A deux reprises au cours des derniers jours, la rue s'est embrasée :
la première fois le 23 juin, pour protester – avec succès – contre un changement de Constitution qui, pour ses détracteurs, devait rendre plus aisée la succession dynastique à la tête du Sénégal au profit du mal-aimé Karim ;
la seconde fois lundi, pour protester contre les coupures intempestives d'électricité – avec, là encore, Karim au centre puisqu'il est notamment ministre de l'Energie !
Ces rassemblements ont tourné à l'émeute à Dakar et dans d'autres localités, faisant redouter un engrenage de la violence entre une jeunesse déterminée à se faire entendre, et un régime enfermé dans ses certitudes, et soucieux avant tout de protéger les intérêts de son clan…
Y'en a marre, collectif militant des rappeurs de Keur Gui
Le feu couvait depuis longtemps, et au moment où les Tunisiens se débarrassaient de Ben Ali, les jeunes Sénégalais se regroupaient derrière une poignée de rappeurs, Keur Gui, originaires de Kaolack, à quelque 200 km de Dakar.
C'est avec l'arme de la musique, et les paroles de l'indignation, que les chanteurs de Keur Gui ont semé la révolte, dénonçant la corruption et le mal-développement d'un pays qui s'est longtemps reposé sur ses lauriers de première démocratie d'Afrique francophone tout en laissant se développer une misère urbaine considérable.
rue89