
Dans son communiqué n° 11/120 du 7 avril 2011, la mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné dans notre pays du 24 mars au 6 avril 2011, a recommandé à l’Etat du Sénégal « d’adopter une politique d’endettement prudente, en particulier s’agissant de l’accès aux emprunts extérieurs non concessionnels pour financer les investissements dans l’infrastructure » afin de « préserver les gains de stabilité macroéconomique et limiter les risques de surendettement ».
Pour qui sait lire entre les lignes, ces propos sonnent comme une mise en garde, en termes diplomatiques, contre l’intention du Gouvernement de contracter un emprunt non concessionnel de 250 Milliards de Francs CFA pour, en partie, rembourser une précédente dette de 100 Milliards de Francs CFA. Le financement des investissements n’est, en vérité, qu’un prétexte pour engager notre pays dans une spirale ruineuse d’un endettement qui sert à rembourser d’autres emprunts. Le régime d’Abdoulaye Wade fait, une fois de plus, usage de l’artifice du « soul bouki, souli bouki » pour financer des dettes arrivées à échéance par le recours à des emprunts non concessionnels à court et moyen termes, sans parler des endettements occultes.
Cette pratique freine l’équilibre global des finances publiques de notre pays, entretient le cercle vicieux de l’endettement public et gonfle sans cesse le passif de l’Etat. En effet, cette politique peu vertueuse hypothèque les perspectives de développement et crée de lourds préjudices aux générations futures. Avec cette propension du Gouvernement à accumuler les dettes pour financer des dépenses non prioritaires, le service de la dette publique deviendra bientôt insupportable. La dette publique est projetée à plus de 254 milliards pour un encours de plus 1660 milliards alors qu’à la date du 31 décembre 2006, elle était évaluée à 864 milliards, un quasi doublement en moins de cinq ans alors que le poids de la dette extérieure a été considérablement délesté au début des années 2000. Vouloir coûte que coûte vivre au dessus des moyens de l’Etat contribue à reconstituer la dette publique et à annihiler les bénéfices de l’annulation de la dette pour notre pays.
Lorsque la mission du FMI souligne « l’importance de maintenir la transparence budgétaire et d’améliorer la qualité des dépenses », il ne s’agit ni plus ni moins que de dénoncer la manière désinvolte et irresponsable dont Abdoulaye Wade engage des dépenses publiques, sans se soucier des pressions budgétaires et de la soutenabilité à moyen et long termes des engagements financiers de l’Etat. C’est d’ailleurs cette gestion chaotique des finances publiques sans aucun respect des règles minimales de transparence, de légalité et d’efficience de la dépense publique qui est à l’origine de ces crises en chaîne illustrées par l’érosion du pouvoir d’achat, l’amplification des urgences sociales et la généralisation des drames humains.
Au vrai, l’assainissement des finances publiques de notre pays ne peut pas faire l’objet de traitements hâtifs et superficiels genre placébo de l’emprunt qui changent le nom des créanciers mais pas la dette et qui renvoient toujours aux calendes grecques la remise en ordre de notre économie et de nos finances publiques. Le traitement du mal de nos finances publiques doit découler de thérapies durables, conformes au format d’une gestion vertueuse des ressources publiques. Ces thérapies devront commencer par la suppression de toutes les niches de gaspillage et de toutes les dépenses non prioritaires afin de dégager des économies substantielles, lesquelles pourront être affectées à l’amélioration des conditions de vie des populations et à des investissements productifs.
Au lieu de quoi, le clan Wade, obnubilé par son désir de mainmise sur les richesses nationales, continue à s’aménager de nouvelles occasions d’enrichissement personnel à travers des emprunts extérieurs non concessionnels sous le prétexte de financer les investissements dans l’infrastructure. C’est que les travaux d’infrastructures réalisés sans études préalables, ni évaluation sérieuse, constituent une opportunité pour engager des dépenses largement surfacturées dans une opacité totale propice à la corruption et aux détournements de l’argent public.
Pire après avoir dépouillé la Nation de tous ses biens, il recherche de nouvelles sources d’enrichissement sans cause et continuer ainsi à capter et à confisquer les ressources nationales au détriment de la grande masse. C’est dans ce cadre qu’il faut analyser sa décision de vendre une quatrième licence de téléphonie. Pour les observateurs avertis, la manœuvre s’inscrit en droite ligne de la cession de la troisième licence de téléphonie attribuée à SUDATEL ou dans le cadre des tentatives de confier le contrôle des télécommunications internationales à la société Global Voice.
