’hui, force est de constater que pour relancer l’économie d’un pays, il faut nécessairement s’ouvrir vers les marchés extérieurs.
Pour prétendre au développement, il faut :
- être concurrentiel et régulièrement en quête de nouveaux marchés accessibles à tout le monde ,
- créer la demande ,
- accroître l’offre en quantité et en qualité, par la mise en place de nouvelles structures capables de stimuler les exportations, qui vont apporter nécessairement de la valeur ajoutée sur la balance commerciale .
C’est ce que les trois principaux pays de sortie de migrants (Inde, Chine, Philippines) ont compris. L’Inde et la Chine à travers la présence massive de leurs communautés établies partout, sont devenus des pays émergents, avec des taux de croissance à deux chiffres et des évolutions de leur Pib .
Cela se traduit aussi par le fait que 1/3 des fonds migratoires dans le monde, sont dirigés vers ces pays (Inde 80 milliards de dollars, Chine 67 milliards de dollars en 2018), avant la pandémie Covid-19.
Le Sénégal, à l’instar de ces pays, pourrait lui aussi booster son économie par la mise en place d’un système d’incubateurs d’entreprises innovantes dans l’agro-alimentaire et l’artisanat, en s’appuyant sur sa Diaspora.
Un bon processus organisationnel de la Diaspora, peut-être le socle du développement de notre pays, déjà que les Sénégalais de l’extérieur sont le plus gros bailleur de l’Etat, avec des transferts de fonds supérieurs à l’aide au développement.
Pour cela, il faudra mettre sur pied une politique migratoire capable de prendre en charge la gestion efficace du potentiel des Sénégalais de l’extérieur, qui seront des acteurs sur lesquels s’adosser pour relancer notre économie, surtout dans la revalorisation et la redynamisation de nos produits.
La Diaspora, dans son écrasante majorité, excelle dans le commerce, leur inculquer le culte du « patrimoine économique » serait bénéfique pour l’économie du pays.
Il faudra faire du Sénégal, une plateforme commerciale, développer l’industrie agro-alimentaire pour la transformation et la valorisation de nos produits locaux (Bouye, Dakhaar, Bissap, Mangues, Ditakh, Guédj, Yetth, etc.)
Et les Sénégalais de l’extérieur à travers la création de « pôles de développement commerciaux », de centres commerciaux, se chargeront de promouvoir ces produits made in Sénégal dans le monde.
La conceptualisation d’un programme innovant, avec une bonne jurisprudence sur la question, permettra non seulement l’émergence du Sénégal, mais aussi va améliorer qualitativement les conditions de vie des Sénégalais de la Diaspora, qui souffrent énormément de l’échec des politiques d’intégration structurelle.
Déjà pour ne citer que la France et les flux estudiantins, beaucoup de Sénégalais auront des difficultés pour assurer leurs frais d’inscription, avec la nouvelle réforme universitaire.
Et pourtant, ces faiblesses que nous évoquons, ce potentiel économique que partageons avec vous, ne sont qu’un coin du voile de la diaspora, qui vraiment, exige et surtout, mérite mieux que ce qu’elle vit.
Boubacar Sèye
Président d’Horizon Sans Frontières
Consultant et chercheur en migrations internationales