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Mercredi 13 Juin 2018

Refus de supporter le poids financier : Un sevrage brutal des femmes


Les femmes sont nombreuses à avoir subi un sevrage un peu brutal ou une « pause » de leurs relations avant la Korité. En temps normal, leurs « chouchous» qui appellent et courtisent tous les jours, les délaissent. Motif évoqué, des difficultés à supporter le poids financier de la Korité. (2e partie)



« Les mecs ne sont pas sérieux, ils te font croire monts et merveilles, mais dès que la Korité approche, ils te larguent pour ne pas te donner de l’argent. J’ai eu un copain avec qui on s’entendait super bien. On a assez duré, mais, à une semaine de la Korité, je n’arrivais plus à le voir ni l’entendre. Après avoir insisté,  il m’a dit qu’il était malade. Raison pour laquelle, le médecin lui avait interdit d’utiliser son téléphone portable. Imaginez-vous qu’il fait tout cela le jour où je lui faisais part de mes besoins pour la fête », raconte Adja, 26 ans.
 
Elle se décrit comme étant une jeune Maure très courtisée pour sa beauté et ses rondeurs qui ne laissent personne indifférent. En ces temps de forte canicule, Adja a été croisée au marché Sandaga, vêtue d’une robe longue, moulante de couleur saumon, assortie de nu-pieds à rayures bleues et jaunes et d’un chapeau noir. Elle est venue  faire ses dernières courses pour être prête le jour de la Korité.
 
Accrochée sur le comportement de ces hommes qui désertent en période de fête, elle ne mâche pas ses mots et dit être victime à maintes reprises de ces genres de situation.  D'ailleurs, la jeune  Maure, qui ne décolère toujours pas, se rappelle avoir  eu la surprise de sa vie lorsqu’elle a su que son « chéri » se payait de sa tête.  « Je me suis rendue compte qu’il avait fait tout ce cinéma pour ne pas me donner de l’argent. Et, j’ai eu écho qu’il se portait à merveille et vaquait tranquillement à ses occupations. Après la Korité, il avait fait comme si de rien n’était, il était devenu plus doux et présent », décrit-elle, comme suite à son histoire.
 
Cependant, elle n’est pas la seule à être victime  de  cette « fuite de responsabilités ». Si son homme a préféré  se faire passer pour malade, l’homme à Ndèye lui, a simplement promis de donner, avant d’aller fêter la Korité avec sa famille à Thiès. Sans rien laisser, il a misé sur la carte de l’ignorance pour remporter le jeu. Noire de teint, Ndèye est de nature calme et patiente, une donzelle qui laisse son empreinte partout où elle passe. Ndèye est une fille qui incite également la jalousie de ses paires. Elle brille de gaîté et de sensualité.  Elle est apparemment très courue des hommes.
 
Trahison

Mais, elle n’a d’yeux que pour son « Doudou » qui n’a pas tenu sa promesse de financer la fête. Son chéri est parti sans lui piper mot de son voyage. « Mane dama warou, je n’avais rien vu venir. On s’était mis d’accord sur la somme à donner pour que je puisse me faire belle à la fin du mois de Ramadan. Mais, ma surprise a été grande, lorsque je l’avais appelé à 3 jours de la fête pour lui rappeler que j’avais cousu à crédit chez le tailleur. On dirait qu’il ne comprenait pas la langue de « Kocc ». Il me parlait des dépenses qu’il devait faire et qu’il était en route pour Thiès. Une bonne manière de me clouer le bec », rouspète Ndèye, encore en état de choc, un an après.
 
Et, dans sa rhétorique, elle indique avoir su que son homme avait dit « oui », juste pour  éviter d’être fatigué. « Je suis resté à Dakar sans tenue pour la fête et une dette très corsée pour moi », nous dit-elle. Et cerise sur le gâteau, ajoute-t-elle, « il m’avait appelé le jour de la korité pour me demander « lima sagnsé ndakh rafetna ». S’il est possible que je fasse des photos pour lui ».
 
Au moment où, certains couples se séparent ou observent un temps de répit pour ne pas avoir à cotiser aux achats de l’Aïd fikr. Certains hommes donnent leurs motivations. « Les filles sont locataires de la vie facile. Moi, je n’arrive même pas à prendre soin de moi. Comment le faire pour un autre, mieux vaut partir quand il est temps », caractérise Talla, vendeur de tissus à Sandaga.

Le geste de donner est souvent symbole de générosité. Mais, la duperie qui se cache derrière l’acte, dénature et pousse à renforcer le jeu des « diseurs de rien ». Les prétendants qui fuient leurs responsabilités sont souvent considérés comme des charognards ou des parasites par la gente féminine. Bref, chacun voit midi à sa porte…



 
O WADE Leral






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