Bref tout concourt à constituer un trésor de guerre électoral et à cette fin le clan Wade s’est mis à disposition tous les leviers pour amasser, partout où cela se peut, les fonds nécessaires à leur projet de hold-up électoral ourdi au service de leur dessein dynastique. Il s’agit de se constituer une cagnotte en vue non seulement d’enrichissement personnel, mais aussi d’achat des consciences lors des prochaines échéances électorales. C’est dire donc que la fraude électorale est déjà mise en branle par un régime finissant convaincu qu’il ne peut désormais compter que sur l’argent pour se maintenir et se perpétuer de façon dynastique.
Voilà pourquoi le combat pour la régularité et la transparence des prochaines élections, en liaison avec toutes les organisations éprises de démocratie, ne pourra pas s’en tenir uniquement à la surveillance du seul processus électoral mais devra réfléchir à étendre ses tâches prioritaires à la lutte acharnée pour la bonne gouvernance.
Dans l’optique de contrecarrer ces funestes projets, chacun doit comprendre que face au péril que le régime d’Abdoulaye Wade fait peser sur le Sénégal, le combat pour le respect de la bonne gouvernance économique et financière ne saurait rester isolé du combat démocratique. C’est la raison pour laquelle cet appel ne s’adresse pas seulement aux politiques, mais interpelle aussi tous les Sénégalais qui doivent prendre conscience de ces relations intrinsèques et se mobiliser avec le secteur privé, les syndicats, la société civile, les partis politiques, dans la lutte pour se débarrasser du régime prédateur d’Abdoulaye Wade. L’issue des prochaines élections en dépend certes mais avant cela, le sort de l’économie nationale sénégalaise en est tributaire.
Cette question interpelle également les partenaires internationaux de l’Etat du Sénégal, singulièrement le FMI qui ausculte régulièrement nos finances publiques et qui doit se hisser au même niveau d’exigence et éviter toute complaisance assimilable à une complicité. Le Parti socialiste invite le FMI à exiger du gouvernement une gestion vertueuse des ressources publiques et une communication responsable et transparente sur l’état de notre économie et de nos finances publiques.
Fait à Dakar le 13 avril 2011
Le Bureau Politique
Pour qui sait lire entre les lignes, ces propos sonnent comme une mise en garde, en termes diplomatiques, contre l’intention du Gouvernement de contracter un emprunt non concessionnel de 250 Milliards de Francs CFA pour, en partie, rembourser une précédente dette de 100 Milliards de Francs CFA. Le financement des investissements n’est, en vérité, qu’un prétexte pour engager notre pays dans une spirale ruineuse d’un endettement qui sert à rembourser d’autres emprunts. Le régime d’Abdoulaye Wade fait, une fois de plus, usage de l’artifice du « soul bouki, souli bouki » pour financer des dettes arrivées à échéance par le recours à des emprunts non concessionnels à court et moyen termes, sans parler des endettements occultes.
Cette pratique freine l’équilibre global des finances publiques de notre pays, entretient le cercle vicieux de l’endettement public et gonfle sans cesse le passif de l’Etat. En effet, cette politique peu vertueuse hypothèque les perspectives de développement et crée de lourds préjudices aux générations futures. Avec cette propension du Gouvernement à accumuler les dettes pour financer des dépenses non prioritaires, le service de la dette publique deviendra bientôt insupportable. La dette publique est projetée à plus de 254 milliards pour un encours de plus 1660 milliards alors qu’à la date du 31 décembre 2006, elle était évaluée à 864 milliards, un quasi doublement en moins de cinq ans alors que le poids de la dette extérieure a été considérablement délesté au début des années 2000. Vouloir coûte que coûte vivre au dessus des moyens de l’Etat contribue à reconstituer la dette publique et à annihiler les bénéfices de l’annulation de la dette pour notre pays.
Lorsque la mission du FMI souligne « l’importance de maintenir la transparence budgétaire et d’améliorer la qualité des dépenses », il ne s’agit ni plus ni moins que de dénoncer la manière désinvolte et irresponsable dont Abdoulaye Wade engage des dépenses publiques, sans se soucier des pressions budgétaires et de la soutenabilité à moyen et long termes des engagements financiers de l’Etat. C’est d’ailleurs cette gestion chaotique des finances publiques sans aucun respect des règles minimales de transparence, de légalité et d’efficience de la dépense publique qui est à l’origine de ces crises en chaîne illustrées par l’érosion du pouvoir d’achat, l’amplification des urgences sociales et la généralisation des drames humains.
Au vrai, l’assainissement des finances publiques de notre pays ne peut pas faire l’objet de traitements hâtifs et superficiels genre placébo de l’emprunt qui changent le nom des créanciers mais pas la dette et qui renvoient toujours aux calendes grecques la remise en ordre de notre économie et de nos finances publiques. Le traitement du mal de nos finances publiques doit découler de thérapies durables, conformes au format d’une gestion vertueuse des ressources publiques. Ces thérapies devront commencer par la suppression de toutes les niches de gaspillage et de toutes les dépenses non prioritaires afin de dégager des économies substantielles, lesquelles pourront être affectées à l’amélioration des conditions de vie des populations et à des investissements productifs.
Au lieu de quoi, le clan Wade, obnubilé par son désir de mainmise sur les richesses nationales, continue à s’aménager de nouvelles occasions d’enrichissement personnel à travers des emprunts extérieurs non concessionnels sous le prétexte de financer les investissements dans l’infrastructure. C’est que les travaux d’infrastructures réalisés sans études préalables, ni évaluation sérieuse, constituent une opportunité pour engager des dépenses largement surfacturées dans une opacité totale propice à la corruption et aux détournements de l’argent public.
Pire après avoir dépouillé la Nation de tous ses biens, il recherche de nouvelles sources d’enrichissement sans cause et continuer ainsi à capter et à confisquer les ressources nationales au détriment de la grande masse. C’est dans ce cadre qu’il faut analyser sa décision de vendre une quatrième licence de téléphonie. Pour les observateurs avertis, la manœuvre s’inscrit en droite ligne de la cession de la troisième licence de téléphonie attribuée à SUDATEL ou dans le cadre des tentatives de confier le contrôle des télécommunications internationales à la société Global Voice.
Bref tout concourt à constituer un trésor de guerre électoral et à cette fin le clan Wade s’est mis à disposition tous les leviers pour amasser, partout où cela se peut, les fonds nécessaires à leur projet de hold-up électoral ourdi au service de leur dessein dynastique. Il s’agit de se constituer une cagnotte en vue non seulement d’enrichissement personnel, mais aussi d’achat des consciences lors des prochaines échéances électorales. C’est dire donc que la fraude électorale est déjà mise en branle par un régime finissant convaincu qu’il ne peut désormais compter que sur l’argent pour se maintenir et se perpétuer de façon dynastique.
Voilà pourquoi le combat pour la régularité et la transparence des prochaines élections, en liaison avec toutes les organisations éprises de démocratie, ne pourra pas s’en tenir uniquement à la surveillance du seul processus électoral mais devra réfléchir à étendre ses tâches prioritaires à la lutte acharnée pour la bonne gouvernance.
Dans l’optique de contrecarrer ces funestes projets, chacun doit comprendre que face au péril que le régime d’Abdoulaye Wade fait peser sur le Sénégal, le combat pour le respect de la bonne gouvernance économique et financière ne saurait rester isolé du combat démocratique. C’est la raison pour laquelle cet appel ne s’adresse pas seulement aux politiques, mais interpelle aussi tous les Sénégalais qui doivent prendre conscience de ces relations intrinsèques et se mobiliser avec le secteur privé, les syndicats, la société civile, les partis politiques, dans la lutte pour se débarrasser du régime prédateur d’Abdoulaye Wade. L’issue des prochaines élections en dépend certes mais avant cela, le sort de l’économie nationale sénégalaise en est tributaire.
Cette question interpelle également les partenaires internationaux de l’Etat du Sénégal, singulièrement le FMI qui ausculte régulièrement nos finances publiques et qui doit se hisser au même niveau d’exigence et éviter toute complaisance assimilable à une complicité. Le Parti socialiste invite le FMI à exiger du gouvernement une gestion vertueuse des ressources publiques et une communication responsable et transparente sur l’état de notre économie et de nos finances publiques.
Fait à Dakar le 13 avril 2011
Le Bureau Politique